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4.33/5 (sur 3 notes)

Nationalité : Pérou
Né(e) à : Laredo , le 24 mars 1946
Mort(e) à : Lima , le 25 avril 2007
Biographie :

José Watanabe était un poète péruvien qui a remporté de nombreux prix littéraires. Il est né à Laredo, dans une grande ferme de canne à sucre dans le nord du Pérou. Son père était un immigrant japonais et sa mère était Péruvienne d'origine andine.
En 1956, sa famille s’installe à Trujillo car son père gagne à la loterie, un père amoureux de la peinture et des haïkus que l’enfant entend en japonais et en espagnol. Au collège, un professeur l’initie à la grande littérature et aux romanciers péruviens. Étudiant à Lima dans les années 60, le jeune poète se trouve immergé dans « un puissant mouvement de renouveau de la poésie péruvienne ».

Ses nombreux recueils de poèmes lui ont valu une reconnaissance unanime de la critique.


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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
EL LÍMITE
Negras siluetas de pájaros de cartón pegadas en el vidrio
de los ventanales
advierten a los pájaros de vuelo distraído o ensimismado
que hay un límite en la transparencia del aire.
Los ventanales son sellados, herméticos al invierno
pero también a todo sonido.
En el mundo de afuera
no ladra el perro que, ladrando, espanta palomas,
no se oye la canción silbada del jardinero turco,
no crujen las hojarascas al rodar las bicicletas.
Esos movimientos perfectamente silenciosos
adquieren cierta ritualidad que nos asusta.
Los enfermos somos
una triste fila de ángeles de amplias batas para volar.
¿Quiénes serán nos preguntamos los cinco escogidos (de entre cien)
que volverán al mundo donde cada movimiento
dura con su sonido?
una desesperanza completa sería mejor que la incertidumbre
estadística.
Tienen razón esas negras siluetas en el vidrio, vistas
siempre en el borde difuso de nuestras miradas:
Hacia fuera
es más severo el límite en la transparencia del aire.
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LA RISA
Una cuadrilla de obreros
está desmontando una vieja casona de Barranco.

Con una venia de paseante les pido su consentimiento para
mirarlos.
Desatan las paredes con barretas, ordenadamente,
hilada tras hilada
de adobe.
De repente un obrero llama a los otros
y señala
una larga hilada con profundas huellas de perro,
huellas fijadas por el sol de 1910
(según la fecha en el frontis de la casa)
Todos acuden y ríen,
largamente ríen, incomprensiblemente ríen.
Es que ellos saben,
han recibido la imagen de adobería de entonces:
tendales de adobe frescos y un perro distraído
caminando sobre ellos, imprimiendo sus patas,
y alguien, acertándole con un poco de barro: "¡zafa, perro zonzo!",
y perro zonzo huyendo, asustado y loco, dejando sus huellas
en el barro fresco.
Y eso dio risa,
muy seguramente que dio risa en la adobería de entonces.
Hoy esa risa se oye aquí, en estas bocas,
como un eco que demoraba, hasta que vino.
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Mon œil a ses raisons
Je crois que mon œil a un critère de sélection arbitraire.

À l’évidence, le paysage alentour offrait davantage :

impossible que nous ayons été seuls elle et moi sur ce brise-lames.

Je me répète, comme tout le monde. J’imagine donc

s’il y avait de la brume

lui avoir déclaré : des canots dans le brouillard sont peut-être des mirages ou des

reflets,

et cité l’ancien haïku de Harumi :

“Dans la brume

Je touche le canot incertain.

Ensuite je m’embarque.”

S’il y avait du soleil

l’avoir photographiée au creux de ma main et peut-être effarouchée

en lui disant : prends la pose seins face au vent.

Et s’il est passé des mouettes et qu’elle les ait admirées, lui avoir rappelé

que ce sont là des oiseaux carnassiers, que seul leur chant hideux est honnête.

Mon œil voyait tout, n’écartait rien.

Nous nous sommes avancés dans la mer par ce brise-lames de rochers déchiquetés.

Sur un saillant, elle a ramassé sa jupe

et fait glisser ses pied...
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Sur la poésie

L’enfant a pénétré dans l’ombre de son arbre hors les murs

où il déposait quotidiennement le fruit de son labeur intestinal.

Si à l’arbre voisin un autre enfant s’accroupissait

et se soulageait

naissait entre eux

l’honnête complicité dans l’élimination

qu’ont les bêtes bien portantes.

Cette fois-ci, cependant,

une vision le tient en suspens, le fige

dans sa stupeur

sous son arbre :

au milieu d’une précédente évacuation

poussait

une petite plante frémissante et nouvelle.

L’enfant s’est ému en imaginant le voyage

de la petite graine

parcourant tout son corps, sa traversée sans encombre,

indemne,

toute à la défense

en son centre intime et délicat

de l’embryon vivant.

Et dans la mémoire de l’enfant,

avec un plaisir rétif,

a commencé à s’élever pour toujours

la plante minuscule, ton principe, ta petite bannière verte,

...
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La cure

La coquille lisse de l’œuf

tenue dans le creux de la main maternelle

passée sur le corps de son fils, là-haut, dans le nord.

J’ai vu ceci :

une femme plus élémentaire que toi

effarouchant la mort par des rites privés, chantant

un œuf dans la main, prêtresse

plus modeste jamais je n’en ai vu.

