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Citations de Joy Harjo (124)


Les hiboux n’apparaissent pas seulement pour prévenir. Un jour, en allant à Isleta, j’ai vu un hibou blanc sur le bord de la route. Il chassait. Il n’était pas mon messager. Ils ne sont pas toujours de garde.
À présent, quand ils m’apparaissent pour m’avertir, ils le font généralement en rêve. Un jour, j’ai aperçu un hibou au loin – du côté féminin, ou côté gauche. J’ai essayé de ne pas le voir. Il m’annonçait qu’une femme qui n’était pas une proche parente allait mourir. J’ai fait comme si je ne voyais pas le hibou, pour le décourager. Il est venu se poser juste devant moi. J’ai été forcée de rire, de rire en rêve.
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Je me demandais ce qui se passerait si on lisait et retenait tous les livres de toutes les bibliothèques du monde, si l'on apprenait le nom de chaque coquillage, chaque guerre, si l'on pouvait citer chaque vers de chaque poème... Que ferait-on de tout ce savoir ? Était-ce le genre de savoir qui libère ? Ou bien celui qui possèderait cet infini savoir deviendrait-il comme ces minables qui font semblant et n'ont en fait pas plus de sagesse ? Et qui décidait de ce qu'il importait de savoir et comprendre ?
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La musique permet de communiquer directement avec le sacré. Elle règne en un monde invisible et virtuel. Sans barrière corporelle, elle peut porter et soulever les mots.
p.84
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En vérité, chacun de nous est seul devant ses gouffres de tristesse, quand bien même on nous entoure de gentillesse, on nous prépare des petits plats, on nous adresse des mots réconfortants, on nous joue de la musique. Nous avons tous tendance à combler ces vides avec toutes sortes de distractions, le shopping ou les amours éphémères, l’alcool ou la drogue.
p. 19
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Autrefois, on n’entendait pas de coup de feu sur ces terres ; on entendait chanter les arbres et les pierres.
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Le 28 mai 1830, le président Andrew Jackson signa illégalement l’Indian Removal Act (Loi sur la déportation des Indiens) visant à déplacer par la force les peuples du sud-est de nos terres vers l’Ouest. Nous fûmes rassemblés avec les quelques possessions que nous pouvions transporter. Nous fûmes contraints d’abandonner maisons, presses d’imprimerie, magasins, troupeaux, écoles, pianos, terres cérémoniales, villes tribales, églises. Sous nos yeux, des immigrants entrèrent chez nous avec des fusils, des bibles, des provisions et des familles, prenant ce qui était à nous, tandis que nous étions encerclés par des soldats et déportés tel du bétail, sous la menace des armes.
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Nous étions prêts à défendre la terre
Et le peuple contre eux
Qui voulaient ce qui ne leur revenaient pas.
On nous appela sauvages
Mais qui est sauvage, là ?
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Il n’y a pas de mot dans cette langue véhiculaire, pas de mots possédant assez de puissance pour contenir tout ce que nous sommes devenus.
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Joy Harjo
Ne vous inquiétez pas de ce que signifie un poème. Demandez-vous ce que signifie une chanson avant d'écouter? Ecoutez simplement.
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Poisson invisible

Des poissons invisibles nagent dans cet océan fantôme maintenant décrit par des vagues de sable, par des roches usées par l'eau. Bientôt, le poisson apprendra à marcher. Ensuite, les humains débarqueront et peindront des rêves sur la pierre mourante. Puis plus tard, bien plus tard, le fond de l'océan sera ponctué de camions Chevy, transportant les descendants des rêveurs, qui se rendront au magasin.
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Ne dérangez pas l'esprit de la terre

Ne dérangez pas l'esprit de la terre qui vit ici. Elle travaille sur une histoire. C'est la plus ancienne histoire du monde et elle est délicate, changeante. Si elle vous voit regarder, elle vous invitera à prendre un café, vous donnera du pain chaud et vous serez obligé de rester et d'écouter. Mais ce n'est pas une histoire ordinaire. Vous devrez endurer les tremblements de terre, la foudre, la mort de tous ceux que vous aimez, la beauté la plus aveuglante. C'est une histoire si fascinante que vous ne voudrez peut-être jamais quitter; voilà comment elle vous piège. Vous voyez ce doigt de pierre là-bas? C'est le seul qui s'est jamais échappé.
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Ces pères, ces amoureux, ces maris, nous les aimions tous et ils étaient dignes d'amour. Nous avions été brisés en tant que peuple. Nous n'en n'étions encore qu'au lendemain sanglant de la conquête de nos terres. en quelques générations, nous qui peuplions quasiment tout le continent ne représentions plus qu'un demi pour cent de sa population.Nous étions tous hantés.
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Nous étions tous des "Peaux-Rouges" embarqués dans un même voyage et en pleine métamorphose, confrontés aux mêmes traumas liés à la colonisations et à la déshumanisation. Nous étions la preuve vivante du combat de nos ancêtres. leurs voix nous parvenaient et parlaient à travers nous, même si, comme toute notre génération, nous portions des pattes d'eph et des lunettes à la John Lennon. P.85
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Nous étions la septième génération depuis Tecumseh et Monahwee. Le chiffre 7 est le chiffre de la transformation et du changement, du passage d’un certain corps à un autre. Et si l’Amérique noire était notre source d’inspiration, les peuples indiens étaient toutefois différents. Pour la plupart d’entre nous, pas question de devenir des Américains à part entière. Nous voulions conserver nos cultures tribales tout en affirmant le caractère irréductible de chaque nation indienne. Nous aspirions à être des guerriers, des artistes, des rêveurs à la fois traditionnels et contemporains et bien du XXe siècle.
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J'ai allumé la télévision, cette boîte à histoires qui a transformé la narration du monde. Son caractère commercial menace la diversité des histoires du monde et la façon dont on les raconte. La télévision a pris la place de l'autel dans la plupart des familles américaines. Elle fait autorité et, pour tant de gens de par le monde, elle est la principale source des histoires.
Quand j'étais étudiante, je possédais deux téléviseurs. L'un avait l'image mais pas le son, l'autre le son mais pas l'image. Quand j'allumais les deux en même temps, j'avais une télé qui fonctionnait - une télé indienne, comme je l'appelais, pour rire.
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Le Rêve américain est un conte de fées où personne ne croira des enfants indigènes accusant un beau-père blanc.
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Les histoires que raconte mon frère sont souvent hantées par l'abandon de nos parents. Dépasse ça, lui dis-je, car rejouer sans cesse cet enchaînement de faits qui nous piègera toujours t'embourbe dans une ornière hideuse.
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La honte prend son origine dans le nœud du chakra sacré et remonte le long du corps comme une fumée qui sent la haine. J’ai découvert qu’elle peut s’y attarder pendant des années. Voire des générations.
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Nous étions les enfants perdus de la génération des internats obligatoires, les enfants de ceux qui avaient été arrachés, bébés, aux bras de leurs parents et de leurs grands-parents.
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Alors que je me rapprochais de la porte d’entrée de la Terre, j’hésitais à la franchir. Je regardais constamment par-dessus mon épaule. J’entendais la ferme injonction de l’accoucheur des âmes : « Ne regarde pas en arrière ! »
Je repensais aux dures leçons que nous inflige la Terre, pourtant très aimée par le Créateur de tous ceux qui y vivent. Je ne voulais pas quitter le monde du mystère, mais j’étais curieuse et prête à prendre ma place dans l’histoire.
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