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Critiques de Joseph Boyden (444)
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20 plus 1 short stories

Aimant bien les recueils de nouvelles, j'ai été ravie de recevoir celui-ci grâce à un concours sur Facebook.

On trouve dans ce recueil 21 nouvelles sur le thème L'Amérique, pour fêter les 20 ans de la collection "Terres d'Amérique".

J'ai découvert des auteurs totalement inconnu, et dans l'ensemble j'ai bien aimé ces nouvelles, mais sans plus.

Quelques semaines après l'avoir fini, je garde surtout des souvenirs de "Ce que savent les saumons" de Elwood Reid, avec un avis assez mitigé dessus. Par contre j'ai beaucoup "Montée des eaux" de Callan Wink ou encore "La Cooper Kings" de Callan Wink.

Ce sont des nouvelles variées et dans l'ensemble bien ficelées, même si je n'ai pas eu de coup de cœur pour une d'elle, je mets trois étoiles :)
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20 plus 1 short stories

J'ai beaucoup apprécié ce recueil de 21 nouvelles publié en 2016 chez Albin Michel.

On y parle des grands et rudes espaces avec les hivers rigoureux pour les héros de l'Ouest, de la marginalité des descendants indiens souvent invisibilisés, des minorités ethniques et des ravages de l'alcoolisme. En somme une image façon Far-West d'aujourd'hui avec la misère et la violence des rapports humains où percent quelquefois des îlots de tendresse inattendus.

Au risque de faire des jaloux, je distinguerai parmi ces récits forts et intrigants ces cinq qui m'ont touchée particulièrement :

Parmi les disparus de Dan Chaon

La femme du chasseur d'Anthony Doerr

Les meilleurs sont déjà pris de Ben Fountain

Pièces détachées de Holly Goddard Jones

Sous la bannière étoilée de Benjamin Percy







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Dans le grand cercle du monde

Sur la liste Babelio sur Les indiens d'Amérique ce livre devrait y figurer tant cette guerre entre les Hurons et les Iroquois nous est montrée dans tout ses détails en particulier l'influence des Jésuites , sans parler des descriptions des tortures et du mode de vie de ces tribus dont les guerres incessantes font partie de leur mode de vie ce moment de leur histoire .Je cite Wikipédia:

Les années 1640 et 1650 ont été une période extrêmement sombre pour les Hurons. En effet, ce qu’on appelle la guerre des fourrures bat son plein lors de cette période historique. Mieux armées que quiconque, les Iroquois disposaient d’armes à feu qu’ils échangeaient à leurs alliés hollandais afin de conquérir le territoire des Hurons. En 1648, ils prennent d’assaut le village huron de Teanaustayaé, qui se situe sur la rive sud du lac Michigan et prennent en otage 700 prisonniers qui sont composés majoritairement de femmes et d’enfants. En 1649, les Iroquois prennent emprise sur un autre village important des Hurons, Taenhatentaron situé sur la rive nord du détroit de Mackinac. Ils massacrent les vieux, les malades et les enfants sans aucune pitié. « Où des enfants grillaient à côté de leurs mères, ou un mari voyait sa femme rôtir auprès de soi, où la cruauté même eut eu de la compassion dans un spectacle qui n’avait rien d’humain, sinon l’innocence de ceux qui étaient au supplice, dont la plupart étaient chrétiens ».(Le pays renversé p. 156)



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Dans le grand cercle du monde

Âmes sensibles, passez votre chemin !

Ayant lu Le Chemin des Âmes que j'avais particulièrement apprécié, j'avais envie de découvrir un autre roman de Joseph Boyden. Au début, j'ai été très enthousiaste puisque l'auteur racontait l'histoire des Wendats, dont j'avais visité le musée, à Québec. Mais même si je salue le travail historique que l'auteur a dû effectuer pour raconter avec tant de précisions la venue des religieux français au Canada ainsi que les conflits entre les Premières Nations qui chacune avait pris parti soit pour les Français soit pour les Anglais, j'ai eu du mal à terminer la lecture de ce livre. En effet, les scènes de violence sont particulièrement atroces et cette violence est récurrente. Bien sûr, Joseph Boyden montre bien le clash culturel et religieux entre les Européens et les Premières Nations , les incompréhensions mutuelles, la condescendance des religieux et aussi leur naïveté parfois. Le fait que les religieux soient surnommés "Corbeaux" est assez parlant et amusant d'une certaine manière. On apprend beaucoup de choses sur la vie et les coutumes des différents peuples mis en présence dans ce roman, notamment l'adoption des membres du peuple ennemi. Les maisons-longues sont très bien décrites. La difficulté de survivre à l'hiver faute de réserve de nourriture suffisante est très bien montrée également. Joseph Boyden parvient à nous plonger dans cette nature sauvage et hostile où la survie tient à un fil ou plutôt à la solidarité entre les membres du village ; la solidarité qui existe entre Européens et Premières Nations est assez étonnante.

