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Critiques de Jenni Fagan (144)
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Les buveurs de lumière

Ce livre m'a été chaudement recommandé et a reçu récemment le prix du meilleur roman des éditions Points. Le premier livre de l'auteur ("le sauvage") avait, lui aussi, été bien accueilli par la critique. Il ne m'en fallait pas beaucoup plus pour partir à la découverte de cette plume (une visite en librairie à vrai dire !).



Et il faut dire que ce petit roman a tout pour surprendre. Pour ma part, c'est surtout le style de Jenni Fagan qui m'a conquis. Un réel talent dans l'écriture et pas d'impression de déjà vu comme cela peut arriver parfois. Une belle découverte de ce côté.



Sur l'histoire, j'ai plutôt bien accroché aussi même si j'ai noté un certain ralentissement dans le dernier tiers du roman. Mon intérêt a donc commencé à baisser même si rien de vraiment catastrophique. J'ai lu la critique d'une lectrice sur ce site qui disait :

"C'est un roman qui ne manque pas de charme, je lui trouve toutefois une certaine lenteur, quelques longueurs, il est un peu suspendu, immobile, comme incertain. L’auteur semble avoir du mal à le finir. C'est assez déroutant." (Titania)



Je reprends tel quel car je suis entièrement d'accord et je ne l'aurais pas mieux dit ! Pas grand chose de plus à ajouter à ça. En tout cas, c'est ce dernier tiers de roman qui m'a fait enlever une étoile mais je n'étais pas loin du tout de mettre 5 étoiles.



L'impression est donc globalement très positive et j'ai surtout découvert ici un style d'écriture qui m'a tapé dans l’œil. C'est un roman que je recommande et j'ouvrirai avec plaisir le premier roman de cette écrivaine, ainsi que les suivants si il y en a, pour retrouver cette belle plume.
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Les buveurs de lumière

Dylan, chassé du petit cinéma de quartier de Soho où il a grandi avec sa mère et sa grand-mère,toutes deux décédées, emménage dans une  caravane en Écosse, son seul héritage. Là , il fait la connaissance de Constance, une femme débrouillarde qui vit seule avec sa fille, Stella.

Toutes deux défraient la chronique de la petite communauté villageoise car elles sont chacune à leur manière libres et hors-normes.

Il y aurait pourtant urgence à se préoccuper d'autres choses, bien plus importantes  car l'hiver 2020 s'annonce comme un des pires que l'humanité ait jamais affronté.

L’ambiance pré-apocalyptique est ici contrebalancée par la poésie et l'humanité qui se dégagent de ce roman, anxiogène à un niveau supportable pour la frileuse (dans tous les sens du terme) que je suis. La violence n'est pas niée , mais elle se contente de rôder à proximité ou est juste évoquée comme ayant lieu ailleurs.

Ce qui prime ici ce sont les relations complexes entre les personnages, l’évocation des paysages et la manière dont Stella, adolescente trans cherche son identité coûte que coûte, à sa manière originale et et bravache. un coup de cœur !
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Les buveurs de lumière

L’histoire se déroule sur trois mois, en 2020. L’auteur en a une vision terriblement pessimiste puisque cet hiver-là, dans son récit, le froid a envahi toute l’Europe, et dans un petit coin de l’Ecosse, où s’est réfugié Dylan, que des huissiers ont chassé de son cinéma d’art et d’essai, le Babylon, il fait dès novembre -6°… le mois suivant c’est pire et début janvier 2021, la température descend en-dessous de -40…



Dylan est un géant trentenaire, plutôt timide, qui vient de perdre en quelques mois sa grand-mère Gunn et sa mère, Vivienne, qui lui a laissé pour seul héritage un cinéma criblé de dettes et une caravane à presque 1000 kilomètres de chez lui, à Clachan Fells, au nord de l’Ecosse. Un sac sur le dos, c’est là qu’il se rend et prend possession de cette vieille caravane. Peu à peu il fait la connaissance de ses voisins, en particulier Constance et sa fille Stella, 12 ans, une fille que la nature a malheureusement fait naître dans le corps d’un garçon. Le lecteur suit ces trois personnages, chacun doté d’un caractère fort, d’une histoire particulière et d’un parcours atypique, pas toujours bien acceptés du reste de la communauté.

