AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Jean Védrines (16)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
L'Enfant rouge

Interpellé par sa superbe couverture et conquis par le résumé de « L’enfant Rouge » je me suis plongé dans le témoignage de Jean Védrines qui, après avoir évoqué son grand père Jules mort aux commandes de son bimoteur en inaugurant la ligne Paris-Rome en 1919, raconte la vie de son père Henri, orphelin à 7 ans (1911-1995) qui fut secrétaire général de la CGT de la métallurgie puis député communiste de l’Allier de 1945 à 1958 et de 1968 à 1973.



Henri Védrines (un patronyme qui rime avec Lénine et Staline) est le seul communiste à avoir gagné une circonscription lors des législatives de 1968. Cet électricien est entré dans la légende comme meneur syndicaliste en 1936 puis comme résistant, prisonnier et déporté (1940-1945).



Son fils Jean grandit entouré des photos de Marcel Cachin, Maurice Thorez, Krouchtchev, Tito, découvre les locaux du Parti, et écoute religieusement les discussions des camarades. Avec un ami de son âge, il explore Montluçon et l’Allier, creuse l’histoire locale jusqu’à ses racines romaines et s’émerveille de l’architecture régionale.



En 1968, âgé d’une dizaine d’années, il accompagne ses parents durant un congés printanier qui les conduit à Nice où son père est convoqué par les instances du parti. En mai les « événements » l’enthousiasment ainsi que sa mère, pendant son père déprime … Jean découvre les fissures de la légende et comprend que l’allégorie « résistant, prisonnier et déporté » est remise en cause. Contestation qui ne va pas jusqu’à l’interroger sur le pacte germano soviétique de 1939.



L’histoire de cet enfant rouge m’a passionné car, né au Havre, municipalité communiste la plus importante d’Europe de l’ouest, je connais plusieurs camarades qui ont vécu des parcours comparables et ont progressivement perdu la foi communiste entre 1967 et 1990. Camarades qui passaient leurs étés dans des colonies de vacances en Crimée où, entre deux baignades, ils étaient endoctrinés par le parti et revenaient en récitant que le mur de Berlin avait pour but de ralentir l’exode des élites vers le paradis soviétique.



Mais Jean Védrines n’est pas seulement un « rouge » c’est un paysan « tricolore » (comme la couverture du livre) qui écoute et observe ses proches et nous transmet leur lumineux témoignage dans une langue émaillée d’expressions régionales qui m’ont rappelé « la mare au diable » et George Sand. Véritable poème en prose ce récit éblouit par la richesse de son lexique et la musicalité de ses phrases.



L’auteur conclut en confessant « Le père était l’homme de ses faiblesses et l’armée rouge n’avait pas voulu de lui. J’ai son chagrin maintenant ». Par delà ce chagrin, c’est un témoignage filial d’admiration que nous offre l’enfant rouge.



PS : sur mai 68 et le PC :
Lien : https://www.babelio.com/livr..
Commenter  J’apprécie          940
Morteparole

Un roman de la rentrée littéraire, qui se laisse lire.

L'écriture est belle, fluide, on plonge parfois dans les souvenirs d'enfance ou de jeunesse (de premier poste de prof, des premières amours ...) de Giovan et de son ami Paul. Mais je n'ai pas été vraiment touchée par ces deux personnages, dont on ne saura pas grand chose finalement. Pas emballée.



Tout est vu par les yeux de Giovan. On ne sait pas vraiment ce que font les personnages réunis pour une récompense. Les Palmes académiques peut-être ? La récompense semblant plutôt attribuée à des professeurs qu'à des poètes, tandis que Paul est à la fois professeur et poète.



Giovan se perd dans de longues divagations, dans de vieux souvenirs, dans ses rêveries. Comme autrefois dans ses heures de rêverie en classe, à l'époque où tous se moquaient de lui, fils d'immigrés italiens, fils d'ouvrier qui parlait si mal le français.

Tous, y compris Paul son grand ami, qui avait honte de son père, et préférait sa mère institutrice. Paul deviendra professeur, et Giovan le rebelle partira en Italie, dans les usines de Fiat à Turin.

Mais de nombreux éléments pourtant intéressants sont à peine évoqués. On ne sait pas vraiment quoi penser des amours de Paul, du destin de Giovan à peine effleuré, du destin de son grand frère, bon élève comme Paul ...