La foi fluctuante de Christophe Corbeau est très forte à la fin du roman et il vit son martyre à l'image de celui de Jésus-Christ. Joseph Boyden semble bien renseigné sur les croyances des uns et des autres. Il nous ouvre à celles des Premières Nations, croyances qui ont des similitudes au final avec un besoin de croire qu'il existe une vie après la mort.
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Dans le grand cercle du monde

Joseph BOYDEN, lui-même descendant des Nations Premières trouve les mots justes pour écrire les sentiments humains et la redoutable froideur guerrière dans un seul chant où se mêlent chant de vie et chant de mort.
Lien : https://www.actualitte.com/c..
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Dans le grand cercle du monde

Juste avant de commencer ce livre, j’ai eu une crainte, qu’il ne soit à peu de choses près une variation sur le thème du roman précédent de l’auteur, Les saisons de la solitude, qui m’avait très légèrement laissée sur ma fin, après le magnifique Chemin des âmes. Voulant garder intactes les premières impressions sur ce nouveau roman que je n’aurais pour rien au monde raté, je n’ai pratiquement rien lu le concernant. Je me suis donc retrouvée en plein XVIIème siècle, lorsque les missionnaires jésuites commencèrent à s’immiscer en Nouvelle-France pour tenter de convertir les populations locales. Leur intérêt se porta d’abord sur les groupes d’agriculteurs dont le mode de vie paraissait plus proche de celui des français, plutôt que les chasseurs... C’est ainsi qu’ils tentèrent d’approcher les Hurons et de les convertir.

Trois voix alternent dans ce roman, celle d’un jésuite « pionnier », un des tout premiers « Corbeaux » à entrer en territoire indien, celle de Chute-de-Neige, une toute jeune fille enlevée par une tribu ennemie, celle d’Oiseau, chef de cette tribu de Hurons.

Les points de vues, les sentiments, la spiritualité de chacun est ainsi vécue de l’intérieur d’une manière étonnante. Que cela ne vous laisse pas croire qu’il s’agit d’un livre contemplatif, vraiment pas, les évènements s’y succèdent sans laisser le temps de reprendre pied. Pour les âmes sensibles, sachez que les actes qui sont perpétrés entre ces pages sont parfois insoutenables (j’ai laissé deux ou trois fois glisser mon regard un paragraphe plus bas pour les éviter) mais vraiment pas de manière gratuite. Hurons et iroquois se menaient une guerre impitoyable, et de par leurs traditions, avaient à cœur de montrer le courage de leurs adversaires en les poussant jusqu’aux dernières limites de la douleur. L’auteur, dans un entretien que j’ai lu, avoue avoir hésité à décrire ces séquences, mais s’être senti obligé de ne pas les passer sous silence. Les scènes de vie quotidienne, d’entraide, de respect mutuel, d’amitié, viennent heureusement en atténuer le choc.

L’aspect historique m’a semblé parfaitement bien documenté, et je me suis prise d’intérêt autant pour les cultures pratiquées (les « trois soeurs » maïs, courge et haricot), que pour la création d’un village pour les premiers colons, le commerce des peaux et des armes, les épidémies qui touchèrent les indiens, les querelles fratricides, l’influence grandissante des jésuites ou les relations qu’ils faisaient de leurs expériences au Canada. La fin, d’un réalisme des plus angoissants, laisse bouche bée et le cœur battant…

Terriblement bien écrit, bien construit, c’est une fresque bouleversante, un hymne aux populations natives du Canada, un très grand roman !
Lien : Http://lettresexpres.wordpre..
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Dans le grand cercle du monde

Grand, grand livre. Grand livre par la qualité de l'écriture de Joseph Boyden, grand livre par le souffle qui l'anime, grand livre par sa description du crépuscule d'un monde, celui des Hurons-wendats, qu'à aucun moment il n'idéalise, grand livra aussi parce que Boyden sait donner consistance et richesse psychologique à ses personnages. Bref, un vrai bonheur de lecture.
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Dans le grand cercle du monde



An 1635

Un très beau roman historique se déroule en Nouvelle France à la période de Champlain et après sa mort. Les Wendats et les Haudenosaunees s’opposent depuis toujours et mènent des guerres fratricides meurtrières et destructrices.