Le froid, la neige, la nuit créent une atmosphère étrange, poétique (la scène des trois soleils – qu’on appelle, je l’ignorais totalement, un parhélie, phénomène optique consistant en l’apparition de deux répliques de l’image du soleil, placées horizontalement de part et d’autre de celui-ci – est magnifique) et menaçante à la fois. La fin du monde n’a pas l’air loin, mais Constance, Dylan et Stella se concentrent sur les moyens pratiques de lutter contre ce froid inédit, mais aussi sur leurs sentiments amoureux. J’ai eu envie de me blottir avec ces personnages dans leur petite caravane, me réchauffer à la tendresse puissante qu’ils dégagent.



Le passage suivant est assez représentatif de l’écriture vraiment original de cette auteure que je ne connaissais pas du tout : « Comme des petites lanternes à l’intérieur de ses veines. Ou des vers luisants recroquevillés pour dormir. Dans la partie d’elle la plus secrète – un endroit où elle ira siroter du thé un jour – et pour s’y rendre elle devra traverser les parties les plus sombres d’elle-même – entre les aortes qui palpitent en charriant leurs rivières de sang – jusqu’à son cœur où se trouve une petite porte minuscule s’ouvrant sur l’éternité. » Quant aux buveurs de lumière : "Une personne que j’ai rencontrée un jour m’a dit qu’on pouvait boire l’énergie du soleil,la stocker dans ses cellules pour devenir fort. Elle a dit qu’on devrait tous faire ça. C’est comme une réserve d’énergie à l’intérieur de nos cellules ; elle a dit qu’il y a des pèlerins buveurs de lumière qui le font tout le temps : c’est comme ça qu’ils résistent à l’obscurité, en stockant le plus de lumière possible, explique Stella."
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La sauvage

Anais, la narratrice, est une ado de 15 ans, délinquante, toxicomane, avec déjà un lourd passif, pas de parent biologique identifié, enfance compliqué, une mère adoptive qui se prostitue et se fera assassiner ; bref, milieu glauque. A la suite d'une grave altercation où une policière sombrera dans le coma, Anais est conduite dans un centre pour ados difficiles, le Panopticon. Elle se lira avec certains autres comme Isla, séropositive, mère de jumeaux, Tash qui se prostitue pour amasser suffisamment d'argent afin de pouvoir vivre avec Isla et ses enfants dans un petit appartement ...

Je me suis un peu perdue dans les délires d'Anais qui, sous l'effet des drogues, flotte quasiment en permanence entre deux mondes. Le vocabulaire est adapté à la situation ; c'est cru, cruel, profondément désespéré. Mieux vaut être en forme pour entreprendre la lecture de ce roman. Quel soulagement quand enfin on s'en libère.
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Les buveurs de lumière

Quand je vois tous les avis autour de ce livre, je me dis que j'ai dû passer à côté de quelque chose...

J'ai aimé cet ambiance froide, ces moments où l'on se laisse prendre par le récit et où l'on finit par grelotter de froid mais je n'ai pas compris où l'auteur voulait m'emmener. Et même si j'ai suivi avec curiosité l'installation de Dylan dans ce parc à caravane, si je me suis demandée comment ils allaient survivre à cet hiver infernal, je ne me suis pas attachée aux personnages.

