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Critiques de Jean Michelin (118)
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Ceux qui restent

J'ai eu du mal à le finir...je l'ai trouvé sympa les premiers pages...mais arrivé au milieu du livre ça m'a ennuyer. Ma dernière partie ne m'a pas transcender non plus...la thématique est forte et originale certe. Mais ça fait pas tout. Après on sent que cest un ancien de l'armée qui a écrit car la description des opex sont poussés. Je le le recommande pas.
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Ceux qui restent

Déroutant pour une femme. Peut-être qui si j'avias été un homme, cette lecture m'aurait parue plus facile.

Il faut mériter ce livre. Sa justesse fait mal. La souffrance des hommes qui nous protègent en combattant pour nous sur toute la planète, prend une dimension toute autre qu'elle nous est présentée au travers d'autres canaux tels que reportages, films de guerre...

Le style est parfaitement adapté au but recherché : nous immerger dans le conscient mais aussi l'inconscient d'un soldat. Les dégâts y creusent des abîmes, des cratères sans fond. L'entourage le plus aimant, le plus patient est laissé au bord du gouffre. Ces hommes payent bien trop cher pour préserver notre liberté, nos convictions.

En refermant le livre je me suis dit qu'il était inhumain et totalement inconscient de notre part de leur en demander autant : en fait nous leur demandons de payer de leur vie, de leur âme, notre belle vie à nous.
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Ceux qui restent

📚 RENTRÉE LITTÉRAIRE 2022📚



Bienvenue dans les coulisses du monde militaire. Stéphane, ancien adjudant, a démissionné. Il souffre d’un stress post traumatique et tente de se reconnecter à la vie quotidienne. Le processus est long, la reprise de la vie familiale compliquée. Le retour de mission fait basculer chacun dans un univers difficile, que ce soit pour le soldat ou pour sa famille. En proie à des insomnies, il épuise son corps et sa tête avec des footings le menant au bord du malaise. Mathilde, sa femme, le soutient comme elle peut. Pas facile d’être la compagne d’un militaire. L’état de stress post-traumatique constitue un réel frein à la réintégration à la vie civile des militaires.



« A court d’idées, elle l’avait même emmené chez une rebouteuse locale complètement allumée. En sortant du cabinet de la sorcière, une pièce sombre qui empestait l’encens bon marché et la poussière accumulée sur des coussins râpés, il lui avait demandé d’arrêter de l’aider, avec une douceur qu’elle ne lui connaissait pas. Elle s’était résignée. Et lui s’était retrouvé face à ses nuits blanches. »



Un soir, le caporal Lucien Guyader, Lulu pour les intimes, disparaît sans aucune explication, laissant femme et enfants. Stéphane et ses anciens compagnons sous les drapeaux, Romain et Marouane, vont partir à sa recherche.



« J’aurais pas cru ça venant de Lulu. C’est pas tellement son genre, si ? »



– C’est bien ce qui m’inquiète. »



Les chapitres défilent, entre « Ici », « Là-bas » ou encore « Ailleurs », embarquant le lecteur dans une terrifiante histoire d’amitié en plein cœur des combats et de la guerre. Car, pour découvrir où est passé Lulu, il va falloir remonter le temps et se souvenir d’une mission particulière. Ce roman est écrit à la manière d’une enquête policière. La réflexion lente, douloureuse, et pourtant nécessaire, va replonger nos hommes dans une expérience douloureuse.



On est dans une fiction, mais on ne peut s’empêcher de penser que ce quotidien décrit doit être bien semblable à ce que vivent les soldats dans le monde. C’est bouleversant. Dans un no man’s land, au milieu d’une pluie de balles, de bombes, de pièces de mortier, d’obus, entre les hommes, les liens se resserrent pour devenir une franche amitié.



La guerre constitue une expérience à la fois collective et individuelle. Sur le terrain, sauver la peau de ses hommes, et, accessoirement, la sienne, est la priorité. On ne maîtrise rien, malheureusement, et bien souvent, les pertes sont bien réelles. La culpabilité, le remord, la colère, ceux qui restent doivent vivre (survivre) avec ces sentiments.



« Il était chez lui sur le terrain, peut-être davantage qu’entre les murs de sa maison. Il savait déceler dans le regard de chacun de ses quarante soldats la moindre inquiétude, le moindre agacement, parce qu’il les avait éprouvés avant eux. Bien sûr, les gars avaient changé, les missions aussi, mais pas l’atmosphère. C’était réconfortant. »



Peu à peu, les pièces du puzzle sont regroupées et le lecteur peut tenter de les assembler. Le rythme est infernal, la plume acerbe et vive. La construction ne laisse aucun répit au lecteur. Je serais tentée de dire que ce roman est plus dirigé vers un lectorat masculin, c’est vrai, qu’est-ce qu’une femme pourrait bien comprendre à tout cela ? J’avoue que c’était ma crainte lorsque j’ai commencé la lecture de « Ceux qui restent ». Et puis non. Ça se lit comme du petit lait.



