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Critiques de Jean des Marchenelles (17)
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Les aventures du détective Francis Bayard, to..

« La maison des deux folles » est une aventure du détective Francis Bayard, aussi surnommé le « Sphinx », de Jean des Marchenelles.



Jean des Marchenelles, de son vrai nom Jean Dancoine, est un auteur qui se consacra beaucoup au théâtre pour lequel il écrivit nombre de comédies, seul ou à quatre mains avec Pierre d’Aquila. Mais l’homme œuvra aussi beaucoup pour la littérature populaire, notamment à travers les aventures de son personnage phare : le détective Francis Bayard.



On retrouve ce dernier au début des années 1940 à travers plusieurs fascicules de 32 pages, pubiés dans la collection « Police-Privée ». Mais on retrouve également le détective dans plusieurs titres de la « Collection Rouge » des éditions Janicot, et, également dans plusieurs romans.



« La maison des deux folles » est un titre initialement paru en 1943 dans la série « Les aventures du détective Francis Bayard » au sein de la collection « Police-Privée » (dont Jean Dancoine est le directeur).



Le père Bichu est opprimé par son épouse qui ne voit en lui qu’un travailleur. Aussi, parfois, pour décompresser, le père Bichu découche et va se souler avec des potes.



Un de ces soirs de beuverie, en rentrant chez lui, le père Bichu entend une femme crier dans la « maison des deux folles » ainsi surnommée, car habitée par deux vieilles sœurs dont l’une a dû être placée à cause de son état de santé.



Le père Bichu, sans réfléchir, se précipite dans la demeure et découvre une vieille dame morte, par terre, étranglée.



Le père Bichu s’évanouit et est retrouvé au matin par le gendarme parti à sa recherche à la suite des inquiétudes de la mère Bichu.



Le père Bichu est immédiatement arrêté, ainsi qu’un jeune neveu qui débarquait pour voir sa tante.



Le détective Francis Bayard, de passage dans la région, rend visite à son ami écrivain Jean des Marchenelles quand la belle Germaine, nièce de la défunte, lui demande d’enquêter afin d’innocenter son fiancé, le jeune homme arrêté avec le père Bichu…



Dans cette courte aventure (pas tout à fait 8 800 mots), Jean des Marchenelles réutilise des astuces qui lui avaient bien réussi dans de précédents titres.



Tout d’abord, il se met en scène comme ami, confident et biographe de son héros, le détective Bayard, ainsi qu’il l’a déjà fait, par exemple dans « La morte en robe blanche ».



Ensuite, il parsème son récit d’humour, comme toujours ou presque.



Enfin, il crée une mise en abîme finale, à la fois bien venue et amusante.



Pour le reste, je pourrais presque reprendre ma critique de « La morte en robe blanche » en avançant que l’auteur nous livre ici tout ce que le lecteur est en droit d’attendre d’un excellent récit fasciculaire de cette taille : narration, personnages, humour, rebondissements, bonne idée dans la structure de son récit…



Pourtant, j’émettrais un petit bémol (petit, car pardonnable du fait de la concision inhérente au texte) dans le rebondissement final qui s’appuie sur un élément que je reproche souvent aux auteurs de récits policiers, et que je ne supporte pas dans les romans, car, dans un format qui laisse toute latitude à l’auteur, cela s’apparente, pour moi, à de la paresse intellectuelle.



Cependant, ce travers est excusable quand il est utilisé dans le cadre d’un récit très court, car, effectivement, il offre un rebondissement à peu de frais de mots.



Je reste dans le vague pour ne pas déflorer l’intrigue, même si celle-ci est relativement simple.



Malgré tout, il faut bien reconnaître que l’auteur amuse le lecteur tout en s’amusant, car l’on sent que Jean des Marchenelles se marre bien en se mettant en scène et en joue avec malice.



Au final, difficile de trouver un récit de moins de 10 000 mots aussi agréable à lire et qui ne pèche, que très légèrement, par un rebondissement final non seulement facilement éventé, mais qui est trop souvent utilisé par les auteurs alors qu’il est assez peu crédible.
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Les aventures du détective Francis Bayard, to..

Continuons lentement la découverte des aventures du détective Francis Bayard, écrites par Jean des Marchenelles.



Jean des Marchenelles est un auteur de littérature populaire, auteur de pièces de théâtre, et directeur de collections (regroupant généralement ses écrits).



Si l’homme manie aisément l’humour, il écrivit également dans le genre policier et, pour cela, fit régulièrement appel au même personnage, le détective Francis Bayard.



Si ce personnage vit, à partir de 1942, ses aventures regroupées au sein de la collection « Police-Privée » sous la forme de fascicules de 32 pages contenant des récits indépendants de moins de 10 000 mots, en cherchant bien, on trouve trace du personnage dans d’autres collections, chez d’autres éditeurs, comme, par exemple, la « Collection Rouge » des Éditions Janicot. Mais l’on peut aussi remarquer que Francis Bayard mena également des enquêtes au format roman comme « L’ombre jaune » ou « Moi, l’assassin ! ».

Francis Bayard reçoit une missive d’une curieuse manière, un inconnu lui glisse dans la poche à la sortie du métro. Celle-ci le prévient qu’il se passera un événement dramatique à un mariage mondain, le lendemain.



Francis Bayard décide de s’y rendre avec son ami écrivain Jean des Marchenelles.



Effectivement, au moment où la voiture de la mariée arrive à la mairie, c’est le drame, cette dernière est retrouvée morte sur la banquette arrière.



Plus j’avance dans la lecture des aventures de Francis Bayard et plus je constate que celles-ci sont relativement hétérogènes.



Car, parfois, le héros débarque tardivement, soit parce que l’auteur s’est appesanti sur les circonstances du crime soit que celui-ci apparaissait plus tôt, mais incognito.



Ici, Francis Bayard est présent d’entrée. Mais il est accompagné de son ami qui n’est autre que Jean des Marchenelles (l’auteur lui-même).



On retrouve dans ce récit pourtant très court, même pour un fascicule de 32 pages (8 800 mots) tous les ingrédients que l’on peut attendre d’un bon fascicule (voire d’un très bon).



Tout d’abord, l’humour qui imprègne le récit de bout en bout avec un épilogue en forme de mise en abîme dans lequel le détective dit à son ami que l’histoire ferait un bon roman policier et lui conseille même les titres de chapitres.



Ensuite, les fameux titres de chapitres qui, chacun, se concentre sur une couleur en rapport avec les événements qu’ils content.



En plus, le style, pas désagréable du tout, avec une plume plutôt alerte et une réelle maîtrise di format court avec une narration adaptée (ici, narration à la première personne par l’écrivain conteur).



Enfin, l’intrigue qui, malgré la concision inhérente à ce format court, parvient à donner au lecteur le maximum qu’elle puisse livre.



En effet, sur pas même 9 000 mots, Jean des Marchenelles délivre un début mystérieux avec cette façon dont la missive arrive dans les mains de Bayard.



Une suite tout aussi mystérieuse, mais un brin amusante, avec les mésaventures de Jean des Marchenelles aux préparatifs du mariage.



Ensuite, le drame que le lecteur pense avoir déjà dénoué avec la mort de la mariée.



Puis un rebondissement avec la mort du premier suspect. Un second rebondissement, un troisième et, enfin, un retournement de situation final qui surprend le lecteur.



Certes, tous ces événements sont rocambolesques et à la limite du crédible, à l’heure actuelle, mais il faut les replacer dans le contexte de l’époque et, surtout, dans celui du format très court qui ne permet pas de proposer des intrigues échevelées.



Au final, un excellent épisode de Francis Bayard dans lequel l’auteur propose au lecteur le maximum que lui permet le format fasciculaire, avec brio et un brin de second degré, en jouant de son personnage et de lui-même.
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Les aventures du détective Francis Bayard, to..

On constate depuis quelque temps, dans la littérature, un retour vers un certain régionalisme.



Effectivement, certains éditeurs, certains auteurs, n’hésitent plus à faire vivre des personnages dans des lieux autres que la grande capitale, profitant au passage pour vanter leur région et s’attacher la fidélité d’un lectorat plus local.



Ainsi, cette régionalisation devenue désormais la norme dans les polars télévisuels (voir le succès des téléfilms « Meurtre à… » sur France 3) le fut bien avant dans la littérature et les métropoles n’ont plus le monopole des grands crimes et des grands enquêteurs.