On ne sait pas vraiment si les colères homériques de l'un ou de l'autre sont si justifiées, on a l'impression d'un flou, d'un brouillard, rien n'est très clair dans l'histoire.
Commenter  J’apprécie          230
L'Italie la nuit



Une interpellation dans la grande gare de Termini, et voici que les Pouilles surgissent dans tout leur éclat brutal et leur poésie chantante, dans la douleur de l'exil et de l'abandon.





"Chez nous à Foggia, les gens parlent lent, c'est sûr, et bien long, infini dans leurs phrases, leurs histoires : la chute, la clef d'une anecdote, on les repousse au lendemain, à la semaine, à la saison. Mais personne ne noie ses petits mots, ne trempe ses voyelles - des belles filles, blanches et brunes, blondes et dorées, dans l'écume sale, la moiteur saumâtre de la mer épaisse, brouillée. Ce qu'on parle ici ressemble à de l'italien vif et clair, tout de même, et se comprend mieux que le romain rugueux, sonore, des Borghetti, ou le napolitain nasillard, ricaneur".



Foggia, son locale avec "patron-bedaine" et habitués, ses querelles de campaniles, sa galerie de personnages plus vrais que nature qu'on entend parler au sens propre, et les Pouilles, les Pouilles, les Pouilles sous toutes leurs coutures, "la lumière, ce ciel bleu sombre, cet éblouissement grec", ses "routes rectilignes, des droites infinies, irréelles".



Une petite déception, avec une lecture qui se termine sur un sentiment mitigé, pour ce bouquin pourtant repéré de longue date.



Il y a d'abord ce titre époustouflant. Il y a ensuite le style, éblouissant, le prodige d'une langue inventive et qui restituerait presque l'italien - on a quasiment l'impression d'une traduction - j'en retrouve mon père ! La réussite de l'écriture tient à la transcription littérale de l'oralité gouailleuse du Sud, évoquant les gourmandes traductions de Camilleri par Quadruppani.



Pourtant, l'affaire est plutôt déroutante ; une difficulté à démarrer véritablement la lecture, puis finalement à y entrer tout à fait, du fait d'une structure éclatée, fragmentaire, qui perd un peu son lecteur dans les méandres d'un récit décousu, qui a le charme de l'anecdote où l'on croise aussi bien Visconti que Benedetto Croce ou Antonio Gramsci (quels raconteurs d'histoires que ces Italiens !), mais pas celui de la cohérence et du livre "bon compagnon de lit".



Ce qui n'empêche pas de se régaler des sublimes descriptions d'un Mezzogiorno qui me manque déjà ... "Matera se souvient de ses saints, de ses ermites au rocher. C'est la seule ville d'Italie qui n'a pas besoin de curés, de cardinal à Mercedes noire et pompons violets, de bonnes sœurs en jupon et cornettes pour faire ses prières, son rosaire : les ruines chantent ! Puisque les bonshommes ne sont plus capables de rien, les sassi, les murs cassés, le pierrier des rues abandonnées soufflent des bouts de sainteté, bribes fortes, répétées, et la rivière bouillonne, siffle, gronde, mouline son murmure grave ou fait tinter ses clarines froides, argentines, envolées. Une grâce, cette ville, cette rocaille !"
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
Commenter  J’apprécie          90
L'Enfant rouge

Dans L’enfant rouge, Jean Védrines raconte sa jeunesse à hauteur de l’enfant qu’il était. Décrivant l’univers des militants communistes, il confronte ses souvenirs aux documents qu’il a retrouvés pour comprendre l’histoire à la fois de l’engagement de ses parents, mais aussi de leurs déceptions, au fil du temps.



Un brin d’histoire

Dans la famille Védrines, il y a tout d’abord le grand-père, Jules, pionnier de l’aviation. Celui qui a posé, en 1919, son biplan de toile et de bambou, léger comme une plume, sur le minuscule toit des Galeries Layettes. Mort en héros, pulvérisé dans son engin !



Il y a aussi sa mère, originaire de la Haute Loire. Et son père, véritable Lénine des luttes à Montluçon. Et, lui, le petit qui raconte sa jeunesse au cours de trois périodes, ses 6/8 ans, puis vers 11 ans, puis au début de son adolescence.



La chaise à Cachin, la fédé et aussi Maurice au bon sourire (Thorez, pour ceux qui n’auraient pas trouvé ! ), il y a aussi le massacre de Charonne et toujours les défilés des luttes, toujours les manifs !



