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Critiques de Joseph Boyden (445)
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Dans le grand cercle du monde

Beauté de l'écriture, découverte des indiens du Canada,de leur moeurs et coutumes, ce livre m'a emportée dès les premières lignes dans une aventure magnifique. De tels ouvrages, aussi bien documentés, aussi proches de la réalité, sont pour moi précieux, importants. Ils nous rappellent que les hommes venus du vieux continent, s'autoproclamant "civilisés" n'ont eu de cesse de s'approprier le reste du monde. Ainsi des civilisations entières ont été anéanties et c'est d'autant plus regrettable que les indiens qu'on a voulu évangéliser, avec leurs propres coutumes et originalité, étaient plus proches et respectueux de la nature et des espaces que ceux qui les regardaient comme des sauvages, les rangeaient au rang d'animaux et leur ont volé leurs terres.
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Dans le grand cercle du monde

Très très beau roman, une belle fresque amériendienne. Un travail de recherche extraordinaire assorti d'un talent de conteur hors pair. Un très beau moment de lecture.
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Dans le grand cercle du monde

Grand, grand livre. Grand livre par la qualité de l'écriture de Joseph Boyden, grand livre par le souffle qui l'anime, grand livre par sa description du crépuscule d'un monde, celui des Hurons-wendats, qu'à aucun moment il n'idéalise, grand livra aussi parce que Boyden sait donner consistance et richesse psychologique à ses personnages. Bref, un vrai bonheur de lecture.
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Dans le grand cercle du monde

Nous sommes au Canada au XVIIe siècle. Les européens ont déjà un pied dans le Nouveau Monde. Les français notamment entretiennent des relations commerciales avec les Hurons. En échange, ils exigent que les indiens acceptent dans leurs villages des prêtres venus pour convertir ces âmes perdues. Dans le même temps, la guerre entre Hurons (qui se nomment eux-mêmes les Wendat) et les Iroquois (appelés Haudenossaunee) fait rage. Des raids meurtriers ont lieu régulièrement entre les deux tribus, chacun appelant son lot de vengeance.

Nous suivons ici trois personnages dont les voix s’alternent pour raconter les événements. Tout d’abord il y a Oiseau, guerrier Wendat qui mène une guerre sanglante contre les Haudenosaunee depuis que ces derniers ont torturé et tué sa femme et ses deux filles. Au cour d’un raid, il massacre une famille entière à l’exception d’une jeune fille. Il décide de la ramener à son village pour l’adopter. Elle se nomme Chutes-de-Neige, et sera la deuxième voix de ce récit. Enfin il y a Christophe le « Corbeau », père jésuite accueilli par la tribu d’Oiseau, qui apprend patiemment les coutumes de ce peuple tout en tentant de les convertir à sa foi, et à un mode de pensée totalement différent du leur.

Tous trois nous plongent dans le quotidien et les traditions du peuple Huron. Un monde où la magie est omniprésente, et où courage et cruauté sont intimement mêlés. Ils nous racontent également la fin d’une époque : l’apparition des armes à feu dans le conflit avec les Haudenossaunee, les épidémies inconnues apportées par les Européens, et les famines vont peu à peu décimer les villages hurons.



Joseph Boyden signe ici un excellent roman historique. On sent un travail de documentation soigné, et l’on est immergé totalement dans la culture et la vie huronnes. Les personnages sont l’autre point fort de ce roman. Tous, y compris les personnages secondaires, sont dotés d’une personnalité fouillée. Le roman étant long, il permet à chacun d’évoluer de manière cohérente face aux bouleversements qu’ils sont en train de vivre. L’écriture est belle, poétique même lorsqu’elle évoque les tortures les plus cruelles. La mélancolie teinte tout le roman, depuis les très belles premières pages de fuite dans la neige, et l’on sent comme les personnages le passage du temps et les changements irréversibles qu’entraînent les contacts avec les « hommes velus ».

