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Critiques de Jean-Luc Porquet (27)
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Le grand procès des animaux

Pour qui veut s'initier à quelques vérités sur le règne animal, la diversité de ses espèces et de ses particularités, ce petit livre est tout à fait savoureux. Prenant le cadre apologétique de la fable animale, Jean-Luc Porquet fait revivre les grands procès des animaux tel que le Moyen-Age chrétien a pu leur donner jour afin de plaider leur nécessaire survie et remettre l'humanité à sa place.

Pour épouser cette thèse, j'ai préféré les propos de Philippe Descola.

Et puis, par ailleurs, à force de lire, dans tel ou tel magazine, des brèves sur les caractéristiques étonnamment culturelles des mœurs animales, leur sexualité qui n'est pas que reproductive, leur adaptabilité qui a de quoi nous en remonter, je n'ai pas été surprise par grand chose dans ce sympathique plaidoyer.

Enfin, même s'il serait injuste que j'en veuille à La Fontaine dont la langue me charme toujours autant et qu'il faudrait davantage chercher la responsabilité conjuguée de Marie Darrieussescq avec son Truismes, d'Orwell et sa ferme, j'ai fini par éprouver une certaine défiance à l'égard des fables, de tous ces écrits didactiques qui nous explique la vie, y compris quand je suis d'accord avec leur morale.

Bref, c'est un court récit tout à fait satisfaisant pour celui ou celle qui aime qu'on lui fasse la leçon avec le sourire.
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Avenir radieux : Une fission française

Interprétant 23 personnages, Nicolas Lambert raconte avec cette pièce de théâtre l’histoire du nucléaire français, rassemblant des extraits de discours, d’interviews et de réunions.

(...)

On nous parle peu de tout cela dans les médias. Mais c'est vrai aussi qu’EDF et AREVA dépense 100 millions d’euros par an en publicité dans ces médias.

Un condensé d’informations capitales.



Article complet en suivant le lien.
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Jacques Ellul : L'homme qui avait presque t..

"Ce fut sans doute un des grands penseurs de langue française de la deuxième moitié du siècle écoulé. En tout cas, l'un des ceux qui menèrent le plus loin la critique d'un changement technique ayant perdu le sens. Mais, comme beaucoup de prophètes, il ne fut guère entendu - sauf aux Etats-Unis où, sous l'impulsion d'Aldous Huxley, auteur du Meilleur des mondes, ses livres ont été traduits et quantité de thèses lui ont été consacrées. Il fut encore moins écouté, si bien que, sur le soir de sa vie, il confiait "Ce qui s'est produit a, presque chaque fois et dans tous les domaines, confirmé ce que j'avais prévu. Or, je ne puis m'en réjouir, ni m'en enorgueillir,car j'écrivais pour éviter qu'il en soit ainsi!"



Il était donc juste qu'un livre d'introduction à une oeuvre dense - une cinquantaine de livres! - lui soit consacré. Disons-le sans fard, il s'agit d'une excellente introduction, puisque qu'elle donne envie d'aller voir de plus près ce que disait Ellul de la société technicienne dès les années 50: qu'elle marginalise et contribue à exclure les plus faibles. L'intérêt de ce livre est de nous montrer un Ellul touche-à-tout, dénonçant la violence sociale des institutions, critiquant la croissance, partisan de la réduction radicale du temps de travail, écologiste avant l'heure. Mais c'est surtout l'analyse du système technicien qui restera dans l'histoire des idées, à défaut d'avoir réussi à influencer les décideurs eux-mêmes. Un système qui impulse une dynamique, modèle la société, crée des problèmes qu'elle promet de résoudre grâce à de nouvelles techniques. Oui, il faut relire Ellul et rendre grâce à Jean-Luc Porquet qui nous en donne l'envie.



Denis Clerc

Alternatives Economiques n° 216 - juillet 2003
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Les jours heureux : Le programme du Conseil..

En mars 1944, le Conseil National de la Résistance (C.N.R.) publie un programme ambitieux de réformes économiques et sociales, fondateur du fameux « modèle social français ». Attaqué depuis longtemps, c’est Nicolas Sarkozy qui s’applique le plus ouvertement à le démanteler, à partir de 2007.

(...)

Cet ouvrage collectif est un excellent travail de synthèse, très utile pour réfuter bien des arguments partout rabâchés jusqu’à devenir convenus.



