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EAN : 9781022606876
Editions Métailié (24/08/2017)
3.52/5   257 notes
Résumé :
Le monde entre dans l’âge de glace, il neige à Jérusalem et les icebergs dérivent le long des côtes. Pour les jours sombres qui s’annoncent, il faut faire provision de lumière – neige au soleil, stalactites éclatantes, aurores boréales.
Dylan, géant barbu et tatoué, débarque au beau milieu de la nuit dans la petite communauté de Clachan Fells, au nord de l’Écosse. Il a vécu toute sa vie dans un cinéma d’art et essai à Soho, il recommence tout à zéro. Dans ce ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (91) Voir plus Ajouter une critique
3,52

sur 257 notes
Les hautes terres d'Écosse à l'heure du dérèglement climatique. Quand la mer monte ; quand la gigantesque et vieille barrière glacée de Ward Hunt disparaît ; quand le Gulf Stream ne sait plus du tout où il en est ; quand un glacier surnommé Boo, grand comme un gratte-ciel, erre dans les océans et finit par s'échouer pas loin de « Clachan Fells », là même où vivent nos héros.
À « Clachan Fells », on s'organise comme on peut pour affronter le pire hiver jamais connu de mémoire d'homme. On fait des réserves de nourritures et de vêtements chauds, on fait preuve de solidarité, et, tandis que Boo amorce son dernier virage, on se demande comment les enfants pourront continuer à aller à l'école durant cet interminable hiver.
Il va falloir apprendre à vivre dans des conditions climatiques extrêmes. L'inconnu fait peur. On est effrayé à l'idée d'être coupé du monde par la neige comme les Eskimos jusqu'à l'arrivée d'un hypothétique printemps. Les nouvelles d'ailleurs, plus au sud, Londres, Edimbourg, la France, le Maroc, ne sont vraiment pas bonnes. Tout le monde se demande si « le monde ne va pas finir comme une version gelée de Pompéi ».
Les vieilles légendes ressurgissent, et l'on se souvient avec effroi de ces pèlerins à moitié nus qui, pour lutter contre le froid et la faim, buvaient la lumière du soleil.
Dans ce récit, on va surtout suivre la destinée de trois personnages : Constance, aussi endurante, svelte et protectrice qu'une louve. Stella, incroyable jeune fille qui a le malheur de vivre dans le mauvais corps. Puis Dylan, le géant hirsute venu tout droit de Soho, avec ses désillusions et ses petits secrets de famille.
Ils vivent un peu en marge de la communauté, dans des caravanes, et l'on se demande si ces petites boites en ferraille pourront les protéger contre les terribles morsures de l'hiver.
Dans le froid glacial, sous plusieurs couches de couvertures et de vêtements, ils vont s'aimer tous les trois, et prolonger leurs rêves. Ils vont former une famille, une vraie, et croire encore à l'avenir.
La fin du monde du monde est grandiose dans les hautes terres d'Écosse. Les montagnes irradient, étincelantes et blanches sous le soleil matinal. Un « pays des merveilles glacées ».
Jusqu'à l'ultime grondement de l'apocalypse…
Lisez ce livre abrupt, dérangeant, impitoyable, tout à tour violent, drôle et pathétique.

Le récit s'achève en mars 2021. On peut dire maintenant que Jenni Fagan s'est royalement plantée dans ses prévisions. Enfin, j'espère…
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Rentrée littéraire 24 août 2017.

Novembre 2020, il fait froid, polaire même. La Terre est sur le point d'entrer dans une ère glaciaire, les bulletins météo annoncent quatre mois de chutes de neige incessantes et des températures qui plongeront jusqu'à – 50°C. Même en Afrique.