Deux bémols toutefois. Tout d’abord, la première partie du roman est très lente, le temps d’installer le cadre, et l’on se demande parfois où l’auteur veut nous emmener, avant de passer la moitié et de voir le rythme s’accélérer. Ensuite, j’ai été un peu gêné certains procédés narratifs qui donnent un côté très artificiel à la narration (par exemple, le récit très détaché par un personnage des tortures qu’il subit).

Malgré cela, Dans le grand cercle du monde est un très bon roman, prenant et poignant. A lire et à conseiller.



Catherine (Conflans-Sainte-Honorine)
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Dans le grand cercle du monde

Un très beau roman, dur et poétique à la fois et toujours ce souffle chamanique qui parcourt les romans de Joseph Boyden. Un des meilleurs romans d'histoire que j'ai lu au cours de ces dernières années.
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Dans le grand cercle du monde

Tout ce que vous n'avez jamais voulu savoir sur les tortures Indiennes, entre autres.

Écrit avec un rondin taillé. Long, éprouvant, marquant comme une traversée de l'ouest américain en compagnie d'âmes sensibles qui se sont abstenues.
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Dans le grand cercle du monde

Première moitié du XVIIème siècle. Sur les terres canadiennes, les nations Huron-Wendat et les Iroquois se livrent à une lutte sans merci. Les massacres et les rivalités sont rythmés par les saisons. Les français ont colonisé une partie du territoire et ont ouvert un premier comptoir commercial à Tadoussac au Québec en 1600. Sous l’impulsion de Samuel de Champlain, gouverneur de la Nouvelle-France, nom donné à la première colonie française, les relations diplomatiques et commerciales entre les français et les Hurons-Wendats sont excellentes. Les iroquois, alliés des hollandais et des anglais, deviennent de fait, les ennemis des français. Les premiers missionnaires catholiques sont envoyés sur le territoire en 1615, suivis en 1625 par les jésuites……



C’est dans ce contexte historique que se déroule le roman Dans le grand cercle du monde de Joseph Boyden. Installé dans un village de la nation Huron-Wendat, le père Christophe, jésuite, a pour mission de convertir le plus grand nombre à la foi chrétienne et d’étudier les mœurs ce peuple encore peu connu. Arrivée en même temps que le père Christophe, une jeune iroquoise, Chutes-de-neige, capturée lors d’une bataille entre son peuple et les Hurons-Wendats où elle a vu toute sa famille décimée, est adoptée par Oiseau, le guerrier valeureux, responsable de la mort de ses parents.



Dans le grand cercle du monde, c’est avant tout la confrontation entre deux mondes différents, l’Ancien Monde (l’Europe) et le Nouveau Monde (l’Amérique). Le père Christophe ainsi que les autres missionnaires qui vont le rejoindre plus tard, incarne cet Ancien Monde qui veut imposer sa religion et sa civilisation à un peuple qui possède déjà les siennes. Face à eux, une ribambelle de personnages incarnant le Nouveau Monde mais la plus emblématique selon moi est Petite Oie, la femme d’Oiseau, père adoptif de la jeune Iroquoise, Chutes-de-neige. Guérisseuse et devineresse, elle affronte et déstabilise le père Christophe dans ses efforts de conversion au Christianisme. C’est une lutte entre deux croyances différentes: celle de Petite Oie tournée vers la nature et les esprits, celle de Christophe vers Dieu.



Le roman a plusieurs voix: celle d’Oiseau, celle de Chutes-de-neige et enfin celle du père de Christophe. J’ai trouvé que ce choix de narration était très intelligent. Cela permet d’avoir trois points de vue totalement différents et renforce cette opposition entre Ancien et Nouveau Monde. Cela amène d’ailleurs des situations très cocasses où d’un côté le lecteur voit des Hurons-Wendats impressionnés par ce qu’apporte la civilisation européenne comme l’horloge, les fortifications, les armes à feu ou encore l’écriture! (les Hurons n’avait pas de langue écrite). Il y a une sorte de magie qui entoure tous ces objets pour eux. A l’inverse, le père Christophe est souvent choqué par ce qu’il observe: le manque de pudeur, la violence et la torture envers les ennemis, le festin de Morts (sort réservé aux morts), la croyance dans les esprits de la nature…Il dit clairement dans ses lettres envoyées en France, qu’il est entouré de sauvages qui s’adonnent à la sorcellerie et qu’il est urgent de leur montrer ce qu’est un VRAIE civilisation. Chutes-de-neige est un personnage complexe puisqu’elle est originaire d’une nation rivale. Animée par un esprit de vengeance, elle se résigne et finit par apprécier son nouveau père. Chutes-de-neige est à la croisée des deux Mondes, tiraillée entre les croyances de son peuple et la curiosité pour ce prêtre qui porte autour du cou son père, les bras en croix…