Article (très) complet en suivant le lien.
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Le grand procès des animaux

Fable et satire, Le grand procès des animaux questionne notre hypocrisie vis à vis de l'effondrement de la biodiversité sous la forme d'une série de scènes dans un tribunal. Car les animaux sont convoqués à la barre: puisqu'ils coûtent si chers à protéger, lesquels va t on préserver ?

Évidemment, les touches d'humour n'empêchent pas que ça torde le coeur. Et puis quand on referme ça, on file faire un don à la LPO, le cœur lourd en sachant que ce sera une goutte d'eau....

Très bien, très marquant, et on apprend en plus beaucoup de choses sur les espèces en question.
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Lettre au dernier grand pingouin



Je viens de passer quelques heures avec un Grand Pingouin.

Vous ne connaissez peut être pas le Grand Pingouin ( je ne le connaissez pas avant moi-même)

Il s'agit d'un alcidé de 80cm de haut avec un très grand bec un manteau de plumes noires et blanches , des pattes palmées à 3 doigts et 2 moignons d'ailes.

Si vous souhaitez le rencontrer il faudra aller dans les musées d'histoire naturelle à Nantes Le havre Abbeville ou encore dans les réserves des musées de Lille ou Saint Omer.



Le grand pingouin a disparu de la surface de la Terre en 1844.

c'est de ce constat qu'est parti Jean Luc Porquet pour écrire Lettre au dernier grand pingouin.

Cette lettre est un plaidoyer pour l'écologie , la nature et les animaux.

c'est aussi une réfléxion sur la place de l'homme , sur sa responsabilité dans le monde qu'il fabrique.

c'est une réfléxion érudite et vulgarisatrice sur notre écologie , sur notre économie sur notre pouvoir.



les cycles naturels de la terre ont fait qu'il y a eu cinq extinctions.

Nous sommes entrain de vivre la sixième. La différence par rapport au cinq autres c'est que celle -ci n'est pas entièrement naturelle.

c'est l'Homme lui-même qui est le chef d'orchestre.

Et Jean Luc Porquet de développer les thèmes de la croissance verte , de la décroissance.

De réfléchir sur l'intérêt de protéger le monde animal avant de protéger l'homme . Est ce normal ?

De réfléchir à un monde où l'on ne mangerait plus d'animaux ni les produits dérivés. Est ce bien le véganisme ?

Et puis il y a des moments de poésie autour des lucioles , des papillons , des petits déjeuners dans la maisonnette.

Je serais juste partagé sur la fin du livre où il termine en retournant au grand silence.

Est il trop tard pour agir ?

Cette élégie funèbre et désabusée est semble -t -il sans espoir.

je ne le pense pas . Toutes les actions entreprises ,même infimes sont un maillon sur le chemin de la terre.

Je terminerais par une anecdote personnelle.

Il y a quelque temps j'ai visité le Musée d'Histoire Naturelle de Paris et sa galerie de l'Evolution et la salle des espèces disparues

J'étais avec ma petite fille de 5 ans

Elle est restée sidérée devant le Dodo et elle a pleuré.

Elle disait : pourquoi il a disparu ? pourquoi il ne peut plus vivre ?

Dans ces pleurs il y avait une réelle émotion et une réelle incompréhension.



Ce livre de Jean Luc Porquet nous ouvre à ces émotions et ces interrogations.





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Lettre au dernier grand pingouin

En trainant dans les rayons de la médiathèque, je suis tombée sur ce petit livre qui m’a attirée par sa couverture (que je trouve très belle) et par son titre assez décalé, et c’est donc par pure curiosité que je l’ai emprunté, en ne jetant qu’un rapide coup d’œil au 4eme de couv’ (c’est suffisamment rare me concernant pour que je le dise : je m’attache assez peu à ces éléments d’habitude) .

Ici l’auteur s’adresse directement au dernier grand pingouin, animal massacré jusqu’à son extinction définitive dans la seconde moitié du 19eme siècle. Il le prend à partie, l’interroge, le plaint, le secoue, et tente en 200 et quelques pages de lui expliquer notre monde qui part à vau l’eau.