Quand arrivent les Jésuites qui s’allient aux Hurons –Wendats, et veulent les convertir, et avec eux les colons, les militaires, les armes, les maladies, l’alcool, …

La construction à 3 voix est intéressante, un magnifique jeune chef de guerre Huron Oiseau, une jeune captive iroquoise Chutes-de-neige, et un jeune frère jésuite Christophe Corbeau. Chaque chapitre alternativement donne la voix à l’un des protagonistes.

Ils sont jeunes mais ont-ils droit à un avenir ?

L’auteur d’ascendance amérindienne porte à merveille la parole de ces nations quasiment disparues.

C’est toute l’histoire peu connue de ces tribus indiennes du Québec, qui est décrite dans le livre, l’habitat, le mode traditionnel de culture, les réunions, le commerce, les croyances…. Il y a des chapitres entiers consacrées aux batailles très violentes, aux tortures ultra sophistiquées et insoutenables. On est vraiment porté par le sujet.

L’écrivain s’est appuyé sur une documentation sérieuse. L’atmosphère de l’époque est très bien rendue, et on peut ainsi appréhender cette période sur un plan ethnographique.

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Dans le grand cercle du monde

C'est la chronique au fil des années d'une tribu indienne du Canada, au XVIIe siècle. Un, puis des Jésuites sont tolérés au sein de la communauté dans l'idée de favoriser le commerce avec les Français. Aux prospères temps de paix, succède la guerre contre de féroces tribus rivales. Grandeur et décadence.



Le récit est à trois voix - l'un des chefs de la communauté, sa fille adoptive enlevée à la tribu rivale dans ses jeunes années, et l'un des pères jésuites. Certains épisodes sont racontés deux, voire trois fois, avec les différents points de vue. Boyden prend son temps, comme la vie à cette époque. Son style se limite un peu trop souvent à une énumération d'actions enchaînées, qui m' a longtemps tenue à distance.



Cela fourmille de détails et d'informations dans le récit des petites habitudes et diverses cérémonies. Au début, l'anthropologique l'emporte souvent sur le romanesque. J'imagine que c'est une mine jubilatoire pour un passionné des Indiens, et un régal. J'ai été encore plus intéressée par les éléments sur la cohabitation dans l'incommunicabilité mêlée de fascination entre Européens et Indiens, avec une mise en perspective très intéressante de leurs fois, mais aussi de leurs compromissions et illusions respectives. Boyden, observateur attentif, éminemment documenté, échappe à tout manichéisme.



Le livre prend son souffle dans le dernier quart, les interrogations des personnages, confrontés à la rudesse de leur destin, deviennent déchirantes. J'ai enfin trouvé que l'émotion l'emportait sur l'informatif, on se rapproche du récit légendaire, que j'aurais aimé connaître pendant tout le livre.
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Dans le grand cercle du monde

Désirez-vous connaître la dure vie des tribus indiennes du Canada après l'arrivée des barbus blancs ? Souhaitez-vous aussi savoir les souffrances endurées par les "corbeaux" venus les évangéliser ? Ce livre est pour vous.

Trois voix différentes nous racontent leur histoire : Oiseau, un chef de guerre Huron (Wendat dans sa langue d'origine), Chute de Neige, une jeune captive Iroquoise dont il fera sa fille et Christophe, un jésuite français.

Je me suis attachée à ces trois personnages, très différents et cependant si semblables dans leur humanité ; ils ont aussi un caractère bien trempé, chacun à leur façon.

Attention ! Certains passages violents peuvent choquer les âmes sensibles, pourtant ils relatent des faits ressemblant à la réalité des guerres tribales. Les tortures infligées à leurs prisonniers étaient pour leurs ennemis des "caresses", une manière des les honorer en quelque sorte.

Le courage est la plus grande des vertus, pour les Indiens comme pour ceux qui tentent de les convertir à leur foi.

Je penserai longtemps encore à cette histoire émouvante.