Joseph Boyden a fait un énorme travail de recherche documentaire! Ce roman m’a tellement passionné que j’ai voulu en savoir plus et je me suis vite aperçue de la véracité de tous les faits historiques relatés dans le roman. L’auteur décrit parfaitement les us et coutumes, le mode de vie des peuples amérindiens. J’avais vraiment l’impression d’être au cœur de ce village, de vivre au rythme des saisons comme les hurons. On apprend une tonne de choses sur les habitations (les maisons-longues dans lesquelles plusieurs familles cohabitent), sur les récoltes, sur la chasse, sur le commerce avec les Français et les nations amies, sur la médecine, sur les croyances, sur les batailles avec leurs ennemis mais aussi sur le traitement des prisonniers. Sur ce point, on a quelques scènes très sanglantes et violentes…une chose est sûre, leur imagination en terme de tortures est hallucinante!!!



Au cours de ma lecture, j’en suis arrivée à me questionner sur l’intérêt et l’impact réels de l’apport de la civilisation européenne à ces peuples. Sous des airs de vouloir convertir les peuples amérindiens au Christianisme, il semblerait malheureusement que les français cherchaient surtout à étendre leur territoire et à accaparer les richesses. Le père Christophe doutera d’ailleurs de sa mission et des réels intentions des dirigeants français. Quand à l’impact, il est double. Les européens ont apporté avec eux le progrès symbolisé par les outils, les armes à feu, les machines, etc… Cela intimide et impressionne les Hurons mais la plupart vont très vite y prendre goût. Dans ce sens on peut dire que c’est une avancée. Mais le progrès a son revers de médaille: les mousquets vont également précipités et aidés dans la destruction de la nation Huron-Wendat et des autres nations amérindiens. En effet après avoir très vite appris à les manier cette arme de destruction facilitera la mise à mort et augmentera considérablement le nombre de victimes des guerres entre nations rivales. D’un autre côté, les maladies apportées par les européens provoquent de graves épidémies et déciment un nombre important d’autochtones.



La question qui m’a le plus taraudée est celle de la conversion qui est au cœur du roman. Pourquoi vouloir convertir au Christianisme à tout prix un peuple qui a déjà ses propres croyances? De quel droit peut-on imposer sa religion? Sa vérité? Pourquoi une croyance serait-elle meilleure qu’une autre? Cela pourrait faire l’objet d’un débat…



Dans le grand cercle du monde est un roman passionnant sur le début de la colonisation français sur le territoire canadien. Ce roman est extrêmement bien documenté et l’auteur se fait un plaisir de nous plonger au sein de la nation Huron-Wendat. Le lecteur apprend une foule de choses sur le mode de vie, les us et coutumes et les croyances de cette nation mais aussi sur leur relation avec leurs alliés les Français. Les personnages sont complexes et bien travaillés psychologiquement. Mais il ne faut pas trop s’y attacher, la mort règne dans ces territoires… Ce récit interroge sur l’apport de la civilisation européenne sur ces peuples: Ces nations « sauvages » ont-elles gagnées quelques bénéfices? Qui est le gagnant? Le perdant? La question de la conversion au Christianisme m’a également fortement interpellée. Je rajoute que ce roman est très visuel, il pourrait faire facilement l’objet d’une adaptation cinématographique! Joseph Boyden m’a éblouie avec son roman…certainement une des voix américaines à suivre dans les prochaines années…
Lien : https://uneplumesurunparchem..
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Dans le grand cercle du monde

Ouvrage conseillé par la Kube après mon souhait de découvrir la littérature canadienne.



