J'envie l'oiseau sauvage
qui de son aile caresse
les blessures du ciel.
(" L'ange qui boîte ")
Extrait 7
De fatigue je me suis assis sur une roche. Mes mains
soutenaient ma tête désolée, car aucun de mes sem-
blables n’avait d’indulgence pour moi. J’entendis une
voix douce me dire : «Tu n’es plus seul mon frère».
Cette voix était celle d’un petit cours d’eau.
On croit que les étoiles sont dans le ciel mais elles sont sous nos pas. On les écrase. Ce qu'on voit briller dans la nuit, ce sont leurs cris.
Le ciel est imprévisible. Le plus grand penseur un jour ne veut plus penser, et c’est là que le ciel lui offre des pensées inattendues. Jambes croisées sur le tapis persan de la misère, il ne lui reste plus qu’à prendre son envol.
Ce matin je suis entré dans une église. De nombreux fidèles suivaient la messe. Mais nul ne savait que Dieu se promenait dehors.
Les poètes prenaient entre leurs mains un bout de ciel
et le caressaient délicatement comme on caresse un
nouveau né, et soudain la parole était vêtue de poésie…
Pour gagner quelques sous, je garde un immeuble devant
lequel j’essaie à mon tour d’attraper un morceau du ciel.
Quand j’y parviens, le ciel se pose sur ma poitrine et il é-
coute les battements de mon cœur.
Ce qui'il y a de magnifique en la nuit c'est qu'elle ne suit pas les saisons. Été comme hiver elle garde son magnifique voile noir sur les yeux.
Ce matin le vent a parlé au grand arbre de ma rue. Mais que lui a t-il dit pour que soudain un oiseau se soit envolé d'une branche en chantant.
Certains soirs il m'arrive de chanter en duo avec le vent . Oh , ce sont des chansons improvisées . Tous les deux on se tient par les épaules et on chante à voix basse .
Les hommes ont inventé les heures pour ne pas perdre une seule seconde de leur pitoyable puissance.
Ce que je cherche, une abeille l’a déjà trouvé