Anna a rendez-vous avec Ma... (non Anna de Babelio, pas Marcel) mais Madeleine, sa Deleine comme elle aime dire.
Le rendez-vous est à l'église et elle s'est faite belle pour l'occasion. En attendant, elle flâne dans le cimetière au milieu des saules pleureurs, plantés là pour ceux que personne ne vient voir, et de quelques pêchers à côté du vieux curé pour qu'il se croit encore dans son confessionnal. Je vous laisse deviner quels arbres côtoie le maître-nageur...
Elle a rendez-vous à l'église vous disais-je. le dernier rendez-vous. Madeleine était sa grand-mère, celle qui l'a élevée, et le trou vide dans le cimetière est pour elle.
Alors Anna va partir à Paris. Paris, le rêve de sa grand-mère, Paris dont mille bibelots décoraient la maison, Paris où elle devient éboueuse, pas sur un camion, mais sur les trottoirs, munie d'un balai. Et un jour, vous vous en doutiez (j'espère au moins que vous aviez lu le titre), elle déniche un vieux dictaphone, coincé dans un recoin inexploré.
Juste de la guitare et une voix pour quelques chansons qui vont l'envouter, et qu'elle va écouter en boucle Et commencent les incroyables aventures évoquées dans le titre, une quête qui l'amènera près des dauphins …
Et contrairement à ce que peut laisser penser ce préambule, c'est une histoire pleine de légèreté, pleine de fantaisie même si quelques thèmes graves y sont abordés.
Pleine de légèreté, et pleine de facéties. L'auteur aime jouer avec les mots, les expressions de la langue française, les métaphores. C'est une caractéristique de son écriture que j'avais déjà appréciée dans son roman précédent au thème plus grave. Et il sait doser cette utilisation. Elle devient moins fréquente quand l'histoire s'approfondit, que la quête d'Anna devient le thème principal du livre, juste au moment de ma lecture où je me disais que la forme prenait le pas sur le fond, aux dépens du plaisir apporté par ces jeux avec les mots.
Beaucoup de personnages attachants, que l'on aimerait rencontrer dans la vraie vie, même si certains ont leurs problèmes, même si leur vie n'a pas toujours été rose. Ils dégagent des ondes bienfaisantes, des ondes qui ressuscitent la magie de Noël en ce mois de décembre.
De Momo, le collègue éboueur à Claude, le logeur d'Anna quand elle se rapprochera de la mer et de ses dauphins, du créateur de ces musiques envoutantes à tous ces anonymes croisés au coin des rues dans les gares (et Deux Marcel dans le lot, Anna de Babelio) sans oublier Raymond, nommé ainsi à cause de Poulidor, Poulidor dont la grand-mère d'Anna était une fidèle admiratrice. Je vous laisse deviner qui est Raymond …
Une lecture dont j'ai apprécié chaque ligne, dont j'ai aimé les rencontres, qui m'a fait souvent sourire, qui m'a aussi émue par moment.
Un immense merci aux éditions OLNI qui m'ont proposé ce livre, sachant combien j'avais apprécié le premier de l'auteur
A noter que l'idée du roman est inspiré de l'itinéraire d'une Anna, une vraie, Non Anna de Babelio, ce n'était pas toi même si cette Anna, celle du roman, te ressemble un peu...
Extrait de la préface
"Les Pieds sur terre, sur les ondes de France Culture, juin 2016, 13 h 30.
Une fille, d'une trentaine d'années, explique qu'elle a quitté son plat pays par amour pour la France. Elle a eu envie de découvrir Paris. Mieux, de posséder la ville, en passant le balai dans les rues, en frottant le caniveau public. Une approche ludique pour comprendre les gens, la société. le balai comme prétexte à la rencontre, l'habit vert et jaune fluo comme brise-glace. Elle a eu besoin de se sentir légitime parmi les deux millions d'autres.
Faut-il appartenir à Paris pour que Paris vous appartienne ?
Quand le soleil prend le relais de l'éclairage public, elle fredonne pour bien s'accorder avec la matinée. Quand la banquise flotte sur la Seine, elle fredonne pour réchauffer ses orteils anesthésiés. Elle fredonne également en été, quand son moral est dopé par la vitamine D.
