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4.38/5 (sur 75 notes)

Biographie :

Maître de conférences en Histoire moderne à l’université d’Aix-Marseille (laboratoire TELEMME).

Jérémie Foa est spécialiste de la France du XVIe siècle ; ses thèmes de recherche sont l’histoire des guerres de religion, des guerres civiles, de la coexistence confessionnelle, la construction des identités sociales, et les violences symboliques et physiques à l’époque moderne.

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Jérémie Foa - Tous ceux qui tombent : visages du massacre de la Saint-Barthélemy


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Jérémie Foa
Un mariage et un attentat mettent le feu aux poudres
Le 18 août 1572, Marguerite de France, sœur du roi Charles IX, épouse Henri de Navarre, prince Huguenot. Un mariage destiné à faire la paix entre protestants et catholiques qui se déchirent depuis plusieurs années. L’union, célébrée en la cathédrale Notre-Dame, ou plutôt devant, le marié refusant de pénétrer à l’intérieur de l’édifice, se déroule dans un climat de grande tension. Dans la capitale française, les esprits s’échauffent et un évènement va faire tout basculer.

"Le 22 août l’amiral Coligny, protestant et chef militaire et moral pour les huguenots, est victime d’un attentat auquel il échappe de peu. La nouvelle de cette attaque préparée par l’entourage des Guises se répand. Un conseil du roi se tient dans la nuit du 23 au 24 août au Louvre", explique l’historien. Charles IX et Catherine de Médicis auraient alors consenti à ordonner le meurtre d’une vingtaine de chefs protestants pour éviter une guerre.


"Les soldats menés par les Guises sortent du Louvre et se dirigent chez l’Amiral de Coligny qu’ils tuent dans sa chambre. Puis ils assassinent une vingtaine de grands nobles protestants, parmi lesquels La Rochefoucauld, Téligny, Nompar de Caumont, les lieutenants de Coligny", détaille Jérémie Foa. Les bourgeois de Paris, voyant des hommes du roi s’en prendre aux nobles huguenots, prennent les armes contre leurs voisins protestants : l’exécution dégénère en massacre.

"On a très souvent accusé Catherine de Médicis d’avoir prémédité l’attaque. Si elle a probablement sous-estimé l’agitation des catholiques zélés parisiens, il faut rappeler qu’elle était avant tout une femme de paix. C’est à elle que l’on doit l’édit de janvier 1562 qui octroie la liberté de conscience et la liberté de culte aux huguenots. C’est elle, encore, qui impose “la coexistence confessionnelle” dans le royaume", rappelle Jérémie Foa.
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On est tous voisins. Pas loin de la vallée de misère. Le massacre, on l'a fait ensemble. On s'est entrainés les uns les autres. Mais au fond , on n'a fait qu'obéir à Dieu. Nous sommes de simples guerriers de Dieu.
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Jérémie Foa
Que les derniers jours des protestants se morcellent en une multitude de cas révèle l'échec ou l'impossibilité du groupe à se défendre collectivement. Cet isolement témoigne aussi d'une appréhension biaisée des vrais enjeux de l'événement : habitués au harcèlement par une décennie de persécutions, anesthésiés par la présence faussement rassurante de leurs voisins, les huguenots comprirent trop tard qu'en dépit de gestes fort semblables à ceux des ans passés, malgré les airs déjà vus des bruits de bottes et les vociférations familières des miliciens, il y avait quelque chose d'inouï, de radicalement inédit dans la Saint-Barthélemy.
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Maintes fois, les huguenots ont subi les tracasseries de ces hommes, ont dû les suivre aux prisons, se soumettre à leurs interrogatoires et à leurs moqueries. Ainsi s'explique aussi la passivité des protestants au coeur du massacre : cent fois ceux qui sonnent ont sonné. La Saint-Barthélemy est un événement de proximité et il faut dire tout ce qui oppose cette thèse à celle d'un massacre aveugle, rendu possible par l'anonymat supposé de la grande ville d'Ancien Régime.
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Quelle période a-t-elle plus inspiré les français, accueilli plus d'interprétations contradictoires que celle des guerres de Religions ? Dès le lendemain de l'édit de Nantes (1598), l'époque fournit un inépuisable réservoir d'exemples, intarissable source de réflexions pour les siècles suivants.

