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Citations de Jérôme Bucy (28)


J'aurais surtout voulu être certain que je comptais autant pour elle, qu'elle pour moi. Comme si on pouvait obtenir de telles garanties !
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Berlin, ville partagée, ambiguë, rigide et austère, sous la férule d'un père soviétique qu'elle sent battre dans ses veines. Légère, aussi, chahutée par le léger vent de liberté venu de l'Ouest et dans lequel elle voudrait tant voleter.
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Le fait qu'il est suffit d'une nuit et d'un mur sombre, glacé comme un linceul, pour briser tant de vies, plonger tant de familles au cœur de la souffrance et de l'absence ! Un mur comme une porte qu'on ferme avec la violence d'une mort sans deuil et dont la cicatrice ne se ferme jamais. Un mur comme un couperet, propre et net, l'avenir radieux qui sombre, irrémédiable.
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— Je suis français. Je m’appelle Luc Brugo. C’est à ma demande que ce garçon a pénétré chez vous.

Je décidai d’aller directement au but et lui tendis la photographie :

— Je suis à la recherche d’une salle de lecture qui avait cet aspect en 1967.

Elle me l’arracha presque des mains et demanda sèchement :

— Pour quoi faire ?

J’hésitai un instant avant de lui répondre :

— La femme qui pose sur cette photo était ma mère…
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 L’ambre est surtout utilisé en bijouterie, c’est vrai. Mais n’oubliez pas que c’est une résine d’arbre fossilisée. Au cœur de l’ambre peuvent se trouver incrustés des éléments qui restent ainsi protégés pendant longtemps, parfois des millions d’années. Des petits fragments de végétaux, des insectes…
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 Cette nuit, je suis retournée dans la vieille maison… dans ma vieille maison. C’est devenu une habitude maintenant, une sorte de rituel. J’ai un besoin impérieux de m’y rendre, même si ce retour m’écorche un peu plus chaque fois. C’est un retour douloureux et sans espoir, je le sais bien, auquel je me soumets docilement et contre lequel je ne peux rien.
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Avec le recul, j’ai la certitude que je suis tombé amoureux du docteur Polinska dès cette première rencontre. De son visage. De ses cheveux blonds. De ses yeux bleus transparents. De sa bouche charnue. De son corps que je devinais. De sa force. De l’énergie qu’elle mettait au service de ses convictions. De sa timidité. De sa candeur. De son innocence. De tout ce que je percevais d’elle et que j’aimais déjà. Bien que je n’aie pas réalisé à ce moment-là à quel point j’étais accroché. Et que cet amour n’allait faire que croître avec le temps.
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Je devais vraiment changer. Semblable à ces larves terrestres qui ont besoin de muer pour grandir, se transformer et s’envoler. Je devais devenir un autre sans rien garder du passé. C’est vrai qu’on ne repart jamais de zéro. Difficile de chasser l’enfance et tout le reste. Alors, disons que j’allais tenter d’oublier ce passé en espérant que je pourrais me bâtir une nouvelle vie.
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L’homme est de glace aux trésors qu’il possède ;
Il est de feu pour tout ce qu’il n’a pas.
Abbé Aubert.
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Aujourd'hui, j'ai eu vingt-trois ans... et j'ai la vie devant moi. C'est ce qu'on m'a dit en tout cas, mais je n'en suis pas certain car je sens bien que les années d'insouciance sont derrière moi.
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— Il y a bien longtemps maintenant que ta mère est venue m’amener ce coffret. Elle était très nerveuse ce jour-là. Et quand elle me l’a donné, elle ne m’a pas décrit ce qu’il contenait. Elle m’a juste demandé de te le remettre s’il lui arrivait quelque chose. (Elle soupira.) Elle ne m’a rien dit de plus. Je sais très peu de chose sur ta naissance et la période de ta petite enfance. Ta mère en parlait peu, et je n’ai jamais cherché à en savoir plus. Je respectais ces zones d’ombre, lui laissant l’initiative de me faire des confidences si elle le souhaitait. Ton père était libraire à Jérusalem. Ta mère était française, elle l’a rencontré là-bas et l’a épousé. Puis elle a trouvé un emploi dans une bibliothèque de Jérusalem. Mais tout cela, tu le sais aussi bien que moi, je pense. Lorsqu’il est mort d’un infarctus, elle a décidé de rentrer en France. Mais elle n’est pas partie tout de suite. Elle était proche du terme de la grossesse… elle n’a pas voulu courir le risque de voyager dans ces conditions.
