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Critiques de Justin Gray (59)
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Filles du dragon, Tome 1 : Samurai bullets

Ce tome regroupe les 6 épisodes de la minisérie parue en 2006. Le scénario est Justin Gray et Jimmy Palmiotti, les dessins de Khari Evans, et l'encrage de Palmiotti.



4 supercriminels de seconde zone (Whirlwind, 8-Ball, Humbug et Freezer Burn) organisent un cambriolage dans l'appartement de Miss Ricadonna une éditrice de renom. Outre les bijoux, ils se retrouvent avec un œil dont ils ne savent pas quoi faire. Or ces 4 seconds couteaux sont tous en liberté sous caution et leurs agents de liaison ne sont autres que Misty Knight (ex-flic dotée d'un bras cybernétique) et Colleen Wing (experte en arts martiaux et maniement du sabre). Quand ils commencent à être assassinés les uns après les autres (en oubliant du coup de se présenter au commissariat), les Filles du Dragon mènent l'enquête avec un petit coup de main d'Iron Fist pour le combat final.



À la lecture de cette histoire, on peut avoir 2 réactions. La première : du dégoût pour cette mise en scène de 2 femmes dans des poses qui mettent en valeur leurs atouts, cette rencontre improbable de blaxploitation et kung-fu et cette collection de personnages qui auraient mieux fait de rester oublié. La deuxième réaction est de se dire que tout ça est trop gros pour être pris au sérieux et d'apprécier cette aventure pour le fun et l'autodérision. Le genre des superhéros étant déjà tellement exagéré, l'humour a tendance à tomber à plat sur des situations déjà caricaturales. Ici, on a affaire à 2 scénaristes habitués à réussir des paris difficiles (par exemple, ramener de manière crédible Jonah Hex dans La traversée du désert). Le tandem formé par les 2 héroïnes n'a rien de mièvre et personne d'a envie des les prendre pour des femmes objets. L'intrigue n'est pas cousue de fil blanc même si le fameux trésor est absolument invraisemblable. Les touches d'humour sont bien dosées entre dérision des clichés (la chevelure afro, la taille du postérieur de Misty), intervention de personnages loufoques (Otis Johnson, leur nouveau réceptionniste, Doctor Bong) et relations entre personnages avec sous-entendus grivois. Khari Evans a choisi une mise en page plutôt sage (cases rectangulaires) et des dessins disposant d'un niveau de détails suffisant pour illustrer de manière efficace l'histoire.



Dans le style humour et dérision, cette histoire est bien ficelée et atteint ses objectifs : une lecture fun et divertissante. On retrouve les mêmes scénaristes avec les mêmes héroïnes dans Civil War: Heroes for Hire (en anglais).
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Jonah Hex, Tome 1 : Le colt de la vengeance

jonah hex héros pour les un,chasseur de prime défiguré et impitoyable et le plus redoutable tireur

de l,ouest.son passé ressurgit quand l,armée lui fait une offre qu'il ne peut refuser.le mandat d,arrêt le concernant sera annulé s,il arrive à traquer et a arrête Quentin turnbull.l,homme qui a tué sa famille et qui a marqué au fer rouge son visage.entre turbull qui rassemble une armée pour semer la terreur et jonah une lutte a mort va s,engager.



l
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Jonah Hex, Tome 1 : Le colt de la vengeance

Jonah Hex est un mystérieux chasseur de prime dans la veine de ces personnages au fort charisme qui ont fait le bonheur du western américain de John Wayne en passant par Clint Eastwood. C'est le genre justicier sans peur et sans pitié. Certains verraient en lui un véritable héros pour se débarrasser de la racaille.



J'avoue avoir bien apprécié ce graphisme assez moderne proche de la photo réaliste. Les scènes d'action ne sont heureusement pas figées. Il y a du mouvement et du rythme et je dois dire que cela me plaît bien.



Certes, on pourra reprocher qu'il n'y pas de grande originalité mais cela apporte quand même un peu de sensation de lecture assez divertissante. Bref, cela a de la gueule à l'image de notre anti-héros.
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Denver & Other Stories

Nous avons un album composé de trois comics assez inégaux dans leur qualité et dans la longueur. On va partir du plus imposant à la très courte nouvelle. C'est Denver qui marque le plus pour son univers apocalyptique.



Pourtant, on va avoir droit à une banale histoire de policier avec un certain Max qui n'est pas mad. Bref, l'univers n'a pas été suffisamment exploité. Cela met l'eau en bouche et c'est tout.