Alors, du haut de ses six ans, Jean Védrines sème ses souvenirs en y mélangeant son ressenti d’adulte. Lorsque l’adulte essaye de prendre position, devant l’idolâtrie du parti, par exemple, il est rattrapé par le môme de six ans qui admire tellement la figure paternelle, même si elle lui fait peur et même s’il ne comprend pas tout. Le monde de l’enfance est revisité, ou inversement, par l’adulte qui écrit !



Alors,

La génération des parents est celle de la mort, omniprésente, ceux de la dernière guerre déjà, mais aussi ceux des luttes de l’après où la violence est au coin de la rue. Alors, l’enfant exprime avec poésie tout ce monde passé par son attirance pour la Place des Poteries, surnommée celle du Colonel Fabien, où il ressent l’onde des morts du charnier romain qui y demeurent.



Jean Védrines décrit le rêve, le jeu, l’instant présent de l’enfance, ses préoccupations métaphysiques pour comprendre le monde, ou du moins, pour tenter de l’appréhender et de l’apprivoiser.



Du côté des parents, Jean Védrines dépeint l’entre-soi et le secret à outrance, la méfiance maladive et même la désillusion qui blesse. Malgré tout, le parti reste la famille, sorte de collectif indispensable, où il faut s’oublier pour être le garant de l’espérance et de la fierté ouvrière.



En conclusion,

Le roman L’enfant rouge entremêle le récit puissant d’un gamin qui découvre qu’au-delà des souvenirs, la réalité de l’engagement de ses parents s’est accompagnée de désillusions qu’il a fallu mettre de côté pour poursuivre le chemin des luttes.
Lien : https://vagabondageautourdes..
Commenter  J’apprécie          80
Morteparole

C'est pour venger l'honneur de quelques bons maîtres que le normalien Védrines a écrit ce roman aux couleurs brûlantes - avec un somptueux parallèle, à la fin du livre, entre le rouge de l'histoire en marche et l'orange de la révolte consommée. Mais la parole du romancier n'est pas seulement tournée vers le passé. Elle regarde vers l'avenir, le contemple et l'appelle.
Lien : http://www.lefigaro.fr/livre..
Commenter  J’apprécie          40
Morteparole

De ces rapports tumultueux sur plusieurs décennies, où domine de part et d'autre le verbe de deux milieux, deux traditions, deux professions et deux révoltes – littéraire ou politique –, Védrines a tissé des épisodes grotesques et terribles, enfantins et tragiques, sur fond de bocage normand.


Lien : http://www.telerama.fr/criti..
Commenter  J’apprécie          30
Morteparole

Canal + début septembre, le Grand journal intervention d’Augustin Trapenard, voici l’origine du comment, du pourquoi, du qu’est-ce, de la lecture que je vous propose aujourd’hui.

En lisant ce roman j’ai redécouvert notre belle et riche langue, le Français. C’est immensément beau, je me redresse, je suis fière.

Ce livre est un « herbier » représentant la puissance des mots, le pouvoir de l’imaginaire et des expressions de notre belle langue. Un « herbier » pour parler de culture quoi de plus naturel, et hop ça c’est fait !

Je vous vois venir, vous allez me dire : « hou, là ! Attention l’emphase, les prises de tête, le sirop sirupeux et dégoulinant jusqu’à l’écœurement de la récitation de « beaux » mots du dictionnaire mis bout à bout, très peu pour nous ! »

Erreur grave que vous feriez là, amis lecteurs. Ici point d’écœurement, la légèreté a conduit la plume de Jean Védrines. Ce récit est une cascade de qualificatifs, de clichés, de visions, c’est beau on dirait du… Monnet dans son jardin au bord de l’eau.

L’histoire en elle-même est bâtie sur l’amitié indestructible entre deux jeunes garçons, leurs découvertes, leurs passions, leurs aspirations, leurs déceptions, leurs parcours…



Giovan est issu d’une famille italienne immigrée en France pour des raisons politique. Sensibilisé très tôt par son milieu familiale et par un frère ainé très engagé, il est révolutionnaire dans l’âme ce qui le conduira dans les années 70 à retourner en Italie pour travailler dans le usines Fiat et participer aux mouvements ouvriers. « En punir un, pour en éduquer cent », une autre manière de voir l’éducation, vous ne trouvez pas ?

Giovan dit, en se comparant à l’élève Paul, son ami : « Pas moi, empêtré encore dans les italieneries de mes parents, leur baragouin approximatif d’immigré de fraiche date, ce qui expliquait sans doute qu’en classe j’aie deviné bien moins de merveilles que lui ! » Il se rattrapera plus tard, à chacun son rythme.