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Dans le grand cercle du monde

Le temps file, ce chef d'œuvre à mon sens laisse une empreinte forte à travers une histoire cruelle et si poignante, que même si la lecture remonte à un bon mois déjà, j'ai encore bien présent à l'esprit les trois personnages principaux qui mène la danse. Leur personnalité riche et complexe, qui se cherche et se défend de l'autre par ses propres convictions.

Oiseau, chef de guerre huron, avec un sens aiguisé, qui à la venue des étrangers perçoit la fin de son monde mais qui continue à lutter.

Une jeune captive iroquoise capturée après un raid des hurons en représailles qui peu à peu trouve sa place.

Le révérend Christophe, missionnaire envoyé afin de convertir les sauvages au christianisme. Les indiens le surnomme le corbeau.

La guerre entre la tribu des Hurons et des Iroquois est particulièrement crue où chaque coup doit être rendu.

C'est toujours fascinant de pénétrer dans la vie quotidienne de ce monde disparu qui nous apprends à sa manière que l'humanité n'a pas le moins du monde changé, entre les guerres de territoire, la domination, et l'appartenance à une société, une famille, un clan.

L'auteur possède le talent rare de nous transporter dans son histoire grâce à une écriture forte, qui nous livre tour à tour le monologue de nos trois personnages principaux et nous permet de vivre dans leur regard intérieur, de leurs émotions et leur vision du monde.

Un chef d'œuvre de littérature contemporaine à ne pas manquer.











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Dans le grand cercle du monde

Un très beau roman, dur et poétique à la fois et toujours ce souffle chamanique qui parcourt les romans de Joseph Boyden. Un des meilleurs romans d'histoire que j'ai lu au cours de ces dernières années.
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Dans le grand cercle du monde

Voici un grand roman, un livre magnifique que je n’oublierai pas. Je ne trouve rien à redire, car tout m’a plu dans ce roman.

C’est un livre que j’ai pris plaisir à lire chaque fois davantage au fil des pages, tant je me suis prise de passion pour les personnages. Il est construit de la manière suivante : trois voix se succèdent, celles de Oiseau, un guerrier Wendat, de Chutes-de-neige une iroquoise que l’on suit de l’enfance à l’âge adulte, adoptée par Oiseau (pour les circonstances de cette adoption et ce qui s’ensuit, je vous laisse le découvrir, ce n’est pas de tout repos) et d’un jésuite qui va vivre aux côtés de Wendats dans le but de "leur faire découvrir la lumière",, bref de les convertir. Le talent de l’auteur, cette construction bien élaborée et équilibrée s’avère efficace, et participe grandement au fait qu’on se projette si facilement aux côtés des personnages, qu’on vit tout à leur côté.

J’ai tout de même eu plus d’empathie pour Oiseau et Chutes-de-neiges, ainsi que pour le peuple Wendat. La relation entre Oiseau et sa fille adoptive est au départ catastrophique, la haine que ressent la fille pour son père ne semble pas prête de s’effacer et pourtant… La question de son identité est posée, ni Wendat, et plus Haudenosaunee, elle s’interroge sur sa place. Oiseau, lui, est un grand guerrier, dur, impitoyable, mais aussi généreux et chaleureux. Avec Renard, ils forment un duo soudé jusqu’au bout, une amitié indéfectible que l’auteur prend soin de souligner dans les pires moments. Il dirige la tribu et a encouragé l’alliance avec les français, au point qu’il s’interroge sur sa part de responsabilité dans les évènements à venir. Et le jésuite ? Il faut dire qu’il n’a pas le bon rôle, et la vision de l’européen colonisateur, évangélisateur, porteur d’une bonne parole qu’il considère comme la seule, son mépris pour la vie des indigènes, etc, n’arrange pas les choses. Mais au fil des pages, si on fait abstraction de la mission qui lui ai confié, Christophe est un homme intelligent, qui apprend la langue des Wendats (certes pour mieux les amener dans les girons de l’église), un homme qui va être la proie de moqueries, on lui attribuera aussi la succession de malheur qui frappe les Wendats. De grandes épreuves, de grandes douleurs l’attendent. Il n’y a qu’à la fin montre un courage qui force le respect face à ce qu’il va subir. Ce sont tous des personnages forts, que l’on prend plaisir à suivre, je ne le dirai jamais assez.