Paris est à ses pieds, ses collègues et les habitants du quartier lui racontent leur vie, partagent leurs joies et leurs peines. Et leurs drôles d'habitudes. Quand deux mondes se rencontrent, une histoire voit le jour.
Le récit ne tombe pas dans l'oreille d'un sourd, mais dans celle, attentive et musicale, de Jérôme Idelon. Il y habite, à Paris, il est venu d'ailleurs, lui aussi. Ce qu'il aime dans l'histoire de la fille, c'est l'innocence qui lui a permis de « trouver du merveilleux dans l'ordinaire », dixit Jérôme. Anna, la fille à la radio, cherche des recoins à gratter avec son balai pour y extraire des trésors. Pour elle, chaque petite chose représente tout un monde. Et un jour, aux abords de Paris, elle trouve un lecteur MP3 dans la boue. Faith no more, affiche l'écran une fois allumé. »
PS: Rendez-vous compte : mon correcteur Firefox ne connait pas Poulidor ...
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Rose (Flamant) est bipolaire : Ses crises de folie se rapprochent et deviennent de plus en plus fortes. Théo, son petit garçon, a dix ans. Un chiffre rond qu'il affectionne. Il va essayer de protéger sa mère, de la suivre dans ses délires et de lui permettre de ne pas être séparée de son fils. Mais la réalité les rattrape. Comme le dit Rose dans un moment de lucidité : « La folie, ça ne se soigne pas avec l'amour »
Sur un thème difficile et que d'ordinaire j'évite dans mes lectures : la folie, l'auteur nous livre par les mots d'un enfant, un roman paradoxalement empreint de poésie et de légèreté. C'est Théo qui raconte. Théo ne comprend pas tout ce qui se passe, il aime sa mère plus que tout. Il a peu connu son père, soldat d'abord souvent parti en mission et puis parti pour de bon. Alors, il essaye de soutenir sa mère, de l'accompagner, mais il pleure parfois la nuit. Et moi aussi, j'ai pleuré parfois en lisant ces lignes. C'est touchant, sensible, mais jamais larmoyant.
A conseiller à tous les amoureux des mots et de la langue française : l'auteur joue avec les mots et les expressions, que Théo interprète à sa manière, et cela permet quelques sourires au milieu de l'émotion : de là, la poésie et la légèreté dont je parlais plus tôt. Moi qui ne note presque jamais de citations, j'en aurais choisi presque à chaque page.
Je vous recommande cette lecture, qui ne ressemble à aucune autre. Merci infiniment aux éditions Ex aequo pour ce partage.
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Une mère aussi solaire que bipolaire racontée par son petit garçon de 10 ans qui prend les expressions et les citations au pied de la lettre. Un livre poétique et émouvant qui m'a beaucoup fait penser à En attendant Bojangles d'Olivier Bourdeaut. Premier roman de Jérôme Idelon. Un très bon moment de lecture.
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La folie, un être qui s'éloigne peu à peu, tragiquement.
Un être qui, pourtant, dans cet éloignement progressif, au milieu même de ce déchirement, garde cette faculté extraordinaire, cette capacité de présence, cette force de vie étonnante, et imprime une trace merveilleuse et éternelle dans les souvenirs de son fils.
Une sorte de magicienne, étoile filante à l'éclat singulier. Etoile qui, avant de disparaître, par son intensité même, offerte en partage, donna plus et valu plus, pour lui, que toutes les autres étoiles du ciel.
Un être inadapté ou peut-être simplement abîmé par la vie mais qui aura su aimer et se donner.
Et si la trace que nous laissons dans ce monde c'était simplement et avant tout celle qui restera dans quelques coeurs choisis, que nous y aurons croisés ?
Dire la beauté de cette trace éphémère. La beauté, la fragilité et l'enchantement étonnant de l'étoile filante.
Une échappée belle avec de gros morceaux de vie dedans. Quelques perles de mots. Sensibilité et émotion. Beau cocktail.