Dans ce domaine, on pourra citer la série « Mary Lester » de Jean Failler dont l’ensemble des plus de 50 enquêtes se déroulent en Bretagne et permet à l’auteur de mettre en avant la région si chère à son cœur…



On pourra citer, dans les plus connus, Jean-Claude Izzo et son triptyque autour de Fabio Montale, ode à la cité phocéenne ou Jean-Pierre Allaux et Noël Balen pour la série « Le sang de la vigne » adapté par la suite à la télévision, toujours pour France 3.



Dans les moins connus, Michèle Corfdir, Michel Courat, Philippes-Michel Dillies, Annie le Coz (et sa série « Capitaine François Paoli » ou encore l’énigmatique KAMASH dont la plupart des derniers romans policiers se déroulent dans la région de Perpignan.



Mais, cette mode ne date pas d’aujourd’hui.



Mode ? Pas certain car, bien souvent, elle résulte principalement d’un amour immodéré pour sa région de la part d’auteurs et d’éditeurs avant d’être un choix commercial.



Ainsi, Rodolphe Bringer n’hésita-t-il jamais à vanter sa région qu’il définit lui-même comme le Tricastin.



Avant lui, Maxime Audouin le fit tout autant, sûrement avec un peu moins de ferveur, avec la région entourant le Pouliguen, le pays de Guérande.



Et que dire de Jean des Marchenelles qui, en tant qu’auteur et en tant qu’éditeur, ne cessa de mettre en avant la région lilloise, notamment à travers les aventures de Francis Bayard, alias le « Sphynx ».



Jean des Marchelles, de son vrai nom Jean Dancoine, fut donc éditeur, auteur de romans et de pièces de théâtre, installé à Lille. Je n’aurai pas beaucoup plus à dire sur l’homme que je méconnais et me contenterais donc de parler de l’auteur.



Usant d’humour [ou d’égocentrisme] il se fit l’ami du détective Francis Bayard [et souvent le narrateur de ses aventures]. C’est ainsi qu’il n’est donc pas rare de retrouver Jean des Marchenelles mêlé aux enquêtes de Francis Bayard…



En ce qui concerne le personnage récurrent de l’auteur, difficile d’établir une liste exhaustive et chronologique de ses aventures, car on en trouve trace dans différentes collections dont « Police Privée » dirigée par l’auteur lui-même, mais également dans la « Collection Rouge » des éditions Janicot ou la collection « Main Blanche », tout cela au début des années 1940 [et c’est sans compter sur les divers romans parus aux éditions Jean Dancoine].



Aussi je me contenterais de dire que « L’Heure du Mystère » est paru initialement dans la « Collection Rouge » en 1943. Il s’agit du premier titre de la collection.



Est-ce une blague téléphonique ? Le détective Francis Bayard vient de recevoir un coup de fil anonyme pour lui annoncer l’assassinat du comédien Marcel Hébert dans la gare de Templeuve. Or, le comédien jouait une pièce radiophonique au moment du crime, comme il s’en est assuré auprès de la radio la diffusant.



Pourtant, sur place, pas de doute, le mort est bien Marcel Hébert. Comment cela est-il possible ?



Mais la surprise n’est rien comparée à celle du médecin chargé de constater le décès et qui découvre que le poignard planté dans la poitrine du mort est faux et que le sang n’est que de l’encre s’échappant d’une poche placée sous la chemise du défunt.



Et si le mystère s’arrêtait là ! Mais, bientôt, le médicastre disparaît mystérieusement et le détective constate que celui-ci n’avait été appelé par personne et qu’il n’est pas le médecin du village ni des environs…



On retrouve [?] ou on découvre le détective Francis Bayard [saura-t-on jamais quelle est la première aventure du détective] dans une histoire rocambolesque. Les mystères s’ajoutent aux mystères et force est de constater que les choses sont bien étranges. On se dit que le détective aura fort à faire, mais, en même temps, les plus aguerris au format du récit [petit fascicule 32 pages, double colonne = environ texte de 10 000 mots] savent bien que l’intrigue devra se résoudre rapidement et sans trop de complication ce qui implique une solution bien plus simple que le mystère qu’elle explique.



Et, effectivement, ce sera le cas.



Pour autant, ne boudons pas notre plaisir, car même si l’ensemble se résout facilement le mystère proposé à la base est suffisamment intéressant, pour le format, pour en profiter un peu.



D’autant que l’auteur n’hésite jamais à pratiquer un peu d’humour, d’autodérision et, aussi, à distiller quelques indices durant ses récits.



Le tout est donc parfaitement maîtrisé, dans un genre qu’il est pourtant très difficile de dompter, et dans lequel peu d’auteurs ont excellé.



Si les personnages ne sont qu’esquissé, du fait de la concision inhérente au genre, cela ne nuit pas trop à la lecture d’autant que le héros du récit marche dans les pas du détective typique de cette littérature : sans âge, mais tout de même jeune, perspicace, intelligent, courageux et qui gagne toujours à la fin.



L’auteur ne s’étend pas trop sur sa région, même si les faits s’y déroulent, et se moque et se méfie un peu d’une certaine technologie [que dirait-il s’il était toujours vivant… car il y a toutes les chances qu’il soit depuis décédé]…



Au final, un bon petit récit, sympathique à lire, comme la plupart des aventures de ce détective, notamment celles parues dans la « Collection Rouge » des éditions Janicot.
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Les aventures du détective Francis Bayard, to..

Certains auteurs sont marqués par une région, par un personnage, c'est le cas, par exemple, aujourd'hui, de l'écrivain Jean Failler et son personnage de l'inspectrice Mary Lester qui vécu plus de 50 aventures dans la région bretonne si chère à son créateur.



C'était le cas, hier (un hier bien lointain) de Jean Decoine, un Lillois plus connu sous le pseudonyme de Jean des Marchenelles qui, ormis ses comédies de théâtre, écrivit principalement pour faire vivre son personnage du détective Francis Bayard alias le « Sphinx ».



Sa région, il la défendit en tant qu'auteur et éditeur et à travers de nombreuses aventures de Francis Bayard.



Ces aventures débutèrent vers 1940 dans la collection « Police Privée » sous la forme de fascicules de 32 pages mais on trouve également quelques enquêtes du Sphinx dans d'autres collections comme la « Collection Rouge » des éditions Janicot et, également sous d'autres formes que des fascicules de 32 pages, sous celles de romans, par exemple ou, de fascicules de 48 pages comme c'est le cas avec l'aventure du jour.



Francis Bayard est malade, il a la grippe. Il attend, dans un café, son ami le docteur Saintonge quand il aperçoit un atroupement en face, dans l'asile tenu par le Docteur Artus. Bien que malade, Francis Bayard est détective avant tout et il traverse la rue pour questionner des policiers qui lui apprennent qu'un fou s'est échappé, que celui-ci souffre de paranoïa aigue et qu'il peut se révèler dangereux.



Le lendemain, remis de sa crève, Bayard va se lancer sur la piste de l'échappé du pavillon 13...



Voilà une aventure qui se démarque un peu des précédentes autant dans le format (fascicule de 48 pages) que sur le style de l'auteur.



Effectivement, jusqu'à présent, le lecteur était peu habitué à lui voir utiliser, du moins dans les aventures du Sphinx, une narration au présent, le passé étant toujours requis.



Pourtant, là, Jean des Marchenelles choisi, par moment, d'user du présent dans certains passages, n'hésitant pas à alterner les temps de narrations.



Si le format de 48 pages laisse à supposer un récit augmenté de 50 % par rapport aux épisodes précédents, il n'en est rien, le texte passe de 8000 à 8 500 mots usuels à 9 800 mots... pas une révolution en soit.



On retrouve avec plaisir l'humour habituel de l'auteur notamment, avec l'ancien nom du café du départ qui se nommait « Ici, on est mieux qu'en face », une blague que je connaissais à travers un troquet installé en face d'un cimetière, mais qui marche également avec un asile.



Mais ce qui dénote le plus et me perturbe, c'est l'impression que Jean des Marchenelles s'appesantit volontairement sur un cas de psychiatrie.



Certes, rien d'étonnant en cela puisque l'enquête tourne autour d'un asile mais c'est avant tout par l'obsession de Francis Bayard dans la tête de qui des mots comme « maniaco-dépressif », « aboulique », « paranoïaque » tournent en boucle.



J'ai comme l'impression que, comme beaucoup d'auteurs, Jean des Marchenelles fait vivre à son personnage un peu de lui (c'est d'autant plus vrai qu'il se met parfois en scène comme un ami de Francis Bayard dans certaines aventures) et que ces mots sont insufflés par son subconscient ou même son conscient parce qu'ils résonnent, au moment de l'écriture, avec sa propre expérience.