Dans ce roman les contraires et les extrêmes se rencontrent, se mêlent finalement. C’est au rythme des saisons, qui rythme la vie de la tribu que se déroule le livre. Il y a le temps où "les sauvages" rencontrent "la civilisation" pour faire du commerces et consolider l’alliance entre les français et les Wendats. Par ailleurs, les conflits entre tribus, la violence, les tortures sont très présentes et les descriptions sont saisissantes. Joseph Boyden nous montre donc ce qu’il y a de pires mais aussi ce qu’il y a de meilleurs par des scènes du quotidiens, par la générosité, l’amitié au sein de la tribu. Ce qui m’amène à souligner le fait que l’auteur nous familiarise avec les croyances, les traditions de ce peuple. Le personnage de Petite Oie qui perçoit l’avenir, est le symbole des croyances de la tribu (Christophe essaiera d’ailleurs de la ridiculiser, de la confondre en vain). Il met aussi l’accent sur le sens du collectif qui prime sur l’individu, sur le rapport à la nature, la question du deuil est aussi traité à plusieurs reprises dans le livre. C’est dans ses moments, où la présence de Christophe prend du sens. Il est l’étranger. Lui qui observe, qui vit parmi eux, qui ne se fera jamais totalement à leur mode de vie, qui le jugera, le condamnera aussi, mais se montrera tout de même bienveillant dans l’ensemble, même si ce n’est pas désintéressé.

Vous l’aurez compris, l’auteur fait fort, en alternant tout ces points de vue, qui nous apporte une perception globale de ce monde, ses menaces, ses espérances, ses croyances, etc. Ce livre monte en puissance au fil de pages et je n’ai pas voulu lâcher. Et la fin, une belle fin, certes auréolée de tristesse et où la vie et la mort se côtoie, mais elle demeure ouverte, propice à la réflexion. Laissez-vous emporter dans le grand cercle du monde, où le temps s’écoule, les hommes (sur)vivent et meurent, mais "le plus important "c’est le présent" p.596.
Lien : http://aucafelitterairedecel..
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Dans le grand cercle du monde

Nous sommes au 17° siècle , à Québec et dans les contrées environnantes. S’affrontent les tribus des hurons ( Oiseau, un des personnages principaux), des iroquois ( la fille adoptive de Oiseau), en face des corbeaux ou noirs-charbons ( les jésuites, missionnaires français).

Roman lyrique, poétique, la nature y est toujours présente.

Confrontation entre un monde habité par la magie, le chamanisme, le paganisme et la foi chrétienne, soutien inébranlable du colonisateur français incarné par Samuel Champlain.

Magnifique!
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Dans le grand cercle du monde

Trois personnages, trois voix qui alternent et se mêlent dans les vastes étendues canadiennes du XVIIe siècle.

Celle de Christophe, le père jésuite, qui a quitté sa Bretagne natale pour évangéliser les Sauvages et leur porter la parole sacrée du Christ.

Celle de Chutes-de-Neige, jeune iroquoise, qui a vu sa famille massacrée par un Huron.

Celle d'Oiseau, l'Indien responsable de ce massacre, qui décide de faire de Chutes-de Neige sa fille adoptive.

Leurs points de vue alternent au fil des lunes et des saisons, rythmées par les prières des prêtres, les travaux des champs, la pratique des rites ancestraux. Les événements racontés sont les mêmes, mais chaque personnage les voit avec ses croyances, ses idéaux, ses rêves et ses désirs, qui évidemment, s'opposent les uns aux autres. Certains passages particulièrement cruels peuvent faire frémir, mais c'est surtout cette étrange cohabitation qui donne à réfléchir, alors même qu'elle semble impossible, ces êtres que tout oppose parvenant finalement à se lier même sans le vouloir, tout en se montrant obstinés à ne pas changer.
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Dans le grand cercle du monde

Un roman-somme sur le peuple huron au XVIIème siècle et sur son affrontement avec les Iroquois, débordant de sang et de fureur, allant à l'encontre de la vision véhiculée par Le dernier des Mohicans de Fenimore Cooper.

Pour moi qui n'avais jamais lu cet auteur, ce fut une vraie découverte: le style est plutôt élégant et prend des accents tragiques bienvenus dans le cadre des nombreuses scènes de bataille ou de torture. Mais ce qui donne une vraie vitalité au roman, c'est l'alternance de ses points de vue, la confrontation entre ses personnages principaux et le portrait ainsi dressé de ceux-ci (j'ai une certaine préférence pour le madré Renard).