C’est hyper intéressant, j’ai appris une foule de choses, les interrogations posées par Jean sont approfondies et lourdes de sens.



Quant à la fin, j’ai eu du mal à m’en remettre. Ce n’était pas du tout ce à quoi je pensais !! Jean m’a manipulée, et comme à la fin d’un bon policier, j’ai refermé le roman en me disant : »Wouah, quelle fin ». J’aime ces romans qui me trucident à la dernière page, avec juste une phrase. L’air de rien. Et qui laissent une trace indélébile.



Un roman vers lequel je ne me serais probablement pas tournée, que j’ai pris beaucoup de plaisir à lire, une belle découverte de cette rentrée littéraire. Je vous le conseille !



« Il finissait toujours par reprendre le contrôle. Il avait de l’espoir pour la suite : le printemps arrivait, les enfants avaient grandi, on irait à la mer cet été. On ne pouvait tout de même pas passer sa vie à se lamenter en se regardant le nombril. C’est lorsqu’il avait fallu reprendre le travail, remettre le treillis, retrouver sa section, en morceaux elle aussi, que la machine s’était peu à peu déréglée. »



#Ceuxquirestent #JeanMichelin #HéloïsedOrmesson #RentréeLittéraire
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Jonquille

L'intervention des troupes françaises en Afghanistan n'avait guère retenu mon attention. Quelques grands titres qui accrochaient mon regard parfois. Et encore ! Un pays que je ne comprenais pas, une guerre qui m'indifférait (oh l'horrible mot) et une incompréhension totale de la fonction militaire à l'étranger. Vous mixez tout ça avec un soupçon d'antimilitarisme et vous obtiendrez tous les ingrédients pour que ce livre ne tombe pas entre mes mains. Sauf que, si. Les bizarreries du hasard ont fait que j'ai flashé tant sur la 4e de couv' que sur le prologue. J'ai foncé tête baissée, je l'ai acheté et l'ai lu avec avidité, retrouvant chaque soir l'univers si particulier que décrit, avec une émotion intense dissimulée dans beaucoup de pudeur, l'auteur et capitaine Jean Michelin.



Dans ce récit, pas de place à la stratégie politique et militaire ni aux longues et ennuyeuses descriptions des interventions sur le terrain. Au centre : les hommes (et les femmes) de la compagnie. Leurs émotions, leurs fragilités, leur détresse, patience et impatience, la difficulté du quotidien dans la chaleur intense de l'été Afghan, loin du confort français et de leur famille. J'ai surtout retenu leur grande humanité, celle des chefs en particulier, ceux que l'on imagine mordants et pincés, qui sont en réalité labourés de questionnements où chacune de leurs décisions peut entraîner la mort des soldats placés sous leur responsabilité. Et quand par malheur, l'un deux est blessé, leur éternelle incertitude : qu'aurais-je dû faire pour éviter cela !



Un livre qui bouleverse bien des certitudes et des a priori. À lire, même (et surtout) si l'armée ne vous intéresse pas !
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Ceux qui restent

J'avais une raison toute particulière de m'intéresser à ce roman/récit d'un ex-militaire de carrière. Mon fils aîné s'est lui-même engagé dans l'armée de terre (régiment du génie) durant sept ans et a eu à son actif plusieurs OPEX (comprendre opérations extérieures), entre autres au Mali. Bien sûr, lorsqu'il rentrait, il n'évoquait presque jamais celles-ci et la maman que j'étais alors était particulièrement inquiète de ces non-dits motivés sans doute par la nécessaire confidentialité attachée à sa mission, mais aussi par le souci de ne pas nous inquiéter.

Aujourd'hui, il a changé de vie, il s'est construit une famille, semble avoir tourné la page (au passage, je tiens à saluer la façon remarquable dont l'armée accompagne ses militaires sur le chemin de la réinsertion professionnelle), il ne semble pas avoir vécu de conséquences d'un stress post-traumatique... mais, moi, dans le fond de mon coeur et dans ma tête, je sais que mon fils n'est pas tout à fait rentré comme il était parti. Bien sûr, ce qu'il a vu, entendu, fait l'ont nécessairement mûri, mais lui qui était plutôt extraverti est aujourd'hui plutôt introverti, casanier et silencieux.



C'est pourquoi ce roman bâti autour de la disparition inexpliquée de l'un des leurs, de l'un des meilleurs éléments de leur groupe de militaires est intéressant à plus d'un titre :

1/ il donne à voir certains aspects de ce que peuvent vivre les militaires engagés lorsqu'ils sont sur le théâtre des opérations, cet "ailleurs" ou ce "là-bas" lointain : la peur toujours présente, le courage qu'il faut trouver, l'esprit de corps qui unit le groupe, le respect des ordres reçus, la gestion des impondérables, la nécessaire déconnexion d'avec son autre vie... même si, de temps en temps, l'autre réalité se rappelle à votre souvenir.



