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Critiques de Juan Miguel Aguilera (25)
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Mondes et démons

Amateur de space opéra : Oyez ! : Un space op de qualité ..

C'est un roman d’assez grande ampleur construit intelligemment .



On s'embarque pour une exploration spatiale de derrière les fagots et on se retrouve au contact de post-humains assez " spaces " ... de plusieurs espèces extraterrestres crédibles et d'humains standards très fouillés .

Pas une once de ridicule ou de sens of wonder du type : ridiculo-décoratifs ...

Rien d'abscons ... des personnages correctement brossés .. des environnements fabuleux et un contexte immersif au possible .



Le texte est très dense et sincèrement on se demande comment l'auteur va terminer tout ça sans bâcler .

C'est une réussite du point de vue de l’univers , joint à un véritable voyage dans des mondes et des civilisations étrangères au possible ..

Bref : largement ce que l'on peut espérer d'un space opéra .



Le propos est loin d'être décérébré : La paix .. le courage et la couardise .. la difficile cohabitation des cultures différentes sont solidement décortiqués ...

Des rebondissement très bien amenés et une construction attractive .

L'éditeur dit que c'est du niveau de marée stellaire ( je rajoute du cycle de rédemption et élévation ) , et bien : c'est assez juste .



Des défauts ? : Oui , malheureusement..

L'auteur mêle efficacement des données éthologiques .. historiques ... ethnologiques et religieuses ( au sens large ) .

C'est bien fait sur le plan des choix conceptuels mais le style transforme ( pas toujours cependant ) tout cela , en énoncés qui rendent ces sources trop identifiables , quelquefois ce fond documentaire fouillé , n'apparaît pas comme assez fondu . Ce n'est pas un travers systématique dans ce texte et il reste globalement un excellent moment de space opéra …



Comme dans beaucoup de romans il y a un crescendo au niveau du déploiement de l'intrique ...

Mais ici ... cela vaut aussi pour l'univers qui progressivement acquiert quelque chose de splendide .

L'origine espagnole de l'auteur apporte une petite touche hispanique à laquelle on n'est pas forcement habitué et qui n'est pas déplaisante .



Pas mal de charme ! « Ya pas photo « ...

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Le filet d'Indra

Pour INFO : La facture paradoxalement abyssalment médiocre et de qualité sur certains points de ce texte m'a énormément surpris ..



En effet de cet auteur ... j'ai apprécié : Mondes et démons qui est très agréable .



Et franchement ! assez médiocre ce filet d'Indra qui n'attrape pas de pierres précieuses ni de poissons ... !

Le plus : d'une façon générale l'auteur sait raconter une histoire et pas de doute les personnages principaux sont assez solides ..

De l'humour .. des personnalités bien brossées ...

Les personnages secondaires sont des sortes d'archétypes caricaturaux aussi improbables que véhéments ..



Ils sont tellement peu fonctionnels que dans certains cas on se demande comment ils ont pu obtenir un diplôme universitaire !

Des stéréotypes et assertions douteuses ..

Par exemple : si vous êtes de confession chrétienne et dans une situation dangereuse que faites-vous ?

Selon l'auteur vous vous suicidez ..

Perso je lui conseil un stage à la faculté de théologie à Salamanque par exemple ( ça lui ouvrira des perspectives ) ...

Il y a aussi Snoopy Stern un pilote qui est crucial à certains moments et tout ce que l'on sait de lui c'est qu'il possède un visage avenant

" affublé d'un énorme nez " que l'on ne peut manquer car l'auteur le dit à plusieurs reprises ( j'aurais bien orienté l'auteur vers l'expo sur le nez au grand palais mais cela fait 60 ans qu'elle est fermée !! ) ..

Les militaires sont des animaux dressés à obéir à la voix de son maître ..

La plupart des personnages sont américains ce qui en fait des monstres de foire ( même si paradoxalement ils savent aussi être bien élevé et gentils )

J'en passe et des meilleurs ...



Le point fort de ce roman : le pitch qui est remarquable et passionnant .. L'histoire est superbe ..

Cela dit et merci à l'auteur on peut pister ses sources c'est pas difficile toutes les quelques pages il nous fait un clin d'œil appuyé ..

L'auteur à des convictions et ce n'est pas le problème ...Le problème c'est l'indigence des arguments .. l'absence de réel débat contradictoire .. de richesses et de subtilités .. de psychologie différentielle ...



L'auteur sait raconter une histoire cependant si je veux un roman : je l'achète ! si c'est pour récolter un tract je fais les marchés on en trouve gratuitement très souvent .

Alors que je me trouvais dans ce roman .. je me demandais si ce simplisme sur ligné et caricatural venait de ce que m'étais égaré dans un ouvrage jeunesse .. ?