Nous sommes donc dans un livre profondément écologiste, qui revient sur la destruction de faune et flore, sur la disparition de plus en plus rapide de centaines d’espèces animales. L’histoire du grand pingouin sert en fait de prétexte à un véritable plaidoyer pour notre planète et pour les animaux qui la peuplent de moins en moins. Mais un plaidoyer à la fois drôle, touchant, cynique, révolté, qui ne se prend jamais véritablement au sérieux tout en nous parlant de sujets extrêmement graves et qui ne pourront qu’avoir un impact négatif sur nous, les hommes. Les hommes dont il se moque par moment aussi, qui ne parviennent pas à protéger et défendre correctement ni les abeilles ni les éléphants, mais veulent faire renaitre qui le tigre à dent de sabre, qui le mammouth, qui (carrément) un dinosaure, allez savoir pourquoi si ce n’est le plaisir égoïste de dire « regardez, c’est moi qui l’ai fait »…

Un livre qui est aussi et en même temps d’une grande érudition et d’une facilité d’accès qu’on ne peut que saluer, qui sait vous apprendre des choses tout en vous divertissant, qui vous alerte sans misérabilisme, qui est précis sans vous assommer sous les chiffres.

Moi qui suis particulièrement intéressée par le sujet et pensais connaitre pas mal de choses j’ai encore appris, tout en souriant, sans avoir besoin de me référer à internet pour comprendre certains termes. J’ai dévoré cette longue lettre en quelques heures à peine et vous en recommande vivement la lecture, que vous soyez néophyte sur le thème de l’écologie et du développement durable ou plutôt bien renseigné déjà.

Jetez vous donc sur cet inclassable, qui est à lire d’urgence


Lien : http://desmotssurunepage.ekl..
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Lettre au dernier grand pingouin

Un texte à lire, à méditer afin que nous prenions conscience du désastre à venir.

Avec humour et érudition l'auteur nous apporte une oraison funèbre du grand pingouin qui nous invite à nous battre pour arrêter le massacre environnemental.
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Les jours heureux : Le programme du Conseil..

27 mai 2023 : 80e anniversaire de la création du Conseil National de la résistance ! Une belle date pour rendre hommage à ce livre qui m'a fait comprendre l'importance du programme des Jours Heureux qui découlera, quelques mois plus tard, de cette extraordinaire moment de notre histoire nationale. une histoire de courage en premier lieu. Et un des rares moments d'unité et même, de communion où le sens du commun l'a emporté sur l'esprit des divisions. Le CNR a non seulement permis à la France de retrouver sa place et son droit à la parole lors de la libération du joug nazi, évitant au passage que le pays se retrouve sous une tutelle américaine (Amgot), mais il a accouché d'un des programmes politiques les plus ambitieux et les plus justes qu'il nous ait été donné de voir mis en place. Programme que les ultra libéraux s'appliquent à déconstruire méthodiquement depuis au moins 40 ans, notamment avec l'aide de l'Union Européenne... Mais qu'on ne s'y trompe pas, depuis Sarko et a fortiori sous Macron, les "élites" politiques françaises sont très actives dans cette entreprise de destruction : on lira avec grand "profit" aussi, à ce sujet, La guerre sociale en France de Romaric Godin.
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Le grand procès des animaux

J'aurais aimé aimer ce livre.

J'avais pensé que je l'aimerais.

Je sors déçue de cette lecture, et je me demande: qu'est-ce qui ne fonctionne pas ?

Car

-Le sujet m'intéresse au plus haut point (la disparition accélérée de tant d'espèces animales)

-La forme choisie (donner la parole à chaque animal censé défendre sa cause lors d'un procès d'assises organisé par des politiques qui n'ont pas l'intention de sauver plus du dixième des espèces en danger d'extinction) me semblait un dispositif d'écriture intéressant

Alors?

Est-ce dû au fait que l'auteur n'a pas donné un vrai statut de personnage (avec qui l'on puisse entrer en empathie, ou au contraire qui provoquerait notre animosité) aux intervenants de ce "procès" ?

Car l'intérêt d'une fiction pour faire passer des informations aussi intéressantes qu'un article de "La Hulotte" et pour être aussi convaincant qu'un manifeste militant en faveur de la défense du vivant sur cette planète, c'est sa capacité normalement à toucher, à émouvoir le lecteur.

