Il y a quelques temps déjà, je rencontrais la pertinente et divertissante plume de John Gwynne grâce à sa réussie série, Le Livre des Terres Bannies en cours de traduction chez l’éditeur. Au vu de mon appréciation concernant cette dernière, j’étais plus qu’impatient de le retrouver pour une toute autre aventure, vantant cette fois-ci la mythologie nordique et son folklore spécifique. Bien qu’ayant quelques connaissances sur le sujet, je n’ai lu que trop peu d’œuvres dédiées à l’ère des vikings et je suis ravi de cette incursion des plus immersive et dépaysante.
Pourtant et il est à noter que l’auteur reprend les mêmes éléments de constructions et le même schéma narratif précédemment établi et bien que j’ai eu quelques craintes d’une certaine redondance, cela était sans compter sur l’efficacité de la prose de celui-ci. En quelques pages à peine et avec facilité, John Gwynne m’a permis de plonger dans un univers froid et hostile à l’ambiance plus que saisissante. En s’inspirant des us et coutumes d’antan, ce dernier donne vie et âme à un monde aux codes drastiquement établis dans lequel j’ai adoré voguer et surtout m’imprégner. Une imprégnation parfois assez complexe dû au vocabulaire et au bestiaire plus que spécifique et complexe à assimiler, fort heureusement regroupé, dans un assez court glossaire. Ainsi, il m’aura fallu un certain temps d’adaptation pour être pleinement plongé au cœur de cette magistrale épopée et la récompense fut de taille tant je me suis passionné pour ce premier volet à l’action débordante et aux émotions saisissantes. Il faut dire que le romancier démontre tout son talent en offrant de délicieuses et savoureuses descriptions permettant de mettre en branle avec facilité et efficacité cet attrayant et ambitieux mastodonte m’ayant fait vire de vifs moments livresques alliant évasion et émotions.
Sans révolutionner le genre et comme à son accoutumée John Gwynne délivre une intrigue aux multiples points de vues ainsi qu’aux multiples possibilités. J’apprécie toujours autant me laisser porter par son art qui mènera le lecteur sous des chemins insoupçonnés, percutants et par moments assez déroutants. Entre mythes et combats, mon cœur n’a cessé de vibrer et je me suis tout simplement laisser prendre au jeu de L’Ombre des Dieux. Cette lecture se démontre ainsi des plus fluide et rythmée et ce grâce à ses chapitres aussi brefs que saisissants composant cette œuvre.
Mieux encore, ce roman chorale m’a offert la rencontre de courageux et valeureux protagonistes et quand bien même je peux regretter un certain manque de singularité envers cette galerie de portraits, je ne peux nier mon intérêt les concernant. Qu’il s’agisse de notre mère et cheffe de tribu ou bien de l’esclave fraîchement émancipé, j’ai pris un incroyable plaisir à les suivre dans leurs différentes mais tout aussi vives et violentes aventures. Quand bien même une certaine tendance manichéenne dans l’élaboration et l’évolution de ces derniers, j’ai trouvé intéressant de les accompagner dans leurs différentes destinées amenées à s’entrecroiser et s’imbriquer timidement mais assurément. Tout comme j’ai adoré me familiariser avec les différentes créatures fantastiques et dangereuses rencontrées et mettant fantastiquement en valeur cet éloquent, sombre et envoûtant univers.
Ainsi, il ne m’en aura pas fallu davantage pour être pleinement convaincu par ce premier tome introduisant un univers à la fois sombre et complexe dans lequel j’ai adoré voyager et m’immerger. Accompagné d’hydromel et entouré de valeureux personnages, j’ai traversé d’hostiles contrées et rencontré de sombres et viles créatures inspirés d’une mythologie envoûtante. Aisément et une fois n’est pas coutume, John Gwynne signe avec ce premier volet, la naissance d’une grande œuvre et j’ai déjà hâte de le retrouver avec Ruin dont la sortie a lieu le mois prochain.
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