Non : à déconseiller à un jeune public car ce n'est pas assez enrichissant pour leur enseigner que le monde est complexe et que les certitudes ne sont pas rassurantes ( aux contraire du doute qui est bien plus constructif ) ..



Ce commentaire est un peu hard mais à mon grand regret je trouve chaque mot bien pesé et à sa place !

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Le Sommeil de la raison

Ah, le XVIe siècle ! La Renaissance, la naissance de l'humanisme, la montée au pouvoir de puissants souverains tels que François Ier, Henri VIII ou Charles Quint... Une période de profonds bouleversements dans tous les domaines et dont Juan Miguel Aguilera a ici choisi de s'inspirer. « Le sommeil de la raison » aura été ma seconde incursion dans la littérature fantastique espagnole, après Javier Negrete et son divertissant « Alexandre le Grand et les aigles de Rome ». Sauf que cette fois, c'est la déception qui fut malheureusement au rendez-vous. Pourtant cela partait plutôt bien, le cadre historique choisi étant finalement plutôt rare en fantasy, à savoir le début du XVIe siècle et la montée au pouvoir de Charles Quint, à la fois roi d'Espagne et empereur du Saint-Empire Romain Germanique à tout juste dix-neuf ans. Sauf que le roman se résume au premier voyage du souverain en territoire espagnol, voyage pendant lequel un duo fort improbable composé d'une sorcière et d'un universitaire devront déjouer les manigances de puissances démoniaques. Malgré ses quelques cinq cent pages, le roman se lit avec une certaine rapidité grâce à la fluidité de la plume d'Aguilera... mais c'est bien là le seul attrait que je lui trouverai.



Du côté des défauts, en revanche, il y a de quoi dire : une intrigue bancale, un rythme mal mené et des personnages trop fades, qu'il s'agisse de la sorcière Céleste ou de l'humaniste Luis (que j'ai souvent été tenté de violemment secouer). L'auteur possédait pourtant de bonnes idées, mais pas de chance, les quelques éléments intéressants tels que la chasse aux faux convertis menée par l'Inquisition espagnole, la folie de Jeanne, la mère du roi, ou encore les intrigues de cour liées à la succession inattendue de Charles sur le trône d'Espagne, sont hélas largement sous-exploités, voire pour certains mentionnés simplement à titre anecdotique. Et ce n'est pas la fin du roman qui nous permettra de finir sur une note plus positive La plupart des fils de l'intrigue s'y recoupent fort maladroitement, tandis que certains éléments antérieurs à propos desquels il aurait été souhaitable d'avoir davantage de renseignement passent totalement à la trappe (je pense notamment au rôle du frère dominicain Bernardo, l'un des personnages les plus prometteurs, dont on se demande au final ce qu'il avait à faire là).



Malgré quelques bonnes idées et une intéressante reconstitution historique (on appréciera au passage de rencontrer Érasme ou encore Ignace de Loyola), le roman de Juan Miguel Aguilera peine à décoller et souffre à la fois de gros problèmes de rythme et surtout d'une intrigue mal maîtrisée et trop peu ambitieuse. Une lecture dont vous pourrez, à mon sens, aisément vous dispenser.
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La Folie de Dieu

Un de mes coups de cœur de l’année 2004. J’ai découvert cet auteur dans des circonstances dont je ne me souviens plus, mais ce fut une véritable révélation pour cet écrivain dont le génie narratif est incroyable. Il nous entraine dans un roman historique qui pourrait paraitre conventionnel si, à un moment, un basculement se fait dans le fantastique. Depuis, je me suis attaché à lire d’autres ouvrages de Juan Miguel Aguilera.



Au début du XIVe siècle, Ramon Llull est un religieux et un savant. Sa curiosité insatiable le conduit à se rendre à Constantinople avec son compatriote catalan Roger de Flor, chef des mercenaires almogavars. Ce dernier recherche une mythique cité qui, 600 ans plus tôt, a sauvé Constantinople des Turcs. Cette aventure conduit Ramon Llull vers une découverte autrement plus incroyable qui remet en cause ses fondements religieux.



Difficile de parler d’un roman lu il y a plusieurs années. Simplement la forte impression de devoir garder ce livre dans sa bibliothèque qui se remplit régulièrement. Garder un livre, c’est aussi se dire, que l’on pourra le prêter, le léguer à ses enfants ou tout simplement le relire. C’est d’ailleurs, ce que je compte faire.



❓Connaissez-vous cet écrivain espagnol ?


