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EAN : 9782330087012
80 pages
Actes Sud (30/08/2017)
4.02/5   218 notes
Résumé :
"Courir pour me sentir unique sur terre. Courir pour exister. Me forger un moral de championne, un corps solide, musclé, entraîné. Un corps qu'on ne piétine pas. Qu'on n'avilit pas. Courir pour que mon corps n'appartienne qu'à moi. Que mes désirs n'appartiennent qu'à moi. Courir pour marcher librement sans me souder du regard des autres, et surtout pas de celui des hommes. Tel était mon salut." Le long de la ligne verte, Hanna avale les kilomètres de chemin quatre f... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (183) Voir plus Ajouter une critique
4,02

sur 218 notes
Voici un très beau texte lu d'une traite qui conte l'histoire d'Hannah, fille unique dOlga Sobolev, prostituée ukrainienne droguée, enlevée, arrivée en France par un réseau de prostitution .
Elle court à perdre haleine, avale des kilomètres de chemin quatre fois par semaine, se concentre sur son corps, s'évade, se forge un moral de championne pour résister aux insultes, au rythme de ses foulées, elle court pour exister , pour gagner sa dignité , pour se protéger.pour ne plus penser., pour renaître ...elle ne triche pas .....Son esprit se libère ......elle prépare le marathon de sa vie !
Pour avoir un corps que l'on ne piétine pas, que l'on n'avilit pas sans se soucier du regard des autres et surtout pas celui des hommes, pour se fondre dans le décor !
Elle a compris très tôt , a eu la prescience de sa marginalité dès son plus jeune âge .
Par amour pour sa mère, elle relève la tête et décide de raconter son histoire au rythme de ses foulées., elle se sentira libre et n'aura plus jamais honte ! Sa mère dont elle est fière a réussi malgré ce qu'elle vit et ce qu'elle a vécu à lui offrir beaucoup d'amour, ce qu'elle -même n'a jamais reçu !
Entre ses pensées et sa volonté , le silence se fait ! Son esprit se libère dans l'effort extrême, la souffrance , comme un dialogue grisant entre sa respiration maîtrisée , son souffle et ses muscles.
Elle se pose des questions , sera t-elle capable d'aimer ? de ce bonheur à deux , de ce temps suspendu, immortel que partagent les amoureux et que décrivent si bien les poétes ?
Comment peut- elle se construire alors que les regards braqués sur elle sont : arrogance , surprise et dégoût ?
C'est un ouvrage court, fort et saisissant , touchant , une confession violente et sensible , un portait sobre, intelligent , sans misérabilisme .
L'auteur utilise un ton juste , touche du doigt la misère morale , la crasse et la violence , l'odeur des hommes , la puanteur de l'argent ,du trafic , la course pour éviter les flics , l'esclavage physique et moral en plein 21° SIÉCLE !
À LIRE ET À FAIRE LIRE pour le message de tolérance et d'espoir qu'il fait passer !
Un sujet difficile .....

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Une fille de... le titre n'est pas anodin, mais habituellement on l'emploie plutôt au masculin cette expression. Hanna est la fille d'une prostituée, elle ne le vit pas si mal mais elle doit se protéger. Pour éviter les attaques gratuites, la honte, le mépris.
Hanna court pour se forger une force qu'elle sent qu'elle n'a pas toujours. Courir pour se donner un but, pour souffrir.
Et pendant ces courses elle nous raconte son histoire, celle de sa mère aussi. Elle raconte ce métier étrange. Elle dit les hommes et la honte qu'ils n'ont pas.
En 94 pages et "d'une seule voix", Jo Witek nous raconte cette histoire. Au bout de la ligne verte il y a peut-être de l'espoir pour la jeune Hanna qui ne juge pas mais ne comprend pas toujours....
Un texte qu'on lit d'une traite. Fort, puissant, intelligent et très certainement indispensable.


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« J'ai grandi au milieu des copines prostituées de ma mère. Entre Stefania, Anita, Maria, toutes Russes, toutes incapables de rentrer chez elles, puisque de toute façon chez elles, c'était pire. »

Hannah est une fille de pute. Très jeune elle comprend que la profession de sa mère la rend différente, à l'adolescence, on lui fait comprendre que cela fait d'elle une paria. Une honte à la bonne morale, un tabou social qu'on préfère ne pas voir.
Voir cette face-là de l'humanité rend Hannah agressive et désabusée. Et pourtant, elle pourrait elle aussi être une fille presque comme les autres.
A qui la faute ?