Au niveau graphique, on va avoir droit à trois styles différents dont aucun ne m'a particulièrement marqué. C'est un peu fade. Au final, l'ensemble manque de punch et se termine sur une note assez décevante.
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Sex & Violence

Je n'avais pas trop apprécié le recueil Denver & other stories de Jimmy Palmiotti chez Glénat Comics. Cependant, ce nouveau recueil est nettement meilleur. Il y a 5 récits dont un seul qui ne m'a pas plu (à savoir Red Dog Army qui se passe en 1941 en Russie). Il ne faudra pas se plaindre non plus d'une édition de qualité.



Le thème est le sexe ainsi que la violence mais cela ne sera jamais vulgaire ni gore. Il y a certes un petit côté sulfureux pour bien justifier le titre. C'est du polar souvent noir dans la plus grande tradition avec des chutes bien senties. Storm lorgne vers le voyeurisme lesbien. Issues a une conclusion assez classique mais c'est bien amené.



A noter une grande diversité graphique puisqu'il s'agit d'un collectif de dessinateurs. Au final, un bon comics.
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Jonah Hex: No Way Back

Ce tome contient une histoire complète et indépendante, initialement parue en 2010, directement sous forme d'album, sans prépublication. Le scénario a été coécrit par Justin Gray et Jimmy Palmiotti (qui ont relancé la série Jonah Hex en 2006, à commencer par Face full of violence). Les dessins et l'encrage ont été réalisés par Tony DeZuniga, artiste ayant déjà œuvré sur une série précédente de Jonah Hex, voir Welcome to Paradise. La mise en couleurs a été réalisée par Rob Schwager.



Dans la ville de Virginia City dans le Nevada, Jonah Hex vient de mettre fin à la vie d'un hors-la-loi recherché. Il récupère la récompense, et commence direct à en dépenser une partie dans le saloon de ce patelin, en compagnie de dames de petite vertu. Alors qu'il s'en donne à cœur joie, une de ces dames lui apporte un message, sous la forme d'un avis de recherche pour Virginia Dazzleby.



Jonah Hex se met à la recherche de cette femme (sa mère) sans plus attendre. Il arrive rapidement dans un village où il apprend qu'elle a été enlevée par une bande de desperados mexicains. Les retrouvailles vont être compliquées, à bien des points de vue.



Les motivations pour réaliser ce récit étaient doubles : d'une part raconter les "origines" de Jonah Hex (même pas secrètes), d'autre part permettre à Tony DeZuniga de réaliser une nouvelle histoire du personnage dans des délais de production raisonnables. En effet dans la mesure où il s'agit d'un récit sans prépublication, il a pu disposer d'un temps non soumis aux impératifs mensuels.



Le lecteur retrouve (ou découvre) les dessins très âpres de cet artiste. L'encrage est sec et rêche, avec des tâches de noir pâteuses, des traits présentant des discontinuités, un degré de précision variable en fonction des surfaces représentées, des surfaces hachurées de croisillons, des contours parfois déchiquetés.



Les dessins de DeZuniga arrêtent l'œil du lecteur. Il peut réaliser des cases sans arrière-plan, avec un encrage pâteux qui brouille les contours des formes, aboutissant à un dessin laid qui ne donne pas envie d'être lu. Il peut également réaliser des cases avec un niveau de détails impressionnant, par exemple une demi-douzaine de personnages chacun avec leur tenue vestimentaire différente, une occupation différente, des expressions de visages spécifiques, etc. dans les cas, il maintient une unité esthétique par le biais de ces contours rugueux.



Au fil des séquences, le lecteur finit par apprécier cette vision abrasive de la réalité. Il constate que même quand les dessins se font esquissés, ils ne perdent rien de leur force d'expression. Lorsque Jonah Hex retrouve sa mère alitée, le lecteur contemple un horrible visage édenté aux contours imprécis et répugnant. Quand la violence éclate (à de nombreuses reprises), elle n'a rien de joli ou d'agréable, les individus se battent de manière brutale, presque bestiale, à l'opposé d'affrontements régis par des règles civilisées.



Si Tony DeZuniga n'arrive pas à s'affranchir de tous les tics des comics de superhéros, il donne à voir une incarnation de l'ouest américain dominée par la violence, et les conditions de vie difficiles. Cette vision est en cohérence parfaite avec le scénario de Gray et Palmiotti. Jonah Hex n'a pas forcément besoin d'une origine secrète. Les épisodes de la série mensuelle ont déjà raconté les moments clef de sa vie, voir Jonah Hex: Origins.