Lien : https://jmgruissan.wixsite.c..
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Avatar, tome 1, Un regard dans l'abîme

La trilogie « Avatar » qui était sortie dans les années 2000 en version papier vient tout juste d’entrer dans la catalogue numérique. Je découvre donc avec pas mal de retard ce titre de science-fiction qui recèle une belle profondeur d’intrigue.



Ce premier tome sous-titré « Un regard dans l’abîme » nous présente un futur pas si lointain dans lequel le réseau internet et la réalité virtuelle seraient bien plus présents dans notre quotidien. Bon… vous me direz que c’est déjà un peu le cas en ce qui concerne internet. Mais il faut se replacer au début des années 2000 pour comprendre que le futur proche décrit dans « Avatar » était encore assez éloigné de la réalité quotidienne de cette époque.



Nous allons donc découvrir différents personnages liés de près ou de loin à des meurtres étranges qui pourraient tout à fait passer pour des suicides. Tout est ici lié à la réalité virtuelle car chaque victime portait ses lunettes dédiés à ce loisir au moment de leur mort.



Le personnages principal de notre intrigue est une psychiatre. Nous l’imaginons tout d’abord très éloignée de ces différents meurtres avant de nous rendre compte que beaucoup de détails l’y relient finalement.



C’est donc une enquête menée par différents individus tous concernés par ces morts étranges qui va se mettre en place et trouver une conclusion grandiose à la fin de ce premier tome.



J’ai vraiment été conquise par l’univers graphique assez particulier de ce titre qui sait habilement joué sur différents styles. Le monde réel, le monde du net ou celui de la réalité virtuelle se rejoignent sans pour autant se ressembler totalement. La lecture de cette bande dessinée a donc été très agréable et très fluide en permettant au lecteur de toujours savoir dans quelle « réalité » il se trouve.



Pour ma part, je ne compte pas laisser passer trop de temps avant de m’attaquer au deuxième tome de cette série qui mettra à nouveau en scène les deux personnages principaux auxquels nous nous sommes déjà attaché. Vivement la suite !
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La Folie de Dieu

Au crépuscule de sa vie, le frère Gerónimo confie à Nicolas Eymerich, son élève, de précieux documents : la transcription du témoignage de Ramón Llull auprès de la Sainte Inquisition. Dans ce témoignage, Ramón raconte par le menu son long et périlleux voyage en compagnie d'Almogavares pour découvrir le royaume de Prêtre Jean, une ville d'une richesse et d'une sciences incomparables, peuplée des chrétiens descendants de l'apôtre Saint Thomas.

De ce périple, semé d'affrontements et de découvertes, Ramón en reviendra métamorphosé, car il affirmera y avoir rencontré le Mal en personne.



L'uchronie est un genre qui demande de la part de l'auteur beaucoup de recherches et d'études historiques. Cela demande, a priori, également au lecteur de connaître un minimum la période historique évoquée, au risque de rater toutes les références.

Ce sont donc certainement mes lacunes en histoire religieuse et espagnole qui m'ont fait passer à côté de La Folie de Dieu.

Les commentaires étaient pourtant sensationnels, mais le roman a été bien en-deça de mes attentes.

Certes, tout n'est pas négatif, et j'ai aimé particulièrement ces descriptions, en termes parfois antiques, de « merveilles » modernes tels que le train ou le dirigeable. J'ai aimé également la façon dont était retranscrite la croyance inébranlable du narrateur en Dieu et en certaines vérités, et donc sa totale incompréhension face à des comportements pour lui inimaginables.

Mais je n'ai tout de même pas réussi à m'accrocher aux wagons du roman et ai suivi le périple de Ramón avec peu d'intérêt.

D'autant que le point culminant du roman, à savoir, sans en dire trop, le face à face entre Ramón et le Mal, ne m'a pas beaucoup surpris, l'idée ayant cours depuis longtemps dans les récits de SF.

Mon Dieu, que je suis déçue !
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Avatar, tome 2 : Les griffes dans le vent

Ce deuxième tome d’ « Avatar » nous propulse au coeur d’une nouvelle enquête passionnante qui met à nouveau en scène Manuel et Valéria, les protagonistes principaux du premier album. Cet enquêteur de police criminelle sourd et muet et cette psychanalyste intrépide vont à nouveau avoir à démêler une affaire sortant de l’ordinaire. Bien entendu, les « nouvelles technologies » seront encore l’élément central de cette enquête.



Il est vraiment très agréable de retrouver notre duo créatif qui est identique à celui de la première bande dessinée. On est donc pas du tout dépaysé dans cet univers au graphisme décapant et à l’intrigue sans concessions.



