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EAN : 9791022611749
352 pages
Editions Métailié (11/02/2022)
3.26/5   50 notes
Résumé :
1910. Une jeune femme arrive au port d’Édimbourg.
Elle est à bord d’une petite embarcation, elle rame sur un cercueil. Elle porte un bonnet qui cache deux petites cornes étincelantes. Elle doit se rendre au n°10 de l’allée Luckenbooth où se dresse l’un des plus hauts immeubles de la ville.

Son père l’a vendue au propriétaire, l’un des hommes plus riches de la ville, pour porter son enfant car sa femme est stérile. Mais rien ne se passera comme ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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1910. Jessie, 21 ans, arrive dans le port d'Edimbourg sur une petite embarcation pour le moins étrange : un cercueil. Celui que son père, le Diable en personne, a fabriqué pour elle. Encore bien vivante, Jessie doit se rendre dans un immeuble de neuf étages, l'un des plus hauts de la ville, appartenant à l'un des hommes les plus riches, les plus influents et les plus corrompus de cette même ville. Tellement riche qu'il a acheté Jessie à son père pour en faire la mère porteuse de l'enfant qu'il ne peut pas avoir avec son épouse stérile. Au début tout fonctionne comme prévu, un enfant naît, mais bien vite (le Diable n'est pas que dans les détails), les choses tournent au cauchemar et le drame survient. Avec pour conséquence une malédiction lancée pour l'éternité contre l'immeuble et ses habitants.
Voilà pour le point de départ, relativement clair. Pour la suite, cela s'est révélé plus chaotique.
La structure du roman joue sur les chiffres 3 et 9 : trois parties de neuf chapitres chacune ; dans chaque partie une série de trois personnages principaux qu'on suit en alternance et vivant chacun à un étage différent de l'immeuble. Donc au total neuf personnages évoluant (aussi) à neuf époques différentes comprises entre 1910 et 1999. Un lien avec le nombre 666, celui du Diable ? Peut-être.
Les personnages n'ont pas de vrai lien entre eux, ils ne se connaissent pas réellement, se sont tout au plus croisés, ou sont au courant qu'untel a habité à tel étage à telle époque et qu'il lui est arrivé ceci ou cela. Un point commun à la plupart d'entre eux cependant : ils sont victimes de quelqu'un ou de quelque chose : du racisme, de l'homophobie, du sexisme, d'un gang, de la précarité ou plus généralement des préjugés de la société bien pensante. Enfin je crois. Parce qu'on débarque dans la vie de chacun d'eux comme on arriverait au milieu d'une conversation mystérieuse sans qu'on nous en explique les tenants et aboutissants. Donc il faut deviner pour essayer de comprendre de quoi il retourne, et on s'accroche notamment aux repères chronologiques, mais ça reste un peu opaque. Sinon, il y a des scènes très violentes, du sexe, de la drogue, du spiritisme, de la poésie (William S. Burroughs est l'un des personnages), une atmosphère de fin du monde dans la dernière partie, une critique du capitalisme et une autre du patriarcat, ainsi, me semble-t-il, qu'un portrait peu amène de la ville d'Edimbourg et de son hypocrisie bourgeoise (mais là je manque de repères historiques et je n'ai sans doute pas tout capté). On comprend aussi que l'immeuble se déglingue au fil du temps, que le propriétaire ne fait rien pour le maintenir habitable et qu'il devient un taudis menaçant de s'écrouler à l'aube de l'an 2000. Est-ce là la métaphore ou l'annonce de l'effondrement d'un monde oppresseur et décervelé ? Allez savoir.
Je ressors donc de cette lecture avec l'impression d'un roman fourre-tout, décousu et fantastico-baroque, qui tire tous azimuts et qui empile les histoires sans leur donner une cohésion d'ensemble. le style est lassant à force de phrases courtes, hachées, rarement structurées sujet-verbe-complément, comme si la forme avait plus d'importance que le fond. Je pense que l'auteure a voulu rendre hommage au courage des opprimés de tous bords, principalement aux femmes. L'intention est louable mais pour moi le résultat, trop moralisateur, n'est pas à la hauteur de l'ambition. Une grosse déception après « Les buveurs de lumière » que j'avais adoré il y a quelques années.

En partenariat avec les Editions Métailié.
#LaFilleduDiable
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Autant j'avais beaucoup aimé le précédent roman de l'auteur, qui nous emmenait dans une Ecosse de fin du monde poétique, autant je me suis carrément ennuyée avec ce roman là.
On va suivre plusieurs personnages qui vivent tous dans le même immeuble d'Edimbourg, et l'auteure va les faire évoluer sous nos yeux durant plusieurs décennies de 1910 à 1999.
L'idée de départ me plaisait, mais je n'ai pas compris pourquoi il y avait la fille du diable elle-même dans ce récit, et de plus, les différents personnages principaux n'ont aucune interaction les uns avec les autres.
On lit l'ensemble comme une série de nouvelles, mais le tout manque de cohésion et d'intérêt.
C'est un grand fourre-tout, qui mêle des protagonistes venant de tous les horizons, avec des nombreuses scènes violentes mais à aucun moment, je n'ai ressenti d'attachement pour les personnages et je ne suis pas certaine d'avoir compris où l'auteure voulait en venir.
Bref, je suis très déçue, surtout après avoir autant aimé « Les buveurs de lumière ».
Je remercie Babelio et les éditions Métailié pour cet envoi.