Malgré tout, ces scénaristes ont réussi à maintenir l'intérêt d'assez de lecteurs pour faire durer la série pendant une centaine d'épisodes, d'abord "Jonah Hex", puis "All star Western". Dès la première page, le lecteur est happé par l'ambiance, de type western spaghetti, avec une approche plus réaliste et moins m'as-tu-vu. Il découvre des pans de l'histoire personnelle de Jonah Hex inconnu (sa mère, un demi-frère, l'histoire d'El Papagayo).



Gray et Palmiotti tirent le meilleur parti possible du format de 130 pages, pour un récit brassant de nombreuses influences issues de tout type de western (aussi bien classiques que parodiques), avec une composante horrifique dépourvue de surnaturel. Contre toute attente, l'histoire de la mère de Jonah Hex s'avère poignante et sa déchéance n'est pas gratuite. Son demi-frère est animé de solides convictions, et révèle un caractère psychorigide ambivalent qui introduit un degré de complexité inattendu.



L'amour du genre western et la maîtrise de ses conventions permettent aux auteurs de réaliser un western personnel très noir, mettant en scène des individus qui échappent à la dichotomie bien / mal, chacun à leur manière prisonnier de leur condition, de leur éducation et des circonstances. Les dessins sans concession de DeZuniga transportent ce récit dans un monde inhospitalier et concret. Malgré quelques clichés, ces qualités narratives tirent le récit vers le haut et permettent aux auteurs d'évoquer quelques aspects de la condition humaine, sous des atours de genre.
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Sex & Violence

Ce Comics propose 5 récits baigné effectivement de violence et sexe, même si la quatrième histoire semble à part. Dans l'ensemble, je trouve que le « sexe » dans les récits n'apporte pas grand chose, sauf dans la troisième histoire.

Le premier récit est un simple règlement de compte dans le monde de la mafia. Histoire la plus mal tournée et la moins réussie du Comics que ce soit en terme de récit ou de dessin.

La seconde histoire est bien meilleure en terme de dessin mais le récit reste moyen : le sexe y ait le plus débridé et abondant de tout les scénarios mais cela dessert complètement l'histoire de cette flic qui recherche quelque chose qui la changera de son train-train quotidien ; une histoire fade et tellement téléphonée !

La troisième histoire est plus intéressante car elle est courte mais va à l'essentiel. Une mère et sa fille recherche un mari et un papa idéal et elles ont une façon bien à elle de sélectionner (et éliminer !) les candidats potentiels…

Le quatrième récit est très moche au niveau du dessin et se retrouve dans ce Comics comme un cheveux sur la soupe. Alors effectivement il y a de la violence (et encore car très mal rendu par le dessin) mais pour le reste, l'histoire n'a rien à voir dans la thématique.

Enfin, le cinquième récit est plutôt intéressant avec ce jeune se découvrant meurtrier puis justicier pour assumer son besoin de sang. Un récit qui mériterait un traitement plus long dans un comics à part entière.

Au final, ce recueil de 5 histoires est très inégal tant au niveau du dessin qu'au niveau des scénarios, il y a de bonnes idées mais parasités par l'adjonction de « sexe » souvent inutile et par des dessins trop sombres et ratés.
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Monolith, tome 1 : La Voix dans le mur

Voilà un comics qui nous fait tout de suite entrer dans le récit de manière naturelle et sans forcer.



Monolith est en réalité un golem créé de toutes pièces pour contrer la mafia new-yorkaise. On ne demandait pas mieux qu'un monstre pour semer la terreur chez les gangsters de cette pègre immonde. Mais bon, quelque fois, la créature échappe à son maître et des innocents peuvent payer.



Le récit est plutôt brillamment construit et il oscille entre le présent et le passé et notamment les années 30. Il est vrai que l'intrigue est parfois assez banale mais bien réalisée grâce à ces flash-backs. Comble de bonheur, nous avons un dessin qui ne sera pas avare de détails dans les décors.



Il y a véritablement comics et comics... Dommage que l'édition de cette série ne se soit pas poursuivie après le premier tome paru en 2013.
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Ame-Comi Girls, tome 1

Ce tome est le premier d'une nouvelle série, initialement publiée sous forme dématérialisée en 2012. Il comprend les 5 premiers épisodes de la série "Ame-comi girls", tous coécrits par Jimmy Palmiotti & Justin Gray. L'histoire continue dans Rise of the Brainiac. Le récit se déroule dans une autre réalité où seules les femmes disposent de superpouvoirs, et les personnages sont basés sur une série de statuettes à collectionner produites par DC Comics. Tous les épisodes se suivent, mais chacun est plus consacré à une héroïne.