Souffrait-il de ces mots ? Ou bien un proche en était-il atteint ? Difficile à dire car je ne sais pas grand chose sur l'auteur, mais c'est l'impression que cela me donne.



Mise à part cela, on retrouve une intrigue simple, pas très originale, mais développée avec maîtrise et un certain talent.



On ne retrouve pas forcément toutes les qualités des meilleurs épisodes de la série, mais, pour autant, la lecture se révèle très agréable.



Au final, Francis Bayard est malade, on lui pardonnera alors un certain coup de mou mais, il ne faillit pas dans sa tâche de divertir le lecteur pour autant..
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Les aventures du détective Francis Bayard, to..

Lors d’une réunion de médecins organisée par un éminent professeur, le jeune docteur Bauvin est sollicité par ses collègues pour s’enquérir d’un de leur confrère, nommé Francis Bayard. Celui-ci est réputé pour être un personnage assez mystérieux, taciturne, mélancolique et rêveur, excentrique, maussade, désagréable.



Nonobstant Bauvin accepte de le rencontrer chez lui et dès le lendemain matin, il arrive à l’hôtel du Commerce où loge ce confrère. L’établissement est triste et sale, et selon le concierge, la chambre de Bayard se situe au troisième étage, chambre 9.



Le palier est dans l’obscurité et Bauvin frappe à la première porte. Une jeune fille qui semble quelque peu apeurée lui indique la bonne porte en lui demandant s’il se rend chez le fou. Pour autant Bauvin n’est pas inquiet et rencontre Bayard, sans peur et sans reproche, qui le fait entrer. Ils conversent aimablement, les sujets ne manquent pas car Bayard est musicien, écrit et dessine. D’ailleurs Bauvin remarque un fusain représentant une jeune femme souriante et radieuse. Ils sont interrompus par des coups violents frappés à la porte de la chambre voisine.



La jeune fille, qui avait mis Bauvin sur le bon chemin, est aux prises avec des policiers qui l’accusent d’avoir tué son patron, un certain M. Le Kardec, d’un coup de fusil. L’arme a été retrouvée déposée sur son corps. Meurtre ? Accident ?



Jeanne-Marie Landrieux avoue avoir acheté l’arme mais elle était destinée à son père, garde-chasse. De plus, elle avait eu une discussion avec son patron car elle souhaitait une augmentation. Le commissaire Boulard est persuadé de la culpabilité de la jeune fille.



Bauvin propose alors à Bayard d’enquêter afin de démontrer l’innocence de Jeanne-Marie et découvrir le véritable coupable. Dès le lendemain les deux hommes se rendent à Saint-Hilaire où vivait Le Kardec. Le frère de celui-ci est déjà sur place. Ruiné, il pensait que son frère pourrait l’aider. Encore un coupable potentiel. Boulard et son secrétaire, Aris Serrure, sont également présents et acceptent la proposition de Bauvin d’examiner le corps en sa qualité de docteur. Bauvin est fort étonné d’apercevoir dans la demeure un portrait semblable à celui qu’il a pu examiner chez Bayard.



Mais bientôt la liste s’allonge. Les deux nouveaux amis et confrères s’installent dans le village. Un nouveau personnage fait alors son apparition dans ce cirque. Il s’agit de Marceau Tranquille qui se présente en tant que détective privé.



Du côté des policiers, c’est surtout Aris Serrure qui mène l’enquête, mais Marceau Tranquille, Bauvin et Bayard ne laissent pas leur place, fouinant un peu partout et parfois les pas des uns empiètent sur ceux des autres.







Si la lecture de ce roman s’avère agréable, il n’en reste pas moins vrai que certaines incohérences surgissent au fil des pages.



Ainsi Bayard ne se montre-t-il point aussi bourru et mutique que sa réputation le laissait croire. Quant à Bauvin, il délaisse allègrement ses patients au profit de l’enquête. Et d’autres petites choses également que le lecteur aura le plaisir de débusquer en tournant les pages.



Francis Bayard qui se promet de consigner cette intrigue et écrire son premier roman policier observe :



Est-ce réellement un roman policier ? Je crois que c’est aussi un roman d’amour.



Et il continue par ces propos :



J’avoue qu’il n’est pas banal. Je suis peut-être sorti du cadre habituel… Comme vous le reconnaissez vous-même, il n’est pas tout à fait comme les autres… Et c’est pourquoi j’aurais pu l’intituler : Un étrange roman policier.
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Les aventures du détective Francis Bayard, to..

Le docteur Bauvin rend visite à un de ses patient, Francis Bayard mais du bruit dans l'appartement voisin attire nos deux compères à l'extérieur. Ils constatent que des policiers enfoncent la porte et procède à l'arrestation de la voisine Jeanne-Marie Landrieux, suspectée de meurtre sur son patron Monsieur le Kardec.



Alors que cette affaire titille son esprit, le brave docteur reçoit un pli venant du parquet qui l'invite aux constatations sur la scène de crime. Dès lors, avec l'aide de Francis, ils vont tous les deux enquêter sur ce meurtre et faire innocenter Jeanne-Marie qui jure par tous les saints son innocence.



Une lecture qui fait passer un moment agréable sans toutefois transcender le lecteur. Dès le départ, ce format de récit raconté par le docteur me rappelle un ersatz de Sherlock Holmes, même si cette copie fait office de pâle figure à côté de son illustre homologue anglais.



J'ai eu aussi cette impression de fouillis lorsque l'inspecteur Aris Serrure et le détective Maurice Tranquille viennent s'ajouter aux deux protagonistes de départ. Il y a beaucoup de monde d'un seul coup pour une seule enquête.



L'enquête en elle-même qui parait assez tirée par les cheveux, il faut prêcher Jacques pour avoir Pierre pour arrêter Paul. N'empêche que c'est quand même bien écrit, la petite tension narrative produite est bien présente. Fausses pistes, suspects plus ou moins crédibles, rebondissements, réflexions et déductions ponctuent le roman. Une série à suivre pour ce personnage assez singulier de Francis Bayard.



Bonne lecture amis Lecteurs
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La Brigade des 5, tome 5 : Les années 40

Poursuivons notre voyage dans la littérature populaire avec la collection « La Brigade des 5 » et son cinquième volume consacré aux années 1940.



Pour rappel, la collection « La Brigade des 5 » propose des recueils contenant 5 récits autour de 5 personnages récurrents de la littérature populaire.



Après s’être concentré sur les premiers enquêteurs ou criminels de cette paralittérature, des personnages tous issus de pays anglo-saxons (Sherlock Holmes, Arthur J. Raffles, Le vieil homme dans le coin, La Machine à Penser ou encore Nick Carter), puis sur les premiers récurrents issus de la plume d’auteurs français (Arsène Lupin, Toto Fouinard, Allan Dickson, Florac et La Glu ou encore Marc Jordan), la collection traverse les décennies en commençant par les années 20, celle qui a vu l’émergence du format fasciculaire notamment avec la collection « Le Roman Policier » des éditions Ferenczi qui, entre 1916 et 1927 proposa plus de 200 titres à ses lecteurs.



Après avoir mis en avant cette décennie fondatrice de la littérature populaire policière fasciculaire, « La Brigade des 5 » dévoile les décennies suivantes.



Et c’est des années 1940 qu’il est question dans ce volume 5.



Le volume commence avec du lourd, l’un des auteurs qui maîtrisaient le mieux le format fasciculaire et le genre policier : Maurice Lambert alias Géo Duvic.



En effet, rares sont les écrivains à être parvenu à exceller à ce point dans le monde du fascicule policier.



Et Maurice Lambert n’y est pas parvenu une fois, ni quelques fois, mais quasiment dans chacun de ses récits et ce quelque soit le personnage développé.



C’est de la « Collection Rouge » des éditions Janicot que nous parvient le premier « Brigadier » : l’inspecteur Machard.



Encore une fois, du fait de la concision du format, les personnages ne sont pas très développés, mais pour ce qui est du reste, le lecteur découvre toutes les caractéristiques d’un très bon roman policier.



Vient ensuite un autre auteur performant bien qu’ignoré : René Byzance.



Contrairement à son prédécesseur, l’auteur décide de privilégier son personnage à son intrigue et créé pour l’occasion « Le Professeur », Gonzague Gaveau, un inspecteur de Police qui doit son surnom pour avoir fait La Sorbonne.



