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Citations de Jonathan Swift (313)


[…] je leur ai parlé dans autant de langues […] : latin, français, espagnol, italien et Lingua Franca mais tout cela sans résultat.
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Un jeune américain de ma connaissance, homme très-entendu, m’a certifié à Londres qu’un jeune enfant bien sain, bien nourri, est, à l’âge d’un an, un aliment délicieux, très-nourrissant et très-sain, bouilli, rôti, à l’étuvée ou au four, et je ne mets pas en doute qu’il ne puisse également servir en fricassée ou en ragoût.
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Jonathan Swift
Si donc les livres du sieur Gulliver ne sont calcules que pour les isles Britanniques, ce voyageur doit passer pour un tres pitoyable ecrivain. Les memes vices et les memes folies regnent par tout ; du moins dans tous les pais civilisés de l'Europe : et l'auteur que n'écrit que pour une ville, une province, un royaume ou meme un siecle merite si peu d'être traduit, qu'il ne merite pas d'etre lû.
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Mon pays est gouverné par un homme femelle que nous appelons "Reine".
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La plus jolie des filles d'honneur, une plaisante luronne de seize ans, s'amusait parfois à me mettre à cheval sur la pointe de son sein, ou à d'autres petits jeux, que le lecteur voudra bien me pardonner de passer sous silence, mais qui me déplaisaient affreusement. Je suppliai Glumdalclitch de trouver quelque prétexte pour cesser toute relation avec cette demoiselle.
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La Reine, qui excusa avec beaucoup de bonté les imperfections de mon langage, fut cependant fort surprise de trouver tant d'esprit et de bon sens chez un animal aussi minuscule.
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Je le prouve quand on veut : l'amour, c'est le diable.
Ces rimailleurs le font voir à l'envi,
Qui jurent que seul l'amour les inspire :
Car c'est un poète à damner que le diable.

_______

That love is the devil, I'll prove when required :
These rhymers abundantly show it :
They swear that they all by love are inspired,
And the devil's a damnable poet
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DES HUÎTRES

[...]
Stérile ou mémère,
salope ou mégère,
mangez mes huîtres et couchez-vous,
Elle s'ra féconde, finie la frousse !

_________

OYSTERS

[...]
Be she barren, be she old,
Be she slut, or be she scold,
Eat my oysters, and lie near her,
She'll be fruitful, never fear her.
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Jonathan Swift
Il est impossible qu'une chose aussi naturelle, nécessaire et universelle que la mort ait pu être désignée par la Providence comme le Mal.
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Mais un autre motif me retenait d'offrir à Sa Majesté mes découvertes pour agrandir ses domaines : à dire vrai, j'avais conçu quelques scrupules sur la façon qu'ont les princes de pratiquer, à cette occasion, la justice distributive. Par exemple : un navire pirate est poussé par la tempête sans savoir où il va ; à la fin, un mousse grimpé sur le mât de vigie découvre une terre ; les hommes débarquent, attirés par le pillage. Ils voient un peuple inoffensif qui les reçoit avec bonté : ils donnent au pays un nouveau nom, en prennent officiellement possession, au nom du roi ; dressent sur le sol une planche pourrie ou une pierre en mémoire du fait ; assassinent deux ou trois douzaines d'indigènes, et en emmènent une paire comme échantillon ; puis ils retournent dans leur pays et obtiennent leur pardon. Voilà l'origine d'une nouvelle annexion, faite légitimement selon le « Droit divin ». À la première occasion, on envoie des navires ; les indigènes sont déportés ou exterminés, leurs princes torturés, jusqu'à ce qu'ils révèlent où est caché leur or ; pleine licence est donnée à tous les actes de cruauté et de luxure ; la terre fume du sang de ses habitants, et cette odieuse troupe de bouchers, employée à une si pieuse entreprise, c'est l'expédition coloniale moderne, envoyée pour convertir et civiliser un peuple idolâtre et barbare.
Mais cette description, je l'avoue, ne s'applique d'aucune manière à la nation britannique, qui peut servir d'exemple au monde entier, pour la sagesse, la prudence et la justice qu'elle montre en fondant ses colonies, pour la générosité avec laquelle elle y développe la religion et la culture ; pour l'heureux choix qu'elle fait de pasteurs pieux et compétents chargés d'y propager le christianisme ; pour le souci qu'elle a de n'envoyer dans les nouvelles provinces que des sujets de la mère patrie vivant dignement et connus comme tels ; pour les grands scrupules qu'elle a en matière de justice, ne nommant aux postes administratifs, dans toutes ses colonies, que des fonctionnaires de la plus haute compétence, entièrement étrangers à la corruption ; et, comme couronne à ce bel édifice, pour sa façon d'envoyer toujours les gouverneurs les plus consciencieux et les plus vertueux, qui n'ont pas d'autre but que le bonheur des populations qu'ils régentent et l'honneur du roi, leur maître.
Mais comme ces pays que j'ai décrits paraissent n'avoir aucun désir d'être conquis, ni de connaître l'esclavage, le meurtre et la déportation qui vont de pair avec la colonisation ; comme, d'autre part, ils n'abondent ni en or, ni en argent, ni en sucre, ni en tabac, j'ai eu, en toute modestie, l'idée qu'ils n'étaient en aucun cas dignes de notre zèle, de notre vaillance, de notre intérêt.