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Bonjour amis lecteurs,
Je remercie chaleureusement Jeanne Malysa pour l’envoi en service presse du livre de Jérôme Idelon : «L'envol du Flamant rose » format pdf protégé. J’ai adoré ce roman dramatique bouleversant et poignant. J’ai été transportée par la plume envolée de l’auteur mêlant au fil des phrases, poésie, sensibilité, le tout saupoudré d’une pincée d’humour. Jouant à fond la carte de la complicité avec les mots, l’auteur nous offre les yeux d’un enfant de 10 ans pour nous raconter une histoire tragique (maladie psychique , alcoolisme…) mais surtout une histoire d’amour avec des personnages terriblement attachants et émouvants. Gros coup de cœur pour ce premier roman de l’auteur très talentueux !
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Anna quitte sa Belgique natale pour se rendre à Paris. Décidée, elle plaque tout pour repartir de zéro. Elle trouve sa planche de salut avec un poste de balayeuse dans les rues de la capitale. Son quotidien est rythmé par un programme parfaitement maîtrisé par Momo, son collègue qui deviendra très rapidement son ami. Ensemble, ils vont de numéros en numéros, chacun sur son trottoir. La découverte d'un dictaphone abandonné va complètement chambouler la vie d'Anna. Sa curiosité va lui faire découvrir des mélodies qui vont l'envouter. C'est alors une quête ardue qui démarre pour retrouver l'homme à l'origine de ces chansons. Tout au long de son périple, nous suivrons Anna dans cette aventure épique qui l'accapare plus que de raison.
Inspiré par une histoire vraie, l'auteur nous propose de réaliser ce voyage avec Anna, dans un quotidien agrémenté d'une pincée de folie et d'un soupçon de féérie. J'ai retrouvé un peu de l'univers d'Amélie Poulain dans ce roman feel good. Chaque page nous emmène à la frontière de la réalité et de l'onirisme, frôlant malheureusement parfois un peu trop l'exagération pour moi. Il faut vraiment vous délester de vos repères pour accompagner Anna dans son univers qu'elle parcourt avec Raymond qui n'est autre que son vélo. Jérome Idelon nous offre une vision déformée par le prisme d'une douce follie qu'il accompagne d'un positivisme acharné. La beauté de la vie se cache souvent dans de tout petits riens qu'il faut savoir débusquer et protéger.
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Malgré le thème difficile abordé dans ce roman : la folie, j'ai été prise dans un tourbillon de douceur, de poésie et de sensibilité.
J'ai adoré les jeux de mots dont JEROME IDELON se délecte.
C'est un roman dramatique qui raconte l'amour d'un enfant de 10 ans pour sa maman, c'est bouleversant.
On ne peut que s'attacher aux personnages.
Une magnifique découverte pour un premier roman, avec une bonne dose de talent.
Je vous le recommande.
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J'étais dans la salle d'attente de mon médecin lorsque que j'ai fini de lire "L'envol du flamant rose". Malgré le cadre médical qui m'entourait je n'ai pas réussi à retenir les larmes d'émotions qui coulaient sur mes joues. Le médecin m'a regardé d'une avec un air inquiet lorsque je suis rentré dans son cabinet. Je lui ai dit "Je suis juste un peu ému par l'histoire que je viens de lire. Rassurez-vous je vais très bien. Je viens juste pour un rappel de vaccin".
"L'envol du flamant rose" c'est une histoire belle et bien écrite. On s'attache vite aux personnages.
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Avoir eu le plaisir de lire en avant-première le deuxième roman de Jérôme Idelon est un privilège, dont je me délecte. Je reprends ma plume pour lui et à cause de lui. Son Anna a su me toucher, me transporter et m'embarquer pour d'incroyables aventures. Afin de réaliser le rêve d'une vie de sa grand-mère disparue, Anna décide de partir pour Paris. Et quel meilleur moyen pour s'imprégner d'une ville que d'y travailler et d'être en symbiose. Chevauchant son vélo Raymond, elle part à la recherche d'un emploi et devient balayeuse. Au détour d'une rue elle trouve un dictaphone qui devient le début d'une quête. Et nous voici entraînés par l'imagination débordante de Jérôme. D'un coup de baguette magique, il transforme le quotidien, et les personnages que certains définiraient comme banals, en une histoire poétique semée de merveilleux. L'auteur est un véritable artiste des mots, jouant avec les métaphores, et toutes les clés que lui met à disposition la littérature. Nous sourions, nous rions, nous versons quelques larmes, nous nous identifions et nous nous envolons dans un monde extraordinaire porté par la plume de Jérôme.