L’intrigue n’est certes pas l’intérêt principal de ce récit, mais René Byzance et Gonzague Gaveau font preuve d’un humour assez rare dans ce format à cette époque.



Ce n’est pas un brigadier, mais deux qui prennent la relève puisque le prochain auteur, Marcel Priollet, nous propose un duo d’enquêteurs : Old Jeep et Marcassin. Le premier est un policier américain venu en France pour étudier la façon de faire de ses homologues de l’Hexagone. Le second est un commissaire de police français. Le premier est jeune, bien éduqué, beau, flegmatique. Le second est plus vieux, plus bourru, plus réactif…



Bref, Marcel Priollet nous propose les prémices du « Buddy Movie », mais sur papier et dans un format fasciculaire.



Le quatrième brigadier est Stan Kipper, un détective né de la plume de Léon Groc et qui vécut 8 enquêtes regroupées à l’origine dans une collection fasciculaire éponyme.



Et on découvre ici le personnage à travers sa troisième enquête, « La momie qui tue ».



Si Stan Kipper n’a rien de très original, ses aventures n’en demeurent pas moins plaisantes à lire, grâce, notamment à la plume alerte de son auteur.



Enfin, on clôt ce recueil avec un autre détective, Francis Bayard, né de la plume de Jean des Marchenelles.



Le parcours de Francis Bayard est plus chaotique puisqu’il œuvra aussi bien dans le monde du fascicule (une quinzaine d’enquêtes) que dans quelques romans.



L’humour ne manque pas dans les aventures de Francis Bayard et l’auteur le démontre dans cet épisode en se mettant en scène aux côtés de son héros.



Dans « La morte en robe blanche », le titre sélectionné pour le recueil, Jean des Marchenelles démontre qu’il maîtrisait à la fois le genre policier, l’humour, la narration et le format fasciculaire.



En effet, malgré la concision du texte, tous les éléments d’un bon roman policier sont présents pour le plus grand plaisir des lecteurs.



Au final, les années 1940 furent probablement celles qui délivra le plus grand nombre de fascicules policiers de qualité, notamment grâce à des auteurs qui maîtrisaient de mieux en mieux les éléments inhérents au genre et au format.



5 personnages ont été sélectionnés pour ce recueil, mais on aurait pu en proposer 10 ; 15 ; 20, tant la décennie fut riche en la matière
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Les aventures du détective Francis Bayard, to..

Je poursuis donc ma découverte des « Aventures du détective Francis Bayard » de Jean des Marchenelles, avec le titre « La chapelle abandonnée », un fascicule de 32 pages paru au sein de la collection « Police-Privée » au cours des années 1940.



On ne sait pas grand-chose sur l’auteur, de son vrai nom Jean Dancoine, si ce n’est qu’il écrivit des pièces de théâtre, qu’il fut éditeur et qu’il est né dans le Nord, raison pour laquelle nombre de ses récits se déroulent dans cette région.



Quant au détective Francis Bayard, surnommé le Sphinx, on le retrouve dans diverses aventures fasciculaire dans la collection « Police-Privée », collection dirigée par l’auteur et dont il fut, il me semble, également l’éditeur, mais aussi dans d’autres collections comme « Collection Rouge » des éditions Janicot ou « Main Blanche ».



Mais on retrouve également le personnage dans quelques romans et pièces de théâtre.



Le détective Francis Bayard et son ami biographe (Jean des Marchenelles) sont en cure de repos à la campagne dans une ferme d’un petit village du Nord.



Un soir, il pense être suivi par un étrange individu surnommé « La Lune », un homme peu bavard vivant dans une cabane à l’orée du bois.



En rentrant à la ferme, le fils de leurs hôtes, un gamin de 13 ans, leur raconte qu’il connaît le secret de « La Lune ». Celui-ci détiendrait prisonnière une belle princesse.



Les deux hommes ne font pas cas des dires de l’enfant et vont se coucher.



Le lendemain, l’enfant disparaît. Arrive alors un message à la ferme destinée à Francis Bayard et lui indiquant que quelque chose va se dérouler le soir même à la vieille chapelle abandonnée…



On retrouve donc Francis Bayard dans une nouvelle aventure assez courte, 7 500 mots.



Comme souvent, la narration est faite à la première personne, par le soi-disant biographe de Francis Bayard, rôle que s’est approprié l’auteur pour donner plus de chair au héros.



Et il en a besoin, de la chair, ce héros, tant il est si peu esquissé que l’on ne sait rien sur lui, sa physionomie, son âge, etc.



Il est vrai que l’auteur a peu de place pour s’étendre sur le sujet dans ces courts fascicules. Peut-être n’est-ce pas le cas dans les romans, du moins, espérons-le.



Ici, l’intrigue est somme toute assez légère et le mystère assez vite résolu, mais il ne peut en être autrement à cause de la concision exigée par le format.



Les détails de l’histoire sont donc apportés, comme souvent, par une confession, de témoin, de victime ou du coupable, méthode la moins papiphage (l’adjectif n’existe pas, alors, je le crée).



Pas déplaisante à lire, cette aventure a les défauts inhérents au format et on ne peut lui en tenir grief.



On regrettera l’absence de l’humour dont l’auteur teinte parfois ses récits.



Au final, petit récit, petite intrigue, réel plaisir de lecture.
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Les aventures du détective Francis Bayard, to..

Jean des Marchenelles, de son vrai nom Jean Dancoine, est un auteur (et éditeur) assez mystérieux à notre époque tant on ne sait pas grand-chose de lui.



Difficile de trouver des informations sur lui. Il serait né dans le nord (ce que je veux bien croire) en 1913 et a été également auteur d’un bon nombre de pièces de théâtre.



Mais il œuvra également pour la littérature populaire fasciculaire (romans également) principalement dans un genre policier.



L’un de ses personnages récurrents (le seul ?) est un détective surnommé Le Sphinx. Francis Bayard, puisque c’est son nom, apparaît principalement, à partir de 1942, dans la collection « Police Privée » aux éditions S.I.L.I.C. dans une sous collection intitulée sobrement « Les aventures du détective Francis Bayard ».



Mais en épluchant la production de l’auteur, on retrouve trace de son héros dans d’autres collections et chez d’autres éditeurs comme « Collection Rouge » des éditions Janicot ou « Main Blanche » aux éditions S.P.E.



« Les esclaves blancs » est un fascicule de 32 pages initialement paru dans la collection « Police Privée » au cours des années 1940.



Un jeune ingénieur des mines décide de partir aux Comores parce qu’il y a trouvé une place bien rémunérée sur un contrat de trois ans, ce qui lui permettra, à son retour, d’assurer le train de son ménage avec sa fiancée.



Lors des adieux sur le paquebot qui va l’amener à destination, le couple est désagréablement surpris par un grand noir à la mine patibulaire.



Quelques semaines après le départ, alors que l’ingénieur avait promis d’envoyer régulièrement des lettres à sa fiancée, celle-ci n’a aucune nouvelle et commence à s’inquiéter. Dans ses songes cauchemardesques, elle revoit la face du grand noir et pressent que son fiancé est en danger.



Difficile de résumer ce récit de 8 200 mots.



Déjà, parce qu’il est court et donc qu’en dire trop reviendrait presque à tout dire.



Ensuite parce que le détective Francis Bayard, comme à sa presque habitude, apparaît sous ses traits très tardivement (ici, à l’avant-dernière page).



Enfin parce que, même s’il apparaît à la fin sous ses traits, il n’est présent, incognito que lors d’une très courte scène (même si le lecteur aguerri se doutera qu’il s’agit de lui).



Mais le récit est aussi ardu à résumer, car il n’entre pas réellement dans le genre récit policier, mais plus dans celui d’aventures. Du coup, l’intrigue (qui, de toute façon, aurait été simple du fait du format court) est ici quasi inexistante, même si l’auteur tente de noyer le poisson avec un rebondissement final.



Le récit est linéaire, on s’y attend dans le format fasciculaire, et n’a pas le temps de s’appesantir sur des sujets qui auraient pu être intéressants (comme la révolte des esclaves noirs et l’inversion des places).



Certes, là n’est pas le sujet et, de toute façon, le format ne se prête pas à ce genre de digression, mais tout de même. Cependant, on se doute qu’à l’époque, le sujet aurait été traité comme il a été ébauché : des blancs maltraitant des esclaves noirs : normal ; des noirs maltraitant des esclaves blancs = sauvagerie.