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Le troisième cliché représentait une jeune femme blonde, les cheveux ramenés vers l’arrière dans une natte, un visage aux traits fins. Malgré son air fatigué, on voyait que c’était une très jolie femme. Elle était allongée sur un lit. Un lit à barreaux dans une chambre blanche. Je repensai à Nanou après son accident. Au dos, il était indiqué : « Jérusalem, 8 juin 1967 ». En dessous, on avait également écrit : « allée Shamah ».
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J’entendis un murmure qui provenait du lit. Je séchai mes larmes et me rapprochai d’elle. Maintenant, je pouvais voir son visage. Un visage éteint aussi blanc que le drap. Aussi blanc que la salle. Un tout petit visage perdu dans l’oreiller qui tenta de me rassurer par un sourire tellement triste ! Un frisson me parcourut le corps. Elle avait besoin de moi. Il fallait que je trouve assez de force pour nous faire croire, à tous deux, que tout irait bien. J’ouvris la bouche mais aucun son n’en sortit. Alors je lui pris la main sans un mot, espérant lui transmettre un peu de chaleur.
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L’annonce eut lieu vers 11 heures et fut suivie par un mouvement de grève de l’ensemble du personnel. Je me retrouvai donc en début d’après-midi devant la banque, sous la pluie, sans avoir compris ce qui m’arrivait, et je décidai de me rendre en métro dans le XVe arrondissement afin de prendre conseil auprès de Nanou.
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Lorsque je fus dans son bureau, il referma la porte et m’apprit que l’annonce concernant le licenciement en bloc de tous les membres du service serait diffusée en fin de matinée. Il me fit promettre de garder le silence et m’expliqua que des exceptions seraient faites pour les sujets les plus talentueux dont je faisais partie. Suivit une longue énumération de mes innombrables qualités que j’écoutai d’une oreille distraite jusqu’à ce que je comprenne que le poste que l’on me proposait dans la nouvelle structure se situerait en Allemagne. Je sortis sans lui donner de réponse claire.
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Je descendis à la station Opéra et je courus jusqu’à la banque. Devant l’écran de mon ordinateur, un mot du responsable de service me demandait de passer le voir dès mon arrivée.
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Je quittai mon appartement du quartier de la Bourse à Paris sans avoir pris de petit déjeuner et je dévalai l’escalier pour prendre le métro. Dans la rame, les passagers avaient la mine triste et l’air renfrogné.
Je les comprenais. Moi non plus, je n’aimais pas me retrouver dans cet endroit confiné, tassé au milieu de tous ces gens, prisonnier de la carcasse métallique. J’avais l’impression d’étouffer.
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Le temps était gris et pluvieux. Un temps de saison. Le réveil avait été difficile et j’allais encore arriver en retard à la banque ce matin.

Je n’avais aucune envie d’aller travailler aujourd’hui. Pas plus que les autres jours, d’ailleurs. Après la fusion avec l’une des plus grosses banques allemandes, la direction avait confirmé la nécessité d’un plan social afin de réduire les effectifs. Nous attendions tous la liste des employés dont les postes ne seraient pas reconnus comme suffisamment opérationnels, ou qui feraient « doublon » avec des postes en Allemagne. L’ambiance était à la morosité.
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Cette plongée dans l’inconnu bouleversa toute ma vie. Elle ne me conduisit pas dans le cadre enchanteur d’une forêt magique. Elle m’emporta au contraire dans l’horreur et la folie. De l’autre côté du miroir, il n’y avait place que pour le désespoir, la mort et une nuit sans fin.
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Annie releva sa chevelure et me regarda en souriant. Ses yeux avaient aujourd’hui des reflets gris bleuté. Un subtil mélange entre la couleur du ciel et celle du lac de brume dans lequel nous pénétrions.
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