Vous avez déjà eu ce sentiment après avoir lu le dernier mot d'un livre, d'un besoin irrépressible de rester encore la tête dans les nuages, de garder encore un instant cette atmosphère, ces émotions et ces beaux mots, comme un met sur les papilles? Et bien avec Les incroyables aventures d'une balayeuse qui a trouvé un dictaphone, Jérôme Idelon a réussi cet exploit.
Merci à lui pour ce beau cadeau livresque, et cette magnifique parenthèse.
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Il s'appelle Théo. Il n'a que 10 ans. Dix petites années ballotées dans un grand bateau de papier voguant sur un océan de folie douce, sur le chagrin de sa mère. le chagrin de maman.
Si j'écris "maman", c'est parce que je viens de refermer ce livre, et qu'à cet instant, j'ai 10ans, et moi aussi je me suis mis à écoper en vain les flots océaniques qui débordent de mes paupières.
Avec les mots d'un petit garçon pour décrire les douleurs des adultes, Jérôme Idelon nous dépeint un univers que les yeux d'enfant rendent carrollien. Si Alice a pleuré au point de presque se noyer dans ses larmes, Théo ne pleure pas. Pas souvent. Moi par contre... Comme Alice, j'ai débordé. de détresse, de joie, de ces éclats de sentiments bruts brillants comme les plumes des oiseaux. L'auteur raconte avec un talent extraordinaire, une plume incroyablement juste et précise, la maladie, la mort, la folie à travers le prisme étincelant de l'enfance, quand tout est magique, quand tout est possible pour peu qu'on y croit. À 10 ans, le monde a la couleur des yeux de maman, l'azur du ciel et l'odeur du chocolat. À cet âge on est fort, si fort... Bien plus fort que moi, l'adulte qui a tourné la dernière page de ce livre magnifique en essuyant sa dernière larme.
Une histoire bouleversante, pleine d'une poésie remplie de rêves, là où même la douleur se raconte en dansant et en imitant les chants des baleines.
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J'ai adoré cette histoire de petit garçon qui a une maman différente et qui a la chance de rencontrer un presque papa qui les aime et veut du bien à Theo et sa maman.
La lecture est rapide, rythmée et pleine d'expressions ou les mots sont des images qui ont fait renaître l'enfant qui est en moi.
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Un livre magnifique plein de poésie , de bons sentiments sans être mièvre qui réconcilie avec le genre humain
Un auteur que je ne connaissais pas mais dont l’univers est plein de sensibilité, le texte est riche et plein de doubles sens , souvent drôle , un vrai bonheur que je recommande à tous ceux qui veulent s’évader quelques heures de ce monde
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Le deuxième livre de Jérôme Idelon, dans la toute nouvelle maison d’édition OLNI, frappe un grand coup, et pas d’épée dans l’eau. Inspiré d’une histoire vraie, ce roman est un délice des mots et de poésie. Le charme de l’intrigue (ou plutôt : de l’intrigue principale et des intrigues secondaires et imbriquées) est démultiplié par le jeu savoureux sur les mots, sur leur polysémie, sur le semi-détournement des expressions de la langue ou sur les métaphores.
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Bravo pour cette pépite. Les personnages sont émouvants, touchants. On sourit et on pleure. Quelle délicatesse !!!!. On partage cet amour à la folie!!!. L'histoire nous captive, le chagrin nous désarçonne et cet amour nous submerge. C'est écrit avec tendresse et poésie.
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Un sujet sérieux raconté avec le regard d'un enfant. Un livre plein de magie qui nous emporte loin dans l'émotion. Je pense que c'est la première fois que je lis un livre avec cette façon si particulière d'écriture et si poétique qui fonctionne à merveille.
Je recommande très fortement la lecture de ce livre.
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