Paul, un père très manuel et une mère maitresse d’école, une alchimie qui reste délicate.

Pour Paul son père représente « l’austérité de l’ouvrier », le turbin, la machine, les outils, « le sang du vieux frileux et crevard ». En opposition avec sa mère qui dessine et souffle les mots, fait bondir les phrases qui font apparaitre les images.



Vous l’aurez compris, les bases jetées à l’enfance, nous allons voir leur aboutissement à l’âge adulte lorsque nous retrouverons nos deux protagonistes à l’occasion d’une cérémonie dans un amphithéâtre, « une fosse à gradins ». Un moment privilégié pour faire le point, remonté dans le temps…Régler ses comptes !



Entre temps vous aurez lu un très beau roman.



« Tous les gueux et les puissants, apprenant dans leur chair, leur carcasse, l’ordre du monde, du travail, nus dès lors pour eux-mêmes, et durs, inflexibles bientôt aux prochains, aux subordonnés ».



Au cours de ma lecture, j’ai pris les choses une à une et je me suis laissé porter. J’ai réellement été heureux pendant les 347 pages de ce roman.



Ah, oui, je peux me tromper mais j’ai cru déceler un peu de « langage des oiseaux ». Donc amis lecteurs, il faudra bien ouvrir vos yeux et faire quelques recherches. Un exemple ? « La première de cent victoires » en parlant du combat contre la mort, justement au sujet du rapport de la mort à la vie nous pourrions dire que c’est « la première de sans victoire », non ?



Allez ça aussi c’est fait,

@bientôt amis (es) lecteurs (trices).
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
Commenter  J’apprécie          30
L'oiseau de plomb

Saisissante mini-épopée de guerre aérienne dans les années 30, au-dessus de la vallée du Rhône.



Publié en 2001 à La DIfférence, le deuxième roman de Jean Védrines constitue un bel hommage à son grand-père pionnier de l'aviation, aux temps héroïques de ces premières machines de guerre volantes, et à l'esprit de résistance.



Tout baigné du soleil de la vallée du Rhône, des brumes de chaleur des Préalpes et de la majesté fragile des ces oiseaux de plomb, de toile et d'acier, le roman recueille échanges et confidences entre les pilotes et les mécaniciens d'une escadrille de bric et de broc qui, basée dans les hauteurs des Alpes, résiste envers et contre tout à l'avancée terrestre d'un ennemi allemand conquérant le France, et donc la vallée du Rhône, dans les années 30, tandis qu'un contrepoint subtil est fourni tout au long par les voix de ceux restés dans les villes de la vallée, oscillant entre résistance, indifférence et déjà, franche collaboration avec l'envahisseur...



Au-delà de ce canevas où l'on sent les échos du Malraux de "L'espoir" (davantage le film que le livre, en réalité), c'est la langue de Jean Védrines qui surprend et enchante, mêlant dans sa violence guerrière les accents lyriques du Giono du "Chant du monde" à la précision technique et admirative du Zola de "La bête humaine", sans dédaigner les saisissantes bouffées de poésie qu'y aurait insufflées, par à-coups vertigineux, le résistant René Char.



Une belle découverte qui donne envie de lire rapidement les autres romans de l'auteur.
Commenter  J’apprécie          30
L'Enfant rouge

Une belle et douce couverture et un titre qui m'a interpellé : "l'enfant rouge".

Qui est cet enfant rouge ?

Au mitan des années 1960, le narrateur avait 10 ans, et ce fut un tournant de son existence. La foi de son enfance commença à se fendiller, comme la foi de son père au même âge.

Son père: Henri Védrines, né en 1911, ouvrier, membre du PC à 20 ans, élu député de Montluçon à la Libération, proche de Thorez qu'il accompagnait à Moscou.

Fils d'un député communiste, l'auteur se rappelle ses jeunes années à Montluçon, ville ouvrière, cité antique.

L'auteur-narrateur va nous raconter à hauteur d'enfant, la vie de sa famille et des voisins.

Il y a le grand-père aviateur, tombé en mission ; les anciens résistants, vivants ou morts, fiers d'être du « parti des fusillés » ; le père, qui côtoie Thorez au Comité central, l'accompagne à Moscou, et dont la parole résonne au Palais Bourbon comme devant les usines occupées.

Il y a les copains d'école, en particulier, le petit voisin, qui lui va au catéchisme et raconte au petit Jean, la Bible. Les deux enfants vont alors se raconter L Histoire, que ce soient certains épisodes de la Bible ou le passé romain de Montluçon ou les récits familiaux (en particulier la vie du grand père mais aussi le passé de son père pendant la guerre).