Eh bien le mariage des genres ne se fait pas du tout, on se trouve face à un bricolage qui reste à l'état d'esquisse de ce qui aurait pu être un excellent livre en défense de l'écologie. Bref, c'est assez frustrant hélas ...
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Le grand procès des animaux

Tous ces animaux en voie d’extinction coutent bien cher à la collectivité. Et si on leur faisait un procès pour décider lesquels sauver ? Dix espèces au procès, on en sauvera une !



Une fable amusante et érudite qui montre (bien évidement) les limites d’un tel procès, qui profite de qui, qui coûte le pus cher, qui est le plus grand prédateur…



Une histoire drôle à faire réfléchir où l’on retrouve un grand-duc, un martinet noir, un vulcain, un arénicole (c’est quoi ce machin ?) et quelques autres… et même un rusé renard pas du tout en voie de disparition mais qui avait pensé que c’était le bon endroit pour se faire entendre
Lien : https://www.noid.ch/le-grand..
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La Débine

Je me souviens de ce livre poignant et hypnotique, que j' ai avalé comme une potion nécessaire mais amère.

La misère est une prison, et la prison n'a fait que se peupler davantage depuis la publication du récit de Jean-Luc Porquet...
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Le grand procès des animaux

Je recommande vivement la lecture de ce dialogue.

L'ensemble est aussi bouleversant qu'intéressant.

Peut-être utilisé pour découvrir le genre argumentatif au cycle 4.

Un texte surprenant, inventif, sensible, facile à lire qui plaira aux plus jeunes sans aucun doute.

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Lettre au dernier grand pingouin

Zut, je viens de finir cette superbe petite trouvaille qui ne quittait ni mon sac, ni mon chevet, le fameux "Lettre au dernier grand pingouin". Sa compagnie va me manquer... Rarement, je tombai sur un ouvrage qui décrit autant ma façon de penser. Je suis presque jalouse: Jean-Luc Porquet a écrit ce que j'aurais voulu écrire! Mais il l'a fait en tellement mieux que moi, pour sûr.

J'ai corné une page sur deux, souligné, annoté, fluoté paragraphe après paragraphe. Un ouvrage précieux, essentiel, à lire et à relire, définitivement classé dans les incontournables de ma bibliothèque.
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Lettre au dernier grand pingouin

A la fois documentaire, ouvrage philosophique, longue épitaphe et pamphlet, « Lettre au dernier grand pingouin » est un livre déroutant mais riche et beau.



Le grand pingouin ne vous dit rien ? C’est normal puisque le dernier représentant de cette espèce a été tué par des marins islandais en 1844 sur l’île d’Eldey, à quelques encablures du Cercle polaire… Cet animal est l’une des premières victimes de ce qui s’annonce comme la sixième grande vague d’extinction sur la terre… Vague d’extinction imputable aux activités humaines…



L’auteur, journaliste, a amassé une masse considérable d’informations sur le grand pingouin, certes, mais aussi sur le réchauffement climatique, son responsable (l’Homme) et ses conséquences… En prenant pour point de départ une espèce phare, le grand pingouin, il déroule un écheveau de réflexions et de faits concrets sur le rapport de l’homme à la nature, à sa propre nature…



Le grand pingouin sert donc ici de prétexte, même si l’auteur ne le quitte jamais vraiment. Mais je recommande la lecture du « Grand Pingouin » de Henri Gourdin, paru chez Acte Sud en 2008, à qui chercherait davantage d’informations sur l’animal.



On en apprend des choses, on s’en prend plein la figure, ça remet en place !!! Ça donne envie de réagir, de se prendre en main ! D’autant que Jean-Luc Porquet, journaliste au « Canard enchaîné » manie la plume comme on manie le fleuret : il pointe toujours juste avec un humour satirique et féroce.



Pour un si noble propos, une si belle plume et une telle urgence, je regrette peut-être trop de circonvolutions. J’ai beaucoup aimé, certes, ces lignes sont écrites avec beaucoup de sagesse, mais dans une forme d’introspection qui en déroutera plus d’un, ce qui est dommage car le sujet mérite d’être largement diffusé. Un éditeur ne pouvait pas refuser un livre si documenté et si intelligent, mais j’imagine que le service de presse a dû s’arracher les cheveux pour faire la promotion de ce mille-feuilles au goût de cendres !..

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Lettre au dernier grand pingouin

Sublime, Comme cette lettre est envoûtante !
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Jacques Ellul : L'homme qui avait presque t..