Voyage chez les Houyhnhnms, Chapitre XII.
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Quand je me rendis à ma maison, que j'eus de la peine à reconnaître, un de mes domestiques ouvrant la porte, je me baissai pour entrer, de crainte de me blesser la tête ; cette porte me semblait un guichet. Ma femme accourut pour m'embrasser ; mais je me courbais plus que bas que ses genoux, songeant qu'elle ne pourrait autrement atteindre ma bouche. Ma fille se mit à mes genoux pour me demander ma bénédiction ; mais je ne pus la distinguer que lorsqu'elle fut levée, ayant été depuis si longtemps accoutumé à me tenir debout, avec ma tête et mes yeux levés en haut.
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On cultive, parmi eux, le corps et l’âme tout à la fois, parce qu’il s’agit de dresser un homme, et que l’on ne doit pas former l’un sans l’autre. C’est, selon eux, un couple de chevaux attelés ensemble qu’il faut conduire à pas égaux. Tandis que vous ne formez, disent-ils, que l’esprit d’un enfant, son extérieur devient grossier et impoli ; tandis que vous ne lui formez que le corps, la stupidité et l’ignorance s’emparent de son esprit.
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Il me demanda quelles étaient les raisons ou motifs habituels qui poussaient un pays à faire la guerre à un autre. Je répliquai qu’ils étaient innombrables ; je ne mentionnerais que les principaux. Tantôt les ambitions des princes qui estiment n’avoir jamais assez de terres ou de gens sous leur coupe ; tantôt la corruption des ministres qui poussent leurs maîtres dans une guerre afin d’étouffer ou détourner la révolte de sujets écrasés par leur mauvais gouvernement. Les différences d’opinion avaient coûté des millions de vies ; savoir par exemple si la chair est du pain ou le pain de la chair ; si le jus de certain fruit est du sang ou du vin ; savoir si siffler est un vice ou une vertu. S’il vaut mieux embrasser un pieu ou le jeter au feu. Quelle est la meilleure couleur pour un manteau, noir, blanc, rouge ou gris ; s’il doit être long ou court, large ou étroit, sale ou propre et mille autres choses. Aucune guerre n’était aussi furieuse, sanguinaire ou aussi durable que celles résultant de différences d’opinion, surtout si celles-ci concernaient des vétilles.

