Croyant ou non-croyant, le respect des lieux saints est inscrit dans nos gènes. Vieille réminiscence d'un ordre social et naturel, lié au religieux. Encore qu'aujourd'hui, on n'ait plus peur de dieu. Il y a bien longtemps qu'il ne nous a pas envoyé la foudre, la peste ou l'Inquisition! Mais une fois passées les premières secondes de révérence à l'égard du sacré, tous les instincts refluent. On peut les observer. Il y a ceux qui y croient. Ceux qui y croient un peu - on ne sait jamais! Ceux qui n'y croient pas. Et ceux qui ostensiblement - et ils le montrent- n'en ont vraiment rien à foutre...
Mais la vérité est double. Il y a celle qu’on veut bien dire et celle qu’on veut bien entendre. Le menteur détient pour lui la vérité, s’il a pour lui le nombre, la force ou s’il se trouve à la croisée d’intérêts partagés...
Le vent plaquait ses cheveux sur son visage. Elle était encore plus jolie, embroussaillée. Et plus séduisante défaite que parfaite.
À partir de là, nous n’avons plus échangé un mot, campés sur nos « ego », ruminant, chacun dans son coin, des sentiments qui n’en finissaient pas de se croiser, de s’éviter, de s’entrechoquer. Sans jamais parvenir à s’apaiser, à se rencontrer... à s’entrelacer.
Puis, les temps changèrent. Au sortir de la guerre, tout le monde s’aimait d’un seul coup. Oubliées, les querelles et les mesquineries. Comme si l’Occupation avait plongé la population dans un bain de jouvence. Rassurez-vous, ça n’a pas duré longtemps. Un village, faut bien que ça vive de commérages !
Ce jour-là, c'était un dimanche, le kommandantur l'avait réquisitionné pour dire la messe, avant le départ de nos gars vers l'Allemagne. Leur prêtre à eux s'était fait sauter sur une mine, en lisant son bréviaire sans regarder où il mettait les pieds. Où avait-il la tête d'ailleurs ? Tout le monde le connaissait ce chemin piégé qui menait à l'arsenal. Il était même signalé par une pancarte. Écrite en teuton, par-dessus le marché. Achtung, Minen ! Sur ce coup-là, le Bon Dieu avait choisi son camp.
Nous avions tellement cherché le contact, sans vouloir céder un arpent de nous-mêmes, que notre histoire aurait pu se terminer aussi bien par un adieu, dans un sursaut d’orgueil! Amers et dépités, nous aurions quitté la scène. L’amour est un combat qu’il faut savoir livrer. Parfois avec soi-même...
"Une commune, c'est d'abord une communauté", dit souvent Charles Émile. La gendarmerie est d'ailleurs implantée au coeur du village, à côté de la mairie, de l'église et du cimetière. Tout le parcours d'une vie résumé dans un mouchoir de poche. Il n'y a pas loin à aller pour faire tout le trajet. Du bulletin de naissance au caveau de famille.
Ce jour là, c'était un dimanche, la kommandantur l'avait réquisitionné pour dire la messe, avant le départ de nos gars vers l'Allemagne. Leur prêtre à eux s'était fait sauter sur une mine, en lisant son bréviaire sans regarder où il mettait les pieds. Où avait-il la tête d'ailleurs ? Tout le monde le connaissait ce chemin piégé qui menait à l'arsenal. Il était même signalé par une pancarte. Achtung, Minen ! Sur ce coup là, le Bon Dieu avait choisi son camp.
Colette à vélo, le vendredi, c'est une ode au péché qui traverse le village... Heureusement pour lui, le pauvre Marco n'en connaît pas le quart de la moitié. Sinon, il la tuerait. S'il devait porter autant de cornes qu'il est cocu, sa femme aurait l'impression de le voir sous ses fenêtres, tous les jours à cinq heures. Quand elle aperçoit les vaches qui s'entassent derrière les barrières des pâtures, en attendant qu'on vienne les chercher.