Cette fois-ci, le serial killer recherché aura tout d’un « Vampire ». Amateur de violence et de jeunes femmes en début de cycle menstruel, ce mystérieux meurtrier aura une particularité très déstabilisante. Sa capacité à commettre ses meurtres dans différentes régions du monde sans que la police ne trouve aucune logique à ses déplacements parfois faramineusements rapides va demander une explication logique.



Comme dans le premier tome, Manuel et Valéria vont former un binôme de choc qui va devoir démêler toutes les informations disponibles pour que le sang s’arrête enfin de couler.



C’est donc une intrigue violante et sauvage qui nous est offerte dans ce nouveau tome. La conclusion de cet album est vraiment à la hauteur des espérances du lecteur. L’explication à tous ces meurtres est logique et terrifiante. Je n’en dirais pas plus pour ne pas gâcher la surprise des futurs lecteurs, mais je peux vous assurer que vous ne serez pas déçu. Tous ceux ayants déjà apprécié la première enquête de Manuel et Valéria vont encore plus adorer celle-ci !



N’hésitez donc pas à vous lancer, vous aussi, dans cette deuxième enquête… dans ce nouveau mystère ! Si vous avez les nerfs assez solides vous pourrez ensuite vous plonger dans la lecture du troisième et dernier tome de la série. Mais prenez garde : les âmes les plus sensibles risques de ne pas pouvoir aller jusque là… ;-)
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Le filet d'Indra

Parmi tous les aspects abordés par la science-fiction, j'ai un faible pour les récits archéologiques. Vous savez, ces histoires où des vaisseaux atterrissent sur des planètes désolées où l'on a découvert les signes d'une civilisation ancienne, disparue dans d'étranges circonstances et qu'il conviendra naturellement de déterminer. Mais c'est pour les histories où d'énigmatiques et très anciens artefacts sont localisés sur la surface de la terre que mon faible est bien plus prononcé. Dans quel but sont-ils là ? Quels sont leurs fonctions ? Qui les a créés ? Que se passera-t-il si nous jouons aux apprentis sorciers avec eux ? Autant de questions qui ont la faculté de mettre mon imagination en ébullition et de lui faire emprunter des chemins insoupçonnés à mesure que l'histoire progresse. Si tant est que tous les éléments soient réunis pour y contribuer, comme ça a par exemple été le cas avec Anciens Rivages de Jack Mcdevitt. Ceux qui ont la chance de se le procurer – il est malheureusement épuisé – pourront découvrir un ouvrage prenant et facile à lire, auquel il n'aura manqué qu'une suite.



Mais en attendant, si vous partagez ce faible avec moi, si vous voulez découvrir Juan Miguel Aguilera – personnellement, j'ai trouvé ses livres assez inégaux - ou si, tout simplement, vous voulez vous laisser emporter par une histoire de science-fiction digne de ce nom, le Filet d'Indra devrait vous convenir. L'histoire, je vous l'ai presque déjà dévoilée. Cette fois-ci c'est un satellite qui révèle la présence d'un artefact – une géode de deux kilomètres de diamètre - enfoui sous terre dans le nord du Canada. Aussitôt découvert, une équipe de scientifiques est dépêchée sur les lieux pour tenter d'en déterminer l'origine. Les premiers résultats sont pour le moins surprenants : l'objet aurait plus de deux milliards d'années et sa forme n'a rien de naturelle.



Sur la base de cette histoire, Juan Miguel Aguilera embarque le lecteur dans un voyage trépidant où, une fois n'est pas coutume en science-fiction, se pose en toile de fond la question de la place de l'homme dans l'univers. On pourrait en avoir marre d'être une nouvelle fois confronté à cette grande question du Que suis-je ? Que fais-je ?, moi, dans cette immensité vertigineuse et oppressante. Mais là encore, une fois n'est pas coutume bis, tout dépend de la manière dont le sujet est traité et de l'angle d'approche adopté par l'auteur. Dans le filet d'Indra, Juan Miguel Aguilera ne déçoit à aucun moment. Peut-être parce qu'il conjugue habilement action, rebondissements et réflexion, ne provoque jamais de dichotomie trop franche (et trop barbante pour la peine) entre l'histoire elle-même, ses composantes, et la thématique sur laquelle elle s'appuie. Et peut-être aussi parce qu'il s'écarte des poncifs du genre, laisse la part belle à l'imagination en favorisant l'éclosion d'images fortes, dépaysantes, vertigineuses, induites par l'exploration d'un monde où tout est encore mystère et découverte. Où l'Inconnu n'a pas fini de nous surprendre...
Lien : http://bibliomanu.blogspot.com
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La Folie de Dieu

Hérétique pour l’Inquisition, mais saint pour les Franciscains, pour ses adeptes il est le "Docteur Illuminé". Il s’agit de Ramon Llull, originaire de Majorque, qui vécut à la fin du XIIIème et au début du XIVème siècle. Il tenta de rapprocher les cultures juives, arabes et chrétiennes au travers d’une doctrine complexe et rigoureuse, qui demeure aujourd’hui anachronique pour les philosophes, mais dont notre culture est aujourd’hui largement empreinte. Il fut en effet le premier à faire parler philosophie, théologie et sciences à une langue autre que le latin ou le grec. Un exploit pour l’époque !