C'est un avis qui n'est pas forcément très construit mais il reflète bien mon état d'esprit lorsque j'ai fermé le livre : qu'est ce que j'ai raté pour que ce roman me paraisse plat, ce qui ne semble pas être le cas de la majorité des lecteurs ?!
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Les buveurs de lumière

Les livres sur la fin du monde se multiplient. Est-ce un signe de notre profond désespoir, une lucidité nouvelle ? Celui-ci est beau. Beau comme des cadavres de givre. Beau comme un soleil blanc au dessus des collines de neige.
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La fille du diable

​​​​​​​10 Luckenbooth Close, Édimbourg. Un des plus hauts immeubles de la ville en 1910 !



Un immeuble de 9 étages, avec un appartement par étage. Le propriétaire et promoteur, Mr Udman s’étant attribué celui de l’étage noble, le 1er.



Un roman en trois parties, chacune évoquant les habitants d’un étage



Jessie Mc Crae, récemment débarquée à Edimbourgh, à bord du cercueil que son père a préparé pour elle ! Elle débarque au 1er étage du 10 Luckenbooth Close, chez ce couple qui l’a achetée pour qu’elle porte leur enfant, l’épouse étant stérile. Fille du diable, deux petites cornes émergent du crâne de Jessie, comme de celui de son père, et celui de son enfant … Jessie s’incruste au motif d’allaiter sa fille et noue une relation avec Elise, l’épouse battue de Mr Udman. Elle y laissera sa peau et maudira Mr Udman et son immeuble pour l’éternité.



Au 2ème étage, Flora, vit à plein les Années Folles après les années grises de la guerre. Elle fait peur elle aussi … ses amants l’adorent ou la fuient : être hermaphrodite fait peur …



1939, Levi, du 3ème étage, a la nostalgie de sa Louisiane natale, de sa chaleur, de ses odeurs et de sa cuisine, étudiant en droit, classeur d’os à la bibliothèque des os, il se distrait en composant des squelettes de chimères, voire des sirènes à base d’os de différentes espèces …



Ivy Proudfoot, médium, habite au 4ème étage en 1944 , va partir pour la France mais n'en dit rien a sa copine



Agnès Campbell en 1956 au 5f5 , medium, qui voit ce qu'a fait Mr Udnam et fait réapparaître ses victimes



William Burroughs en 1963 au 6f6 le poète qui partage avec son ami et en poésies les mauvaises vibrations qui émanent des murs. 



Queen Bee en 1977 au 7f7 à la vie, au passé et au présent hyper violents



Ivor en 1989 au 8f8, ex mineur descendant de mineurs , battu par son épouse Esme qui est persuadée que des gens sont coincés dans les murs de l'immeuble



Dot, 1999, 9f9, chômeuse, incomprise et dépressive qui tapote les murs de l’immeuble pour en faire sortir les coléoptères qui dévorent le bois, et tapotant, fragilise encore plus l’édifice



Un roman dont le seul fil rouge, l’immeuble et le destin tragique de ses premières occupantes ne suffit pas pour créer un ensemble cohérent



Un roman décousu, aux personnages peu attachants



Un roman que je me suis obligée à lire en entier, au cas où il devienne mieux



Mais non !



Un roman que je vais vite oublier !
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Les buveurs de lumière

Passé le prologue totalement déroutant, j'ai accroché rapidement à cette histoire futuriste de l'entrée de notre monde dans une nouvelle ère glaciaire.



Dylan, quitte Londres et le cinéma d'arts et essais dans lequel il a vécu toutes sa vie avec Gunn sa grand-mère et Vivienne sa mère. Il emporte leurs cendres dans un tupperware et un pot à glace vers un lieu qui lui est totalement inconnu mais que lui légué Vivienne.



Constance et Stella vivent dans la petite communauté de Clachan fells . Constance est une survivaliste et dans le parc de caravanes dans lequel elles vivent elle est capable de subvenir avec ingéniosité à leur quotidien. Les choses ne sont pas faciles pour elles, car Stella est une jeune fille enfermée dans un corps de garçon et Constance peu appréciée par son mode de vie qui inclus 2 amants.