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Ce que j'ai ressenti:

« Je vais t'envoyer cette lettre aujourd'hui. Je t'écrirai à nouveau dès que je pourrai. Je peux maintenant en attester, penser est l'acte de transgression le plus profond. »

Parce que penser le monde, la maternité, le corps, l'écologie, la religion, l'amour, la transmission peut tout changer. Pour peu qu'on se donne la peine. Les menaces qui pèsent sur notre environnement, notre société, nos mécanismes de fonctionnement sont innombrables, alors les poètes pourront changer cela. Des poètes talentueuses comme Jenni Fagan. Avec ce roman fabuleux, engagé, puissant, fantastique, sensationnel, elle transgresse, elle repense un monde plus juste…Même si, dans l'immeuble, 10 Luckenbooth Close, Édimbourg, les tragédies s'enchaînent, elle nous montre un autre possible, plus inclusif, plus réfléchi, plus aimant, plus éthique. C'est vrai qu'il y a cette malédiction qui pèse sur ce bâtiment de neuf étages, c'est sûr que côtoyer la fille du Diable c'est déconcertant, mais puisque le pire ne se vit plus seulement dans les détails, le Mal, lui, s'invite partout. Dans tous les appartements. Il ne craint rien, ni personne. le Mal prend différentes formes, il n'est plus seulement le fait du très redouté Diable, mais plutôt celui des conséquences du patriarcat, de la haine, du racisme, des discriminations, du pouvoir et des gangs. Alors, chaque porte ouverte, nous donne à voir des drames horribles, quelques créatures fantastiques et des histoires bien tristes. L'immeuble a été marqué, et il va subir au fil des années, le poids incommensurable de tous ces malheurs, comme si les larmes et les souffrances de tous ces locataires rajoutaient des unités de masses, jusqu'à la menace d'effondrement…

Tour à tour des chapitres, on va rencontrer des sorcières, des fantômes, des laissées-pour-comptes, des hommes abjects, des personnes en marge de la société, les bruits de la ville, le chiffre 666, la menace de la fin du monde, du sang, des os, du feu…Tous se croisent et s'entremêlent entre 1910 et 1999, victimes de violences diverses. Jenni Fagan s'efforce de dénoncer à travers toutes ces rencontres, la folie des hommes et des démons, leurs relations ambiguës au corps et à la sexualité, les dangers de l'obscurantisme…

Ce livre est un mega coup de coeur! C'est un roman noir polyphonique, féministe et sensoriel. C'est tout ce qui me fait vibrer! Malgré cette violence omniprésente qui me tuait à grands feux, l'autrice met tellement de poésie, de fantaisie et de merveilleux, que l'ensemble donne une magie étourdissante et hypersensible qui a réussit à me bouleverser profondément! Je ne suis pas prête d'oublier la fille du Diable! Tu seras toujours dans mes pensées, Jessie…

« C'est dangereux et ce n'est pas bon pour moi mais je n'arrêterai pas, ni pour des sirènes, qu'elles chantent ou qu'elles hurlent, ni pour des dictateurs, des racistes ou des sales types, (…), ni même pour Dieu en personne, je me suis fixée un but et je n'arrêterai pas de penser de façon aussi profonde que possible, pour personne. »
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Voici un roman tout en paradoxes, et de fait remarquable : en effet, alors que la construction narrative voulue par Jenni Fagan, d'une grande rigueur, nous conte l'histoire d'un immeuble édimbourgeois, au numéro 10 de l'allée Luckenbooth, par l'intermédiaire de ses habitants, en trois tableaux donnant chacun alternativement la parole à trois personnages, les voyant évoluer chacun à trois périodes différentes, dans des appartements différents, retraçant ainsi la vie de l'immeuble sur un siècle quasi complet, à partir de 1910, et jusqu'en 1999, le style même de l'autrice nous entraîne dans un mélange détonnant de genres, registres, thématiques, d'une richesse telle que, sans cette construction rigoureuse, l'on pourrait largement s'y perdre.

Au fil des époques, des personnages, de l'évolution de cet immeuble d'abord prestigieux, le plus grand d'Edimbourg, plus que l'ombre de lui-même dans la dernière partie, nous sommes happés par des histoires, d'amour, surtout, et de mort, de passions lumineuses et de violences brutes, viscérales, de personnages pittoresques, et même parfois historiques, histoires dans lesquelles le surnaturel a la part belle depuis l'arrivée de Jessie MacRay dans l'immeuble en 1910 et le drame qui en découle, histoires liées bien sûr non seulement à l'immeuble dans lesquelles elles se tiennent, faisant de lui un personnage à part entière, mais aussi à l'histoire de la capitale écossaise, tout en mystères et en drames.