"Les curés, je sais bien, mentent tout le temps. Gagarine, quand il habitait son Spoutnik, leur a cloué le bec une bonne fois : il a eu beau scruter l'espace par le hublot, jamais il n'y a repéré le moindre bon Dieu, ni un seul esprit à auréole planant et tournicotant dans le vide à la façon légère d'un cosmonaute."

Un roman récit au niveau des questionnements de l'enfant et de belles pages de souvenirs (de vacances, d'attente de son père devant le nouvel immeuble du siège du PCF à Montluçon..). Des questionnements sur certains non dits, mystères (en particulier, cet étrange voyage à Nice où son père est convoqué pour justifier des activités pendant la guerre, l'épisode savoureux de Clabert er sa boîte-cercueil "attentat" à l'usine où travaille son pére).

Un texte au niveau des souvenirs de l'enfant, et j'ai apprécié ces questions de cet enfant face à sa famille, à l'école, aux copains d'école.

De beaux souvenirs d'enfance à Montluçon, le passé ouvrier de cette région, les souvenirs d'engagement (de belles pages sur les souvenirs des histoires de la nourrice et des légendes de la Région). le souvenir des jeux d'enfants (digne de "la guerre des boutons", des jeux sur les ruines romaines...) et L Histoire qui se faisait. J'ai apprécié aussi les pages sur mai 68 et les réactions de son père communiste et des articles de l'Humanité à l'époque.

Un beau texte d'un enfant en hommage à sa famille et nostalgique des ces périodes de militance, d'engagement.

Hasard de mes lectures, c'est le troisième livre que je lis sur des textes d'enfants qui se questionnent sur les engagements politiques de leurs parents, et en particulier, des engagements communistes : avec Fièvres rouges de Judith Rocheman et Enfin libre de Lea Ypi (qui se passe en Albanie).



#Lenfantrouge #NetGalleyFrance
Commenter  J’apprécie          20
L'Enfant rouge

Fils d’un député communiste, l’auteur se rappelle ses jeunes années à Montluçon, ville ouvrière, cité antique. Un roman puissant.
Lien : https://www.lefigaro.fr/livr..
Commenter  J’apprécie          10
L'Enfant rouge

Un fort beau livre qui m'a fait penser à mon papa, mort cette année. Il était né en 1931 en Bretagne et n'avait connu de la guerre que les Allemands qui venaient réclamer du beurre. Il a ensuite émigré en Ile de France pour trouver du travail et a rencontré ma mère (morte elle aussi en 2018). La couverture est très belle aussi : le rouge et le blanc coincé entre deux couches de bleus froids.

Tout le monde n'a pas la chance d'avoir des parents communistes, communistes durant l'occupation allemande nazie, c'était dangereux. Quelle a dû être la désillusion du papa de notre petit héros, Jean lorsqu'il a réalisé ce qui se cachait derrière le rideau de fer. Un drapeau l'URSS, rouge qui arborait la faucille et le marteau, ça devrait rendre méfiant, mais non. Lui ce que voyait le papa de Jean, c'était la solidarité, l'égalité, la victoire du prolétariat, pas les camps de la mort russes où étaient déportés tous les opposants au régime. Il faut reconnaître que les russes ont le goût pour les dictatures impériales, passées et présentes. L'ère Gorbatchev a été de courte durée, malheureusement.

Quel héros que ce père, interné dans un camp de détention allemand, évadé puis récupéré, pour ensuite être dans un camp de transit russe avant de pouvoir revenir en France, alors qu'il était sur le front de l'est ! Silencieux, taiseux (une vraie maladie comme mon père), c'est par petits bouts que son fils reconstitue son histoire épique, haute en fait d'armes et en bravoure.

Décidément, le grand-père aviateur mort tragiquement, le père et l'auteur forme une famille exceptionnelle. et j'espère que l'auteur dont je n'avais jamais lu de livre, mais dont je vais m'empresser de découvrir les précédents, continuera son chemin d'écriture.

Merci aux éditions Fayard et à NetGalley de m'avoir permis de découvrir ce texte en avant première
Commenter  J’apprécie          10
La belle étoile

Très bon livre. A lire absolument..

Une rencontre entre Jean Vedrines et Gerard Mordillat en rapport avec leurs derniers ouvrages, a été réalisée par le blog Poisson Rouge. Il y a un article et une vidéo.
Lien : http://www.poisson-rouge.inf..
Commenter  J’apprécie          10
L'Italie la nuit

Je n'avais encore jamais lu Védrines... et pas de doute, je n'en lirais pas d'autres...