2/ il donne à voir aussi de ce que vivent "ceux qui restent" : les petites amies qui vivent une relation en pointillés ; les épouses qui assument le quotidien, sont dans l'attente d'une mauvaise nouvelle ou du retour du héros fatigué, mais aussi peinent à retrouver une vraie relation avec leur époux, alors même qu'il est présent physiquement ; les parents qui s'inquiètent de ce que vivent leurs enfants sur le terrain et qui, parfois, sont endeuillés (je me suis souvenue de l'extrême inquiétude qui nous minait chaque fois qu'un très jeune "mort au combat" était annoncé à la télé) ; les enfants qui doivent se contenter d'apparitions fugaces de leur père, là encore, présent sans l'être vraiment.



3/ il donne à voir l'incroyable lien de fraternité et de solidarité qui peut unir des membres, d'origines disparates, d'une même unité de combat. Des liens virils, pas toujours verbalisés, mais néanmoins très forts car enrichis de tout ce qui a été vécu ensemble. C'est ainsi que quatre soldats se rendront disponibles et uniront leurs efforts pour retrouver l'un des leurs disparu.



4/ parmi "ceux qui restent", il y a aussi, ceux qui meurent sur le champ de bataille et dont le souvenir marquera à tout jamais ceux qui les auront côtoyé. Ainsi, ce roman évoque également cette gluante culpabilité qui collera à la peau de ceux qui s'en seront sortis, culpabilité là encore pas verbalisée et qui se transformera par divers troubles dont il est difficile de se défaire.



Donc, un roman sur le fond très intéressant dans la mesure où il permet aux lecteurs que nous sommes d'entrer, de l'intérieur, dans la vie de ces soldats (avant, pendant, après leurs missions) et enfin de leur donner une voix. L'armée, on le sait, est appelée "la grande muette", ce n'est pas sans raison. Cette voix, virile mais néanmoins sensible, est d'autant plus perceptible et criante de réalisme que l'on sait que l'auteur a vécu cette vie durant de nombreuses années.



Quant à la forme, rien à dire. L'écriture est fluide et le registre de langue très simple. Par une alternance de courts chapitres, on passe d'une époque à l'autre, d'un lieu à l'autre, d'un soldat à l'autre. Chacun des "personnages" est bien décrit dans sa psychologie, dans ses comportements et dans ses troubles et ses non-dits. Puis, peu à peu, les pièces du puzzle de ce qui a été à l'origine de la disparition de Lulu s'organisent jusqu'à la résolution finale.

Vraiment, pour un premier roman, c'est une réussite. Et je dois dire que j'ai été particulièrement émue de cette lecture.







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Ceux qui restent

{J'ai lu : Ceux qui restent de Jean Michelin - Pocket}

« Quand tout est devenu plus tragique. On sait que c’est pas facile pour vous, mais personne ne nous demande comment c’est pour nous. Nous, on a pas de médaille à la fin, on se débrouille, mais c’est dur aussi. Surtout avec des enfants. »

📖📖📖

À contrario de Gérard Collard, je ne vous conseille pas particulièrement ce roman qui ne sort, à mes yeux, pas du lot. Je n'ai pas trouvé ce que j'attendais dans ce livre, mais je m'en souviendrai, car il m'a offert ma plus grosse panne de lecture ! Si j'aurais su, j'aurais pas lu ! 😉

Mon avis complet est disponible sur le blog : https://www.leslecturesdelily.com/2023/11/ceux-qui-restent-ecrit-par-jean.html#more

Bonne lecture !

Les lectures de Lily
Lien : https://www.leslecturesdelil..
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Ceux qui restent

Direction l’armée et tout ce qui va avec : l’abnégation, les traumatismes, la douleur, les absences, les familles qui attendent, mais aussi l’engagement fort, les secrets et la fraternité. Qui mieux qu’un Officier de l’armée de Terre peut nous plonger aussi profondément et intensément dans ce milieu très spécial ? En effet, Jean Michelin nous embarque dans ce récit avec un réalisme foudroyant !



Pour schématiser, Lulu a disparu. Lulu, c’est un surnom parmi tant d’autres au sein de l’armée. C’est celui de ce caporal-chef quarantenaire qui est parti du jour au lendemain, qui a laissé sa femme et leur enfant sans nouvelle. Et ce n’est pas dans ses habitudes. « Que Lulu rate une journée de boulot, c’était louche. Qu’il soit aux abonnés absents plus de trois jours n’était foutrement pas envisageable. » Alors, quatre de ses frères d’armes vont partir à sa recherche et tenter de dénouer les fils de cette histoire. Car ils ne peuvent pas laisser tomber leur « frère », eux qui mieux que quiconque peuvent comprendre les désertions, les pétages de câble, les insomnies…



« Il avait les médailles et les rides au coin des yeux, il était du même monde et trimballait les mêmes silences au bord des nuits sans sommeil. Si lui ne comprenait pas, personne ne le pourrait. »



Le temps de quelques jours, nous sommes en immersion tour à tour au cœur d’une mission passée en Guyane, « là-bas », puis « ici », en compagnie de ces quatre militaires qui feront tout pour retrouver Lulu, dans cet « ailleurs » dont ils n’ont aucune espèce d’idée. Ainsi se déroulent les chapitres dans cet espace temps et ces lieux qui ont vu couler tant de larmes et de sang mais sont également les témoins d’une détermination (presque) sans faille.