D’ailleurs, on notera, outre le mot « nègre » qui, de toute façon, à l’époque, était par trop usité, la réflexion (usuelle également à l’époque) faisant état du fait que tous les noirs et tous les Chinois se ressemblent.



Ces réflexions rétrogrades ont au moins l’intérêt de démontrer aux lecteurs actuels combien notre société a évoluée (pas assez cependant) même si certains d’entre nous sont demeurés au stade primaire.



Pour ce qui est du texte lui-même. Pas grand-chose à dire. Court, plaisant à lire, se basant sur un sujet un brin exotique à la mode à l’époque (celui des colons allant chercher fortune en exploitant des autochtones, que ce soit en Afrique, en Asie ou ailleurs), avec un brin de romance.



Au final, une aventure du détective Francis Bayard sans Francis Bayard, ou presque, mais qui se lit agréablement tout de même.
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Jean des Marchenelles, de son vrai nom Jean Dancoine, fut un auteur de comédies de théâtres, de récits policiers, éditeur, directeur de collections, journaliste…



Né près de Lille en 1913, il s’y implanta professionnellement et n’hésita jamais utiliser sa région dans ses divers récits.



De son œuvre policière, on retiendra principalement un personnage récurrent, le détective Francis Bayard, alias le « Sphinx » que l’on retrouve à partir du début des années 1940 dans plus d’une quinzaine de récits, la plupart sous la forme de fascicules de 32 pages au sein de la collection « Police Privée » aux éditions S.I.L.I.C et quelques-uns dans la « Collection Rouge » des éditions Janicot ou dans la collection « Main Blanche » aux éditions S.P.E.



Mais Francis Bayard vécut également quelques aventures plus longues sous la forme de romans.

Un village, un cirque, des romanichels, il n’en faut pas plus pour mettre les habitants en ébullition. Ceux qui espèrent se divertir devant les clowns et les acrobates. Ceux qui voient d’un mauvais œil l’arrivée de voleurs de poules et de charlatans. Et, enfin, le maire du village dont la fille adoptive fut recueillie par lui, il y a près de vingt ans, auprès de sa bohémienne de mère qui venait de mourir.



Mais Stella, la fille, est irrémédiablement attirée par ses racines et surtout par un beau jeune homme, acrobate et lanceur de couteaux.



Quand ce dernier vient demander au maire la main de Stella, celui-ci le jette manu militari.



Aussi, quand le maire est tué de deux couteaux plantés dans le dos, le coupable semble ne faire aucun doute…



Jean des Marchenelles, dans les fascicules mettant en scène son détective Francis Bayard, nous sert régulièrement du chaud et du tiède. Chaud quand il distille tous les ingrédients qu’il maîtrise (narration, humour, second degré…) et tiède, le reste du temps.



Et il faut dire que le tiède est souvent présent quand le détective Bayard, lui, est absent (du moins, en apparence).



Aussi, en précisant que le détective Bayard apparaît très tardivement, vous comprendrez que je considère ce titre comme un épisode « tiède ».



Par « tiède » je n’entends pas indigeste ni même insipide, mais juste un récit qui ne sort guère du lot des centaines, milliers de fascicules de la littérature populaire qui, pour être agréables à lire, n’en sont pas pour autant inoubliables ni même fort agréables à déguster.



Car Jean des Marchenelles nous propose une intrigue simpliste, torpillée par un titre un peu trop révélateur, un récit manquant d’humour (par rapport à certains épisodes), le tout sous la forme d’une bluette sentimentale.



Ici, point de mise en abîme comme dans d’autres titres où apparaît l’auteur lui-même sous la forme d’ami et biographe du détective.



Pas plus d’idées narratives originales comme il sut parfois en proposer.



Juste le minimum syndical pour proposer un récit de 9 000 mots qui se lit sans déplaisir et rien de plus.



C’est déjà pas mal, mais on s’était habitué à mieux de la part de Jean des Marchenelles.



Au final, un petit épisode se lisant bien, mais en deçà des meilleurs épisodes de la série. Dommage.
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Jean des Marchenelles, de son vrai nom Jean Dancoine, est un auteur de pièce de théâtre, de romans et de fascicules né près de Lille juste avant la Première Guerre mondiale et qui laisse, derrière lui, principalement des comédies de théâtre et les aventures du détective Francis Bayard, alias le « sphinx ».



Bien qu’il fut également journaliste, éditeur et directeur de collections, c’est avant tout pour son œuvre policière autour de son détective récurrent qu’il m’intéresse.



Si Francis Bayard n’est pas d’une originalité folle, c’est avant tout par l’humour de son auteur, la maîtrise du format court (même si Francis Bayard vécut quelques aventures en romans) et un certain second degré sur sa propre condition que sont intéressantes les enquêtes du Sphinx.



Celles-ci s’étalent principalement au début des années 1940 et dans la collection « Police Privée » dirigée par l’auteur lui-même, sous le format fasciculaire de 32 pages.



Mais on retrouve également le personnage dans deux fascicules de la « Collection Rouge » des éditions Janicot, un de la collection « Main Blanche » et les romans sus-cités.



Un antiquaire est victime de menaces de mort et d’un vol d’une statuette de Napoléon d’une valeur inestimable. Il retrouve ladite statuette chez un savant qui avait tenté de lui acheter. Mais ce dernier, semblant de bonne foi, assure qu’il n’y est pour rien et n’y comprend rien et propose de faire appel au détective Francis Bayard…



Le format fasciculaire de 32 pages est un format très contraignant et qu’il est difficile de maîtriser. Beaucoup d’auteurs de la littérature populaire s’y sont essayés dès le début du XXe siècle et jusque dans les années 50, le format ayant disparu avec l’arrivée du livre de poche.



Pour autant, si l’on ne compte plus les écrivains qui tentèrent l’aventure, dont certains prestigieux (Georges Simenon, Léo Malet, Frédéric Dard, Jean Meckert…) peu sont parvenus à en tirer sa quintessence.



Si l’expérience est ardue poussant le format jusqu’à son maximum de contenu (environ 12 000 mots) que dire quand celui-ci est encore plus restreint avec des textes de 8 000 mots environ.



On remarque que, dans la collection « Les Grands Détectives » des éditions Modernes dans le milieu des années 1930, même l’excellent Marcel Priollet, sous le pseudonyme de Marcelle-Renée Noll, eut de grandes difficultés à proposer des récits intéressants.



Aussi, il faut bien reconnaître à Jean des Marchenelles sa maîtrise de ce format très court puisque la plupart des aventures de Francis Bayard sont bien en dessous de la barre des 10 000 mots.



Effectivement, nonobstant la qualité intrinsèque du texte, Jean des Marchenelles parvient à chaque fois à proposer un récit structuré dans lequel, jamais, le lecteur a l’impression que l’on a taillé à la hache pour raccourcir le texte et le faire tenir dans le cadre, ce qui n’est pas le cas de tout le monde.



Mais en plus, on appréciera également le style de l’auteur qui, bien souvent, à travers son humour, son second degré sur lui-même (il se fait parfois intervenir comme ami et biographe de Francis Bayard) et ses idées narratives diverses, offre au lecteur le maximum de ce qu’il peut attendre d’une telle lecture.



Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas.



Par manque de temps, d’idée ou par paresse, Jean des Marchenelles, comme tous ses confrères confrontés à ce genre de format, s’est un peu relâché en usant de grosses ficelles, de rebondissements trop usités ou quelque peu incohérents.



C’est le cas dans « Le Maître des Ombres » dans lequel on ne retrouve ni l’humour, ni le second degré, ni les idées narratives.



Reste alors la plume de l’auteur et, peut-être, l’intrigue.



Mais l’intrigue sombre un peu dans le n’importe quoi et fonctionne sur un rebondissement final qui peine à convaincre quant aux moyens utilisés pour arriver au résultat espéré.



Ainsi, avec une intrigue tirée par les cheveux et qui ne tient pas trop la route, un manque d’humour et aucune plus-value, reste seulement, pour satisfaire le lecteur, la plume de l’auteur et sa maîtrise du format.



Heureusement, ces deux éléments, à eux seuls, assurent une lecture pas désagréable à défaut, dans certains cas, de pouvoir amener le récit dans les sommets du genre.



Pour la prochaine fois, peut-être.



Au final, plaisant à lire, cet épisode n’en est pas moins décevant par rapport à certains autres de la série qui sont parvenus à l’excellence dans un format très contraignant.
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« Un pied sur l’échafaud » est une aventure du détective Francis Bayard, alias le « sphinx », un personnage né de la plume de Jean des Marchenelles.