Dylan débarque dans la caravane à coté de la leur et des liens vont se créer entre eux, liés par un secret que Vivienne a dessiné dans un carnet. Ces liens se renforceront quand ils devront affronter des hivers de plus en plus froid, avec des températures descendant jusqu'a - 70°.



Ce roman a des allures de fin du monde, mais Jenni Fagan y instille de merveilleuses descriptions d'un paysage anglais qui scintille sous la neige et la glace.

Le monde entier succombe peu à peu mais curieusement de là où notre petit groupe se trouve, c'est beau. Effrayant mais lumineux, telle cette légende des buveurs de lumière vivants éternellement en absorbant les rayons du soleil.



J'ai beaucoup aimé cette histoire, où l'on s'attache sans réserve à Stella, Constance, Dylan, Bernarche, Gunn et Vivienne. Je regrette un peu que la fin n'en soit pas vraiment une mais c'est certainement ce que jenni Fagan a voulu. Que notre esprit de lecteur imagine comme il le ressent ce qu'il adviendra de l'humanité.



Lu pour le prix du roman Points.
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Les buveurs de lumière

Oui, ce roman raconte la fin de notre monde par l’Hiver. Il fait froid, dans ces pages. D’abord tout doucement, la neige qui tombe en douceur, les provisions que l’on fait en attendant le printemps. Puis il faut dégager les routes et prévoir des abris de secours pour les moins prévenants. L’électricité fonctionne encore et on peut se rendre à l’hôpital. Et l’iceberg qui s’approche dangereusement des côtes d’Ecosse.



Puis le froid s’installe vraiment, et certains hommes choisissent de mourir dehors.



Enfin le gel arrive, et sa vague ravage tout. J’ai aimé, en relevant le nez de ma lecture, m’apercevoir que la maison n’était pas sous la neige : l’auteure sait nous imprégner de l’Hiver.



Comment lutter contre le froid : Dylan choisit la méthode de sa grand-mère et fabrique du gin chez lui avec des ingrédients folkloriques.



Et puis il y a Stella, né Cael, mais qui se sent si fille qu’il décide de changer de sexe, ce qui ne va pas sans quelques complications au collège. Et comment faire pour qu’elle ne mue pas et que sa pilosité ne se développe pas ?



J’ai aimé la mère de Stella qui répare des vieux meubles trouvés à la déchetterie et qui accepte les changements de sa fille, elle qui ne s’est jamais mariée et vit dans une caravane.



J’ai été moins sensible au secret de famille que Dylan tente de percer, mais j’ai adoré qu’il mette les cendres de sa mère et sa grand-mère dans un pot de glace faute de place dans sa valise.



Un style avec quelques maladresses (ou d’erreurs de traductions ou d’impression), mais tellement évocateur.



Une lecture qui m’a poursuivi longtemps.



L’image que je retiendrai :



Celle de la légende des Buveurs de lumière et des trois soleils visibles par effet de réverbération.



Une citation :



« Ces morts égoïstes qui se tirent comme ça en nous laissant avec des semi-vérités, des questions, des relations aléatoires, des faillites et des dettes, des coeurs fragiles, des gènes douteux, des habitudes idiotes et des codes ADN prédisposant à certaines maladies.«
Lien : http://alexmotamots.fr/les-b..
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Les buveurs de lumière

Les dérèglements climatiques occasionnent un hiver extrêmement rigoureux au nord de l’Écosse. Comment survivre par moins 50 quand on habite une petite caravane ? Grâce à la chaleur humaine bien sûr ! Jenni Fagan crée des personnages très attachants que l'on a bien du mal à quitter. Alors que la mode est aux récits de fin du monde, il est étonnant d'en trouver un qui soit à la fois poétique et optimiste ! Car si la fin du monde ressemble à ça, alors on signe tout de suite !
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Les buveurs de lumière

J'aime énormément les éditions Métailié qui m'offrent à chaque fois l'occasion de sortir de ma bulle de confort littéraire (nord-américaine notamment) avec des très belles découvertes. Ici il s'agit du livre Les buveurs de lumières par la romancière écossaise Jenni Fagan !