Dans cette ambiance pré-apocalyptique, les résidents du parc de caravanes de Clachan Fells s'organisent tant bien que mal. Dans cette petite ville blottie au pied des montagnes dans le nord de l'Ecosse, Dylan, la trentaine, vient de prendre possession de la caravane que lui a léguée sa mère, lui qui, jusque là, avait toujours vécu à Londres, dans le petit cinéma d'art et d'essai de sa grand-mère, aujourd'hui en faillite pour l'un et décédée récemment pour l'autre. Pour lui, ce double (voire triple) deuil marque la fin d'un monde et le début d'une nouvelle vie. Qu'il rêverait de partager avec Constance, dont il tombe amoureux à peine l'a-t-il aperçue devant sa caravane. Constance, un peu hippie, un peu reine du système D, femme irrésistible et mère-louve, a une fille adolescente, Stella, qui jusqu'à l'année précédente était encore un petit garçon.

Pendant que la neige s'installe et que la température chute, ces trois personnages et les quelques autres marginaux du camping, pas très bien acceptés par les habitants bien-pensants, préparent la résistance au froid. On calfeutre les caravanes, on superpose les couches de vêtements, on empile les couvertures, on fabrique du gin. Parfois on part randonner dans la montagne, rouler à vélo sur la neige, ou on passe la nuit sur le toit à regarder les étoiles.

Une histoire de famille se démêle pendant que des histoires d'amours s'emmêlent, pendant que Stella, certaine d'être femme, se débat avec ses hormones qui lui disent qu'elle est un homme. Changements climatique, de vie ou d'identité, les certitudes vacillent. A quoi est-il plus difficile de résister : à la nature impitoyable ou à l'intolérance des hommes ?

Une chose est sûre : alors que « la fin est proche », on n'a pas envie de quitter ces personnages, parmi les plus attachants que j'ai croisés dans mes lectures. Malgré le froid et les sombres journées, ce roman est rempli de lumière et de tendresse, de lyrisme, de poésie et de beauté. Lisez-le, vous passerez l'hiver en douceur.

En partenariat avec les éditions Métailié.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Je pourrais vous parler des descriptions magnifiques des paysages sauvages écossais, de cette vallée glacée enfouie au coeur de toute une chaîne de montagnes somptueuses et qui étincelle sous le soleil d'hiver.
Je pourrais vous raconter la vie de Constance, la femme au manteau de loup et aux deux amants, celle de Dylan, le géant qui n'a toujours vécu que devant un écran de cinéma et ne sait pas bien se débrouiller avec la vraie vie, de Stella, jeune adolescente né dans un corps de garçon….
Je pourrais tenter de vous décrire les sentiments de toute une galerie de personnages confrontés à un hiver qui ressemble au tout dernier des hivers, un hiver où le froid s'étend sur la planète entière, où les gens meurent gelés s'ils restent dehors trop longtemps, où il fait nuit durant des heures interminables, où le vent coupe le visage comme des lames de rasoir, où la nourriture et la chaleur ne sont plus de simples réconforts mais des éléments de survie élémentaires.
Je pourrais vous raconter des secrets de famille, vous décrire le goût du gin distillé localement, vous faire sentir l'odeur du feu de bois et vous donner envie d'aller faire un tour dans ce lieu maudit et divin à la fois, un endroit où la chaleur humaine vient se poser sur les épaules des laissés pour compte, comme le ferait un manteau en velours.
Je pourrais vous parler de l'écriture poétique de Jenni Fagan, je pourrais vous raconter la légende de ces 70 moines qui se seraient tous jetés du haut d'une falaise, je pourrais vous emmener dans le parc de caravanes où vivent tous ces personnages et vous faire admirer les aurores boréales par une nuit particulièrement claire en vous disant qu'on ne ressort pas indemne d'une telle lecture, qu'on referme ce livre avec l'envie de croquer la vie à pleines dents, de serrer son amoureux dans ses bras, de boire un verre de gin au citron, de caresser son chat, de sourire au voisin d'en face, celui qui sent mauvais et met sa musique à fond, de se blottir au chaud dans un fauteuil devant un feu de cheminée et de savourer ce moment, tout simplement.
Un énorme merci aux éditions Métailié et à Babelio pour cet envoi.

