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Citations de Judith Duportail (46)


Si je suis autonome, personne ne peut m'abandonner. Parce que toute personne autonome est in-abandonnable. On n'abandonne que les enfants ou les animaux domestiques qui ne peuvent pas se débrouiller tout seuls. On peut me briser le coeur, ça oui, je peux pleurer le manque d'un homme, d'un amour, une personne peut me blesser et me manquer. Mais pas m'abandonner.
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Comment ne pas devenir tarée quand les injonctions contradictoires résonnent en stéréo dans notre tête, dans ce monde où il faudrait à la fois se faire respecter sans parler trop fort, être désirable sans faire salope, être intelligente sans être menaçante, être bonne vivante sans être grosse, être femme en ayant le corps d'une enfant. Comment font-ils pour ne pas devenir tarés, eux aussi. Quand il faut être rassurant sans être étouffant, fort mais accessible, ne pas juger les femmes sur le physique mais faire plus d'un mètre- quatre-vingts.
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L'amour, c'est la chaleur et le miel dans le bas-ventre, le désir, le coeur, donc, qui bat entre les cuisses - et les deux en même temps, c'est le bonheur.
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L'attirance ne serait-elle rien d'autre que l'anticipation d'une validation?
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Plus longtemps on reste inscrit sur les sites de rencontre, moins on a de chance de rencontrer de partenaire. Les amoureux qui se sont rencontrés sur Tinder son souvent ceux qui n'ont fait qu'un ou deux dates. Les autres entrent dans une matrice, une ronde infernale comme un cercle vicieux.
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Désolé, ce numéro n'est plus attribué. Séduction, audace et confiance en soi ont plié bagage et sont parties sans laisser d'adresse.
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Comment, dans ce contexte, dans une société qui nous insulte des centaines de fois par jour depuis notre enfance, qui, selon le philosophe Simon Lemoine, fait de nous des « manque d’être », des personnes qui ne se définissent plus que parce qu’elles ne parviennent pas à être, prendre conscience de notre valeur ? Se respecter soi-même dans un tel contexte relève de l’acte de bravoure extrême.
Je repense à toutes les fois où j’ai ri à des blagues que je trouvais humiliantes pour ne pas avoir l’air coincée, où je me suis couchée tard quand l’autre ne voulait pas dormir, à toutes les fois où j’ai souri pour avoir l’air agréable, toutes les fois où j’ai tu mes opinions pour ne pas envenimer les choses, toutes les fois où le bien-être de l’autre est passé avant le mien, toutes les fois où je me suis écrasée, rapetissée toute seule (enfin toute seule…, plutôt bien aidée par la société), et je me rends compte que ce sont toutes ces fois-là où je me suis manqué de respect. Ce n’est pas le sexe qui salit, non, c’est de se trahir pour correspondre aux attentes d’un autre.
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J'ai le droit de dire non, je réalise. J'ai le pouvoir de dire tous les non que je n'ai pas osé dire. Je peux quitter le lit d'un homme si je m'y sens mal sans me justifier. Mon corps est mon royaume et mon désir y fait la loi. Mon corps est la seule chose que je possède entièrement, vraiment, sur lequel j'ai tous les droits. C'est moi la patronne, la reine, l'impératrice. Mes désirs sont mes ordres. Pas dans le sens où les autres doivent accéder à tout ce que je leur demande. Dans le sens où personne ne peut approcher de mon corps si je ne le décide pas. Je n'ai aucune explication à donner. Aucune. À personne. Je suis libre, j'ai le pouvoir de dire non, je n'ai pas à me justifier, je me répète, et j'ai l'impression de tenir une arme atomique ente mes mains.