C’est un voyage de Ramon Llull que le livre de Juan Miguel Aguilera romance. Associé aux mercenaires de Roger de Flor, il veut retrouver le royaume du Prêtre Jean qui, dans le passé, a sauvé Constantinople. La rigueur de l’histoire s’arrête là, bien que de nombreux parallèles peuvent être faits entre la doctrine de Ramon Llull et la suite du roman.



Ramon Llull et ses compagnons vont effectivement trouver une cité où vit un peuple extrêmement évolué, que ce soit du point de vue technique ou d’un point de vue moral. Leur science leur a permis de bâtir des bâtiment colossaux (un barrage par exemple), des armes à feu puissantes, des bâtiments volants, des systèmes de télécommunication et ce que l’on appellerait aujourd’hui des ordinateurs. La médecine est également très développée et permet de soigner les nombreuses blessures que les épées de l’époque pouvaient infliger aux guerriers de tout poil.



D’un point de vue moral, les habitants de la cité montrent une tolérance à toute épreuve. Accueillants avec n’importe qui, la peine de mort est bannie de leur société, même dans le cas des pires exactions. Jamais ils ne font la guerre à leurs ennemis sans avoir essayé préalablement de parlementer. Ils sont également prêts à partager leurs connaissances et leurs richesses.



La lecture de ce roman est extrêmement plaisante. On est transporté d’un bout à l’autre aux frontières entre le récit de voyage, le fantastique, l’uchronie et la science fiction (pas la Fantasy selon moi). Sur de nombreux passages je n’ai pu m’empêcher de penser aux récits de Jules Verne (Vingt mille lieues sous les mers, Voyage au centre de la terre, etc).



Ce qui m’empêche de classer ce roman dans les chefs-d’œuvre c’est le fait que Juan Miguel Aguilera ne s’arrête pas assez sur la personnalité de Ramon Llull (c’est tout de même un personnage intéressant, non ?) Il est associé bien vite aux mercenaires de Roger de Flor, sans trop savoir pourquoi ; il comprend tout, et bien trop vite à mon goût, aux avancées de la cité du Prêtre Jean ; il se sort de situations périlleuses un peu trop facilement (les scènes d’action sont nombreuses mais trop brèves).



J’allais oublier ! On retrouve en début et fin de roman un personnage peut-être connu de certains lecteurs. Nicolau Eimeric, peut-être plus connu ici sous le nom de Nicolas Eymerich, l’Inquisiteur.
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Le Sommeil de la raison

Poursuivant mon exploration de la littérature hispanique, j'avais envie de magie, de merveilleux, d'aventures en cette période estivale et j'ai été séduite par la superbe couverture offerte à ce roman par la maison d'édition "Au Diable Vauvert" avec sa référence revendiquée à Goya et à la célèbre gravure de la série "les Caprices" illustrant le titre.

Le thème du roman est original : l'arrivée au pouvoir de Charles Quint qui hérite à la fois de la double couronne d'Espagne et de celle du Saint Empire Romain Germanique, ne serait elle pas l'oeuvre de puissants sorciers qui chercheraient à instrumenter le jeune homme pour en faire un pantin sans âme, leur permettant ainsi de diriger le monde.

En ce début de 16ème siècle, la chasse aux sorcières bat son plein mais cela ne parait pas trop perturber les protagonistes de cette histoire qui n'hésitent pas à se dévoiler pour éviter le chaos.

Même les dominicains s'y mettent et doivent consentir à des alliances contre-nature pour sauver le monde.

Céleste, la belle sorcière à l'ascendance mystérieuse et Luis l'intellectuel spécialiste de l'âme, vont embarquer dans le convoi maritime chargé d'escorter le jeune monarque des terres de Flandres où il a passé toute sa vie jusqu'à l'Espagne sur laquelle il doit régner bien qu'il n'en connaisse ni la langue, ni les usages.

Le voyage n'est pas de tout repos et les démons sont à l'affut ....

On circule sur les pas des héros entre les mondes, on croise des créatures maléfiques, des esprits malveillants et bien que l'histoire soit tout sauf convaincante, elle se laisse lire jusqu'au bout.