Épisode 1 (dessiné par Amanda Conner, puis par Tony Akins) – Steve Trevor explique à un état-major militaire que l'état de Kasnia s'apprête à envahir l'île de Thémyscira, nouvellement découverte par les États-Unis, et habitée uniquement par des femmes. Les soldats de Kasnia rencontrent une résistance inattendue. Épisode 2 (dessins et encrage par Sanford Green) – À Gotham, Batgirl et Robin essayent d'arrêter les méfaits de Poison Ivy qui bénéficie de l'aide de Catwoman, de Cheetah et d'Harley Quinn. Épisode 3 (dessins et encrage de Ted Naifeh) – Le lecteur découvre les origines du Joker (Duela Dent), alors que Batgirl est détenue prisonnière dans son vaisseau.



Épisode 4 (dessins et encrage de Mike Bowden) – Power Girl est la superhéroïne attitrée de Metropolis où elle a maille à partir contre une équipe de Silver Banshees, commanditée par une personne à l'abri dans un gros robot vert et violet. Elle est très déstabilisée quand elle découvre qu'une autre capsule spatiale s'est écrasée près de Smallville, là où elle avait été recueillie par les Kent. Épisode 5 (dessins et encrage de Santi Casas) – Supergirl explique à Power Girl pourquoi elle a été envoyée sur Terre et ce qu'il est advenu de Krypton.



Cette série publiée par DC Comics est donc à la base un produit dérivé d'une série de statuettes à collectionner, dont la spécificité était de réimaginer les superhéros DC dans des versions uniquement féminines, inspirées par la culture japonaise des mangas, avec une touche de steampunk (au moins pour Harley Quinn). Pour l'amateur de comics de superhéros, il est difficile de résister à l'envie de découvrir les pages dessinées par Amanda Conner (18 pages) pour Wonder Woman, dans le premier épisode. Elles sont très réussies, avec une interprétation du personnage évoquant l'esthétique d'un dessin animé pour la jeunesse, Conner étant toujours aussi douée pour dessiner des visages exprimant les émotions.



Les responsables éditoriaux ont donc sortis les grands noms pour lancer cette série. Elle a la particularité d'avoir d'abord été publiée sous format électronique, chaque épisode paraissant par tiers, ce qui explique que Conner n'ait réalisé qu'une partie de celui consacré à Wonder Woman (en fait le regroupement de 3 parties successives). Le parti pris est de raconter l'histoire de ce personnage par le début, en commençant par la découverte de Thémyscira, l'île des amazones. Gray & Palmiotti s'attachent essentiellement à l'intrigue et à insuffler un rythme soutenu. Le lecteur découvre une histoire agréable, mais superficielle, n'apportant pas un regard pénétrant ou critique sur les fondements du personnage. Cette version ne s'attarde pas sur la pérennité d'une civilisation féminine, elle ne détaille pas la naissance de Diana, et les Dieux grecs ne font pas d'apparition. Il s'agit de parcourir le chemin qui va de la découverte de Thémyscira jusqu'au premier discours de Diana devant les Nations Unies.



Les dessins sont agréables à l'œil, assez ronds, avec un bon niveau de détails, qu'il s'agisse des pages d'Amanda Conner ou Tony Akins. La narration tant visuelle que textuelle est tout public, avec des tâches rouges pour figurer le sang, mais sans jamais montrer les blessures. Il n'y a pas de deuxième niveau de lecture, mais les coscénaristes prouvent qu'ils s'intéressent au personnage, par exemple l'explication de la tiare (une forme de casque). Les dessinateurs accomplissent leur mission en reproduisant le costume conçu pour la statuette de Wonder Woman dans la collection Ame-Comi.



Une fois passé ce premier épisode, le lecteur découvre vraiment toute l'étendue des modifications apportées par les auteurs aux superhéros DC dans cette réalité, ainsi que la tonalité narrative globale. Conformément aux exigences éditoriales, ils consacrent une ou plusieurs séquences par épisode à un personnage en particulier, pour pouvoir présenter ces versions Ame-Comi de Batgirl (& Robin), Joker, Power Girl et Supergirl. Chaque superhéroïne dispose de son nouveau costume, plutôt steampunk pour Harley Quinn, plutôt Magical Girl pour Power Girl et Supergirl. Effectivement il n'y a aucun superhéros de sexe mâle, toutes les versions étant féminisées, à commencer par Robin, jusqu'à Flash.



Pour les coscénaristes, l'enjeu est donc de donner une existence à ce nouvel univers, en présentant régulièrement des nouveaux personnages. Ils n'ont pas beaucoup le temps de s'intéresser à la psychologie de ces dames, ou de développer leur vie privée. Elles sont en costume de superhéroïne à plus de 90% de l'histoire, leur identité secrète n'est pas évoquée pour toutes, et leur métier n'a aucune importance. Leurs éventuelles amies ne sont pas plus évoquées.