Bref, tout cela offre un roman marquant et tumultueux que l'on peut, même s'ils diffèrent sur bien des points (et notamment sur la qualité de l'écriture, remarquable chez Boyden), rapprocher des fresques de Ken Follett.
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Dans le grand cercle du monde

Joseph Boyden nous compte, avec ce roman, une tranche de l'histoire du Canada qui se passe au 17ème siècle. Il donne simultanément la parole à trois personnages principaux: un jeune jésuite français, un chef de guerre huron et une captive iroquoise.

Il nous narre, d'une belle écriture, à travers ces trois visions, ce que nous pourrions appeler les premières tentatives de christianisation des populations d'indiens du Canada.

Guerres et violences parcourent ce récit, bien mené mais parfois un peu long, où la confrontation des points de vues donne toute la saveur au récit.
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Dans le grand cercle du monde

Dans les grands espaces canadiens du XVIIè siècle, le quotidien du peuple Huron - culture des trois sœurs (courge, maïs et haricots), échanges commerciaux à Québec et incessants affrontements avec les Iroquois - à travers les voix de trois personnages : Oiseau, un chef Huron, Chutes de neige, une jeune iroquoise dont la famille a été massacrée par Oiseau et adoptée par lui et un jeune jésuite français venu parmi les Hurons pour les évangéliser...

Méfiance, répulsion et incompréhension... curiosité, attirance et compassion... un récit souvent violent, parfois cruel mais toujours empreint de poésie...
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Dans le grand cercle du monde

Première moitié du XVIIème siècle. Sur les terres canadiennes, les nations Huron-Wendat et les Iroquois se livrent à une lutte sans merci. Les massacres et les rivalités sont rythmés par les saisons. Les français ont colonisé une partie du territoire et ont ouvert un premier comptoir commercial à Tadoussac au Québec en 1600. Sous l’impulsion de Samuel de Champlain, gouverneur de la Nouvelle-France, nom donné à la première colonie française, les relations diplomatiques et commerciales entre les français et les Hurons-Wendats sont excellentes. Les iroquois, alliés des hollandais et des anglais, deviennent de fait, les ennemis des français. Les premiers missionnaires catholiques sont envoyés sur le territoire en 1615, suivis en 1625 par les jésuites……



C’est dans ce contexte historique que se déroule le roman Dans le grand cercle du monde de Joseph Boyden. Installé dans un village de la nation Huron-Wendat, le père Christophe, jésuite, a pour mission de convertir le plus grand nombre à la foi chrétienne et d’étudier les mœurs ce peuple encore peu connu. Arrivée en même temps que le père Christophe, une jeune iroquoise, Chutes-de-neige, capturée lors d’une bataille entre son peuple et les Hurons-Wendats où elle a vu toute sa famille décimée, est adoptée par Oiseau, le guerrier valeureux, responsable de la mort de ses parents.



Dans le grand cercle du monde, c’est avant tout la confrontation entre deux mondes différents, l’Ancien Monde (l’Europe) et le Nouveau Monde (l’Amérique). Le père Christophe ainsi que les autres missionnaires qui vont le rejoindre plus tard, incarne cet Ancien Monde qui veut imposer sa religion et sa civilisation à un peuple qui possède déjà les siennes. Face à eux, une ribambelle de personnages incarnant le Nouveau Monde mais la plus emblématique selon moi est Petite Oie, la femme d’Oiseau, père adoptif de la jeune Iroquoise, Chutes-de-neige. Guérisseuse et devineresse, elle affronte et déstabilise le père Christophe dans ses efforts de conversion au Christianisme. C’est une lutte entre deux croyances différentes: celle de Petite Oie tournée vers la nature et les esprits, celle de Christophe vers Dieu.