La scène finale qui se veut grandiose ( dans tous les sens du terme) m'a laissée perplexe et un désagréable sentiment d'incompréhension totale a fini par m'envahir.

Mais que Diable vient faire le chêne Yggdrasil dans cette galère ? Et que dire de la révélation sur la filiation de Céleste la sorcière ?

Dommage que le roman se termine sur ce qui est, à mon sens, du grand n'importe quoi !

L'idée de base était originale et elle méritait d'être portée par une trame romanesque structurée et crédible. Même dans le domaine du fantastique on peut (on doit ?) rester cohérent pour emporter l'adhésion du lecteur.

Ce fut donc pour moi un rendez-vous raté.
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Le Sommeil de la raison

Me voilà bien gênée aux entournures pour aborder la critique de cet ouvrage. En effet, j’ai la sensation que ce que j’ai à lui reprocher émane plus de la traduction que de l’auteur lui-même. Mais commençons par le commencement.



La suite sur mon blog :
Lien : https://tagrawlaineqqiqi.wor..
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Les enfants de l'éternité

Aujourd'hui, je vais vous raconter mon dernier voyage sur les sentiers de la science-fiction espagnole avec les Enfants de l'Eternité, un ouvrage signé par Juan-Miguel Aguilera et Javier Redal réédité chez Hélios Poche.





De ce roman, je retiendrai un bon moment de lecture. Je me suis laissée porter par cette histoire où les personnages se lancent dans une expédition scientifique dont le but est de découvrir ce qui a détruit une navette de transport. Autour de cette question, des enjeux politiques vont se tisser entre alliances et trahisons, qui ne vont pas manquer de compliquer l'existence de l'expédition. Résultat, on se retrouve avec un roman où la religion va venir se heurter à la science sur la question des origines, et sur les possibles répercussions que cela aura sur les régimes politiques dans lesquels évoluent les différents personnages. Au final, je dirais qu'il n'y a rien de nouveau sur le soleil avec des révélations prévisibles dans leur ensemble.





Néanmoins, malgré un certain manque d'originalité, l'histoire n'est pas désagréable à suivre. Bon, la première partie du livre n'est clairement pas la plus passionnante de l'ensemble. Il faut du temps pour que l'intrigue se mette en place, que les forces se positionnent avant que les choses s'emballent enfin et que l'on se mette à tourner les pages avec l'envie de découvrir ce que cachent les suivantes. J'ai apprécié le changement de point de vue à un moment donné, permettant de plonger dans l'esprit d'une créature extra-terrestre. D'ailleurs, on s'attache plus facilement à elle qu'à une bonne partie des personnages, qui auraient sans doute mérité qu'on ajoute une couche de profondeur à la caractère. En l'état, j'ai dû aller consulter le guide des personnages deux ou trois fois pour me rappeler le rôle exact de certains. C'est dommage car lorsque certains sont décédés, je n'ai rien ressenti de particulier.





Au final, je ne suis pas d'accord avec la citation située sur la quatrième de couverture : « Entre science et aventure, un space opera captivant. » Les Enfants de l’Éternité ne m'a captivée que dans sa seconde moitié tandis que la déception me gagnait face à la prévisibilité des révélations. J'aurais bien aimé voir ce livre creusé un peu plus certains thèmes, pousser un peu plus loin la réflexion afin de devenir vraiment incontournable. Il reste tout de même agréable de suivre cette expédition scientifique (à noter que le côté science de l'ouvrage est accessible aux non adeptes des sciences) dans le voyage vers l'inconnu.
Lien : http://encore-un-chapitre.bl..
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La Folie de Dieu

pour ce qui est de l'histoire, tout a été dit dans les critiques précédentes.



je ne me suis pas ennuyé un instant en lisant ce livre, le style est agréable, le déroulé des événements est parfaitement maitrisé par l'auteur... on se retrouve vite à chevaucher aux côtés de Ramon... un bon souvenir.



à conseiller donc pour les amateurs du genre.
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Utopiales 2010

Depuis l'an dernier, Actu SF s'acquitte de la lourde tâche de confectionner l'anthologie officielle des Utopiales, rendez-vous incontournable de tout SFFFiste qui se respecte. Je n'ai pas lu le recueil de l'an passé, donc point de comparaison. Mais ce que je pense de celui-ci tient en 4 mots : c'est très très bon.



Voyons ça de plus près, car 4 mots restent bien peu et il y a plein de choses à en dire, tout de même.



Les huit nouvelles s'articulent autour de la thématique des frontières, exploitée subtilement et efficacement par les auteurs. Le tout est chapeauté d'une préface de Pierre Bordage qui nous invite à repousser les frontières des genres et des sous-genres pour laisser à l'imaginaire toute la liberté qu'il mérite.