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Ce que j'ai ressenti:…Coup de coeur cristallisé…

"-C'est juste une saloperie d'ère glaciaire, camarade, c'est ça, la une d'aujourd'hui! "

Le monde décline, le soleil se divise, le froid s'installe…Jenni Fagan nous conte la fin du monde avec poésie et fracas. Les paysages se cristallisent de beauté sous sa plume, alors que des blocs de grossièretés viennent se fracturer sur les lignes, et l'Ecosse devient plus belle encore, dans ce silence absolu, qui prend tout l'espace…Dans ses pages, on sent que la vie se suspend, et cette auteure lui apporte la grâce d'une écriture lyrique qui t'illumine de l'ultime aurore, avant l'extinction du monde…Le temps s'étire vers l'apocalypse, mais ce décor a des allures de magnificences, et les dernières lumières se boivent avec ivresse…La synergie de ce livre tient à cette fascination à voir un dernier spectacle naturel magique, fait d'aurores boréales, de parhélie, de chutes de neiges éblouissantes, tout en ayant, une infinie tendresse d'une humanité qui ne veut pas s'éteindre, alors même que l'instant fatal se profile…

"Le soleil descend en spirale à travers la cime des arbres, révélant des sédiments de poussière argentée et ambrée. Un étang gelé. Des boucles de glace forment une fleur de givre sur une branche tombée. Chaque pétale glacé est parfaitement recourbé et transparent. L'hiver les a sculpté pendant la nuit. Les a placé là."

Parhélie…Si le soleil se triple, les personnages aussi…L'ombre d'une descendance sur trois générations, rencontre un trio éclaté d'un noyau de famille et tente de devenir une nouvelle cellule triangulaire. Chiens de soleils et fantômes de vie…Dylan le géant est hanté par le souvenir de sa mère et sa grand-mère, tandis que Constance l'hyperactive est tiraillée entre les deux hommes de sa vie, tandis que Stella l'adolescente erre entre les aspects de son hermaphrodisme. Tout comme le vent qui s'infiltre sous la glace laisse des traces noires, au plus on creuse dans le passé de ses habitants de Clachan Fells au plus on voit les destins qui comptent, leurs parts d'ombres…Lentement, les secrets craquent sous leur poids écrasant, dans ce compte à rebours glacial, pour se fondre en un nouvel environnement familial réinventé par la destinée…

"-L'amour est ce qui donne un sens aux choses les plus étranges. "

Jenni Fagan m'a enchantée avec cette anticipation enneigée et verglaçante de mystères. On sent qu'elle a maîtrisé, de bout en bout, la construction de son intrigue qui va de pair avec l'évolution de ses personnages atypiques. Petit à petit, le cercle social et géographique se rétrécit pour laisser place à l'essentiel: le miracle de la tolérance. Les buveurs de lumière est un roman d'une rare beauté, un texte expressif avec une poésie moderne qui m'a bouleversée. C'est un énorme coup de coeur! J'ai encore du mal à quitter cet endroit, ces personnages, cette plume…Cela fait une semaine que je lis et que je relis ces pages, que je m'enivre des splendeurs, des vertiges, des lumières, peut être suis-je devenue, une buveuse de lumière aussi…

"Tous les humains sont des pèlerins de la lumière."


Ma note Plaisir de Lecture 10/10

Lien : https://fairystelphique.word..
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Vous imaginez un hiver avec des températures descendant jusqu'à moins 70 °C ? On en grelotte rien que d'y penser. C'est la toile de fonds de ce roman de SF qui nous emmène dans un futur proche avec les conséquences du dérèglement climatique que nous vivons déjà maintenant.

Une nouvelle ère glaciaire s'installe et nous allons en Ecosse, au bout du bout de l'Europe dans un environnement sublime de montagnes et d'océan. L'auteur nous fait partager la vie d'une communauté de marginaux qui vit près d'une zone commerciale dans un village de caravanes, un peu à l'écart de la ville. En sourdine, Harvest de Neil Young, j’adore .