Jean des Marchenelles est principalement connu pour ses comédies de théâtre et pour son personnage de Francis Bayard. De son vrai nom Jean Dancoine, est né en 1913 dans la région de Lille et y fut journaliste et éditeur.



Francis Bayard a vécu au moins une quinzaine d’aventures, la plupart sous le format fasciculaire de 32 pages (moins de 10 000 mots) dans les années 1940. Quelques-unes, plus longues, ont été publiées sous forme de romans.



On retrouve une grande partie des fascicules au sein d’une collection dédiée « Les aventures de Francis Bayard », publiée dans la collection « Police Privée », dirigée par Jean Dancoine.



Il n’est pas rare que les aventures de Francis Bayard se déroulent dans la région lilloise, ni même que Jean des Marchenelles, s’y mette en scène, en tant qu’ami et biographe du détective.



Alexandre Desmanière, alias Double-Mètre, s’apprête à être guillotiné pour l’assassinat de deux gardiens de nuit lors de son dernier cambriolage. Mais, alors qu’il monte les marches de l’échafaud, un coup de feu éclate et le condamné s’écroule. Blessé, il est conduit à l’hôpital.



Francis Bayard, qui assistait à l’exécution, fort de ce qu’il a vu, décide de se lancer à la recherche du tireur et de ses motivations d’autant que l’avocat du prisonnier, présent, est un de ses vieux amis.



Nous retrouvons donc, une fois n’est pas coutume, Francis Bayard en terre lilloise, pays de son auteur.



Dans ce court récit de 9 300 mots, Jean des Marchenelles manie une nouvelle fois l’humour, de manière légère, avec de l’humour de situation et des personnages, parfois, cocasses (notamment celui qui s’accuse du coup de feu).



L’auteur nous offre quelques rebondissements, dont le principal est malheureusement usé jusqu’à la corde (ce n’était peut-être pas encore le cas à l’époque, mais depuis…) et fait preuve d’un peu de facilité. Évidemment, on pardonner à Jean des Marchenelles ce que l’on ne pardonnerait pas à certains de ses confrères plus récents, du fait de la concision du format dans lequel il exerce. N’ayant pas la place de poser une intrigue digne de ce nom, on l’excusera de sombrer, parfois, dans ce genre de travers qui, il est vrai, permet, au départ, de créer le mystère à peu de frais de mots avant de s’avérer décevant à la révélation finale.



Si Bayard exerce encore dans la région lilloise, il n’y retrouve pas, cette fois-ci, l’avatar de son auteur. On évite donc cette mise en abîme qui sied si bien aux épisodes concernés par cette apparition.



Le style est toujours léger et plaisant, le personnage un brin caricatural, mais sympathique et la maîtrise du format, parfaite.



On ne peut que regretter qu’il n’y ait pas ce petit plus que Jean des Marchenelles parvient parfois à insuffler à ses textes, soit à travers ses choix narratifs, soit à travers son humour.



Au final, un épisode fort agréable à lire, mais qui reste un peu en deçà des meilleures aventures de la série.
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Mener une enquête sur un personnage de la littérature populaire fasciculaire peut s’avérer, parfois, aussi complexe que celles de la police sur des crimes commis.



Certes, le résultat est moins capital, mais l’investigation peut se révéler tout aussi hasardeuse, pleine de rebondissements et de fausses pistes.



Dans le cas du détective Francis Bayard, de Jean des Marchenelles, la démarche pourrait sembler aisée puisque l’auteur a mis en place une collection de fascicules titrée « Les aventures de Francis Bayard » intégrée à la collection « Police-Privée » des éditions S.I.L.I.C. à partir de 1942.



Il suffirait alors de relever dans cette collection, les titres portant la mention « Les aventures de Francis Bayard ».



Oui, mais voilà, ce qui paraît simple peut être, en vérité, bien plus complexe.



Et si l’auteur, à ce que je sache, n’a pas changé de pseudonyme pour écrire d’autres aventures de son héros, il en a, par contre, fait publier certaines (sont-ce des rééditions ?) dans d’autres collections, chez d’autres éditeurs comme « Collection Rouge » des éditions Janicot ou « Main Blanche » aux éditions S.P.E.



C’est d’ailleurs dans cette seconde collection que l’on trouve, dès 1942, le titre qui nous concerne aujourd’hui : « Le crime que j’ai commis ».



Pour information, derrière Jean des Marchenelles se cacherait un certain Jean Dancoine, auteur de récits policiers et de pièces de théâtre à tendances humoristiques.



Les aventures de Francis Bayard sont, la plupart du temps, formatées en fascicules de 32 pages (simple ou double colonne, selon la collection) contenant, dans la majorité des cas, des récits indépendants d’un peu plus de 10 000 mots.



Le détective Francis Bayard amène son ami le commissaire Aris Serrure assister à une pièce de théâtre dans le but d’arrêter un des artistes qu’il sait être l’auteur d’un meurtre sur lequel a enquêté sans succès le policier.



Mais en entrant dans la loge, l’artiste préfère se tirer une balle que d’aller en prison.



Francis Bayard découvre dans une de ses valises, l’argent volé à la victime et un manuscrit contenant les confessions de l’assassin sous forme d’un roman policier…



Francis Bayard a souvent l’habitude de se présenter, dans ses aventures, incognito. Bien souvent caché derrière un nom d’emprunt, le lecteur qui le découvre ne se rend compte qu’à la fin qu’il avait affaire au détective dès le début.



Ce n’est pas le cas ici puisque Francis Bayard apparaît dès les premiers mots, mais laisse vite la place à la confession de l’assassin ou, plutôt, au roman policier écrit de la main de l’assassin pour raconter son crime sans jamais se nommer.



J’ai pour habitude de dire que le format fasciculaire n’a pas pour but (et n’en a pas les moyens) de proposer des personnages fouillés, des intrigues échevelées et des narrations autres que linéaires et rarement de fausses pistes et des rebondissements.



Effectivement, en 10 000 mots seulement, il est très difficile de réussir ce tour de force.



Pourtant, Jean des Marchenelles s’essaye, si ce n’est à proposer des personnages fouillés et une intrigue échevelée, du moins à proposer une narration non linéaire et de fausses pistes.



Pour ce faire, il use d’un subterfuge que d’autres avant et après lui ont déjà utilisé : la confession écrite ou le manuscrit, roman, contant la vision du criminel.



Certes, le procédé n’est pas neuf (on le trouve déjà dans un épisode de la collection « Marc Jordan » au tout début du XXe siècle) et dans un des derniers romans de Franck Thilliez. Mais si chez Marc Jordan, la latitude est plus grande (presque 20 000 mots), elle n’a surtout pas le but de tromper le lecteur.



Dans ce format très contraignant du récit de 10 000 mots, Jean des Marchenelles tente donc une mission casse-gueule si ce n’est impossible.



Impossible, déjà, d’intégrer une confession sous la forme d’un roman dans un texte qui ne fait que 10 000 mots. Il faut alors donner l’illusion de l’ellipse, ce que ne cherche pas à faire l’auteur.



Pour autant, le but recherché est plutôt d’attirer le lecteur sur de fausses pistes pour mieux le surprendre à la fin.



Malheureusement, la confession n’étant pas signée et le suspect étant tellement évident, le lecteur se doute bien qu’il n’est pas la coupable découvert par Francis Bayard.



Mais peu importe, on peut louer cette tentative de proposer quelque chose de plus rare dans le monde fasciculaire.



D’autant que le récit commence de la meilleure des manières. Déjà par un titre de premier chapitre tout à fait savoureux. Ensuite, par la drôle de mauvaise humeur d’Aris Serrure (quel nom) qui fait sourire le lecteur.



Cependant, la suite n’est pas au diapason, la faute à cette confession qui ne permet plus cette note d’humour ni d’autres envolées qui auraient pu mettre un peu d’épices dans un récit qui, du coup, devient quelque peu plat.



La volonté de l’auteur de tromper son monde ne fonctionnant pas (ou alors sur les lecteurs peu habitués à lire du roman policier), l’ensemble ne tient du coup pas ses promesses et c’est dommage.



Heureusement, la lecture n’est ni indigente ni indigeste, juste un peu décevante au vu du départ et de la filouterie mise en place par l’auteur.