Je la regardais égrener au creux de ses genoux

le maïs du déjeuner

tandis que le chien de rue s’évanouissait côté ombre

et léchait

la douleur jetée à terre

avec l’œuf miraculeux.

C’était ainsi. La vie passait sans simagrées

au milieu de gens parcimonieux, père et mère

me demandaient si je me sentais soulagé. Le seul courage

était celui de vivre.

Les nuages passaient par la claire-voie

et les poules alignaient dans leur ventre les ovules bénis

et ma mère attendait de nouveau l’œuf le plus frais

avec une conviction :

...
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Colin-maillard (Goya)

Tu bouges le pied sur le gond de ta cheville

un peu comme les timides dirigent la musique, et ensuite

sollicité

tu entres dans le jeu de colin-maillard sans grand entrain,

puis, mi-erratique, mi-maladroit,

tu écoutes les cris des petits groupes, tu imagines

la cadence lourde des petites fesses en poire.

Toutes ces voix profèrent nettement, mais parmi elles il te faut en choisir une

qui te relaie.

Cette demeure n’est pas la placette démagogique et poussiéreuse

où tu échangeais prestement ton rôle

pour celui d’un autre gamin modeste

et manquant.

Ces voix que tu entends sont tes nouvelles voix. Elles auraient pu

susciter ta rancœur prévisible, mais non.

L’agnostique qui te confie son désir de croire en Dieu,

la démariée qui semble vulnérable comme biche loin du sous-bois,

l’orthodoxe et celui qui repasse les choses au crible, tous

sont honnêtes

chacun à sa manière.

Elles ne suscitent pas ta rancœur, ni non plus ton

...
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Sur la route du nord

Ces minuscules oratoires

au bord des routes, jamais plus hauts

que quiconque priant à genoux, commémorent un corps

qui fut là démantibulé et tué.

À l’intérieur, dans sa nef infime, s’accommode

la mémoire de ce corps

comme un chien aérien blessé.

Où allais-tu, le corps,

quels parents quels travaux s’abolirent avec toi. Ici s’affrontèrent

avec fracas

ton passé et ton avenir

et tu fus réduit à un battement aveugle du monde, sans mémoire,

absurde, égal à zéro.



Et nous, les 60 corps vivants qui voyageons dans cet autocar véloce

nous nous fêtons

joyeusement comme des insensés, nous nous embrassons

parce que la bouche est un bienfait

et nous chantons d’aimables chansons de voyage

qui ne parlent de la finalité ni de celui-ci ni d’aucun autre voyage.



Je crois que nous voyageons librement. Et vous, paradoxaux

démantibulés, vous êtes

un meilleur rappel

à notre bref supplément d’avenir

que ces ponctuelles bornes kilométriques.
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Siméon le stylite

Prêtons l’oreille aux paroles de Siméon, écoutons

ses conseils, ses prêches, ses avertissements

car il nous parle depuis un endroit idéal.

La sagesse

consiste à bien choisir l’endroit d’où parler.



Siméon nous parle du haut d’une colonne

calcaire marmoréenne

qu’il a taillée

et plantée au milieu du désert.



Il n’est donc ni au ciel ni sur terre.



Là-haut, dans le ciel,

évoluent les anges aux yeux blancs

avec leurs pensées immaculées que

nulle passion humaine n’agite

ou ne trouble.



Lorsque Siméon baisse le regard vers la terre

il voit les pèlerins

qui entourent la base de sa haute colonne, dans l’attente

anxieuse

de sa parole.

Il observe avec tristesse

ces visages marqués à l’excès

par l’inévitable vulgarité de la vie terrestre, puis

il parle

et sa parole

est un fracas flamboyant qui fusionne anges et êtres rampants.
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Répons devant le cadavre de ma mère

Ce cadavre n’a pas l’air gai.

Et quand un cadavre manque de gaieté,

la culpabilité déferle.

On voudrait lui servir n’importe quoi d’appétissant et savoureux (ah ! oui

son bonheur de vieille femme mangeant un steak bien tendre !),

seulement Dora n’est pas encore revenue du marché.



Ce cadavre manque de gaieté,

mais un peu de gaieté peut-elle encore pénétrer son âme

flottant sur ses organes de poussière ?



Que nous sommes impuissants

face à un cadavre qui prend congé dans une telle désolation !

Il est trop tard pour rien réparer. Quelqu’un a-t-il gardé

ses pommes d’amour qui, dans ses mains offertes,

semblaient provenir d’un arbre magnifique ?



Là, elle s’en va avec sa bague de veuve.



Là, elle s’en va, et toi, ne lui fais aucune promesse :

cela te vaudra une formule lapidaire,

un sarcasme qui te laissera, une fois de plus, estourbi.



Là, elle s’en va avec sa manie de dansoter

sur le chemin

pour bercer l’enfant qu’elle portait sur son dos.
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Le cerf

Le cerf est mon rêve le plus récurrent.

Alors qu’il vit en harde, l’animal m’apparaît en me toisant, haut sur pattes

et plein de l’orgueil

d’un homme seul.

À mi-distance il paît dans un espace restreint, et autour

tout est pétrifié, aucun corps

de chair

qui puisse lui être comparé.

Le cerf se meut comme articulé par de puissants élastiques

internes

réunis dans un vigoureux organe inconnu et central.

De là sa démarche gracieuse

qui dissimule sa force colossale

élastique, son potentiel

d’envol.

Imaginons l’éventualité d’un chasseur et d’un coup qui fasse mouche,

et voilà le cerf bondissant ...
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