Pour comprendre la pensée du précurseur de la décroissance.
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Jacques Ellul : L'homme qui avait presque t..

un livre qui donne envie d'en savoir plus sur Ellul.

Analyse tres intéressante sur les causes de nos problèmes contemporains
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Les jours heureux : Le programme du Conseil..

A lire d'urgence, pour remettre les pendules à l'heure. Le programme du Conseil National de la Résistance est toujours d'une actualité criante. Des réformes sont nécessaires ? Que l'on commence donc par mettre ce programme en application ...
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Le grand procès des animaux

« Un procès à grand spectacle. Sous l’œil des caméras du monde entier. On fait défiler des animaux. Chacun d’eux doit expliquer pourquoi, d’après lui, son espèce mérite d’être préservée. Pourquoi les humains devraient s’évertuer à protéger son territoire, son écosystème ». Ainsi commence le préambule…



Quel livre original que voici. Mais commençons par le commencement : durant l’été 2021, le Canard Enchaîné fait paraître une rubrique de Jean-Luc PORQUET intitulée « Le grand procès des animaux ». Durant plusieurs semaines, ce feuilleton est présenté tous les mercredis en page centrale de l’hebdomadaire et met en scène des procès fictifs où des animaux en voie d’extinction viennent expliciter leur rôle déterminant dans notre monde, dans sa biodiversité, dans la chaîne alimentaire, dans l’équilibre environnemental.



Quelques mois plus tard, ces textes paraissent, agrémentés d’autres, toujours sur le même principe. Un chapitre par bestiole, du hibou grand-duc au renard, en passant successivement par la martre, l’arénicole (ver de vase), le martinet noir, le sanglier, la vipère d’Orsini et le papillon Vulcain. Tous viennent défendre les raisons mêmes de leur existence dans un huis clos théâtral avec un président de séance.



Des traits d’humour viennent colorer l’ambiance, le grand-duc déclarant « Mon ouïe est inouïe », quand la martre accuse l’humain frontalement : « Ma mauvaise réputation, c’est votre mauvaise conscience », elle qui avec sa maturité tardive n’est pas rentable en captivité. Ici, les modes de vie, les particularités mais aussi l’ancienneté sur terre des animaux présentés sont mises en avant de manière pédagogique, jamais pompeuse quoique technique, le message est simple et accessible. On s’y amuse mais on apprend beaucoup, avec cet étonnant martinet qui jamais ne se pose, la vipère d’Orsini autant victime du réchauffement climatique que… du ski ! Et ce fascinant portrait du Vulcain, un papillon. Pour finir sur la sulfureuse image (à tort) du renard.



En fin de volume, le jugement, entre philosophie, pamphlet écologique et simple bon sens, il est puissant, engagé. « Toute espèce vit, se transforme, s’adapte aux conditions éternellement changeantes sur cette Terre. Puis elle disparaît. Vos savants s’en sont aperçus, aucune espèce n’est éternelle. Rares sont celles qui dépassent les cinq millions d’années. Tel est donc le temps qui vous reste. N’est-ce pas énorme, inimaginable, magnifique ? C’est comme si vous étiez un gamin de trois ans ayant toute la vie devant lui ».



Discours offensif mais pas agressif, lucidité sur le désastre en cours, et pourtant, cette lueur d’espoir propre à PORQUET, journaliste central du Canard Enchaîné depuis 1994, militant écologiste, plutôt libertaire, infatigable bonhomme sur tous les fronts dès que la planète est en danger. Il est l’une des consciences du Canard, il en est l’un de ses piliers. Il est accompagné dans cet ouvrage par un autre « Canard historique », Jacek WOŹNIAK, dessinateur depuis 1986 dans le journal, et qui croque ici avec talent des animaux qui peuvent nous être peu familiers. Entre théâtre illustré, essai, documentaire, ce livre à la sobre et efficace couverture cartonnée vient à point nommé dans un bouleversement environnemental majeur. Il est sorti en 2021 aux toutes nouvelles éditions du Faubourg dont je vous recommande chaudement le catalogue. Pour aller plus loin, plusieurs pages bibliographiques à la fin du présent volume. Et un coup de cœur de plus dans la musette, ça change des cadavres d’animaux ! Merci monsieur PORQUET pour tout votre travail depuis des décennies.



https://deslivresrances.blogspot.com/
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