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Citations de Jean Mistler (65)


Hoffmann détestait jadis les chats, mais on lui avait donné en 1818 un matou tigré nommé Murr, dont il avait entrepris l'éducation. Il était fier de son élève et prétendait que Murr était d'une intelligence exceptionnelle. Bien souvent, affirmait-il à ses amis, il l'avait surpris à lire les livres dans sa bibliothèque. En fait, le chat avais pris l'habitude d'ouvrir avec la patte le tiroir du bureau de son maître pour se coucher dedans. De là à supposer qu'il savait lire et écrire, il n'y avais pas loin et Hoffmann eut l'idée de publier les réflexions morales et philosophiques de Murr sur la vie et le monde et de présenter au public pour la première fois un chat auteur : ce fut le "Manuscrit du Chat Murr", dont le premier volume parût à la fin de 1819.
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Il n'avait pas toujours de semblables réussites, et se faisait peu d'illusions sur la valeur de toutes ses productions commerciales. Rien de plus net à cet égard que sa bouffonne lettre de 18 janvier 1822 à l'éditeur Schall : "Toujours l'écriture mécanique. Il faudrait, comme Maître Floh, avoir quatre mains, et comme pour quatre mains, il faut deux têtes, il serait nécessaire que la tête nomme une vice-tête, pour faire fonction de vice-roi... Et sur qui tomberait son choix, sinon sur la partie du corps qui est pour ainsi dire le modeste verso de ce côté brillant qu'est le visage ? Mais comment partager le travail ? Eh bien, la partie inférieure s'occuperait des almanachs !"
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Jean Mistler
Le tourisme est une industrie qui consiste à transporter des gens qui seraient mieux chez eux chez des gens qui seraient mieux sans eux.
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La vie de l'enfant était minutieusement réglée: lever, coucher, manger, récréations, tout était prévu, mais le Conseiller tenait surtout à la promenade hygiénique après le repas de midi, pour favoriser la digestion.
A cette prescription, on reconnaît l'influence de Kant. M.Emmanuel Kant, professeur d'anthropologie et de métaphysique à l'Université, avait alors soixante ans: c'est la jeunesse des philosophes. Depuis trente ans déjà, il donnait tous les jours le même spectacle à la population de Koenigsberg : exact comme une horloge, il sortait de sa maison sur le coup de deux heures, avec son habit gris et sa canne en jonc d'Espagne.

Première partie. Koenigsberg.
Chapitre I. Les premières années
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Kant était mort aussi paisiblement qu'il avait vécu, et sa dernière parole, prononcée d'une voix plus faible qu'un souffle avait été : " es ist Gud - c'est bien." Koenigsberg prit le deuil, mais Hoffmann, ce jour-l, ne songeait guère au philosophe, dans un salon ami, il rencontra la petite Amélie Hatt, la fille de Cora : il lui sembla que la morte qu'il avait aimée sortait du tombeau.

Seconde partie. Les années errantes (1796-1808)
Chapitre III. L'exil (1802-1804)
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J'écoutais au loin, dans les montagnes, s'éteindre la voix mourante du tonnerre, et je regardais le ciel.
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(...), mais il est vrai que certains chapitres dégagent une terreur obsédante et les discours du coiffeur Belcampo à Médard, dans la cellule de l'hôpital des fous, ont quelque chose d'infernal : " Ah ! Médard, c'est moi, moi-même la folie qui te suit partout pour soutenir ta raison ,ta raison, pitoyable chose, incapable de marcher droit, trébuchant sans cesse à droite et à gauche comme un enfant infirme, et forcée d'aller de compagnie avec la folie qui la soutient et peut seule trouver le chemin de la patrie, c'est-à-dire de l'Hopitâl des fous... Nous y voici tous les deux arrivés à bon port, petit frère Médard...Oui, petit frère, la folie est sur la terre la véritable reine des Esprits, et la raison n'est rien qu'un vice-roi fainéant qui dort, insoucieux de ce qui se passe au-delà des frontières du royaume !"

Quatrième partie. Le Monde Enchanté
Chapitre II. La puissance des ténèbres
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Tout le passé se déroulait aux yeux d'Hoffmann, implacablement, puisqu'il n'y avait plus d'avenir. Le regret du bonheur manqué, le remords de sa vie perdue, pesaient sur lui, il doutait de son génie maintenant que c'était la fin et que le jugement des hommes ou de Dieu allait être prononcé.

Quatrième partie. Le Monde Enchanté
Chapitre III. Les frères de Saint Sérapion
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-Puisque nous parlons de cette époque, dit le ténor, savez-vous ce qu'est devenu Julia Marc , Mme Groepel ? (...)

Au printemps de 1820, une pauvre vieille fille de Hambourg qui écrivait des romans, nommé Fanny Tarnow, rencontra Hoffmann dans un salon et lui apprit que Julia, lasse des brutalités de Groepel, l'avait enfin quitté et qu'elle vivait à Bamberg. (...) l'amertume de vivre incomprise, le regret de sa jeunesse perdue, tout cela a cruellement changé l'âme de Julia. elle ne serait plus douce, tendre, enfantine. Peut-être cela changera-t-il de nouveau, maintenant qu'elle est sortie de ce cimetière pleine de fleurs brisées, de joies et d'espérances ensevelies.

Quatrième partie. Le Monde Enchanté
Chapitre III. Les frères de Saint Sérapion
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-Qui dira les images que fait naître la musique ! Il me semble que des ailes invisibles battent l'air. Les esprits m'environnent et me bercent de leurs accords...Pourquoi me fuis-tu, douce jeune fille ? Ne sens-tu pas que mille liens te retiennent ? Je te parlerai la langue des Esprits. Rien ne pourra t'éloigner de moi. Mes mélodies t'enchaîneront comme des bras amoureux.