• Miroirs du ciel, Vincent Gessler. Un très beau texte qui parle de choc de culture entre une culture de type occidentale dans le genre envahissante et la culture traditionnelle d'un peuple vivant dans le désert.



* - [...] Pourquoi nous attaquez-vous ?

Le chef des Arghaïs se tourne vers lui :

- Vous tuez nos morts.



• La chose, Peter Watts. Une nouvelle déstabilisante qui nous place du point de vue d'une entité extraterrestre libérée des glaces et qui incorpore les êtres vivants dans sa propre biomasse. On aura la très forte impression de regarder un film dans le genre d'Alien ... du point de vue de l'entité. C'est spectaculaire. Très certainement le meilleur texte de l'anthologie.



* Là, je suis Blair. Je m'échappe par l'arrière tandis que le monde entre par l'avant. Là, je suis Copper. Je me lève d'entre les morts.

Là, je suis Childs. Je garde l'entrée principale.

Les noms n'ont pas d'importance. Ce sont des symboles, rien de plus ; toutes les biomasses sont interchangeables. Ce qui importe, c'est qu'ils sont tout ce qu'il subsiste de moi. La monde a brûlé tout le reste.



* Clarke avait été le dernier a essayer de l'arrêter ; MacReady lui a tiré une balle dans la tumeur.

Point vital.



• La fête de la comète, Juan Miguel Aguilera. Les frontières entre réel et imaginaire sont floues dans cette nouvelle d'un auteur espagnol où un étudiant se lancera dans un duel un peu étrange pour l'honneur de son école ... Peut-être ce duel bouleversera-t-il l'Histoire ?



• Reviens, Carol !, Larry Niven. Des étudiants à l'université suivent un cours expérimental de téléportation. Quelles vont être les conséquences de braver ainsi les lois de la physique ?



* Mais je continuais à penser au vieux concept, sans doute encore présent dans toutes les religions. Le dieu ou les dieux frappent instantanément quiconque montre assez d'orgueil pour les outrager. Jéhovah empêcha les hommes, par la confusion des langages, d'élever jusqu'au ciel la tour de Babel. Les quatorze enfants de Niobé furent tués en un jour et une nuit quand elle osa se targuer de sa progéniture à la divine Latone, qui n'avait que deux enfants. Vouloir rivaliser avec les dieux est toujours le premier et le plus grand des crimes.



• Le vieux cosmonaute et l'ouvrier du bâtiment rêvent de Mars, Iain McDonald. Texte très poétique qui nous fait part d'un futur où les hommes ont abandonné la recherche spaciale et ce vieux rêve d'aller sur Mars pour la société de consommation et le cyberespace.



* Hé ! C'est votre monde. Vous avez tous votre mot à dire. Si vous ne parlez pas, cette partie de l'histoire ne sera jamais dite. Vos mots construisent l'univers, vos histoires le disent. Écoutez : la réalité quantique, c'est de l'information, pure et simple. Le langage définit ce qui est réel : c'est la même chose pour les IA que pour les humains. Au plus profond des choses, tout est une histoire. Nous sommes tous des récits. Dites-moi. Dites-moi vos histoires. Nous avons un monde à construire, et nous devons le faire bien.



* Regardez des choses. Les constellations de ce cyberspace ne produisent ni lumière, ni émerveillement. Elles ont la forme des logos de Coca et de Nike. Il n'y a pas en elles de scintillement que ton œil puisse refléter. Elles ne t'appellent pas hors de chez toi.



• La ville féminicide, Thomas Day. Thomas Day mêle réalité (les centaines de femmes tuées ou disparues de la ville mexicaine de Juarez) et fiction en y impliquant un dieu aztèque particulièrement sanguinaire. Texte très cru qui se lit d'une traite, avec tension.



• Le chasseur de jaguar, Lucius Shepard. Un chasseur de jaguar part en quête du jaguar noir, que l'on dit doué de pouvoirs mystérieux pour payer la télé de sa femme. Une histoire d'amour surprenante et exotique où les touches de fantastique s'entrelacent dans un décor décrit de façon très réaliste.



• Les rivages extrêmes de la mer intérieure, Justine Niogret. Un homme sans nom, dans un monde souterrain où s'est réfugié l'humanité, part à la recherche du ciel, qu'il n'a jamais vu. Une nouvelle à l'atmosphère pour le moins étouffante ...



* Il ne savait pas. Mais il régla sa virole et quitta la pièce des cristaux. Il avait décidé.Il avait décidé la jour où il avait voulu entendre les histoires des creuseurs. Il trouverait la surface, parce qu'il n'y avait rien d'autre à faire. Parce qu'il fallait qu'il la voie de ses propres yeux.



