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Critiques de John Keene (6)
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Contrenarrations

Contrenarration est une expérience littéraire intéressante quoi que ardue. La plupart des nouvelles du recueil représentent un exercice de style.



Elles prennent souvent la forme de faux essais, un peu que du Borges qui se serait limité à la littérature réaliste. L'une d'elle, par exemple, est un article de trois pages, accompagnée d'une note de bas de page de 15 pages.



Le recueil propose une contrehistoire de l'esclavage, du point de vue de ses victimes, en quête de liberté.



Je ne mets pas de note car je suis déchiré entre en mettre une excellente pour l'incroyable effort et talent littéraire dont fait preuve. Ou en mettre une plus basse pour un texte ardu et peu accessible. Disons que cela ne se lit pas j'espère embrouillé, mais que cela réjouira certainement les amateurs de sensations fortes narratives.
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Contrenarrations

Contrenarrations se déploie dans une suite de treize récits indépendants mais d'une inquiétante continuité. John Keene y use d'une écriture d'une infinie variété, d'une beauté toujours captivante, non tant afin de dresser une contre-histoire de l'esclavage mais plutôt, à travers les siècles et des personnages entraînés dans leur magnifique et, souvent, vaine résistance à la servage, narre une histoire de la peur. Un roman d'une profondeur envoûtante.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Contrenarrations

Nouvelles et novellas folles et rusées pour baliser la condition de l’Afro-Américain à travers les siècles.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2017/09/29/note-de-lecture-contrenarrations-john-keene/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Contrenarrations

John Keene déjoue les attentes, se libère des conventions. Experimentation versus expectations. Contrenarrations esquisse un pas de côté qui donne à voir une perspective autre, une littérature autre qui construit une alternative narrative aux mythes américains. [...] Un récit queer où il faut savoir qui parle et pourquoi les récits sont secrets, cachés, importants. L'on glisse subrepticement. [...] de l'objectivité apparente et théorique aux subjectivités pleines et entières, pour un livre génial et brillant.

Chronique à lire sur le site :
Lien : https://lesfeuillesvolantes...
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Contrenarrations

Le sang noir de l’esclavage coule dans les veines de l’Amérique du Brésil aux Etats-unis en passant par les Caraïbes . C’est ce fil conducteur qui donnent leur unité aux différents textes de cet ouvrage aussi complexe que fascinant par l’audace et la variété des stratégies fictionnelles dignes de Borges. Mais surtout il ne s’agit pas d’une nomenclature misérabiliste des malheurs et sévices infligés au peuple noir mais bien au contraire des stratégies de résistance mises en œuvres par des hommes et des femmes , réels ou imaginaires ,pour échapper à l’oppression : violence, magie, art , savoir, volonté et intelligence sont les armes dans ce combat au fil des siècles . Un grand livre brillant et profond
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Contrenarrations

J'avais l'intention de commencer ce billet en vous expliquant que contrairement aux apparences, "Contrenarrations" n'est pas un recueil de nouvelles. Parce que c'est en effet ce que l'on aurait pu croire à l'entame de ce récit, dont les épisodes successifs mettent en scène des personnages a priori sans lien les uns avec les autres, à des époques et des lieux divers, chacun étant de plus écrit dans un style différent. J'aurais continué en vous exposant que "Contrenarrations" est donc bien un roman, à la construction originale, et surtout géniale, car ses treize paragraphes, en dépit de leur décorrélation, forment bel et bien un ensemble cohérent : ils suivent en effet, dans un ordre chronologique grâce auquel nous traversons, à partir du début des années 1600, presque quatre siècles, un fil conducteur thématique, qui finit par donner l'impression d'une histoire commune.



Sauf que... ainsi que je l'ai découvert à l'issue de ma lecture, "Contrenarrations" EST, semble-t-il, un recueil de nouvelles.



Mais après tout qu'importe... reprenons... : "Contrenarrations" est un roman à la construction géniale, stylistiquement protéiforme, un défi aux règles narratives. Il aurait également pu s'intituler "contreHistoire", car le point commun qui lie ces récits à la texture si diverse, est la volonté manifeste de l'auteur d'aborder l'histoire du peuple noir -plus précisément celle qui se rattache à l'esclavage- en se plaçant de l'autre côté du miroir. Il fait ainsi de ceux que l'on cantonne habituellement aux rôles de figurants les véritables héros, et surtout les porte-paroles de leur propre mémoire collective.



Par ailleurs, John Keene dépasse le concept d'une Histoire qui se réduirait à la transmission de témoignages factuels, en entremêlant mythes et réalité, en accordant autant de crédit aux hypothèses, aux illusions et aux croyances qu'aux certitudes.



Le texte qui ouvre le recueil roman est en cela significatif.

1613 : l'éclaireur d'un navire néerlandais déserte ce dernier à bord d'un canoë pour s'enfoncer dans la forêt -alors périlleuse et luxuriante- de ce qui deviendra Manhattan. Très librement inspiré de Juan Rodrigues, premier immigré non blanc à avoir vécu sur la presqu’île new-yorkaise, cette nouvelle ce premier chapitre est symbolique et précurseur des textes paragraphes à venir. Car qu'ils soient hommes ou femmes, adultes ou enfants, jeunes ou vieux, les héros de John Keene sont tous en quête de liberté, qu'elle soit physique, morale ou intellectuelle.



Esclaves en cavale dans le Brésil en proie aux guerres portugo-néerlandaises ou dans les Etats du Sud américain du XVIIIe siècle, témoins des derniers soubresauts de la domination française à Saint-Domingue, artistes (musiciens, acrobate, peintre ou poète), homosexuels aux désirs plus ou moins assumés, sorciers ou voyants..., les figures de "Contrenarrations" composent ainsi la mosaïque d'une vision alternative et officieuse de ce qui constitue les nations, telle que la perçoivent ceux qu'elles ont asservis, méprisés. Mais plus que l'évocation du traumatisme que l'esclavage, l'exil et la ségrégation ont laissés en héritage, le récit de John Keene est un hommage à l'émancipation sous toutes ses formes, au pouvoir de l'imagination, souvent très foisonnante chez ses personnages, et à la richesse, culturelle comme humaine, qu'elle constitue.



Ouvrage à la construction labyrinthique où une note de bas de page peut se métamorphoser en récit à part entière, où les habituels héros de l'Histoire (Napoléon, Toussaint Louverture, Degas) ne servent que de faire-valoir aux personnages de fiction, où des personnages de fiction deviennent réels (on croisera ainsi Tom Sawyer en raciste méprisable, engagé dans les rangs confédérés), voyage dans le temps et dans l'espace, cheminement à travers les âmes, ravissement stylistique (la variété formelle des textes est à elle seule un régal), "Contrenarrations" est, vous l'aurez compris, un indispensable...
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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