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3.95/5 (sur 11 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Saint-Louis, Missouri , le 18/06/1965
Biographie :

John R. Keene Jr. est un écrivain et un traducteur.

Il est titulaire d'un BA de Harvard College et d'un MFA de l'Université de New York.

Ancien professeur associé d'études afro-américaines et de langue anglaise au sein de l'Université Northwestern, il est actuellement professeur à l'Université Rutgers-Newark.

"Annotations", son premier roman a été publié en 1995.

"Contrenarrations" (Counternarratives, 2015) a été récompensé par le prestigieux American Book Award en août 2016.

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Citations et extraits (6) Ajouter une citation
Ayant appris la mort de son frère, de L’Écart avait l’intention de vendre le domaine aussi rapidement que possible. Il n’avait rien contre une vente à un mulâtre, un des propriétaires locaux, car il en avait connu plusieurs depuis son enfance et il prévoyait qu’en fin de compte une grande partie de l’île finirait en fragments entre des paumes sombres. Son épouse, cependant, l’incita à d’abord s’enquérir d’un acheteur de son rang social, ou au moins d’un Français capable de lui verser une caution. De toute façon il le vendrait. La capture, quelques mois plus tôt, et la mort peu de temps après de L’Ouverture, qui n’avait cessé de collaborer avec les objectifs français et dont la loyauté avait été finalement trahie, convainquirent de L’Écart que les noirs, à présent conscients de leur destin, ne tarderaient pas à refuser d’être trahis par d’autres que des noirs. Il avait aussi l’intention, en guise d’adieu et comme un geste de magnanimité, une vertu dont il était extrêmement fier, d’émanciper tous les esclaves qui se trouvaient encore à Valdoré. (« Glose sur une histoire des catholiques romains au début de la république américaine, 1790-1825, ou l’étrange histoire de Notre-Dame des Douleurs »)
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Tandis qu'elle faisait une pause pour préparer le dîner de son maître, Carmel sentit une force étrange et puissante, différente de tout ce qu'elle avait connu auparavant, se saisir d'elle. Comme en transe, elle se leva et descendit en titubant à la cave, où elle trouva un petit morceau de charbon puis, comme tirée par une ficelle invisible, elle se précipita dans la chambre de De L'Ecart au deuxième étage. Elle avait l'impression de vouloir crier, comme si quelqu'un lui serrait la gorge pour produire des sons, mais elle savait qu'aucun n'en sortirait. Sur le mur crème-au-beurre et bouton-d'or en face du lit, dont la décoration principale, à part un crucifix, était faite de taches d'humidité, sa main prit le pouvoir.
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C’est plus rapide, t’a une fois prévenu quelqu’un, quand on se laisse aller. Ici, dans la salle à manger étouffante, tu ne reconnais personne, pas une seule. Ta mère a soupé à son heure habituelle et est déjà retournée dans sa chambre. Quand tu es venu avec elle avant ou tout seul tu as en général repéré au moins un visage familier, de la ville, de Philly ou de Baltimore, car à partir de juin jusqu’au premier changement des feuilles les gens arrivent chaque week-end d’un peu partout. Comme dans plusieurs autres hôtels des Catskills, celui de Miss English t’a accueilli, ta mère, presque tous ceux qui payent, permettant des séjours sans incident. Cependant, il y en a eu quelques-uns : chaque fois que l’un d’eux n’a aucune idée de la façon dont fonctionnent les plus subtiles des règles de ce côté de la ligne Mason-Dixon, comment la loi tombe parfois de l’autre côté. Il y a eu cette fois à l’hôtel de Kauterskill où on t’a demandé de libérer ta chambre et de t’installer dans l’autre aile parce que le type de Caroline s’offusquait de devoir partager les mêmes draps et assiettes, de penser que tu pouvais frôler sa femme dans le couloir ou l’escalier, comme si tu étais incapable de suivre une ligne droite voire angulaire t’éloignant d’elle, comme si tu n’avais aucune volonté, comme si tu avais jamais jeté un second regard vers elle ou toute autre blanche, et le propriétaire de cet hôtel, un petit homme rondouillard au teint terreux avec une voix comme un appeau à canard avait dit qu’il voulait éviter tout problème, partez s’il vous plaît, il acceptait même de vous offrir un whiskey gratuit en guise de consolation. (« Cold »)
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Joao Baptista posa le chiffon au bord du bureau de D'Azevedo et sourit ."Avant de poursuivre ,j'aimerais vous demander de m'appeler Burunbana , car tel est mon nom."
L'impudence du noir le décontenança.non seulement sa condition d'esclave lui interdisait de contester un blanc , et en core moins un supérieur , mais il avait toujours entendu Joao Baptista ,comme tous les esclaves , répondre de la manière la plus simple.
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Bien que son épouse fût encore en âge d’avoir des enfants, Francisco Inocêncio adopta son fils, José, qui fut connu par la suite sous le nom de José Inocêncio, et sa fille, Clara. De sa mère, dit-on, José Inocêncio hérita d’une volonté de plomb et d’une langue dorée. Ces dons le menèrent à sa plus grande réussite, qui fut de s’allier à la famille éminente et fermée des Figueiras, qui avait acquis des titres de propriété non seulement dans la capitale mais dans tout l’intérieur sucrier. Les Figueiras s’étaient également impliqués dans le commerce, comme agents de la Couronne, dans le traitement du sucre et de l’indigo, ainsi que dans le système bancaire naissant. Conséquemment, la rumeur courait qu’ils étaient des conversos. En tout état de cause, la cour royale bénéficiait énormément de leur ingéniosité, tout comme la classe coloniale dirigeante, à laquelle Londônia ne tarda pas à appartenir. Le butin coule vers ceux qui sont impitoyables et ont des relations. (« À propos du Brésil, ou dénouement : Les Londônia-Figueiras »)
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Les vieux se plaisaient à dire qu'il tenait de son oncle, celui qui était mort jeune, un artiste. De cette manière, un certain sens de la tradition était préservé et la place qu'on occupait dans la chaîne des références était assurée. (9)
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