Justin Gray et Jimmy Palmiotti se focalisent donc sur l'intrigue. Il faut arriver au troisième épisode pour la voir émerger. Toutes ces superhéroïnes finissent par se trouver confrontées à la même ennemie dont l'objectif se dévoile petit à petit. La narration alterne les scènes d'exposition pour ménager l'entrée des personnages, et exposer par bribes les intentions des supercriminelles, avec les scènes d'affrontement physique. Dans la mesure où chaque épisode se focalise pour partie sur une protagoniste différente, les lieux changent régulièrement, ainsi que les configurations d'affrontement. Il n'y a donc pas d'impression de répétition d'un schéma à l'identique, d'un épisode à l'autre. La narration est rapide et divertissante, sans grande conséquence, ni deuxième degré, seulement le plaisir de lire un comics fun, avec des copines qui s'apprécient.



La première moitié d'épisode dessinée par Amanda Conner présente un aspect tout aussi fun, avec un bon niveau de détail, une Wonder Woman avec un costume un peu trop révélateur (elle en fait même la remarque en remontant son bustier riquiqui). La deuxième moitié est réalisée par Tony Akins, dans un esthétisme identique, mais avec une science de l'encrage moindre et une densité d'information visuelle plus faible. Il reste toutefois dans le ton narratif posé par Amanda Conner.



Pour le deuxième épisode, Sandoford Green utilise des traits plus croqués sur le vif pour délimiter les contours, et revient à un bon niveau de densité d'informations visuelles. Batgirl dispose d'un costume très couvrant, qui n'aurait pas déparé dans sa série mensuelle. Robin a de nouveau les jambes à l'air. Cheetah et Poison Ivy ont un costume riquiqui, plus pensé pour titiller l'imagination des lecteurs pré-pubères, que pour les mettre en valeur. Par comparaison, le costume d'Harley Quinn est plus proche de celui de sa série mensuelle, mais avec des grelots qui renforcent l'impression que c'est une vraie cruche, comme à chaque fois qu'elle ouvre la bouche. De site en site, le lecteur se rend compte que Sanford Green fait le nécessaire pour représenter les arrière-plans, mais que ceux-ci sont d'une conception élémentaire, finalement peu substantiels.



Pour l'épisode 3, Ted Nafeih prouve également qu'il maîtrise les techniques pour donner l'impression que les arrière-plans sont bien fournis, même si les décors restent simplistes. Par contre, il apporte un peu de noirceur aux dessins, ce qui se marie bien avec les origines de Duela Dent. Le joker prend une dimension sinistre, tout en restant tout public, un bel équilibre graphique. Pour l'épisode 4, Mike Bowden utilise un trait un peu plus gras pour délimiter les contours, avec une façon très convaincante de représenter les méchas (cette nouvelle version de Silver Banshee, Siobhan McDougal). Il parvient à retrouver l'entrain insufflé par Amanda Conner dans la première partie. C'est très enlevé et bon enfant. Enfin pour les derniers épisodes, Santi Casas utilise un trait plus fin pour détourer les formes, ce qui aboutit à un croisement entre un comics de superhéros et un maga de magical girl, à la fois original et convaincant.



Ce premier tome consacré aux Ame-Comi girls propose des aventures rapides et inventives, en reprenant les costumes des personnages créés pour la ligne de statuette d'Ame-Comi, et le principe de n'avoir que des personnages féminins dotés de superpouvoirs. Les humains normaux sont aux abonnés absents ; les affrontements se succèdent entre superhéroïnes et supercriminelles, sur la base d'une intrigue solide et inventive. Les dessins sont agréables, assez denses, plein d'entrain. Ce tome est fait pour un lecteur cherchant un comics de superhéros sans continuité, sans réflexion, du pur divertissement plutôt bien fait.
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Jonah Hex: Bury Me in Hell

Ce tome regroupe les épisodes 61 à 70 qui forment autant d'histoires indépendantes et qui sont les derniers de la série. Elle a été relancée en septembre 2011, à l'occasion du nouveau départ de toutes les séries DC Comics dans le cadre de l'opération baptisée "New 52". Justin Gray et Jimmy Palmiotti sont restés comme scénariste et la série a été rebaptisée All-star western.