Ce roman est à l'image de son titre : beau et poétique. Nous sommes dans un cadre de fin du monde, une ère glaciaire sans précédent se prépare et c'est donc dans un contexte apocalyptique que les différents héros qui composent cette histoire vont se rencontrer. Il y a Dylan, un géant attendrissant qui souhaite faire le deuil de sa mère et de sa grand-mère, de sa vie dans un cinéma qui va être saisi par les huissiers; il y a aussi Constance une femme débrouillarde, une survivaliste, un être fort qui élève seule sa fille, Stella, une adolescente qui est née garçon et qui est en pleine quête identitaire.



Jenni Fagan fait le choix d'un récit mordant et intimiste. Vous ne serez pas témoin d'une fin du monde similaire à celle des films Hollywoodiens mais vous verrez ce que l'homme est capable de faire lorsque tout s'effondre autour de lui. Le décor est froid, enneigé, sublime au point qu'il devient lui-même personnage de l'intrigue.



J'ai aimé ce livre du fait de ses protagonistes qui sont vraiment émouvants, ils sont le cœur de ce roman; pour le magnifique style de l'auteure et pour cette fin qui met en lumière de nombreuses émotions.



En définitive, encore une belle découverte chez les éditions Métailié !


Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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La fille du diable

Si les murs avaient des yeux, des oreilles et des souvenirs, voici en substance ce que raconterait l’immeuble du 10 Luckenbooth Close à Édimbourg : le passage, au fil des années, de plusieurs locataires emblématiques, dont, entre autres, la fille du diable du titre. Un haut immeuble qui en a vu de belles : ennui, meurtre, drames, disputes, solitude… un immeuble sensé, comme tout « chez soi », protéger, qui aspire la détresse des uns et des autres, pour mieux la réinjecter dans les locataires suivants…

Il est tentant de voir dans ce roman, qui s’étale sur quasiment un siècle, une plongée dans la psyché, pleine de zones d’ombre, de regrets, de haine, de secrets enfouis… Bref, des placards bien remplis de cadavres… Une tentation d’autant plus grande que l’auteure n’a, selon les informations, pas eu une vie facile et qu’elle se consacre à présent aux personnes en difficulté (prison pour femmes, aveugles…)

Mais je ne suis pas psy et je n’ai pas reçu les confidences de l’auteure. Mon ressenti est donc confus : un roman assez brouillon, pas inintéressant mais qui manque de liant, le seul point commun des protagonistes étant leur adresse et leurs casseroles.

Si cette lecture ne m’a pas emballée plus que cela, elle n’en a pas pour autant été désagréable et je tenterai bien un autre titre, car indéniablement Jenni Fagan a des choses à dire.

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La fille du diable

En 1910, Jessie Mac Rae, la fille du diable, quitte son île à bord d’un cercueil pour rejoindre Edimbourg. Son père l’a vendue à Monsieur Udnam, propriétaire de l’immeuble du 10 Luckenbooth Close afin de porter l’enfant que sa fiancée Elise ne sait lui donner. Au bout de trois jours de gestation naît Hope, une adorable petite fille qui porte déjà les traces de ses futures cornes. Face à la violence de Udnam, qui fait régner sa loi dans tout l’immeuble, Elise et Jessie se rapprochent pour protéger Hope. Dans un ultime combat, Jessie lance une malédiction sur l’immeuble et ses habitants que les trois femmes hanteront à jamais.

Au fil des années, l’auteur nous fait monter les étages de l’immeuble et nous laisse découvrir ses locataires. En 1928, nous faisons la connaissance de Flora, une hermaphrodite qui assiste à un bal masqué chez son amant au 2F2.