Malheureusement, ni le style, ni l'histoire, ni même les personnages n'ont réussi à m’intéresser.



J'ai pourtant essayé de m'accrocher. Peine perdue. Voir une action être raconté par trois personnes différentes? Inutile et fastidieux.



J'ai sauté des pages pour atterrir à la fin. J'ai bien fait.
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Dans le grand cercle du monde

Un très beau roman qui fait réfléchir...
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Dans le grand cercle du monde

Guerres et tortures autochtones au bord des Grands Lacs au 17e siècle.

Oubliez le mythe du bon « sauvage » bienveillant, il sera question de vengeance, d’embuscades et de tortures raffinées.



Oubliez aussi le bon Huron et le méchant Iroquois de l’« Histoire du Canada ». Comme le dit un des guerriers : « Nous ap­par­te­nons à cette terre. Nous par­lons des langues si­mi­laires, nous culti­vons les mêmes plantes et nous chas­sons le même gi­bier. Pour­tant, nous sommes en­ne­mis et nous cher­chons mu­tuel­le­ment à nous dé­truire. »



Un roman à trois voix, qui présente les événements selon trois points de vue différents :

– La voix d’Oiseau, guerrier Huron, dont le peuple sédentaire vit dans de gros villages et cultive « les trois sœurs » : le maïs, la courge et les haricots.

– Les réflexions de Christophe, un Jésuite venu évangéliser et convertir les Indiens, plein de foi, même s’il sait qu’il sert aussi à faciliter le commerce des fourrures qui permettra à certains Français de s’enrichir.



– Les mots de Chutes-de-Neige, jeune iroquoise capturée par les guerriers Hurons et que Oiseau a décidé d’adopter pour remplacer sa famille massacrée dans une escarmouche précédente.



Un roman dans un contexte historique, même si les personnages sont des créatures romanesques. On y trouve la vie quotidienne, les traditions, les croyances et les amours, mais aussi les malheurs lorsqu’ils sont décimés par la maladie, ainsi que l’horreur des massacres et de la torture.



Un livre intéressant par son point de vue différent sur les Autochtones du début de la Nouvelle-France.



Un roman très dur aussi, et plutôt navrant. Je n’y peux rien mais les guerres me désolent. Pourquoi le cercle de la vengeance ne s’arrête-t-il que lorsque l’ennemi est anéanti?
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Dans le grand cercle du monde

Maître Corbeau, en sa chair, transpercée.

L’« Orenda », la force vitale qui constitue et relie toutes choses dans le grand cercle du monde forme la vision mystique des Algonquins avant la venue du « peuple de fer » soit les Français et ses missionnaires jésuites, au XVIIe siècle. Christophe, grand Breton porté par la foi en son Dieu, part à l’encontre des Hurons, les mains dans les poches de sa soutane et le bréviaire aux lèvres. Jugé inapte à survivre dans la nature par Oiseau, un chef Huron, Corbeau (le jésuite drapé de noir) est à la traîne du groupe d’Indiens pourchassé par leurs ennemis héréditaires, les Iroquois. Corbeau porte Chutes-de-Neige, une jeune Iroquoise rescapée du massacre de sa famille orchestré par Oiseau et Renard, l’ami fidèle. Les poursuivants ont des chiens pisteurs. Les Hurons jaugent leurs chances de survie dérisoires mais la neige peut tomber, brouiller les pistes et leur campement est presque accessible. A tour de rôle, les voix des trois protagonistes expriment leurs pensées et leurs visions. Sans cesse, les comportements sont mal interprétés. Corbeau devrait mourir mais sa résistance physique exceptionnelle suscite une forme d’admiration chez les Hurons et puis le jésuite baragouine leur langue, à leur plus grand amusement car il anone comme un enfant. Sa foi n’est pas sans intriguer Oiseau qui pressent sans savoir l’exprimer que son monde est en bascule : « De sa main droite, il fait ce geste auquel je me suis habitué: il se touche le front, puis la poitrine et enfin les épaules à gauche et à droite. On se demandait s'il ne nous jetait pas un sort mais pour autant que je le sache, et bien qu'il prétende que cela soit destiné à le protéger, je crois qu'il s'agit surtout d'un tic nerveux ». Lorsque Christophe revient enfin à Québec après un an d’enfer, sur le Saint-Laurent, [Kébec, en algonquin signifiant « là où le fleuve se rétrécit »], le jésuite accompagné d’une délégation huronne espère s’être échappé des mâchoires de la mort : « … j’ai l’impression d’être un cadavre » mais quand le gouverneur de la Nouvelle-France Samuel de Champlain lui demande de repartir avec les Indiens pour raisons diplomatiques, politiques et religieuses, Christophe : « A l’idée de retourner dans ces terribles contrées, je me sens prêt de pleurer » reprend son chemin de croix accompagné par deux autres pères jésuites, Isaac et Gabriel. Christophe n’a peut-être pas tort d’appréhender les tortures à venir car l’enfer c’est aussi les autres, Iroquois en tête, grands maîtres du dépeçage à petit feu.