Dans ce monologue coup de poing, Jo Witek fait parlée une ado qui a la haine (comme beaucoup d'ados) et qui a plus d'une bonne raison pour être en colère !
C'est avec des mots percutants et très affutés que Jo Witek évoque le sort d'Olga, la mère, une pauvre malheureuse à la vie chaotique et cabossée qui l'a menée sur le trottoir et non soulève le coeur.

L'auteure s'attaque à un phénomène peu évoquée en littérature jeunesse (en dehors du génialissime Big Easy ! mais dans un ton bien différent). Plus que sur la prostitution elle-même, elle amène ses lecteurs à porter un regard différent sur les clichés et stéréotypes qu'on véhicule dans l'éducation sur les filles et les garçons - et comme la déviance de la "norme" est réprimée socialement !
Avec la petite histoire d'amour , qui permet d'abord d'alléger le ton de l'histoire, Jo Witek nous amène aussi à réfléchir à tous ces ados qui basculent parce qu'ils grandissent trop vite en étant mis face à des épreuves de la vie qu'ils n'étaient pas assez matures pour affronter.

Un roman très court mais d'autant plus percutant par la violence qu'il évoque. A lire.

(La vision utopiste de la fin permettra sans doute une discussion intéressante avec des ados)
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Portrait réaliste et fin d'une fille unique d'une prostituée. Elle évoque sa conception, son éducation et sa difficulté à se lier avec d'autres.

Aujourd'hui elle est une jeune adulte et elle court, à la fois pour gérer son angoisse et pour se libérer. Elle a en plus un rendez-vous...

Un roman à lire d'une traite pour mieux comprendre le quotidien et le poids de cet héritage.

Sans misérabilisme, l'auteur dessine les contours d'une vie en devenir marquée par l'histoire de cette mère et la stigmatisation par tous de son métier.