Le roman a plusieurs voix: celle d’Oiseau, celle de Chutes-de-neige et enfin celle du père de Christophe. J’ai trouvé que ce choix de narration était très intelligent. Cela permet d’avoir trois points de vue totalement différents et renforce cette opposition entre Ancien et Nouveau Monde. Cela amène d’ailleurs des situations très cocasses où d’un côté le lecteur voit des Hurons-Wendats impressionnés par ce qu’apporte la civilisation européenne comme l’horloge, les fortifications, les armes à feu ou encore l’écriture! (les Hurons n’avait pas de langue écrite). Il y a une sorte de magie qui entoure tous ces objets pour eux. A l’inverse, le père Christophe est souvent choqué par ce qu’il observe: le manque de pudeur, la violence et la torture envers les ennemis, le festin de Morts (sort réservé aux morts), la croyance dans les esprits de la nature…Il dit clairement dans ses lettres envoyées en France, qu’il est entouré de sauvages qui s’adonnent à la sorcellerie et qu’il est urgent de leur montrer ce qu’est un VRAIE civilisation. Chutes-de-neige est un personnage complexe puisqu’elle est originaire d’une nation rivale. Animée par un esprit de vengeance, elle se résigne et finit par apprécier son nouveau père. Chutes-de-neige est à la croisée des deux Mondes, tiraillée entre les croyances de son peuple et la curiosité pour ce prêtre qui porte autour du cou son père, les bras en croix…



Joseph Boyden a fait un énorme travail de recherche documentaire! Ce roman m’a tellement passionné que j’ai voulu en savoir plus et je me suis vite aperçue de la véracité de tous les faits historiques relatés dans le roman. L’auteur décrit parfaitement les us et coutumes, le mode de vie des peuples amérindiens. J’avais vraiment l’impression d’être au cœur de ce village, de vivre au rythme des saisons comme les hurons. On apprend une tonne de choses sur les habitations (les maisons-longues dans lesquelles plusieurs familles cohabitent), sur les récoltes, sur la chasse, sur le commerce avec les Français et les nations amies, sur la médecine, sur les croyances, sur les batailles avec leurs ennemis mais aussi sur le traitement des prisonniers. Sur ce point, on a quelques scènes très sanglantes et violentes…une chose est sûre, leur imagination en terme de tortures est hallucinante!!!



Au cours de ma lecture, j’en suis arrivée à me questionner sur l’intérêt et l’impact réels de l’apport de la civilisation européenne à ces peuples. Sous des airs de vouloir convertir les peuples amérindiens au Christianisme, il semblerait malheureusement que les français cherchaient surtout à étendre leur territoire et à accaparer les richesses. Le père Christophe doutera d’ailleurs de sa mission et des réels intentions des dirigeants français. Quand à l’impact, il est double. Les européens ont apporté avec eux le progrès symbolisé par les outils, les armes à feu, les machines, etc… Cela intimide et impressionne les Hurons mais la plupart vont très vite y prendre goût. Dans ce sens on peut dire que c’est une avancée. Mais le progrès a son revers de médaille: les mousquets vont également précipités et aidés dans la destruction de la nation Huron-Wendat et des autres nations amérindiens. En effet après avoir très vite appris à les manier cette arme de destruction facilitera la mise à mort et augmentera considérablement le nombre de victimes des guerres entre nations rivales. D’un autre côté, les maladies apportées par les européens provoquent de graves épidémies et déciment un nombre important d’autochtones.



La question qui m’a le plus taraudée est celle de la conversion qui est au cœur du roman. Pourquoi vouloir convertir au Christianisme à tout prix un peuple qui a déjà ses propres croyances? De quel droit peut-on imposer sa religion? Sa vérité? Pourquoi une croyance serait-elle meilleure qu’une autre? Cela pourrait faire l’objet d’un débat…



Dans le grand cercle du monde est un roman passionnant sur le début de la colonisation français sur le territoire canadien. Ce roman est extrêmement bien documenté et l’auteur se fait un plaisir de nous plonger au sein de la nation Huron-Wendat. Le lecteur apprend une foule de choses sur le mode de vie, les us et coutumes et les croyances de cette nation mais aussi sur leur relation avec leurs alliés les Français. Les personnages sont complexes et bien travaillés psychologiquement. Mais il ne faut pas trop s’y attacher, la mort règne dans ces territoires… Ce récit interroge sur l’apport de la civilisation européenne sur ces peuples: Ces nations « sauvages » ont-elles gagnées quelques bénéfices? Qui est le gagnant? Le perdant? La question de la conversion au Christianisme m’a également fortement interpellée. Je rajoute que ce roman est très visuel, il pourrait faire facilement l’objet d’une adaptation cinématographique! Joseph Boyden m’a éblouie avec son roman…certainement une des voix américaines à suivre dans les prochaines années…
Lien : https://uneplumesurunparchem..
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Dans le grand cercle du monde

Joseph Boyden signe une véritable descente aux enfers, une plongée au coeur des ténèbres. Impitoyable.
Lien : http://www.lesechos.fr/cultu..
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