Au final, un petit récit qui n’a pas les moyens de ses ambitions et qui pêche par là où il a voulu briller après un tout début pourtant prometteur.
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La littérature populaire fasciculaire policière (celle dont je raffole) regorge de personnages récurrents qui vivent leurs aventures, soit dans des collections dédiées (« Marius Pégomas, détective marseillais », « Le commissaire Benoit », « l’Agence Walton », « Marc Jordan », « Miss Boston »…) soit au milieu d’une collection plus généraliste (« Florac et La Glu », « Ned Burke », « L’inspecteur Vigeon »…) soit, se partageant entre collection généraliste et collection dédiée comme « Bill Disley » ou, dans le cas qui nous intéresse aujourd’hui : « Le détective Bayard » de Jean des Marchenelles.



Jean des Marchenelles est un auteur qui, malgré sa grande production de pièces de théâtre, était quelque peu obscur.



Il semble qu’un livre de Daniel Compère lui a été récemment dédié et que l’on puisse y trouver dedans, des éléments biographiques intéressant, notamment sa date de naissance, le 30 décembre 1913 (n’ayant pas encore lu cet ouvrage, il m’est difficile d’en dire plus sur l’auteur).



Ce que l’on savait déjà, c’est qu’il s’appelait, en fait, Jean Dancoine et qu’il était originaire du Nord.



Mais, peu importe, puisque ce qui m’intéresse avant tout chez un auteur, ce sont ses textes.



Revenons-en alors au détective Bayard.



Difficile d’en dire beaucoup sur ce personnage si ce n’est qu’il apparaît principalement dans la collection « Les aventures du détective Francis Bayard » et il semblerait dans la collection « Police-Privée » chez le même éditeur et dirigée par l’auteur lui-même.



Mais Francis Bayard apparaît également dans la collection « Rouge » des Éditions Janicot à peu près à la même date (1943) et également ailleurs.



« Un cadavre sur les bras » est le second titre de la collection « Rouge ».



Casimir Prudent est un homme à la vie paisible. Ayant hérité d’une maison en bord de mer de la part de son défunt oncle et issu d’une famille de marins, lui a décidé de garder les pieds sur terre.



Un matin, quelqu’un frappe à sa porte, il ouvre et un Chinois s’écroule dans ses bras.



Un homme, plus loin, monte dans son auto en lui disant qu’il va chercher un médecin.



Puis on frappe à nouveau et c’est alors une femme apeurée et essoufflée qui débarque chez lui. Elle prétend avoir été poursuivie par un Chinois et s’écroule à son tour en voyant le cadavre.



Casimir décide alors de se rendre à l’hôtel voisin où loge un médecin en vacances.



Ce dernier accepte de le suivre, mais va avoir un comportement des plus étranges…



Voici un court récit policier (10 000 mots) qui démarre de la meilleure des manières en mélangeant mystère et humour.



L’auteur fait montre d’une plume légère et de drôle à travers la scène d’introduction.



Les mystères vont ensuite s’enchaîner avec ce cadavre de chinois, le type à l’automobile qui prétend aller prévenir la police, mais qui disparaît, cette jeune femme qui assure avoir été poursuivie jusque chez Casimir par le Chinois, alors que celui-ci était déjà mort quand elle a débarquée… et ce fameux docteur aux propos et au comportement étrange, comme s’il savait des choses que les autres ignoraient et qu’il jugeait plus qu’il ne soignait.



La suite et la fin sont malheureusement plus conventionnelles, format court oblige, sans pour autant que l’auteur ne se départissent d’un humour de bon aloi.



Comme déjà constaté dans une précédente aventure du détective, celui-ci sera difficile à apprécier puisqu’il n’apparaît, sous sa véritable identité, qu’à la toute fin.



Pour autant, même si on ne peut s’attacher à un personnage aussi fugace, l’ensemble est de bonne facture (tant dans la narration que dans la qualité de plume) et très agréable à lire ce qui n’est pas forcément le lot de tous les récits de ce format et ce qui n’est pas donné à tous les auteurs.



Au final, une aventure drôle et bien menée qui donne envie de retrouver rapidement la plume de l’auteur.
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À notre époque, on peut se dire (surtout si on est passionné de littérature populaire fasciculaire) qu’il est bien difficile de lire toutes les aventures d’un même personnage tant lesdits fascicules sont difficiles à trouver.



Cependant, les lecteurs d’antan n’étaient pas pour autant assurés de pouvoir déguster l’intégralité des récits mettant en scène leur personnage favori.



Effectivement, s’il existe des collections fasciculaires dédiées à un même héros, d’autres n’ont pas eu cette chance et ont vu leurs aventures disséminées dans diverses collections sans que celle-ci soit associables à première vue avec le personnage adoré.



Mais même ceux qui ont eu les honneurs d’une série dédiée ont, parfois, fait des infidélités à ladite série.



C’est le cas du détective Francis Bayard de Jean des Marchenelles.



Certaines enquêtes de ce détective (près d’une dizaine) sont facilement identifiables du fait qu’elles furent publiées, au début des années 1940, sous la forme de fascicules de 32 pages dont la couverture comportait un bandeau indiquant « Les aventures du détective Francis Bayard » et avait même le droit à un portrait masqué du personnage à côté.



Pourtant, en fouillant la bibliographie de l’auteur, on trouvera trace du détective Francis Bayard dans d’autres titres, publiés chez le même éditeur (S.I.L.I.C) et même chez d’autres comme dans la « Collection Rouge » des éditions JANICOT, à la même époque.



« Les trois sans femme » est un titre issu de cette « Collection Rouge » en 1942 et au moins le second récit de cette collection à faire vivre Francis Bayard.



L’auteur, Jean des Marchenelles, alias Jean Dancoine, demeure assez énigmatique bien que l’on sache qu’il fut directeur de collection et également auteur de pièces de théâtre et qu’il écrivit quelques récits en collaboration avec Pierre d’Aquila.

Le vieux de Saint-Armengol vit dans la déchéance depuis quelque temps. Si celle, financière, l’a contraint à vendre ses terres et ses domaines, c’est celle, affective, qui le pousse à vendre la seule demeure qui lui restait. Car, quelques années auparavant toute sa famille est morte subitement sans que la justice trouve la raison de ces décès. Pour autant, les soupçons se sont tournés vers de Saint-Armengol qui est devenu une sorte de paria.



Mais on sait ce que l’on perd, mais pas ce que l’on gagne et les nouveaux propriétaires de la demeure des de Saint-Armengol ne font pas l’unanimité. Trois frères, d’anciens membres d’un cirque, chacun frappé de handicap. Le premier est borgne, le second boite depuis une chute d’un trapèze et le troisième est un benêt bossu.



Aussi, quand un riche et avare fermier est retrouvé assassiné et que le chien des trois frères a été entendu dans la maison du crime, les frères sont logiquement soupçonnés d’autant que le juge d’instruction a une théorie assez étrange sur le sujet…



Comme dans les autres titres mettant en scène le détective Bayard que j’ai lu, le héros, Bayard, lui-même, apparaît assez tardivement malgré la concision du texte (10 000 mots).



Ce n’est qu’à la moitié du récit que celui-ci est appelé à la rescousse pour résoudre le crime qui va bientôt se transformer en double meurtre.



La première moitié du récit se charge de présenter le petit village de La Glanerie un petit village belge frontalier ainsi que la situation de de Saint-Armengol, puis l’arrivée des trois frères.



La seconde partie du récit se doit donc de mettre en place les meurtres et de permettre à Francis Bayard de les résoudre.



C’est dire si la part de l’intrigue se réduit à sa portion congrue tant, même durant la mise en place de l’intrigue, le texte se concentre plus sur les personnages que les faits.



D’ailleurs, Francis Bayard résoudra l’enquête en arrière-plan, entendez par là qu’il se contentera d’expliquer, à la fin, comment il a trouvé la solution. Ce qui permet à l’auteur de rester dans les clous du fascicule de 32 pages.



Si « Un cadavre sur les bras » probablement la première enquête de Bayard, m’avait enthousiasmé et que « La Dactylo a disparu » un titre de la série dédiée à Bayard, ne m’avait pas convaincu, « Les trois sans femme » se hisse à mi-chemin entre les deux récits précités.



Pas totalement enthousiasmant du fait de l’arrivée tardive du héros et, surtout, de la faible part de l’intrigue, plaisant, tout de même, à lire, grâce à une plume alerte, un brin d’humour et quelques personnages caricaturaux, « Les trois sans femme » parvient malgré tout à remplir son office qui consiste à occuper agréablement un petit moment de lecture en offrant un peu plus que le minimum syndical sans pour autant atteindre des sommets.