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C'est ça être adulte. C'est cette blessure, cette conscience, cette solitude existentielle. Aucun mec, aucun couple ne protège de ça, morveuse. Le mythe de l'amour romantique, Hollywood et Walt Disney nous font croire que si. Qu'il existe quelque part "une moitié" qui nous complèterait, nous guérirait de ce vertige. Quand, à la fin des films, les amoureux se jurent qu'ils seront "toujours là l'un pour l'autre quoi qu'il arrive" ; se promettent "que si un jour tu tombes, ce sera dans mes bras", ce sont autant de tentatives d'un retour vain à l'enfance. D'un retour à cette bulle, d'un retour à un monde où les camions de pompiers ne nous concernaient pas. L'espoir vain de se créer un ancrage.
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J’appartiens à la génération de femmes et de journalistes qui assument leur subjectivité pour espérer - je dis bien espérer, car nous savons, nous, qu’il n’est pas possible de l’asséner - porter un propos universel. Mon livre est un appel à l’introspection, un appel à creuser au fond de soi pour déconstruire les entraves à notre liberté que le patriarcat nous a imposées. Une fois ces carcans explosés, notre devoir est d’aider quelqu’un d’autre à s’en libérer : « La fonction de la liberté est de libérer quelqu’un d’autre », écrivait Toni Morrison.
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Ah, les contes de fées ! Ces belles histoires qui s'inscrivent à jamais dans votre inconscient et façonnent vos attentes tout au long de l'existence ! Quelle plaie !
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C'est aussi la bête qui plante ses canines glaciales quand, assis à une table de café, on déroule ce qu'on fait sans la vie avec des mots déjà tant répétés qu'ils semblent caoutchouteux à prononcer. Avant de réaliser que, vu de l'extérieur, personne ne saurait distinguer si cette interaction est un entretien d'embauche ou un rendez-vous amoureux. C'est le sentiment de mort qui durcit au sein de son cœur lorsqu'il nous semble emprunter pour le millième fois le même ascenseur émotionnel, entre espoir, date, projection, ghosting et déception. C'est quand on se répète que la prochaine fois, on ne se laissera pas avoir. On y croira un peu moins fort, on en donnera un peu moins, on restera davantage recroquevillé à l'intérieur de soi. Mais alors, si on se renferme trop, ne risque-t-on pas de passer à côté de quelque chose ? Le "dating fatigue", c'est ce dilemme.
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En tant que Millenial typique constamment vissée à mon téléphone, ma vie virtuelle est devenue ma vraie vie. Il n'y a plus de différence. Tinder est l'outil avec lequel je rencontre des gens, c'est ma réalité. Une réalité qui est en permanence influencée par d'autres – mais je n'ai pas le droit de savoir comment.
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Putain de génération de gros coincés, à force de ne pas vouloir se fermer de portes, on va passer notre vie dans un putain de couloir.
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En fait, c'est un miracle l'amour, c'est un miracle que les gens continuent à s'aimer. Un miracle que parfois l'on se comprenne. Qu'on arrive à se frayer un chemin entre ces bombardements d'injonctions contradictoires, ces incitations à se duper, à chercher à extraire sa petite valeur à soi dans ce que l'autre peut offrir, dans ce brouhaha de tout ce qu'on ne se dit pas quand on se parle, dans ce putain de jeu de billard à trois bandes entre ce que l'on veut croire, ce qu'on croit que l'autre croit et ce qu'on pense devoir faire croire. Un miracle que dans toute cette tempête il y ait quand même, parfois, un signal, un bout de sincérité qui passe.
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La dating fatigue. C’est un épuisement mental d’un nouveau genre. La version XXIe siècle de la mélancolie amoureuse.
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Je regardais mon désir d’amour renaître comme un alcoolique considère une envie de boire: un ennemi intérieur.
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Je me sentais usée, fatiguée, comme si je souffrais d’un burn-out émotionnel.
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Je crois que le concept du quart d'heure de fame warholien est devenu un quart d'heure de shame, de honte. On va tous un jour faire une erreur et la payer par un lynchage.
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La dating fatigue, c'est quand on se sent trop petit pour notre liberté amoureuse. C'est la nouvelle saveur du vide dans la multitude. Le vide qui nous happe quand notre téléphone ne cesse de sonner, mais qu'aucun message ne nous semble directement adressé.
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