Épisode 61 (illustrations de Jordi Bernett) - Jonah Hex et Mei Ling (son épouse) passe 2 jours de leur lune de miel dans un village peu accueillant. Épisode 62 (illustrations d'Eduardo Risso) - Jonah Hex est engagé pour convoyer un étrange animal à destination d'un cirque. Épisode 63 (illustrations de Jordi Bernet) - Jonah Hex est à la poursuite d'un pédophile. Épisode 64 (illustrations de Nelson) - Une mexicaine qui n'a pas froid aux yeux s'entiche de Jonah Hex. Épisode 65 (illustrations de Jordi Bernet) - Jonah Hex perd connaissance dans une tempête de neige ; il est recueilli par un homme particulièrement serviable et affable.



Épisode 66 (illustrations de Fiona Staples) - En plein hiver, Jonah Hex (avec 4 prisonniers) arrive dans un petit patelin sous la neige qui ne dispose pas de prison et dont les habitants semblent peu nombreux et faméliques. Épisode 67 (illustrations de Jordi Bernet) - Un groupe de citoyens poursuivent Jonah Hex pour meurtres odieux ; il séjourne dans une ville victime d'une épidémie de variole. Épisode 68 (illustrations de Rafa Garres) - Jonah Hex est coincé dans sa chambre désarmé sous la menace des flingues de 5 personnes persuadées qu'il a exécuté et dépouillé un de leurs camarades. Épisode 69 (illustrations de Jeff Lemire) - Jonah Hex assiste son père qui est à l'agonie en plein désert. Épisode 70 (illustrations de Ryan Sook, puis de Diego Olmos) - Sous l'emprise de la fièvre Jonah Hex a des visions de sa mort.



Justin Gray et Jimmy Palmiotti auront réussi l'exploit de faire vivre une série western pendant 70 numéros, regroupés en 11 tomes (le premier de la série étant A face full of violence) et une histoire hors série (No way back). Ils auront réussi à rendre chaque tome indépendant les uns des autres : il est possible de lire n'importe lequel en premier, comme il est possible de n'en lire qu'un seul et d'avoir des récits complets. Ils ont privilégié les histoires complètes en 1 ou 2 épisodes. C'est vrai que dit comme ça, le lecteur a l'impression qu'ils ont fait tout le contraire de ce que fait la profession : pas d'histoire à rallonge, pas de méga crossover, pas de continuité resserrée. Et à part un ou deux faux pas, le résultat conserve toute sa verve, son piquant et son pouvoir de divertissement.



Évidemment tous les épisodes ne se valent pas. Celui ayant pour objet le convoyage du monstre de foire ne tient pas la route du fait de l'impossibilité physique du moyen de transport, et malgré les dessins inspirés de Risso. L'épisode consacré à l'agonie du père de Jonah Hex suit un schéma trop sage et trop prévisible, le lecteur passe d'un cliché à l'autre. Par contre, la relation entre Mei Ling et Jona Hex pétille de malice, de mauvaise foi et de chaleur humaine authentique. Et Gray & Palmiotti n'oublient ni de vilipender la bêtise humaine, ni d'ajouter une bonne louche d'horreur bien épaisse et bien éprouvante.



Les scénaristes réussissent d'excellents épisodes, pas forcément là où le lecteur les attend. Ils écrivent en particulier des dialogues où règne une incroyable tension. La moitié de l'épisode 68 repose sur l'évolution du rapport de confiance entre Hex et ses geôliers provisoires. Ils développent, avec des nuances subtiles, les liens qui se tissent entre Hex et l'homme qui l'a sauvé d'une mort par le froid dans l'épisode 65. Si Hex reste un tueur avec un code moral élastique, cela ne l'empêche pas de ressentir des émotions plus complexes qu'un simple Punisher à la mie de pain.



L'utilisation de l'Ouest américain comme toile de fond n'a rien d'un artifice. Gray & Palmiotti savent aller piocher dans les mythes du Western pour trouver la situation spécifique qui met à l'épreuve les individus. Les 2 épisodes sous la neige (65, puis 66) rappellent que a civilisation étaient assez fragile et qu'une ville entière pouvaient succomber faute de liaison avec le reste du territoire, ou qu'un individu pouvait mourir isolé de tout le monde.ils racontent donc des histoires qui se développent naturellement à partir du lieu et de l'époque où vit Jonah Hex, plutôt que d'y poser artificiellement un schéma narratif tout fait.