Il est question, de mon propre regard, de sacrifice, sans qu’il ne soit jamais mentionné, car, dans les yeux de ces professionnels, nous parlons plutôt d’engagement et du sens profond du devoir. Mais pour les familles qui restent à attendre inlassablement mais aussi à supporter les retours difficiles, la situation est compliquée à vivre et l’on pourra sans aucun doute leur attribuer à elles aussi des médailles. C’est ce que l’auteur n’oublie pas de souligner et il donne la part belle autant à ceux qui partent qu’à ceux qui restent. Dans ce titre du roman, ceux mentionnés sont, de mon propre avis, autant ceux qui attendent (la famille, les amis…) que ceux qui restent, une fois l’opération terminée, ceux que les morts sur le front laissent derrière eux. Pour moi, le choix du titre est donc très judicieux car il est réellement question de tout cela dans ce roman.



L’écriture est ciselée, ultra réaliste, elle tape là où cela fait mal, elle dénonce, elle déplore, elle accompagne l’élan fraternel aussi. Elle sait également instiller quelques touches de poésie au milieu de ce fracas. Le texte se lit vite, avec ferveur. Nous sommes emportés, alors même que ce sujet n’est pas ma tasse de thé à l’origine. Mais cette sorte d’enquête, entrecoupée de flashbacks guerriers, est avant tout humaine. Nous approchons d’assez près les troubles des hommes qui se taisent et c’est ce qui rend finalement le récit touchant. Il n’est pas si facile de désarmer un militaire.



Alors si comme moi, vous n’êtes pas friands d’armée et de guerre, osez lire celui-ci. On ne peut absolument pas le réduire à ces thématiques, il est bien plus. Il nous plonge dans la difficile réalité de ces hommes qui s’engagent et de leurs familles qui s’engagent tout autant. Ce n’est pas tout mais puisqu’il est hors de question de spoiler, je vous laisserai découvrir tout ce qui se cache derrière la disparition de Lulu.


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Ceux qui restent

Un livre découvert grâce à la sélection des 68premieresfois.

Je pense que je n'aurai pas lu ce texte sans le groupe des 68. Un livre avec un univers très masculin, très viril, qui se passe dans le milieu militaire et en particulier, les commandos. Ce texte va nous raconter les liens entre ces hommes, liens pendant les opérations militaires mais aussi liens après le retour à la vie civile. Un retour à la vie civile pas facile car ils ont vu, vécu des horreurs et il n'et pas facile de surmonter des traumatismes post opératoires. Alors lorsqu'un des membres d'un commando disparaît, ces anciens compagnons décident de comprendre et de le rechercher.

Un texte qui nous entraîne sur les champs de bataille, dans les hôpitaux, dans les familles endeuillées, dans les familles qui récupèrent des soldats cabossés. De beaux portraits de ces hommes, chacun avec leurs ideaux, leurs traumatismes, leurs façons de les surmonter, mais aussi le portrait de parents endeuillés, de femmes qui retrouvent leur homme au retour mais pas le même.

Les raisons du départ, volontaire ou pas de Lulu, nous seront dévoilés, mais ce n'est pas ce qui m'a le plus impressionné dans ce texte. C'est le portrait si juste des sentiments, des compagnonnages de ces hommes, leur façon de survivre à ce qu'ils ont vécu sur le terrain de conflit et le difficile retour à la vie civile, tout en restant accroché à l'esprit de corps.

J'avais vu un film qui décrivait le retour des ces hommes et femmes des champs e guerre. Ici, les hommes restent solidaires entre eux, mais un peu délaissés par l'Armée, même si celle ci laisse certains partir à la recherche de leur ancien lieutenant.

Des pages terribles mais aussi des moments de questionnement, de solidarité entre ces hommes.



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Ceux qui restent

Un roman qui me laisse songeuse tandis que j’essaie de faire un bilan de ma lecture. Un roman que je qualifierais de très masculin, ce qui me mène au point me posant question : le traitement des femmes dans ce roman. Certes, ce n’est pas le sujet, mais puisque leur présence croissante dans l’armée a forcément amené l’auteur, ancien militaire, en avoir affaire à des femmes dans le cadre de ses fonctions, je comprends mal qu’elles soient écartées d’une telle histoire. En effet, dans son roman, elles restent en lisière et sont représentées en tant que femmes, en tant que mères, jamais en tant que soldates. Par conséquent, à mon sens, ce roman s’expose à un certain nombre de clichés qui en feraient une bonne série américaine et se prive d’un point de vue et peut-être même d’un public. De surcroit, les personnages masculins représentent des stéréotypes entre le taiseux héroïque, le rebelle au cœur tendre, le dur à cuire amoureux d’un homme. La coupe est pleine…

En revanche, j’ai trouvé intéressant la réflexion sur le ou les traumatismes subis par ces hommes, tout comme j’ai apprécié les tranches de vie proposées par l’auteur. La narration est bien menée et les changements de points de vue ajoutent un intérêt supplémentaire. De plus, l’écriture, âpre, sans concession, rend le texte fluide.