Je remercie les éditions Métailié et NetGalley de m'avoir permis la découverte de ce roman. J'avoue que c'était celui qui m'avait le moins interpellée quant aux publications de début d'année de la maison d'édition, et finalement, c'est un vrai coup de coeur : Jenni Fagan fait preuve d'une voix vraiment originale, et maîtrisée, qui a retenu toute mon attention au milieu des productions littéraires anglo-saxonnes de plus en plus stéréotypées.
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Point positif : j'adore la couverture !

En dehors du fait que tout se passe au 10 Luckenbooth Close à Édimbourg, au fil des étages et des années, je n'ai pas trouvé de réelle continuité entre les textes !

La fille du diable arrive à Edimbourg dans une barque pour porter l'enfant du propriétaire de l'immeuble du 10 Luckenbooth Close ! Je n'ai pas du tout adhéré à l'histoire, pas assez fantastique, ni à l'écriture qui m'a semblé froide et n'a pas su m'intéresser ! Pourtant j'aime bien les histoires un peu déjantées ou décalées, mais celles-ci m'ont laissée indifférente !

J'ai terminé sa lecture il y a un moment et je n'ai pas suffisamment de souvenirs pour en donner une critique minimale, je me suis laissée ce temps pour voir ce qu'il pouvait m'en rester... après avoir mis plusieurs jours pour en venir à bout !

#LaFilleduDiable #NetGalleyFrance
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critiques presse (3)
Actualitte
24 avril 2023
Dans cette Écosse rude et au ciel bas, Jenni Fagan distille des récits imbriqués et complémentaires, captivants et noirs pour le plus grand plaisir des lecteurs.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Bibliobs
25 avril 2022
Dans « la Fille du diable », la romancière écossaise raconte la vie d'un immeuble, d'Edimbourg et d'un siècle. Une « Vie mode d'emploi » grunge, un « SOS Fantômes » version Black Sabbath.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
RevueTransfuge
08 février 2022
Le dernier roman de Jenni Fagan est porté par une ambition romanesque véritablement diabolique. Et ça marche. Diaboliquement !
Lire la critique sur le site : RevueTransfuge
Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Des histoires cachées à chaque étage. Elle part à leur recherche. Il y a des signes partout. Combien de personnes ont vécu ici ? Eté hébergées ici ? Ont perdu l’esprit, ou leur cœur, ou avec un peu de chance trouvé un moment dans leur vie où ils étaient en sécurité ? ah, si seulement ! Dot va dans sa chambre. Elle a dessiné tout l’immeuble sur le mur. Elle dort à côté de lui. Ajoute des notes. Se réveille le matin et le contemple en fumant. Elle ne sait pas trop ce qu’elle fait. C’est instinctif. Que cherche-t-elle ? Elle ne le sait pas vraiment.
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J'ai cette impression qu'Edimbourg mettra chacun de nous au rebut une fois qu'elle nous aura utilisés, aura pompé toute l'énergie, le talent, l'argent et la vitalité, et qu'après elle recrachera les os.
Ville affamée !
Qui se nourrit d'âmes humaines.
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– Il y a trois jours, Elise, j’ai pris une bouteille de teinture d’iode. Je l’ai rincée et j’y ai enfermé mes secrets.
– Ah ouais ?
– Ouais. Je l’ai mise à la mer. J’aime bien l’idée que mes secrets passent sous le ventre de baleines migratrices dans une bouteille en ce moment. J’espère qu’elles feront la ronde sous la lune. Ou que l’ombre de requins-marteaux se tortillera en dessous. J’espère qu’un albatros formera une croix dessus avec son ombre à l’envergure immense. J’espère que des bernacles orneront son goulot. J’espère que des hippocampes nageront dessous par bancs entiers. J’espère que ce seront des hippocampes géants au plastron sculpté d’ornements ! J’espère que quelqu’un trouvera cette bouteille. Verra qu’elle est jolie. En sortira ma lettre. Mettra des fleurs dedans, boira du thé dans une tasse en porcelaine et conservera mes secrets dans une boîte à thé pour que quelqu’un d’autre puisse les lire dans cent ans. 
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J'ai vraiment envie de te tenir la main, mais les adaptations de romans au cinéma me mettent mal à l'aise. Elles essayent de voler des mots et de les mettre dans des boîtes. Ce n'est pas là que les mots des romans sont censés être. Mes mots existent là-dedans, tu vois, dans ma tête. Ensuite, ils existent dans ta tête. Personne d'autre ne voit comme ils circulent entre nous, c'est une forme d'alchimie ! De toutes les formes artistiques, l'écriture est la plus intime et la plus étrange. Je ne verrai jamais comment tu vois le monde que j'ai créé. Tu ne vois jamais vraiment ce que je vois non plus, non ? Pourtant nous nous sommes malgré tout rencontrés dans ce monde, ou quelque chose chez l'autre nous dit que nous y sommes allés tous les deux.
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C'est un gaspillage de vie humaine de ne pas tout changer , et plus encore de se laisser enfermer dans le silence jaune de la médiocrité.
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