Premier livre que j'abandonne depuis bien longtemps, mais franchement, je n'arrive pas à suivre... trop confus et je manque de repère.



Alors tant pis, j'applique le droit des lecteurs... sans complexes.


Lien : http://mazel-livres.blogspot..
Commenter  J’apprécie          10
L'Italie la nuit

Commencé ce matin, choisi pour la 4ème de couverture... et puis l'Italie fait rêver par ce temps froid.



Ce qu'en dit le site : l'Italie à Paris :



Comment rendre un dialecte italien en français ? C'est une question qui a ôté le sommeil à des générations de traducteurs. Mais Jean Védrine n'est pas traducteur, du moins pas officiellement. Cependant en écrivant ce livre dense, son travail montre pas mal d’affinités avec celui d'un traducteur.



Le livre se passe dans les Pouilles. C’est une région hétérogène où des endroits assez touristiques côtoient des recoins totalement désertés par les « étrangers » mais aussi par la littérature. C’est justement dans ces derniers que Jean Védrines a décidé de nicher son roman.



La ville de Foggia, dont le nom ne dit pas grand-chose aux Français, et aux étrangers en général, et que même les Italiens ont du mal à localiser, est l’une des villes les moins intéressantes de la Botte, pour ne pas dire parmi les plus laides.



Là, les personnages de Védrines ne racontent guère que leur vécu individuel, mais plutôt un vécu collectif. Ce sont comme des masques du théâtre italien. Plus ils essaient de sortir de l’anonymat, plus ils tombent dans un sillon déjà bien creusé. Ils deviennent ainsi la caricature d’eux-mêmes.



La nuit de l’Italie est peuplée par Beppé, le notable, avec sa grosse bagnole allemande, la dottoressa, sa maîtresse, un être plus chimérique que réel, Gorio et son obsession pour les femmes, obsession qui reste au niveau impalpable des mots et un tas d’autres personnages singuliers et universels….



On pourrait trouver leur photocopie dans la plupart des petites villes italiennes et même en dehors de la Péninsule. Les lieux aussi jouent un rôle.



Ou plutôt le lieu : le café, le bar Fidori. Qui est le vrai centre vital de Foggia, où se croisent les gens et les informations.



Pour voir tout ça il faut avoir des outils. Giovan, qui est parti vivre en France, est le personnage idéal, une sorte de Virgile, pour conduire le lecteur dans les ruelles, les maisons, le bar de cette ville et même le train qui la relie à Benevento, une autre ville bien peu visitée par les personnages littéraires.



Giovan enregistre ce qu’il voit mais aussi ce qu’il entend, une musique étrange que Védrines reproduit par un style fort singulier, qui pourrait fournir quelques idées intéressantes à certains traducteurs.



voir le site : http://www.italieaparis.net/actualite/10628-italie-la-nuit.html


Lien : http://mazel-livres.blogspot..
Commenter  J’apprécie          10
L'Ecoute intérieure



Voilà un livre qui ravira les amoureux de littérature et de poésie; Michel Chaillou est un écrivain déroutant, qui ne fait pas mystère de son "goût pour l'inattendu, l'hétérodoxie du langage, l'esthétique du flou", de son amour des bas-cotés et des fables, de son attirance pour les petits maîtres oubliés du XVI au XVIII ème siècles et leur prose quotidienne et savoureuse. En somme un vrai poète. Dans "l'écoute intérieure" composé de neuf entretiens avec Jean Védrines, Chaillou (outre des éléments biographiques) dévoile sa vision de la littérature, son imagination débridée, l'importance, dans un ouvrage, du style et "du bruit que font les mots en tombant sur la page" davantage que de l'intrigue. Un livre à savourer par petites touches qui donne à voir un homme profondément original, auteur d'une oeuvre dans laquelle il faut plonger sans avoir peur de perdre pied.
Commenter  J’apprécie          00
Morteparole

Ce qui m'a plu dans ce roman, c'est la langue, et c'est à cela qu'à mon sens on reconnaît les écrivains, les vrais !

Commenter  J’apprécie          00


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jean Védrines (35)Voir plus

Quiz Voir plus

Fantômes

Dans quelle pièce de W. Shakespeare le héros est confronté avec le spectre de son père ?

Le marchand de Venise
Richard II
Hamlet
Titus Andronicus

10 questions
184 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}