Une lecture qui me laisse donc très partagée…

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Ceux qui restent

Une découverte d’auteur, et une touchante histoire d'amitié, de lien entre frères d’armes, si puissant, si intense que cela en est presque impossible pour un soldat de décrocher même après le retour à la vie civile. Il s’agit ici de militaires qui partent en OPEX (opérations extérieures) en Afghanistan, Mali, Guyane…Très bien documenté, et pour cause, l’auteur est un militaire de carrière, avec une fine analyse des comportements et du syndrome post traumatique des soldats en retour de mission. Sur le quotidien de ces femmes de soldats qui sont dans attente et l'angoisse à chaque fois que leurs maris partent de la maison, qui attendent, puis au retour soignent les blessures invisibles. L’écriture est directe, la réalité n’est ni exagérée, ni atténuée, elle se veut sincère, simple et complexe à la fois. Ce roman est une immersion dans ce que l’armée propose à nos soldats depuis des décennies, des combats et missions loin de leur pays, de leur famille, de leurs épouses et enfants, de leurs amis, dans une totale indifférence de l’opinion puisque celle-ci en est rarement informée, et dont on ne parle que lorsque l’un d’eux y reste ! Un roman brutal, sans concessions, d’hommes et de femmes qui souffrent en silence des conséquences des conflits armés. L'émotion était au rendez-vous de chaque page avec ces quatre copains qui partent à la recherche de celui qui a disparu. J’ai été touché par cette quête de la vérité et de ces toutes dernières pages.
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Une lecture originale, je n’avais jamais rien lu sur l’armée contemporaine ni sur les militaires envoyés en mission dans différents pays du monde. Seuls me parviennent les noms de jeunes hommes décédés que l’on voit parfois à la TV.

L’auteur décrit brillamment les vies et ressentis de ces hommes qui veulent aider leur pays. Ce roman les humanise terriblement.

Néanmoins, j’ai eu une légère difficulté à les différencier au début du roman et à reconnaître noms, prénoms, surnoms (cela fait plusieurs fois que je rencontre cette difficulté dans mes lectures !) ainsi que leurs grades qui ne me sont guère familiers, je suis restée en peu en retrait, indifférente à l’histoire. Mais bientôt la recherche de Lulu m’a tenu en haleine et son histoire m’a procuré un peu plus d’émotions.

Un livre intéressant très accès sur l’armée et ses opérations sur le terrain, un peu loin de mes centres d’intérêts habituels.

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L'auteur Jean Michelin est un militaire. Né en 1981, saint-cyrien et officier supérieur, il a mené des opérations au Kosovo, au Mali, au Liban, en Guyane et en Afghanistan. Alors il sait de quoi il parle ; la guerre, il connait ; les missions au bout du monde, il connait ; les relations entre soldats, il connait ; les retours à la maison, il connait aussi. Il signe avec Ceux qui restent son premier roman, sorti en aout 2022.



Le caporal Lucien Guyader, dit Lulu, quarante ans, a disparu. Sans un mot, sans laisser de traces ; un beau matin, il n'était plus couché dans son lit à côté de sa femme.  Alertés et inquiets, quatre frères d'armes, vont se lancer à la recherche du déserteur ; du nord de la France à la forêt tropicale guyanaise, ils vont remuer ciel et terre, et les souvenirs aussi.



Dans ce roman, il est question des liens puissants qui lient les soldats, et ça personne ne peut en douter. Et de la vie civile des militaires, de ce qu'il se passe quand ils rentrent, et comment les choses se passent avec leurs femmes et leurs enfants. Le retour à la vie peut être brutal, et la famille n'est pas toujours un refuge comme nous pourrions l'imaginer.



Dès le début du roman , j'ai eu du mal à suivre : pour parler de ses personnages, l'auteur utilise soit leurs noms soit leurs prénoms, leurs grades ou leurs surnoms, j'ai dû noter qui était qui et consulter mon tableau souvent. Ce qui a compliqué ma lecture et m'a complètement déstabilisée, j'ai vraiment eu du mal à me laisser porter par l'histoire.

Et puis je n'ai pas vraiment compris la fin  :(
Lien : http://www.levoyagedelola.com/
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Le caporal chef Lucien Guyader, dit Lulu , a disparu , parti sans laisser d’adresse, laissant femme et enfant, et tout porte à croire qu’il a déserté.

Impossible de ne pas chercher à savoir pourquoi il est parti et où il est pour ses 4 « frères d’armes » qui se lancent dans une enquête sur les pas de celui qu’ils croyaient pourtant bien connaître.