En 1939, au 3F3, nous découvrons Levi, un homme noir venu de Louisiane qui travaille à la bibliothèque des ossements de l’école vétérinaire. S’acharnant à créer un squelette de sirène, il est le premier à percevoir les traces de fantômes dans l’immeuble.

En montant les étages et suivant les années, l’immeuble se dégrade. Juste après la guerre, nous croisons Ivy, une jeune fille de dix-sept ans prête à s’engager comme espionne pour venger la mort de son frère dans un camp de travail. Puis Agnès, une sexagénaire passionnée de spiritisme. Enfin Willilam Burroughs et Billy, son amant poète.

Dans les années 70 et 80, les étages supérieurs accueillent Queen Bee, une jeune femme et son gang en guerre contre une triade hong-kongaise et Ivor, un homme récemment divorcé, allergique à la lumière.

Jusqu’à Dot, la dernière squatteuse de l’immeuble avant son effondrement en 1999.

Derrière ces tranches de vie de personnages originaux plutôt sombres, il y a cet immeuble, symbole de l’évolution de la ville d’Edimbourg au fil du XXe siècle. Edimbourg, une ville vampire qui réunit gens fortunés, hommes de Dieu et mendiants.

Longtemps, on y a vendu les enfants pauvres pour en faire des bonnes et des ramoneurs. William Burroughs et son ami savent que les riches restent toujours impunis. Que l’on peut laisser jouer Hitler mais que l’on brûle les sorcières.

La fille du diable est un roman atypique, sombre et original. Derrière tous ces personnages éclectiques, l’auteur met en lumière la ville d’Edimbourg dans toute sa complexité, sa mixité.

Jenni Fagan illustre très bien cette folie et la main mise des puissants comme M. Udnam sur les pauvres et les femmes. Il est à l’image de la société écossaise de l’époque.

Ce n’est pas un roman facile à lire car l’auteur nous embarque dans de multiples histoires souvent sombres et tragiques. Mais de cette atmosphère centrée autour de l’immeuble du 10 Luckenbooth Close, il en ressort une image pregnante de la ville d’Edimbourg.
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Les buveurs de lumière

Horrible,

presque comme si ces thèmes à la mode (fin du monde, transgenre, gin (!) ) sont choisis pour vendre, sans en faire rien de bien plausible, fouillé.

Le style n'est pas identifiable. Certaines phrases sont mises en avant avec un retour à la ligne sans aucune raison apparente. Les personnages, situations, sont complètement vides de sens. Le pire livre que j'ai lu depuis deux siècles.
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Les buveurs de lumière

Ce roman n'est pas du tout un roman apocalyptique même si le climat d'abord en arrière plan prend vite une importance primordiale au point de devenir un acteur capital de l'histoire. C'est un formidable et attachant roman psychologique à la fois bizarre et passionnant. Le rythme est lent ce qui pourrait en rebuter certains mais c'est cette lenteur qui, justement, permet de s'attacher aux personnages. Impossible à résumer ou même raconter, c'est vraiment un livre atypique qui mêle poésie et baroque dans un mélange biscornu et bizarroïde toujours surprenant mais tout à fait séduisant.

Accessoirement, j'ai appris ce qu'était un parhélie de trois soleils.