La force brute du roman de Joseph Boyden réside dans la polyphonie incarnée en trois voix et autant de regards qui interprètent les événements selon des centres d’intérêt forcément et parfois férocement différents. Ils donnent à vivre au lecteur l’avancée d’hommes courageux pris aux rets d’une destinée qui les transcende. Si la foi de charbonnier de Christophe peut irriter quand le jésuite cherche à imposer ses croyances aux Indiens, le lecteur ne peut qu’admirer sa force, sa science et son courage. De même, alors que le lecteur approche les Hurons de l’intérieur, il ne peut que les comprendre. L’auteur canadien, magnifique démiurge, ressuscite tout un pan de l’histoire de son pays-continent en donnant la voix à de grands hommes engloutis dans la mort et l’oubli. Le père Christophe est le quasi homonyme phonétique du père Brébeuf, torturé à mort par les Iroquois le 16 mars 1649. Alors que Joseph Boyden renoue les liens nourriciers de son passé, il apporte une cohérence remarquable à son œuvre romanesque. Auteur habité et exigeant, il a aussi su dire non à l’argent et aux mirages hollywoodiens avec la proposition d’achat des droits d’adaptation de son roman par Kevin Costner.
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Dans le grand cercle du monde

CHEF D'OEUVRE ABSOLU, LYRIQUE ET MAGIQUE

Mon livre préféré de l'immense Joseph Boyden dont tous les Livres sont magiques. Son talent n'a d'égal que sa simplicité et son humanité. J'ai choisi "Dans le Grand cercle du monde", ce chef d'œuvre absolu.

Christophe "Corbeau", un jeune jésuite français, se rend au Canada, en Nouvelle-France au XVIIe siècle évangéliser les Indiens. Il n'est sur place que depuis un an quand ses guides l'abandonnent et le laissent à la merci des Iroquois. Ainsi commence pour le jeune homme une odyssée incroyable où très vite les Hurons le font prisonnier à leur tour ainsi qu'une jeune captive iroquoise à la personnalité énigmatique, la si bien nommée, Chute de neige. Leur ravisseur, Oiseau, un grand guerrier a perdu toute sa famille et sait qu'un grand et nouveau danger menace son peuple.

Un roman lyrique, épique et polyphonique totalement maîtrisé : la narration se fait à Trois voix d'où un équilibre des points de vue, une totale justesse et nul esprit manichéen.

Le talentueux Joseph maîtrise parfaitement l'envergure de son roman - un exercice dans lequel nombre d'écrivains pourtant excellents se sont perdu : les Trois voix sont d'une égale force et sincérité.