Le top 4 de mes préférées : La chose, Miroirs du ciel, Ville féminicide (même si je n'aime pas du tout le titre) et Le vieux cosmonaute et l'ouvrier du bâtiment rêvent de Mars (par contre ce titre est d'une poésie absolue).




Lien : http://ledragongalactique.bl..
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Utopiales 2010

[...]La lecture de tous ces textes est enrichissante. Certains demandent un peu plus d’attention que d’autres pour intégrer les conceptions et/ou l’univers développé(s) mais l’effort est largement récompensé. Grâce à ces huit auteurs, qui modèlent autant qu’ils abattent les frontières, le lecteur voyage très loin, au coeur de l’humanité, de l’histoire ou d’autres mondes, dans des futurs ou des passés.
Lien : http://www.imaginelf.com/201..
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Utopiales 2010

Comme pour Utopiales 2009, mon avis est très partagé. Il y a du bon et du ... moins bon :-) Certains textes m’ont beaucoup plus (Shepard, par exemple) et d’autres m’ont déçu (Niogret par exemple). C’est ce genre de situation qui me fait toujours hésiter à acheter des anthologies ou des revues dans lesquelles j’ai l’opportunité de découvrir des écrivains qui m’étaient inconnus jusque là. Il y a tellement de livres que je n’ai pas encore lus d’écrivains que je connais et avec qui je suis certain d’êtres satisfait.
Lien : http://livres.gloubik.info/s..
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Le Sommeil de la raison

Prenant racine dans l'Espagne obscurantiste du 16e siècle, J.M Aguilera réussit le pari d'impliquer les grands noms de la Culture et l'Histoire européenne dans une intrigue complexe et dont l'ampleur dépasse les protagonistes.



Les références historiques mais surtout culturelles sont très intéressantes comme l'importance des peintures de Hiéronymus Bosch dans la toile tissée au fil des pages, ajoutant un plus à l'histoire. On sent ici que l'auteur s'est documenté rendant le tout plus crédible et plaisant encore !



L'intrigue est menée tambour battant et orchestrée d'une main de maître, auréolée de mystères où se mêlent aussi des aventures épiques. La fin du roman se concluant sur une "découverte" importante, donne entière satisfaction au lecteur et laisse espérer une suite.



Si la grande Histoire mêlée à une intrigue fantastique ne vous rebute pas, plongez vous sans plus tarder dans les limbes oniriques de ce roman. Faites tout de même attention aux créatures qui y rodent, au risque de ne plus pouvoir en émerger ...
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Le Sommeil de la raison

Une histoire qui sort de l'ordinaire en mêlant aspects historiques et fantastiques (sorcellerie). Le scénario est mené de manière haletante dans le cadre de la Renaissance (machiavélique...), la Réforme qui s'annonce, l'Inquisition contre la sorcellerie. On rencontre Nicolas Copernic, Erasme, Jérôme Bosch... pour le folklore, certes, mais pourquoi pas ? En tout cas, ça donne envie de découvrir plus précisément ces personnages.

Le dénouement dans les derniers chapitres est un peu tiré par les cheveux, mais conviendra parfaitement aux amateurs de fantastique, mystique, voire de SF. Rien à voir en tout cas avec le début du livre qui ressemble beaucoup plus à une chronique historique, et la suite qui devient un récit de voyage.

C'est un bon moment à passer, tout de même et ça se lit très vite.
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Utopiales 2010

L'anthologie officielle des "Utopiales 2010" est un moyen agréable de se souvenir des Utopiales (à fortiori quand on n'y est pas allé). Elle m'a paru, de plus, supérieure à la version 2009.



Préface de Pierre Bordage pour démarrer, et préciser le thème de l'année, les Frontières. Puis huit textes globalement satisfaisants, avec des nuances que je vais développer maintenant...
Lien : http://quoideneufsurmapile.b..
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Le Sommeil de la raison

A la base c’est un roman historique, il raconte les conditions dans lesquelles Charles Quint est devenu le dirigeant du plus grand empire du monde. Et puis au fil des pages la dimension fantatique intervient de plus en plus distinctement en donnant aux mages et aux sorcières un rôle de premier plan.



C’est très original, ça se démarque de tout ce que j’ai lu jusqu’à présent. Il est particulièrement agréable de croiser au fil des pages des personnages « historiques » tels que Jérôme Bosch, Ignace de Loyola ou Erasme… Ceux qui aiment l’action ne seront pas déçus non plus, car c’est aussi un roman de capes et d’épées.



Pour la suite de la critique, c'est par ici:
Lien : http://www.chemins-khatovar...
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