J'ai beaucoup aimé ce roman qui, finalement, est bien un roman apocalyptique. 😃
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Les buveurs de lumière

Commencé avec un sentiment incertain, je termine cette lecture conquise. C'est un roman poétique, très délicat, qui parle des relations humaines, du deuil. Le froid et la neige nous accompagnent tout le long, les descriptions sont splendides, à tel point que ce phénomène climatique paraît moins effrayant qu'il ne l'est : la vie continue. C'est un roman d'anticipation que je qualifierais de "doux" : il n'est pas anxiogène ni désespéré. Il me fait d'ailleurs penser parfois à Station Eleven. Cette lecture a été un moment suspendu très agréable.
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Les buveurs de lumière

Traduit par Céline Schwaller



Certains cherchent à fuir l'actualité en lisant des romans sur des sujets légers. Cela se comprend. Finalement, moi c'est plutôt le contraire. Après D'os et de lumière de Mike McCormak qui évoque, entre autres, une épidémie, j'ai choisi Les buveurs de lumière de l'Ecossaise Jenni Fagan, dont l'oeuvre dormait sur mes étagères depuis un an, puisque j'ai acheté le livre à Livre Paris. La situation actuellement a fait qu'il m'est tombé dans les mains parce que finalement, je ne parviens pas à m'évader totalement. Un roman apocalyptique, c'est maintenant ou jamais, non ? Hier soir, nous en avons repris pour 4 semaines de confinement, après un mois passé chez nous.



Et voilà un sacré livre apocalyptique qui change de l'ordinaire et fait suffisamment peur puisqu'il se déroule dans un futur tout proche : l'histoire commencer en novembre 2020 par - 6 degrés et se termine le 19 mars 2021 par -56 degrés.



Une fable gothique à fibre écologique sur le réchauffement global et l'une des conséquences de la fonte de la calotte glaciaire :  l'hiver le plus rigoureux jamais enregistré sur la planète. C'est dans ce contexte que nous faisons la connaissance de Dylan, géant orphelin ayant vécu toute sa vie dans un cinéma de Soho, avec sa mère Vivienne et sa grand-mère Gunn qui en étaient propriétaires. Il les emmène avec lui direction le nord de l'Ecosse à Clachan Fells... l'une dans un Tupperware et l'autre dans une boîte Carte d'Or ! C'est à Clachan Fells, dans une communauté qui vit en caravane, où sa mère s'était rendue avant de mourir, queDylan fait la connaissance de Stella, une gamine de 12 ans, gothique née dans un corps de garçon. Il fait aussi la connaissance de la mère de celle-ci, Constance, dont il tombera amoureux, malgré la différence d'âge et le fait que cette femme pourrait être sa mère. Constance, "cireuse de lune", comme la surnomme Dylan, vit des rebuts des autres, des vieux meubles et autres trouvailles qu'elle retape et rafistole pour les revendre. Et puis il y a ces mystérieux buveurs de lumière. Je ne révèle rien.



Outre l'ambiance de fin du monde, de milliers de gens qui meurent de froid, de la panique des gouvernants, etc., c'est aussi un roman sur le droit à la différence, les secrets de famille, la recherche de ses origines, le déni des gouvernants devant l'ampleur du désastre alors que "l'Antarctique est notre canari, en quelques sorte, il va montrer au reste du onde ce qui va se passer". Malgré l'iceberg surnommé Boo, qui dérive dangereusement vers les côtes écossaises. Pourtant les humains s'accrochent à l'espoir d'un lendemain meilleur. "Il se sent vaseux et fatigué. Dès qu'ils seront tirés d'affaire, il ira dans une ville, juste pour se promener ; il ira dans un pub digne de ce nom et se fera faire de nouveaux tatouages - un pèlerin buveur de lumière, une enfant-loup, une cireuse de lune, un iceberg et un projecteur d'époque qui brille dans le noir."



J'ai adoré ce roman, son univers décalé, ses personnages hors normes, libres et très attachants, le fond écologique. L'écriture est dense, fouillée. Cette histoire rappelle que l'Homme se croit invincible mais est en réalité très fragile.