Ce chef d'œuvre est aussi un hymne magnifique à la beauté naturelle de chaque chose, "The Orenda" (le titre originel intraduisible) dénonçant en creux (entendez sans propos moralisateur insupportable de lourdeur) la brutalité de la colonisation de ce continent et l'esprit étriqué des peuples dits civilisés. Et bravo (aInsi que merci) au traducteur, Michel Lederer toujours aussi époustouflant. J'ajoute que Tous les Boyden sont des chefs d'œuvre. Tellement envie qu'un autre soit publié....
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Dans le grand cercle du monde

Faites l'expérience de la vie de peuples Amérindiens, indigènes de cette Amérique qu'on connaît mal, tellement on nous l'a tronquée.

Plusieurs voix, plus regards.

Il y a beaucoup d'horreurs dans ces peuples, la vengeance cruelles, tout autant qu'il y a eu beaucoup d'horreurs dans le christianisme d'antan.

Mais il y a beaucoup de belles valeurs et à apprendre des ces peuples, et il n'y a pas que du mal non plus dans certaines valeurs chrétiennes, ils n'ont pas réussi à cohabiter, à s'entrepénétrer constructivement. On a détruit le meilleur de chacun.

Je parle du passé au présent ou du présent au passé. Ce genre de livre est reconstructeur. En même temps, ça nous donne aussi l'impression d'avoir beaucoup perdu.

Réveille-toi, homme, bête malade...

(Je trouve ce livre trop long. Et l'écriture/style ne transcende pas suffisamment, il faudrait des images, une série, un film, que sais-je, encore.)
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Dans le grand cercle du monde



An 1635

Un très beau roman historique se déroule en Nouvelle France à la période de Champlain et après sa mort. Les Wendats et les Haudenosaunees s’opposent depuis toujours et mènent des guerres fratricides meurtrières et destructrices.

Quand arrivent les Jésuites qui s’allient aux Hurons –Wendats, et veulent les convertir, et avec eux les colons, les militaires, les armes, les maladies, l’alcool, …

La construction à 3 voix est intéressante, un magnifique jeune chef de guerre Huron Oiseau, une jeune captive iroquoise Chutes-de-neige, et un jeune frère jésuite Christophe Corbeau. Chaque chapitre alternativement donne la voix à l’un des protagonistes.

Ils sont jeunes mais ont-ils droit à un avenir ?

L’auteur d’ascendance amérindienne porte à merveille la parole de ces nations quasiment disparues.

C’est toute l’histoire peu connue de ces tribus indiennes du Québec, qui est décrite dans le livre, l’habitat, le mode traditionnel de culture, les réunions, le commerce, les croyances…. Il y a des chapitres entiers consacrées aux batailles très violentes, aux tortures ultra sophistiquées et insoutenables. On est vraiment porté par le sujet.

L’écrivain s’est appuyé sur une documentation sérieuse. L’atmosphère de l’époque est très bien rendue, et on peut ainsi appréhender cette période sur un plan ethnographique.

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Dans le grand cercle du monde

Une magnifique fresque historique, profonde et violente (attention à la dernière partie !) avec l'irruption des missionnaires jésuites au sein des tribus huronnes. L'affrontement de cultures inconciliables et de 3 personnalités qui apprennent à se connaître, à défaut de se comprendre. Le destin va les frapper tous sans distinction, chacun sa façon de l'interpréter et d'en nourrir du ressentiment.
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
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Dans le grand cercle du monde

Quel souffle possède cet excellent roman qui retrace le début de la chute de la nation indienne ! Nous suivons trois personnages principaux dans le décor magnifique du Canada au XVIIème siècle : Oiseau le chef des Hurons, Christophe le jésuite français et Chutes-de-Neige la jeune iroquoise kidnappée. Les Hurons sont agriculteurs et commerçants, ils se lient avec les Français par intérêt. Les Anglais et Hollandais arment les Iroquois pour avoir la terre et les français font de même mais dans une moindre mesure. Au début chacun voit son propre profit, le commerce malhonnête des français (une marmite contre 100 peaux de castors), l’évangélisation des Indiens pour le père Jésuite et la victoire sur les Iroquois pour les Hurons. L’histoire montre que tout cela finira mal car les mauvaises récoltes et les maladies amenées par les colons décimeront presque entièrement les Indiens.