Une plongée dans l’univers militaire, de camps d’entraînement en OPEX (opérations extérieures), avec une galerie de personnages aux personnalités très différentes et toutes crédibles.



Des chapitres courts, alternant entre recherche de pistes pour retrouver Lulu, réminiscences de leur dernière opération sur le terrain et interrogations plus intimes. Au delà des aspects un peu attendus sur l’esprit de corps et la solidarité au sein des troupes , l’auteur ne cache pas les relents racistes ou homophobes qui peuvent entacher cette belle camaraderie.



Ce roman parle aussi ( surtout ?) du difficile retour à la vie civile, à la vie « normale » , de retour d’opération ou à la retraite. «  C’est rien de partir, mon lieutenant. Vous verrez. C’est vivre avec, vivre après. C’est ça qui est difficile. »



On imagine bien les conséquences psychiques de ce qu’ils ont vécu sur le terrain et qu’ils ne peuvent partager avec leurs familles et le sentiment de culpabilité qu’ils peuvent éprouver , coupables d’avoir survécu quand d’autres sont morts sur le terrain, coupables d’infliger à leurs femmes une vie d’attente et d’angoisse, de leur faire supporter des silences et des nuits sans sommeil : « il traversait les nuits secoué de terreurs et les journées comme un fantôme.. »



Le roman dessine d’ailleurs deux portraits de femmes, entre colère et résignation, qui m’ont rappelé le livre d’Emilie Guillaumin, L’embuscade, qui détaillait la place des épouses de militaires au sein de la Grande Muette.



Lieutenant-colonel dans l'armée de terre , Jean Michelin sait de quoi il parle et il en parle bien, d’une plume simple et efficace, avec une part d’exotisme quand il nous embarque dans la jungle étouffante de Guyane qui nous vaut d’ailleurs l’une des phrases les plus drôles du livre : « Pour moi, la forêt guyanaise, c’était juste un brocoli géant avec des bruits à la con »



Si la fin ouverte ne m’a pas gênée , je n’ai pas trop compris la révélation ultime .
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Il y a bien longtemps que je n'avais plus lu un roman de la rentrée littéraire. Ce roman en fait partie et c'est un gros coup de coeur !

Alors que son ami Lulu pète les plombs, Stéphane essaye de profiter de sa nouvelle retraite, après avoir fait carrière à l'armée. On sait tous que la vie est loin d'être jolie, surtout en retour de mission, mais depuis le décès de Junior, rien ne s'arrange. Toute l'ancienne équipe se rejoint donc pour entamer des recherches afin de retrouver Lulu, disparu du jour au lendemain sans laisser le moindre indice à sa femme.

Jean Michelin est lieutenant-colonel à l'armée. A travers ce roman, cette histoire, il nous montre l'envers du décor d'être militaire de carrière. Il nous parle des missions, de l'éloignement des familles, des retours après une expatriation de quelques mois. L'histoire de Lulu est celui de bons nombres de militaires, un choc lors d'une mission, mais pas que. Lors de ces voyages, les secrets vont bon train. C'est ce qu'on apprendra à travers ces pages. Mais on parle aussi des gens qui restent, les familles qui restent avec la boule au ventre, dans l'attente du retour de mission. Et il y a ceux qui restent "vivant" après une catastrophe.

A travers ces pages, tout s'enchaîne. On a un très bon ressenti de la vie de militaire. Ce roman est très bien écrit et sonne très juste. C'est un gros coup de coeur ! Foncez sur ce roman, je vous garantis un excellent moment lecture.
Lien : http://laconteuseblog.canalb..
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Rentrée Littéraire 2022 – Premier Roman



Lauréat Talent Cultura 2022



Jean Michelin est Lieutenant-Colonel dans l’armée de Terre. Son roman parle d’un sujet qu’il maîtrise parfaitement : la vie de soldat.



A quelques jours d’un départ pour une mission, le caporal-chef Lulu a disparu de chez lui pendant la nuit. Il n’a laissé aucun mot à sa femme .Il semble s’être volatilisé.



Quatre hommes de son unité vont tenter de le retrouver. C’est presque à un jeu de piste qu’ils vont devoir se livrer.



Les chapitres alternent « Ici » « Là-bas » « Ailleurs ».



J’ai trouvé la construction parfaite car les militaires partent, reviennent et doivent se réadapter à chaque fois. Et leurs sentiments, leurs pensées ne sont pas vierges selon le lieu où ils se trouvent, ils les emportent partout avec eux.



Idem pour les familles qui alternent présence, absence et attente du retour, puis le retour qui n’est pas toujours facile, chacun devant se réadapter à l’autre.



Là où certains voient des clichés (racisme et homophobie dans l’armée etc…), je ne vois qu’un constat de la réalité. Je trouve aussi qu’il décrit parfaitement ce que doivent accepter les épouses, ce qu’elles vivent et ressentent, ainsi que la « fraternité » que les hommes mettent en avant ( « c’est un frère d’armes ») et qui peut aller à l’encontre du bien-être de la famille, voire de sa survie.



