Pascal Garnier que (re)lisez-vous ?
J'écris parce que, comme disais Pesoa : « La littérature est bien la preuve que la vie ne suffit pas ».
Mais le coeur des femmes est aussi insondable et rempli de machins bizarres que le fond de leur sac à main.
La Grande Ourse mijotait dans sa casserole une fricassée d'étoiles.
Des levers de soleil, il y en a tous les jours depuis la nuit des temps et pourtant, chaque fois qu'on y assiste, on a l'impression que c'est le premier.
- Pourquoi êtes-vous si triste ?
- Vous savez, parfois il m'arrive d'avoir envie de me recoucher avant même d'être sortie de mon lit. Hier soir, j'étais assise là, à la même place, je regardais les étoiles. J'aurais voulu tirer le ciel à moi, comme une couverture et m'endormir pour longtemps, très longtemps...
- Vous êtes malheureuse...
- Non. Pourquoi faudrait-il être malheureuse pour avoir envie de mourir ?
Il y a des gens qui ont besoin de faire, moi, j'ai juste besoin d'être.
De l'enfance il ne nous reste qu'un vertige indéfinissable, juste de quoi retenir le regret.
Il ne pleuvait plus beaucoup, juste un crachin, un chagrin d'ange.
- Tu sais ce qu'ils mangent, les gitans ?
- Non ?
- Du hérisson ! Parfaitement, du hérisson. C'est normal. On en voit beaucoup écrasés au bord des routes... Gitans, route, hérisson... C'est logique.
- C'est idiot ce que tu dis... On trouve aussi des enjoliveurs au bord des routes, ils ne bouffent pas des enjoliveurs...
- Non, ils les volent.
Il n'était pas incapable de vivre seul, il ne concevait la solitude qu'accompagné.