Les personnages sont très attachants et évoluent au fil du temps (Oiseau, Chutes de Neige …) et nous aimerions les connaitre. Les us et coutumes sont très bien expliqués notamment leurs relations avec la nature, l’adoption des enfants dont ils ont tué les parents (peut-être afin de réduire la consanguinité ou l’extinction des tribus), la cérémonie des morts, les rêves qui sont au centre de leur vie, leurs attachements familiaux, la magie, la culture des « Trois Sœurs ». Les scènes de torture me font penser aux jeux de Rome avec les exécutions comme une soupape à la violence de l’homme.

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Dans le grand cercle du monde

Âmes sensibles, passez votre chemin !

Ayant lu Le Chemin des Âmes que j'avais particulièrement apprécié, j'avais envie de découvrir un autre roman de Joseph Boyden. Au début, j'ai été très enthousiaste puisque l'auteur racontait l'histoire des Wendats, dont j'avais visité le musée, à Québec. Mais même si je salue le travail historique que l'auteur a dû effectuer pour raconter avec tant de précisions la venue des religieux français au Canada ainsi que les conflits entre les Premières Nations qui chacune avait pris parti soit pour les Français soit pour les Anglais, j'ai eu du mal à terminer la lecture de ce livre. En effet, les scènes de violence sont particulièrement atroces et cette violence est récurrente. Bien sûr, Joseph Boyden montre bien le clash culturel et religieux entre les Européens et les Premières Nations , les incompréhensions mutuelles, la condescendance des religieux et aussi leur naïveté parfois. Le fait que les religieux soient surnommés "Corbeaux" est assez parlant et amusant d'une certaine manière. On apprend beaucoup de choses sur la vie et les coutumes des différents peuples mis en présence dans ce roman, notamment l'adoption des membres du peuple ennemi. Les maisons-longues sont très bien décrites. La difficulté de survivre à l'hiver faute de réserve de nourriture suffisante est très bien montrée également. Joseph Boyden parvient à nous plonger dans cette nature sauvage et hostile où la survie tient à un fil ou plutôt à la solidarité entre les membres du village ; la solidarité qui existe entre Européens et Premières Nations est assez étonnante.

La foi fluctuante de Christophe Corbeau est très forte à la fin du roman et il vit son martyre à l'image de celui de Jésus-Christ. Joseph Boyden semble bien renseigné sur les croyances des uns et des autres. Il nous ouvre à celles des Premières Nations, croyances qui ont des similitudes au final avec un besoin de croire qu'il existe une vie après la mort.
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Dans le grand cercle du monde

Un excellent roman très bien documenté! Si vous aimez les histoires d'Indiens, vous ne pouvez pas passer à côté de cette oeuvre qui vous emmène dans les terres sauvages du Canada, au XVIIe siècle, au sein du peuple des Hurons.
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Dans le grand cercle du monde

L’un des livres qui m’a le plus emportée. La première guerre mondiale à travers l’hi Et le regard de deux indiens du Canada envoyés avec d’autres pour aider la France, une histoire d’hommes, de fraternité, de culture. Un grand auteur
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Dans le grand cercle du monde

Je me demande comment fait Boyden pour réussir un tel roman, polyphonique, avec des personnalités aussi différentes entre elles mais aussi différentes de celle d'un américain du 21e s.

Il y a là une maîtrise de l'écriture très impressionnante.

La lecture en devient passionnante, un vrai roman d'aventure de par les événements racontés, mais aussi une véritable étude des différentes visions du monde des indiens d'Amérique, des colons jésuites envoyés en éclaireurs, mais aussi, en creux, des soldats envoyés en renfort.

Le livre est finalement assez triste puisqu'on assiste à la fin de la culture amérindienne sous sa forme la plus aboutie, et même si cette culture n'avait rien de tendre, j'ai ressenti une forme de tristesse en le refermant.
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