En lisant ce roman, j’ai retrouvé ce que me dit ma fille, dont le compagnon est sous-marinier.



En ce qui concerne la fin, j’avoue avoir relu deux fois le passage pour être sûre d’avoir bien compris. Je la trouve terrible mais plausible. En tout cas, elle explique clairement la raison de la disparition de Lulu.



Ce roman est donc un coup de coeur pour moi.



Je remercie les Editions Héloïse d’Hormesson et Cultura pour cette découverte.
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"Quinze ans de vie commune n'équivalaient pas à dix minutes sous le feu."



Comme chaque matin, l'aube grise se lève sur l'immuable routine de la garnison. Mais cette fois, Lulu manque à l'appel. A dix jours du départ pour une nouvelle mission, Lulu, le caporal-chef toujours fiable, toujours solide, a disparu. Aurélie, sa femme, a l'habitude des absences, du lit vide, du quotidien d'épouse de militaire. Elle fait face, mais sait que ce départ ne lui ressemble pas.



Quatre hommes, quatre soldats, se lancent alors à sa recherche. "Ils sont du même monde et trimballent les mêmes fantômes au bord des nuits sans sommeil". Si eux ne le retrouvent pas, personne ne le pourra.



Ecrit par un militaire de l'armée de terre, ce roman parle de la difficulté du retour à la vie normale après une opération, de la difficulté à retrouver sa place dans sa famille, du stress post-traumatique, des liens qui se créent au combat entre "frères d'armes", de la vie de la famille dans la solitude, l'attente et l'angoisse, de la patience nécessaire pour accompagner le retour du soldat avec ses nuits sans sommeil, ses silences, ses colères rentrées. "Il traversait les nuits secoué de terreurs et les journées comme un fantôme... C'est les retours qui sont durs, plus que les départs.... C'est rien de partir, c'est vivre avec, vivre après. C'est ça qui est difficile."

Le sujet est original et intéressant car l'auteur connaît parfaitement le sujet. On comprend bien le quotidien des soldats et de leurs familles, l'omniprésence de l'armée dans leur vie, armée qui décide de tout sans compromis possible. Mais les histoires amoureuses que l'auteur a intégrées au texte sont à mon avis complètement superflues, elles n'apportent rien au récit et vont même jusqu'à le desservir transformant ce récit très fort en un fourre-tout avec une dose d'adultère, une pincée de racisme et une pointe d'homosexualité. Ces éléments font certainement partie de la vie des militaires mais, malheureusement dans ce roman, je trouve qu'ils ne sont pas traités finement, qu'ils arrivent de façon artificielle. le vécu des soldats et de leurs familles, ce que la guerre fait à ceux qui partent, à ceux qui reviennent, à ceux qui restent, suffisait en soi pour faire de ce texte un bon roman. Dommage...
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Ceux qui restent

Lulu a disparu, ce militaire qui a effectué de nombreuses missions ne répond plus, ni à sa femme, ni à ses frères d'arme. Ils seront quatre à s'inquiéter suffisamment pour partir à sa recherche avec l'aval de leur capitaine. Au fil des chapitres nommés « Ici », « Là-bas » ou «  Ailleurs » nous allons suivre des personnages aux histoires singulières qui sont devenus rapidement attachants. Il y a Stéphane ancien adjudant qui vient de quitter l'armée après de longues années de bons et loyaux services et qui n'arrive pas à trouver le sommeil. Il y a Marouane, sergent-chef, qui n'en finira jamais d'être le « sale bougnoule » le racisme étant toujours présent même dans l'armée. Romain qui se sent comme un imposteur depuis qu'il a dû succéder à « Junior » mort pendant une embuscade et le Lieutenant

Charlier arrivé à la compagnie trois mois plus tôt, en remplacement de Stéphane.

J'avoue que je me suis perdue dans les grades de ces combattants et je ne savais pas toujours qui commandait l'autre mais très vite , c'est devenu pour moi une histoire d'hommes, d'amitiés et de loyautés. L'auteur, Lieutenant-colonel dans l'armée de terre nous décrit au plus près ce que peut-être le quotidien d'un soldat lorsqu'il est en Opex , oui , il y a aussi les sigles mais je gère : Opérations Extérieures. Les descriptions des attaques, des mouvements de troupes et des populations civiles qui subissent la guerre étaient factuelles mais aussi puissantes. J'ai aussi aimé l'armée vu par les femmes de militaires, celles qui restent à attendre dans l'angoisse et l'incertitude. La solitude ne se partage pas. Un coup de cœur pour ce roman incisif qui n'hésite pas à prendre une direction inattendue et surprenante, apportant indéniablement un plus à l'intrigue. Bonne lecture.
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Ceux qui restent

Un livre dur sur des hommes durs et par un homme endurci. Un militaire qui sait écrire est un militaire qui sait penser et sait reconnaître qu'il a, comme tout homme, des blessures à panser.