À nouveau cette série bénéficie d'une série d'illustrateurs qui sortent du lot. Jordi Bernet est parfait comme d'habitude dans ses dessins vifs et âpres, iconiques, sans être stéréotypés. Eduardo Risso propose une vision intéressante de cet Ouest américain accablé par la chaleur, mais peu réaliste en ce qui concerne les conditions de transports de la bête de foire. Nelson utilise un style plus convenu, moins personnel, mais suffisamment détaillé pour que le lecteur puisse ressentir la passion qui anime cette femme. Fiona Staples n'est pas très à l'aise, et elle a en particulier des difficultés avec l'anatomie chevaline. Rafa Garres dessine des cases un peu fouillis, un peu tassées dans lesquels la promiscuité a l'odeur de ces hommes un peu frustes, assez sales ; on n'a pas envie d'être dans cette chambre qui pue le cowboy à l'hygiène douteuse grâce à ce style particulier. Jeff Lemire est parfait avec ses dessins très secs, ces trognes déformées par des sentiments peu reluisants, ce désert implacable. Dans ses 13 pages Ryan Sook a du mal à rendre l'atmosphère assez étouffante, et Diego Olmos manque un peu de personnalité.



Même si certains épisodes de ce tome présentent une qualité inférieure aux autres (parfois pour le scénario un peu facile, parfois pour un dessinateur pas à l'aise dans cette ambiance), il contient des pépites de noirceur et de relations humaines qui les rachètent largement. Il ne reste plus qu'à espérer que la prochaine série (All-star western) ne souffrira pas d'être basée à Gotham.
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Jonah Hex: Six Gun War

Ce tome regroupe les épisodes 44 à 49 de la série continue ; il fait suite à Lead Poisoning. C'est le huitième tome de la série et il peut être lu indépendamment des autres. Il se compose d'une unique histoire.



La scène d'ouverture est magistrale : Jonah Hex est en train de chevaucher sur une piste quand il se met à pleuvoir des cadavres d'indiens. Il comprend vite ce qui se passe : une tornade dépose à ses pieds les restes d'une tuerie dont il découvre rapidement les coupables. Pas de chance il est tombé sur Quentin Turnbull et El Papagayo (et leurs hommes) qui ont tôt fait de le soumettre et qui l'enterrent vivant en le laissant s'étouffer dans son cercueil. Viennent à passer 2 pilleurs de tombes qui ont la surprise de leur vie en tombant sur un client qui n' pas avalé son extrait de naissance. Jonah Hex se lance sur la trace Quentin Turnbull bien décidé à le tuer. Les choses se compliquent rapidement quand il tombe chemin faisant sur El Diablo qui exige de lui qu'il emmène Lazarus Lane comme compagnon car son hôte doit accomplir quelques actes de juste rétribution liés aux exactions de Turnbull et Papagayo. Comme un hasard n'arrive jamais seul, il se trouve que Bat Lash jouait tranquillement au poker dans le saloon qu'a choisit Tallulah Black pour s'en jeter un pour la route et quand justement l'équipe de Turnbull arrive en ville juste à ce moment là. Le carnage ne se fera pas attendre.



J'ai lu les autres tomes de Jonah Hex et j'ai pris goût petit à petit à ce fils spirituel de Clint Eastwood version Impitoyable. Jimmy Palmiotti et Justin Grey ont pris l'habitude nous raconter des histoires courtes et indépendantes, le plus souvent en 1 épisode et parfois 2. Pour cette fois, ils ont décidé de changer de formule et de raconter une histoire sur 6 épisodes. J'ai été déçu par cette aventure pour 2 raisons. La première est que Palmiotti et Gray ont choisi de construire leur intrigue sur des coïncidences trop belles pour être vraies. La suite d'événements se déroulant de manière synchronisée relève du second degré, ou tout au moins de la caricature, au pire d'une paresse scénaristique coupable. La désinvolture avec laquelle ils placent leurs pions (les 4 héros) au même endroit et au même moment m'a horripilé. La deuxième raison réside dans le ton parodique et pas drôle du récit. Jusqu'ici Gray et Palmiotti savaient doser leurs ingrédients : quelques composantes obligatoires du genre western, un héros résistant et asocial avec une moralité élastique, et une légère pincée de second degré pour relever le mélange, sans pour autant basculer dans la caricature. Ici, non seulement les coïncidences impossibles s'accumulent, mais en plus ils dépeignent Jonah Hex comme un être surnaturel, impossible à abattre, capable d'entamer une longue marche dans le désert après avoir été enterré vivant, capable de survivre à plusieurs coups de couteaux et de continuer à se battre, capable d'encaisser des balles et d'être guéri le lendemain. Là encore, c'est l'accumulation de ces blessures sur un très court laps de temps qui fait ressortir l'aspect outrancier de la résistance de Jonah Hex aux blessures. Ces 2 aspects rendent le récit tellement faux qu'il en devient presqu'impossible d'apprécier le mauvais caractère de Jonah Hex et de prendre plaisir à l'étrange relation qui l'unit à Tallulha Black. Et je préfère oublier le retournement de situation finale, une véritable injure à l'intelligence des lecteurs, une coïncidence encore plus énorme que les précédentes, un deus ex machina qui invalide toute l'histoire.