Le conflit opposant deux princes consiste parfois à savoir lequel va déposséder un troisième de ses biens alors qu’ils n’ont l’un et l’autre aucun droit à y prétendre, Il arrive qu’un prince se querelle avec un autre de peur que celui-ci ne se querelle avec lui. Il arrive qu’on commence une guerre parce que l'ennemi est trop fort et parfois parce qu’il est trop faible, iI arrive que nos voisins veuillent ce que nous avons, ou aient ce que nous voulons ; et nous nous battons jusqu’à ce qu’ils prennent notre bien ou nou donnent le leur. C’est un casus belli très convenable que d’envahir un pays après qu’une famine ou une épidémie a décimé une population, ou encore quand un peuple est la proie de guerres intestines. I] est permis d’entrer en guerre contre notre allié le plus proche si l’une de ses villes nous paraît commode ou si l’une de ses terres rendrait notre pré carré. Quand un prince envoie des forces sur une terre étrangère dont la population est pauvre et ignorante, il peut à bon droit en passer la moitié au fil de l'épée, puis asservir l’autre moitié afin de la civiliser et de lui faire quitter son mode de vie barbare. C’est une pratique très royale, honorable et fréquente, quand un prince sollicite l’aide d’un autre pour le protéger d’une invasion, que ce dernier, une fois qu’il a repoussé l’envahisseur, s’empare lui-même des domaines libérés, et qu’il tue, emprisonne ou bannisse le monarque qu’il est venu sauver. La parenté de sang ou d’alliance est un motif suffisant de confit entre les princes ; plus proche la parenté, plus grande la tendance à se quereller ; les nations pauvres ont faim et les riches sont fières ; l’orgueil et la faim ne sauraient faire bon ménage. Pour toutes ces raisons, la profession de soldat est jugée la plus honorable de toutes : un soldat est un Yahoo (homme) payé pour tuer de sang-froid autant de gens de sa sorte qu’il lui est possible, sans qu’ils l’aient jamais offensé.
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(...)ils refusent absolument de considérer qu’un enfant ait la moindre obligation à son père de l’avoir engendré, ni à sa mère de l’avoir mis au monde ; ce qui, quand on songe aux malheurs de la vie humaine, n’a rien d’un bienfait en Soi, et n’est du reste pas prévu par ses parents dont les pensées durant leurs étreintes allaient à tout autre chose.
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Quand il s’agit de pourvoir des postes, ils se soucient davantage de la morale des candidats que leurs capacités ; car dans la mesure où le gouvernement est nécessaire à l’humanité, ils estiment qu’une compréhension moyenne suffit à tel ou tel emploi: que la providence n’a jamais songé à faire de la conduite des affaires publiques un mystère, compréhensible par quelques êtres sublimes de génie car chaque génération n’en compte jamais que trois: mais ils supposent que la vérité, la justice, la tempérance et semblables vertus sont à la portée de chacun ; la pratique de ces vertus, jointe à l’expérience et à la bonne volonté, rendrait n’importe qui digne de servir son pays, à moins qu'il ne faille suivre des études particulières. Ils ont en revanche jugé que le défaut de vertus morales, loin d’être remplacé par des dons intellectuels supérieurs, disqualifiaient à jamais pour ces emplois les mains dangereuses de ces êtres « supérieurs » ; et qu’à tout le moins, les erreurs commises par de vertueux ignorants ne pouvaient avoir une conséquence aussi fatale pour le ben public que les pratiques d’un homme corrompu par ses inclinations et infiniment doué pour régir, décupler et protéger ses corruptions.
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Bien que nous appelions d’ordinaire récompense et châtiment les deux gonds sur lesquels pivotent tout gouvernement, Je n’ai Jamais pu voir cette maxime mise en pratique par aucune nation, sinon celle de Lilliput. Quiconque, ici, parvient à prouver qu’il a strictement observé les lois de son pays pendant soixante-treize lunes peut prétendre à certains privilèges, selon sa dignité et son état, ainsi qu’à une somme d’argent proportionnelle tirée d’un fond réservé à cet usage : il acquiert également le titre de Snilpall, ou Légal, qu’on ajoute à son nom sans qu’il puisse passer à sa descendance. Et les Lilliputiens ont pensé qu’il y avait un déficit prodigieux d’art politique parmi nous quand je leur ai dit que nos lois n'étaient étayées que par les châtiments sans la moindre idée de récompense. Voilà pourquoi la Justice, dans leurs cours de justice, est représentée avec six yeux, deux devant, deux derrière et un de chaque côté, pour symboliser la circonspection ; elle tient un sac d’or ouvert dans la main droite et une épée au fourreau dans la gauche pour montrer qu'elle est plus disposée à récompenser qu'à punir.
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Ils enterrent leurs morts la tête en bas ; car ils considèrent que, d'ici 11000 lunaisons, tous ressusciteront ; période à laquelle la terre (qu'ils estiment plate) ce sera d'après eux retournée : les ressuscités se trouveront de la sorte à pied d'œuvre. Leur érudits admettent l'absurdité d'une telle doctrine, mais la pratique en perdure pour complaire au vulgaire.
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Deux princes ont été en guerre parce que tous deux voulaient dépouiller un troisième de ses États, sans y avoir aucun droit ni l'un ni l'autre. Quelquefois un souverain en a attaqué un autre de peur d'en être attaqué. On déclare la guerre à son voisin, tantôt parce qu'il est trop fort, tantôt parce qu'il est trop faible
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"Le caméléon qui, dit-on, ne se nourrit que d'air, est celui de tous les animaux qui a la langue la plus agile."

Pensées sur divers sujets moraux et divertissants
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Je ressemelais mes souliers avec une plaque de bois coupée dans un arbre et fixée à l'empeigne, mais quand celle-ci fut usée à son tour je la remplaçai avec du cuir de Yahoo, séché au soleil. Je trouvais souvent du miel dans les arbres creux, je le faisais fondre dans l'eau et le mangeais sur mon pain. Nul n'a jamais si bien compris la vérité de ces deux axiomes: la Nature se satisfait de peu et la nécessité est mère de l'invention.
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1. Après quel évènement Jonathan Swift eut l’idée d’écrire son roman satirique « Les voyages de Gulliver » ?

Après un krach boursier
Après avoir assisté à une parade du cirque Tetrallini
Après avoir fait un rêve étrange
Après avoir effectué un voyage au Japon

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