LE LAPIN ET LE CAMÉLÉON

«Tant que les lapins n'auront pas d'historiens, l'histoire sera racontée par les chasseurs», ironise l'historien Howard Zinn. Que l'histoire soit écrite par les vainqueurs est une thèse bien établie, que le récit des guerres de Religion vient pourtant nuancer. Car, avec la victoire d'Henri IV, qui triomphe : catholiques ou protestants ? Et qui se retrouve au tableau de chasse : huguenots ou ligueurs ? Quand, après le débâcle de la Ligue, le récit dominant des guerres de Religion se fixe, c'est celui des «politiques» qui s'impose, de Jacques-Auguste Thou à l'ancien ligueur Pierre Matthieu (1563-1621), puis l'historiographe de Louis XIV, Eudes de Mezeray (1610-1683) : une lecture canonique se fige, qui accuse les motivations religieuses d'avoir servi de cache-sexe aux ambitions des Grands. Chanter les Bourbons, c'est désenchanter les guerres de Religion. S'impose une histoire de palais, nouée d'intrigues d'alcôve, de coups bas et de hauts faits. [...]
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Jérémie Foa
Les massacreurs sont morts dans leurs lits, âgés et choyés par la vie - ce qui, vaille que vaille, écorne l'image d'une Catherine de Médicis irénique, intimement opposée aux tueries parisiennes. Comment croire qu'elle soit en août 1572 vent debout contre les violences puis qu'elle récompense dès 1573 la plupart des meurtriers ? Car de nombreux documents attestent qu'ils ont été non seulement amnistiés, couverts, mais encore gratifiés par la Couronne, par Catherine de Médicis et ses fils, par ses hommes. Ils ne pouvaient pas ne pas savoir.
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Plutôt qu'une autre histoire de la Saint-Barthélemy, j'ai voulu faire une histoire des autres dans la Saint-Barthélemy. Une histoire du petit, du commun, du banal dans un événement qui assurément ne l'est guère. J'ai choisi de l'observer par le bas, au ras du sang, à travers ses protagonistes anonymes, victimes ou tueurs, simples passants et ardents massacreurs, dans leur humaine trivialité.
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Jérémie Foa
En choeur, catholiques et réformés, chroniqueurs puis historiens ont d'abord cru à la préméditation et pointé la responsabilité de Catherine de Médicis - les uns pour la dénoncer, les autres pour s'en réjouir. Le mariage princier n'était-il qu'un écran de fumée, Paris une luxueuse souricière ? Peu à peu, la Saint-Barthélemy est devenue le sanguinolent symbole du fanatisme religieux et de la tyrannie des grands. Un portait à charge, encore noirci par Alexandre Dumas et Jules Michelet au XIXe siècle, s'est cristallisé autour des derniers Valois, garnissant bonnes feuilles et mauvais romans. La légende noire a pourtant été ligne à ligne détricotée par des chercheurs qui tous ont contredit la thèse d'une préméditation du massacre par la Couronne. Denis Crouzet a montré que Catherine de Médicis, malgré les mensonges de ses détracteurs, était l'opposé d'une matrone abusive et sanguinaire : convaincue que seul le dialogue offrait une alternative crédible à la guerre, elle a toute sa vie ou presque oeuvré en faveur de la paix.
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Plutôt qu’une autre histoire de la Saint-Barthélemy, j’ai voulu faire une histoire des autres dans la Saint-Barthélemy
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Mort dans son lit , Nicolas Pezou[...]
Ce qui est certain, c'est qu'en janvier 1573 , Pezou alors trésorier payeur de la garde française du roi, Charles IX, bénéficie d'une exceptionnelle gratification de la part du souverain [...]
Henri d'Anjou devenu Henri III, est alors au centre des réseaux de protection qui garantissent l'impunité des tueurs...
Malgré leurs plaintes les réformés ne sont pas entendus. Confiance est renouvelée à Pezou une première fois en 1577 puis en 1585 quand son pouvoir est encore accru. C'est dire combien Henri III tient à son homme -- contre une disgrâce qui pourrait faciliter la paix....
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