Au final, un petit récit qui se lit bien, mais qui s’attarde trop sur les personnages et pas assez sur les faits. Mais comme l’auteur a dédié ce titre à Georges Simenon, peut-être était-ce une volonté et un hommage d’offrir la part belle aux gens plus qu’aux évènements.
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Francis Bayard est un détective né de la plume de Jean des Marchenelles, un auteur né en 1913, mort en 1995, et qui fut, également, pigiste dans un journal puis auteur de pièces de théâtre.



Jean des Marchenelles dirigea la collection « Police-Privée » pour les éditions S.I.L.I.C. entre 1942 et 1944 qui ne comprend que des titres issus de sa production, principalement des fascicules de 32 pages, dont 8 titres sont consacrés au fameux détective Bayard.



« La dactylo disparue » semble être le troisième titre de la série (je dis « semble », parce que c’est assez confus puisque la série est mélangée à d’autres titres).



Difficile de se faire une idée de la série et du personnage sur ce simple titre (le seul que je me suis procuré), déjà parce que l’épisode est court (32 pages, soit, environ, 10 000 mots) et que le détective apparaît très très tardivement du fait de l’histoire (mais je n’expliquerais pas pourquoi pour ne pas déflorer l’intrigue).



Question intrigue, pas grand-chose à en tirer. Bien évidemment, avec un texte si court, difficile d’espérer une intrigue de haute volée, mais là, celle-ci est des plus basiques. Rien n’est réellement développé si ce n’est la mise en place de l’histoire qui prendre plus de 16 pages sur les 32. Du coup, on se doute que la disparition, l’enquête et sa résolution sont bâclées.



Le détective Bayard demeure, après lecture de cet épisode, aussi mystérieux qu’avant, du fait de son « absence ».



Quant à la plume de l’auteur... sans être rébarbative, sa prose n’apporte aucune plus-value.



Au final, un très court roman qui, sans être indigeste, n’en est pas moins indigent. Pas grand-chose à retenir, donc, si ce n’est qu’on a pas forcément perdu notre temps, mais on n’a pas, non plus, gagné quoi que ce soit en découvrant les aventures de Francis Bayard. Peut-être faudrait-il donner sa chance au premier titre, en espérant mieux découvrir le personnage.
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On ne dira jamais trop que la littérature populaire fasciculaire policière est une « scène de crime » à partir de laquelle se déroulent les enquêtes les plus exaltantes.



Certains penseront que j’en fais trop, et peut-être auront-ils raisons.



Toujours est-il que cet univers demeure bien mystérieux et bien méconnu un peu à l’image des grands fonds sous-marins.



Mettons de côté les métaphores hasardeuses pour revenir à un sujet peut-être bien moins épineux que certains, mais tout de même très intéressant : la vie littéraire du détective Francis Bayard alias le Sphinx, un personnage né de la plume du tout aussi énigmatique Jean des Marchenelles.



De l’auteur, de son vrai nom Jean Dancoine, je ne sais pas grand-chose (je n’ai pas confirmation des rares éléments trouvés sur lui) si ce n’est qu’il fut auteur de pièces de théâtre, de romans et de fascicules, également éditeur et qu’il était ancré et passionné par la région Nord qui apparaît souvent dans ses récits.



Le détective Francis Bayard, on le découvre notamment dans la collection « Police-Privée » à partir de 1942, dans des aventures prenant la forme de fascicules de 32 pages contenant des récits de moins de 10 000 mots.



Mais on trouve également trace du personnage dans la « Collection Rouge » des éditions Janicot ou la collection « Main Blanche ».



« Un coupable de trop » est un titre de 32 pages paru en 1945, dans la collection « Les récits policiers » des éditions « La Technique du Livre ».



Lors d’une réunion de docteurs ayant eu le même professeur, le docteur Bauvin est sollicité pour rendre visite à un ancien élève, Francis Bayard, appelé Francis le mystérieux, un être taciturne et excentrique.



Alors qu’il rend visite au fameux Francis Bayard qu’il ne connaît pas, des bruits attirent les deux hommes sur le palier : des policiers enfoncent la porte voisine pour arrêter une jeune femme du meurtre de son patron.



Le lendemain, le Docteur Bauvin est invité par le Parquet à se rendre sur la scène de crime pour assister aux constatations. Il décide, sans savoir réellement pourquoi, d’amener Francis Bayard avec lui.



Mais chez le défunt, le Docteur Bauvin aperçoit un portrait au fusain d’une jeune femme, une copie de celui qu’il avait remarqué chez Francis Bayard…



Ce court récit policier d’à peine plus de 13 000 mots ressemble, à la lecture, à la première enquête de Francis Bayard puisque celui-ci n’est jamais évoqué comme un détective ni par son surnom de « le Sphinx » et est encore totalement inconnu et vivant presque en ermite.



Pourtant, le titre est daté de 1945 là où des récits mettant en scène le personnage datent de 1942.



Est-ce un préquelle à la série des années 1940 ? Ou bien une réécriture pour adapter un récit à une série en incorporant un personnage connu ?



On pourrait être tenté de le croire à la lecture.



Mais une petite enquête m’a permis de me remémorer un détail que je connaissais, mais avais totalement oublié à force de courir plusieurs lièvres à la fois.



Nombre de titres de la collection « Les récits policiers » des éditions La Technique du Livre sont en fait des rééditions raccourcies de titres de la collection « P.J. » du même éditeur, qui, elle, date de la fin des années 1930 et dont les fascicules comportent 64 pages au lieu de 32.



Ainsi, « Un coupable de trop » s’avère bien le texte liminaire à la carrière du détective Francis Bayard, l’aventure qui lui donna le goût de l’investigation et qui le poussa à devenir, par la suite, Le Sphinx.



Dommage de tomber tardivement sur ce titre.



Mais revenons-en au texte.



Contée à la première personne du point de vue du Docteur (plus tard, ce sera par celui de l’auteur), cette première aventure s’avère plaisante pour plusieurs raisons.



Déjà parce que la narration à la première personne, par un Docteur, sur les exploits d’un ami détective rappelle forcément de bons souvenirs à tout lecteur de romans policiers… (« Maximilien Heller » de Henry Cauvain, pour les plus érudits, « Sherlock Holmes » de Conan Doyle, pour les autres).



Ensuite, parce que cette histoire permet de cerner un peu plus le personnage de Francis Bayard qui en avait bien besoin.



Effectivement, dans les autres récits fasciculaires, un reproche que l’on peut faire à l’auteur est de ne jamais s’épancher sur le personnage pour permettre aux lecteurs de mieux le connaître.



Mais aussi parce que l’ensemble, malgré de grosses ficelles scénaristiques et une intrigue finalement assez simple (et peu crédible ?) offre une lecture très agréable grâce à un style plutôt enlevé et une certaine maîtrise du format court.



Certes, il manque la touche d’humour que l’auteur met parfois dans ses récits, mais l’histoire nous propose un peu de mystère, plusieurs fausses pistes et suspects possibles, quelques rebondissements, un peu de sentiments.



Mais c’est avant tout, il me semble, cette impression d’être déjà familier avec le genre et les personnages.



Car, on ne peut douter que dans ce récit l’auteur a voulu pasticher et donc se rapprocher des aventures de Sherlock Holmes. Non pas dans le talent d’observation et de déductions, qui nécessiterait, pour être porté sur papier, soit du temps, soit de l’espace, soit de l’imagination (les trois seraient d’ailleurs mieux). Du coup, n’osant pas aller jusqu’à cette contrefaçon, les méthodes de Bayard demeureront finalement très simplistes.



Mais c’est plus les personnages qui nous font forcément penser à leurs illustres pairs.



Le docteur narrateur, bien évidemment, l’ami détective, assurément, mais le personnage de Bayard tel qu’il est présenté au début (même s’il s’avère très différent du portrait dressé), cet homme excentrique, désagréable et de caractère fort maussade, qui garde cet air froid qui déroute au premier abord et lui donne un aspect quelque peu énigmatique.



L’histoire n’étant alors qu’un écrin pour les personnages.



Heureusement, car l’intrigue ne tient pas du tout la comparaison avec celles mises en place par Conan Doyle et je ne pense pas, d’ailleurs, que c’était le but de Jean des Marchenelles.



Au final, une œuvre liminaire fort plaisante à lire malgré une légèreté dans l’intrigue, le déroulement ou l’évolution des personnages.



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