Les descriptions et pensées qui s'évadent ne sont pas tendres envers les durs et, sans tout dire, et, en annonçant bien qu'il s'agit d'une fiction, il y a bien des aspects dévoilés sur ce qu'on appelle "la grande muette".

Avec des phrases taillées à la serpe, à l'image des idées et souvenirs qui fusent ou ressortent, sombres, la lecture n'est pas des plus agréables. Mais l'entrée dans l'action parallèle, sous d'autres latitudes avec toute latitude, accordée exceptionnellement par des supérieurs, ouvre de nouvelles perspectives sur ce qui a pu se passer dans les têtes des héros s'enfonçant plus dans le tragique que dans l'exploit. Dans ce monde à part chacun sait que l'innocence est abandonnée et qu'en cas de perte humaine personne ne gagne et chacun est coupable de quelque chose. Les accusations sont inexistantes quand il s'agit de préserver l'esprit de corps mais, finalement ceux qui restent sont ceux qui se sentent coupables. A tort ou à raison ? Cette histoire creuse sans se désarmer pour accéder à une vérité. Pour parvenir à se libérer en privilégiant l'attache à ce sacré corps d'armée.

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Ceux qui restent

Petit avis: Lecture facile et bien construite autour de 5 protagonistes et leurs vies aussi bien privées que professionnelles. Les descriptions sont nombreuses et précises. Les allées et venues entre un passé pas si loin et le présent se suivent sans difficultés. La forêt guyanaise est ressentie comme un personnage à part entière.

L'auteur connait bien son sujet. il est un militaire gradé qui a accompagné et commandé nombreux de ses soldats en OPEX sur plusieurs zones de guerre dans le monde. Les post traumas et ses conséquences dévastatrices "tabous" sur la vie des soldats sont évoqués avec retenues. Le respect, la confiance, et la fidélité font de cette histoire une bonne lecture.
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Ceux qui restent

Nos militaires ne sont pas des personnages de jeux vidéo

Jean Michelin sait de quoi il parle, il nous invite à entrer dans cet esprit de corps, cette camaraderie bourrue et solide.

Stéphane a quitté l’armée et est devenu agent de sécurité dans le civil. Mais son esprit le torture et lui torture son corps chaque nuit par des courses épuisantes et douloureuses qui lui permettront d’arracher quelques heures de sommeil au petit matin sur ses plages d’insomnie.

Sa femme Mathilde est inquiète, se montre vigilante et aussi présente que son homme le permet.

Une nuit Stéphane reçoit un appel de son ancien adjoint car Lulu a disparu.

Lulu c’est un gars solide, fiable, il a laissé femme et fils, sans un mot d’explication.

Une poignée d’hommes vont avec Stéphane partir à sa recherche.

Stéphane a été remplacé mais ces hommes lui restent fidèles.

« Le lieutenant Charlier était arrivé à la compagnie trois mois plus tôt, en remplacement de Stéphane, enfin de l’adjudant Humbert, parti à la retraite. C’était un jeune officier sous contrat tout juste sorti de l’école. Il était de bonne volonté, mais il avait encore beaucoup à apprendre. Le capitaine, au moins, connaissait Lulu, et puis c’était lui le patron. »

Pour Stéphane et ses acolytes cette recherche est aussi se remémorer les campagnes, la mort d’un jeune soldat et tout ce qui va avec la vie militaire.

L’auteur nous entraîne d’ici à là-bas et aussi ailleurs. C’est indéniablement une façon de faire participer les lecteurs à l’intime de cette vie si particulière.

Les combats nous sont présentés bien différemment des images diffusées en boucle à la télévision. Là, nous sommes au cœur de l’humain, des soldats dont c’est le métier, mais des hommes avant tout.

C’est cette épaisseur humaine qui nous submerge et nous empoigne, nous sommes dans la réalité des combats.

Alors pourquoi Lulu est parti comme cela ?

J’ai aimé vivre cette camaraderie, chacun a sa personnalité mais tous font bloc pour retrouver leur camarade. Ils ont à l’esprit la mort d’un des leurs, lors de la dernière opération. Mais aucun d’eux n’a pressenti le gouffre qui s’est ouvert sous les pieds de Lulu.

Nous prenons conscience des failles, des traces indélébiles que ce métier laisse en chacun d’eux.

Aucun d’eux n’est une tête brûlée, l’épreuve du feu est prégnante, l’ennemi est flou, les causes de la guerre ne sont pas plus claires, et les dégâts sur les enfants les broient.

J’ai aimé la construction du livre qui permet de se sentir partie prenante, le réalisme que l’on trouvait dans les écrits de Maurice Genevoix dans Ceux de 14.

La guerre est peu racontée de cette façon, et cela nous permet de voir autre chose que des images qui retiennent notre attention sur le moment et puis…

Un livre qui touche sa cible en plein cœur.

©Chantal Lafon




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