J'ai aimé ce mélange de cataclysme naturel et de vie quotidienne qui se poursuit tant bien que mal. Dans cette nature grandiose et menaçante, avec des phénomènes d'une rare beauté, les personnages ont tous des challenges personnels à régler, que la baisse progressive des températures parvient à peine à troubler. Deux d'entre eux dominent le récit. Dylan, arrive de Londres avec son deuil, ses secrets de famille…et une fabuleuse recette de gin, mais je ne vous dis pas à quelle page. Stella, l'ado trans se débat dans sa quête d'identité, contre ses hormones, contre les moqueries, soutenue par Constance, sa mère, une femme libre, dont Dylan tombe amoureux.

Les Échos du monde et de la violence qui s'y déchaîne arrivent dans les bulletins des médias, mais dans la petite communauté ce sont des histoires d'amour et de solidarité qui se jouent, des moments de contemplation de l'océan, du ciel, de la forêt, quelques drames, l'arrivée de fantômes et choses étranges, de curieuses légendes écossaises, un univers plein de poésie.

C'est un roman qui ne manque pas de charme, je lui trouve toutefois une certaine lenteur, quelques longueurs, il est un peu suspendu, immobile, comme incertain. L’auteur semble avoir du mal à le finir. C'est assez déroutant.


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critiques presse (2)
Actualitte
29 juin 2018
Courrez vous acheter ce livre sans tarder : il est vraiment magnifique à tous égards.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Actualitte
11 septembre 2017
Et si le réchauffement climatique entraînait une période glaciaire sur la Terre et menaçait l’humanité d’extinction progressive ? Dans le nouveau roman de Jenni Fagan (traduit par Céline Schwaller), c’est ainsi et la fin du monde est pour demain.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (80) Voir plus Ajouter une citation
- Théorie du genre. C'est imposé par l'État. Le corps masculin en garde le souvenir, la ligne qui passe sous le scrotum s'appelle le raphé et, sans elle, tu aurais un vagin. Tous les embryons ont une ouverture au niveau des organes génitaux et celle-ci devient des lèvres et un vagin, ou, sous l'effet des hormones mâles, les tissus se soudent pour laisser une cicatrice appelée le raphé périnéal.
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Nous partageons tous vingt-deux chromosomes identiques, le vingt-troisième est celui qui détermine le sexe et il n'intervient pas avant au moins dix semaines. Tout le monde commence par être de sexe féminin et le reste pendant des mois.
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Le vent lui écorche la peau, ses doigts sont engourdis. Il devrait aller fermer la caravane de sa voisine. Simplement aller là-bas et pousser doucement la porte pour qu'elle ne gèle pas pendant ses crises de somnambulisme. C'est exactement ce qu'il s'apprête à faire quand elle ressort sur sa terrasse, un chiffon à la main - elle lève un bras pâle vers le ciel et se met à cirer la lune.
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Tous ces petits mensonges, dont on ne parle pas, dans les familles ; toutes les choses qui deviennent ensuite impossibles à dire.
Ces morts égoïstes qui se tirent comme ça en nous laissant avec des demi-vérités, des questions, des relations aléatoires, des faillites et des dettes, des cœurs fragiles, des gènes douteux, des habitudes idiotes et des codes ADN prédisposant à certaines maladies, sans jamais mentionner toutes les choses qui vont arriver - à la manière d’une bagarre à un mariage, ça finit toujours par refaire surface.
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Elle inspire, sent le soleil sur son visage même s'il n'a jamais fait aussi froid à Clachan Fells. Pendant une infime fraction de seconde le parhélie envoie de la lumière jusqu'au tréfonds d'elle -- où même les choses les plus folles refusent d'aller.
Tout au fond, dans les cellules les plus sombres. De minuscules points de lumière !
Comme des petites lanternes à l'intérieur de ses veines.
Ou des vers luisants recroquevillés pour dormir. Dans la partie d'elle la plus secrète -- un endroit où elle ira siroter du thé un jour -- et pour s'y rendre elle devra traverser les parties les plus sombres d'elle-même -- entre les aortes qui palpitent en charriant leur rivière de sang -- jusqu'à son cœur où se trouve une petite porte minuscule s'ouvrant sur l'éternité. p 146-147
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