J'ai lu ce livre au format poche aux Editions du Point : il a d'ailleurs reçu le Prix du Meilleur roman des lecteurs de Points 2019.
Lien : http://milleetunelecturesdem..
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Les buveurs de lumière

Il ne faut pas s’attendre à un roman de type survie même s’il y a pas mal de débrouille ; ce n’est pas du tout le sujet même si la fin du monde plane au-dessus des têtes avec la menace du froid qui toque aux portes et fenêtres. Ce roman est presque un huis-clos qui va explorer les maisons, les quotidiens, les âmes, et nous montrer l’ensemble avec simplicité et efficacité. Il y a des sujets forts traités en fond ou carrément en premier plan ; la transsexualité, oui, ceux qui ne peuvent rien supporter et au contraire, les autres qui poussent chacun à être soi-même ; on y parle aussi secret de famille, désamour, espoir, et sous la couche de neige, se cache une chaleur humaine très présente dans ce roman.

Je me suis fondue dans le décor et cet atmosphère glacials. Je suis effectivement entrée dans les caravanes, j’ai observé les gens et leurs vies, et j’ai trouvé l’ensemble très touchant, authentique, sincère. J’y ai trouvé de la noirceur, un peu, de la beauté aussi, mais surtout, beaucoup de personnages marquants et une pointe de sentimental qui ne m’a pas déplu, loin de là. C’est rafraîchissant et sombre à la fois, et j’ai beaucoup aimé.
Lien : https://surlestracesde.wordp..
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Les buveurs de lumière

Ce livre est très curieux. Il s’agit de science-fiction – il y a trois soleils dans le ciel, l’hiver qui approche risque d’être le dernier, l’humanité n’a pas su s’empêcher elle-même de détruire la planète -, mais ce n’est en réalité pas le sujet principal. Ce n’est que le décor !



Le vrai sujet, du moins tel que je l’ai reçu, c’est plutôt l’humanité. Confrontée au pire – ici, le risque de la fin du monde, rien de moins -, on retrouve certaines attitudes classiques. Certains se regroupent, pour affronter ensemble, faire encore la fête autour d’un feu de joie, partager un verre de gin, pendant que d’autres se replient sur eux-mêmes et ne se préoccupent plus que de leurs besoins propres. Certains vont vers l’individualisme, d’autres vers l’altruisme. Et peut-on anticiper cela ? Sait-on sur quelle base l’un va dans un sens alors que d’autres vont à l’opposé ? Eh bien, non…



En revanche, le titre du roman reste pour moi assez obscur. Les fameux buveurs de lumière, dont il me semble qu’ils apparaissent une ou deux fois dans le livre, ne semblent pas y jouer un rôle très particulier, ou alors je n’ai pas compris lequel.



L’écriture elle-même est particulière. La citation choisie pour débuter cette chronique est assez éclairante de ce point de vue : les images sont fortes, mais laissent une très large part à l’imagination. Il n’est pas sûr que tout le monde se représente de la même manière une « femme qui cire la lune » ou des « déchets de matière noire » dans des seaux de cuivre. Cela peut être un avantage ou un inconvénient : lorsque l’image que se forge le lecteur est riche, la lecture en est d’autant meilleure, mais pour peu que l’inverse se produise, cela réduit d’autant le plaisir de lecture.



Pour ma part, j’ai été plutôt sensible à ce livre. Mais je pense qu’il s’agit d’une expérience de lecture très individuelle…
Lien : https://ogrimoire.wordpress...
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Les buveurs de lumière

A contre courant des critiques que j'ai parcourues, je suis très dubitatif et peu convaincu par ce roman qui me semblait au départ bien prometteur : une vague de froid, des personnages qui vivent dans une communauté de caravane dans un lieu atypique, des personnages originaux. Mais la sauce ne prend pas. Les conditions météorologiques sont ridiculement exagérées et font plus penser à un mauvais thriller su type "le Jour d'Après" (film). Pas mal d'incohérences dans ce domaine rendent le propos peu crédible. Les interactions entre les personnages stagnent et la communauté des caravanes tourne autour de 3 personnes, certes très attachantes, mais qui ne suffisent pas à donner de corps à l'histoire.

Dommage, dommage.
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