A lire !
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J'ai emprunté Une fille de... de Jo Witek à la bibliothèque, et je suis ravie de mon choix.
Hanna est la fille unique d'une prostituée : Olga Sobolev. Cette femme ukrainienne a été droguée, enlevée, et est arrivée en France par un réseau de prostitution. Mise sur le trottoir sans l'avoir demandé, Olga s'occupe du mieux possible de sa fille. Hanna est née d'une passe, pas de l'amour. A l'age de quatre ans, la fillette a compris que sa mère était différente des autres, ce qui l'a fait grandir très vite et a changé sa vision du monde...
Une fille de... est un très joli texte, tout en sensibilité, sur la difficulté d'être la fille d'une prostituée.
L'auteur a une très jolie écriture, elle ne va pas dans les clichés et nous offre un court roman captivant, que j'ai pris plaisir à lire d'une traite.
Je mets quatre étoiles et demie
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critiques presse (2)
Ricochet
28 septembre 2018
Un livre percutant et très touchant sur la prostitution, sujet délicat mais toujours d'actualité puisqu'il concerne, selon le Ministère des familles, de l'enfance et des droits des femmes, 30'000 personnes rien qu'en France, dont 93 % d'étrangères.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Actualitte
20 septembre 2017
Une fille de... remue, secoue, fait mal. Cette confession — intense, violente — ébranle le lecteur mais celui-ci n’interrompt pas sa lecture et continue, le souffle court.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (74) Voir plus Ajouter une citation
Je rêve d'une éducation égalitaire entre filles et garçons. Qu'on arrête de se pâmer d'admiration devant un garçon qui embrasse deux filles d'affilée dans une soirée, alors qu'on traitera systématiquement de salope celle qui osera embrasser deux garçons. Je rêve d'une grande école humaniste où la première valeur enseignée serait le respect absolu de l'individu qu'il soit homme, femme, riche, pauvre, intelligent ou pas. Une école où le désir des garçons ne serait pas plus valorisé que celui des filles, une école de l'entraide plutôt que du jugement, de la solidarité plutôt que de la domination. Et qu'on arrête de nous faire croire que les êtes humains sont des animaux sauvages qui ne peuvent pas vivre sans tuer, violenter, jalouser, asservir, violer et tout bousiller sur leur passage! Ou alors, cela signifierait que notre espèce est inférieure aux autres, car à ma connaissance, aucun animal ne fait souffrir les siens par plaisir.
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"Moi, je ne suis pas une enfant de l'amour, je suis une fille de passe, ça calme et ça tue d'entrée de jeu les rêves romantiques en rose et bleu.
Une fille de passe, c'est presque joli à entendre.
Les mots meurent parfois, ils déguisent si bien la puanteur du monde......."
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Elle pue ma mère parfois, elle revient avec l'odeur des hommes, l'odeur de la rue, des bagnoles ou des toilettes publiques.
(...)
La honte a une odeur, la misère aussi et ce sont celles de ma mère. Pourtant, elle est coquette, élégante, maman, c'est son métier qui pue. C'est la lâcheté des humains qui pue.
(p 28)
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Courir pour gagner ma dignité. Courir pour me sentir unique sur terre. Courir pour exister. Me forger un moral de championne, un corps solide, musclé, entraîné. Un corps qu'on ne piétine pas. Qu'on avilit pas. Qu'on ne dompte pas. Courir pour que mon corps n'appartienne qu'à moi. Que mes désirs n'appartiennent qu'à moi. Courir pour marcher librement sans me soucier du regard des autres, et surtout pas celui des hommes. J'avais trouvé ma parade : courir, cacher ma vie privée, et étudier le plus possible sans me faire remarquer.
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J'aime la ligne verte au petit matin. Surtout l'hiver, lorsqu'il fait encore nuit et que je m'y engage à toute vitesse. C'est assez grisant de foncer seule dans la nuit glaciale avec pour unique compagnie le chant mélodieux de quelques merles, le roucoulement des pigeons, un bruissement d'ailes ou de feuilles. J'aime entendre mon souffle. La régularité de ma respiration que j'ai réussi à maîtriser année après année, kilomètre après kilomètre. Quelle distance ai-je parcourue depuis mes douze ans sur ce trait de nature ? Plusieurs milliers de kilomètres sans doute. Il faudra que je m'amuse un jour à faire le calcul. Il faudrait que je m'amuse un jour.
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Videos de Jo Witek (28) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jo Witek
« Cet épisode a été enregistré avec des adolescents hospitalisés au centre de Jour pour Adolescents « L'entracte » intégré au service de Psychopathologie de l'enfant et de l'adolescent, de Psychiatrie générale et d'Addictologie à l'hôpital Avicenne de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) situé à Bobigny à l'automne-hiver 2023. le livre lu dans cet épisode est « J'entends des pas derrière moi » de Jo Witek paru aux éditions Nathan.
Avec la participation de Baptiste Montaigne, champion du grand concours national de lecture « Si on lisait à voix haute » 2023 pour le générique, Benoit Artaud à la prise de son et montage.
Remerciements au docteur Taïeb, responsable du Centre de Jour pour Adolescents « L'entracte » intégré au service de Psychopathologie de l'enfant et de l'adolescent, de Psychiatrie générale et d'Addictologie à l'hôpital Avicenne, à Michèle Sawaya, psychologue, Nancy Andrieu, éducatrice spécialisée, Marc Colaciuri, psychologue, Mohammad Mouma, infirmier, Marie-Lucie Guyard, psychomotricienne, ainsi qu'à Quentin Bardou, comédien.
***
Le Centre national du livre lance un programme en direction des hôpitaux, Mots parleurs, en partenariat avec l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Cette action s'inscrit dans la continuité des actions menées pour transmettre le goût de la lecture à tous et notamment aux publics éloignés du livre. Cette action vise à conjuguer lecture, écriture et mise en voix. Les enfants, adolescents et adultes, en collaboration avec le personnel hospitalier, sont ainsi invités à choisir un livre parmi une sélection, en lien avec la thématique de l'édition 2023 des Nuits de la lecture : la peur. Pour cette première édition 2023, six établissements de l'AP-HP participent. Quatre établissements sont situés en Île-de-France et deux en région (Provence-Alpes-Côte d'Azur et Nouvelle-Aquitaine). le projet se déroule de fin septembre 2023 à début janvier 2024. A partir d'un ouvrage sélectionné avec le personnel hospitalier, les enfants, adolescents et adultes sont amenés à choisir des extraits de textes pour les lire et les commenter. Sur la base du volontariat, Mots parleurs propose ainsi à des groupes de trois à dix patients accompagnés de personnel soignant d'écrire et d'enregistrer leur production, au cours de six ateliers répartis dans différents hôpitaux. Ils débattent pour élire l'ouvrage qui constituera la matière de leur travail. Afin de les guider dans la sélection des extraits, dans la rédaction et dans l'enregistrement du podcast, ils sont accompagnés par un écrivain ou un comédien, ainsi qu'un réalisateur et technicien du spectacle. Ce podcast, d'une vingtaine de minute, est ensuite mis à disposition de tous les patients et personnels soignants de l'AP-HP. »
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