Quatrième partie. Le Monde Enchanté
Chapitre II. La puissance des ténèbres
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-Souvent, disait-il, au moment de m'endormir, je crois trouver une correspondance entre les parfums, les couleurs et les sons.

Quatrième partie. Le Monde Enchanté
Chapitre II. La puissance des ténèbres
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Hitzig devait rester toute sa vie le confident d'Hoffmann, et, après sa mort, il se fit son biographe. Il avait été pendant trois ans référendaire à Berlin, les cours de Schlegel l'avaient converti au romantisme. C'est lui qui révéla à Hoffmann les livres de Novalis, Tieck et de Brentano. Hoffmann se passionna pour le roman intitulé Voyages de Frantz Sternbald, où Tieck, reprenant le thème de Wilhelm Meister, avait raconté la formation artistique d'un peintre. Le jeune Frantz Sternbald, élève de Durer, quittait Nuremeberg pour achever ses études en Italie, et revenait en Allemagne après avoir acquis tous les secrets de son art et fait son éducation sentimentale. Un tel livre stimulait l'imagination d'Hoffmann el lui rappelant ses propres rêves de voyage et lui donnait confiance pour l'avenir en lui montrant comment le véritable artiste finit toujours par dégager sa personnalité.

Seconde partie. Les années errantes (1796-1808)
Chapitre IV. Varsovie
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Les bougies se consument lentement; l'un après l'autre tous les bruits familiers s'éteignent.(...)La tête entre ses mains, Hoffmann rêve à sa vie écoulée, si différente de ses vies imaginaires: tristesse des espoirs et désillusions; jeunesse déjà finie, sombre avenir.Peut-être cependant s'il écrivait un livre, ou un grand opéra...
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"Je suis pareil à ces enfants nés le Dimanche, qui voient des choses invisibles aux autres hommes."
Hoffmann
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Ah! que de romans on pourrait faire avec toutes les folies qui traversent son esprit comme des coups de vent dans les couloirs d'un château ruiné!
Mais sait-on ce qui est vérité et ce qui est rêve?Sait-on même qui est vivant et qui est mort? Tout ce passé de sa lointaine enfance n'est-il pas plus réel que les années grises qui ont suivi? Souvent déjà il lui a semblé se voir dédoublé comme à travers un prisme.Hallucination dans le présent, vérité peut-être dans le passé ou dans l'avenir.
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(...), dites à Julia, à un moment où luira un gai rayon de soleil, dites-lui que son souvenir vit en moi, mais peut-on appeler simplement souvenir ce dont l'âme est toute pleine, et ce qui dans le mystérieux travail des régions supérieures de l'esprit nous apporte les beaux rêves d'un ravissement, d'une joie que nous bras fait d'os et de chair ne peuvent saisir ni retenir ? Dites lui que la céleste image de sa bonté, de sa grâce d'ange et de femme, de sa pureté enfantine, qui brillait à mes yeux dans les ténèbres infernales de ce temps malheureux, dites lui bien que son image ne me quittera pas jusqu'au dernier souffle de ma vie, et qu'alors, alors enfin mon âme délivrée contemplera dans son essence véritable l'être qui fut son désir, son espérance et sa consolation ! "

Quatrième partie. Le Monde Enchanté
Chapitre III. Les frères de Saint Sérapion
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Ce roman de Kreisler, est-il besoin de le dire, c'est le roman de la vie d'Hoffmann Aucune de ses oeuvres n'a un accent personnel aussi intime, et les années de Bamberg y revivent avec les deux grands amours d'Hoffmann : la terrestre Julia Marc, et la céleste musique.

Quatrième partie. Le Monde Enchanté
Chapitre III. Les frères de Saint Sérapion
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Hoffmann détestait jadis les chats, mais on lui avait donné en 1818 un matou tigré nommé Murr, dont il avait fait l'éducation. Il était fier de son élève et prétendait que Murr était d'une intelligence exceptionnelle. Bien souvent, affirmait-il à ses amis, il l'avait surpris en train de lire les livres de sa bibliothèque. En fait, le chat avait pris l'habitude d'ouvrir avec la patte le tiroir du bureau d'Hoffmann pour se coucher dedans. de là à supposer qu'il savait lire et écrire, il n'y avait pas loin. Hoffmann eut l'idée de publier des réflexions morales et philosophiques de Murr sur la vie et le monde et de présenter au public pour la première fois un chat auteur : ce fut le Manuscrit du Chat Murr, dont le premier volume parut à la fin de 1819.

Quatrième partie. Le Monde Enchanté
Chapitre IV. Le chat Murr
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En février 1819, Hoffmann prit froid et fut de nouveau très malade. Les excès de boisson qu'il faisait depuis si longtemps avaient aggravé la maladie de foie dont il avait souffert dès sa jeunesse, à Posen, et il avait des crises aigües d'arthritisme. Mais cette fois encore la douleur lui fut salutaire : c'est pendant cette période d'inaction forcée qu'il conçut le plan de son chef d'oeuvre : Le Chat Murr.

Quatrième partie. Le Monde Enchanté
Chapitre III. Les frères de Saint Sérapion
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" Je voulais seulement essayer de vous transporter au milieu des impressions de votre enfance, et voir si vous ne pourriez pas prendre un conte simplement pour ce qu'il est...Il faudrait pour cela que vous redeveniez enfants."

Quatrième partie. Le Monde Enchanté
Chapitre III. Les frères de Saint Sérapion
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