L'ensemble du récit est illustré par Cristiano Cucina. Son style repose sur des encrages appuyés et lourd et une certaine forme de distanciation par rapport au photoréalisme. Le résultat crée des ambiances très réussie. En particulier le visage Tallulah et de Jonah sont d'une laideur repoussante, sans qu'ils soient dessinées d'une manière clinique. Les différentes scènes d'action muettes bénéficient d'une mise en page claire et aérée qui met en valeur l'action et les éléments horrifiques. Chaque scène de combat plonge le lecteur au milieu des coups de poignard et des impacts de balles avec une efficacité douloureuse. Ce monsieur possède un art de la mise en page efficace, imparable et d'une rare évidence.



Jimmy Palmiotti et Justin Gray auraient mieux fait de s'en tenir à des formats courts d'un ou 2 épisodes. Les séquences vraiment réussies (Tallulah et Jonah dans l'intimité, Tallulah face à de potentiels violeurs, les cadavres tombant du ciel, etc.) sont noyées dans une histoire étirée au-delà du raisonnable, terriblement convenue et impossible à avaler. Il vaut mieux oublier ce brouet infâme et passer à la collection suivante Counting Corpses.
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Jonah Hex : Luck Runs Out

Ce tome est le cinquième de la série (après "Only the good die young") et il regroupe les épisodes 25 à 30. Le principe reste le même que pour les précédents : 6 histoires indépendantes qui nous ramènent dans l'ouest américain à la fin du dix neuvième siècle. Le parti pris des scénaristes est de dépeindre Jonah Hex comme le cousin défiguré des personnages interprétés par Clint Eastwood dans les films de Sergio Leone. Ils ont également repris le principe de laisser une grande place aux décors à travers des cases de la largeur de la page.



Le premier épisode se déroule aux Mexique où Jonah Hex était peinard dans le désert quand une cavalcade de bandits vient troubler sa solitude. S'en suit une confrontation sans pitié qui l'amène dans la ville où séjourne son fils. C'est un grand plaisir de retrouver les dessins du vétéran Russ Heath le temps d'un épisode : aucune erreur anatomique, aucune esbroufe, des compositions de page carrées qui ont pour seul objectif de raconter l'histoire. Cet épisode qui rapproche père et fils à la saveur de "a boy named Sue" de Johnny Cash. Elle rend Jonah Hex à la fois plus humain et à la fois prisonnier de son statut de pistolero.



Dans la deuxième histoire, Jonah Hex est confronté à deux femmes qui n'aiment pas les hommes. Le scénario est une véritable boucherie et les illustrations de Guiseppe Camuncoli et Stefano Landini présentent juste le bon dosage entre détails et flous pour que l'horreur des situations soient la plus intense possible. Âmes sensibles s'abstenir.



Cette fois-ci Jordi Bernet (Torpedo) illustre 2 histoires avec cet art parfaitement maîtrisé du dessin qui le place au niveau de Will Eisner (sauf pour la composition des pages). Dans la première, une scène nous amène de manière inattendue à New York ; les suivantes nous emmènent à la poursuite de Victor Sono dit Star Man (superbe idée graphique) un chasseur de shérifs corrompus. Là encore la violence, le sadisme et la cruauté sont partie intégrante de l'histoire et pas simplement un truc de scénariste pour épicer l'histoire. Jordi Bernet illustre également une histoire de pilleurs de train qui ont le malheur de tomber sur un Jonah Hex que sa femme a quitté. La scène où il égorge l'un de criminels avec un tesson de bouteille ne nous épargne rien des détails.



John Higgins illustre l'histoire d'un homme qui voulait embaucher Jonah Hex pour tuer une ville. Les illustrations sont assez traditionnelles et bien détaillées. Il y 2 actes de cruauté dont l'un rappel que le code moral du héros est peut être adapté à l'ouest américain, mais pas au politiquement correct. C'est l'histoire où Jonah Hex ressemble le plus à Clint Eastwood.



Rafa Garres illustre une histoire de butin dérobé à une banque qui est détenu pas des indiens. Il s'en suit un massacre très graphique (très belles couleurs et style de peinture personnel et flamboyant) des indiens et des détectives de l'agence Pinkertown.

Ce tome est beaucoup plus violent que les précédents jusqu'à en devenir gore dans certaines scènes. L'impact de ces images de boucherie est rendu plus percutant par la maîtrise du personnage que Palmiotti et Gray ont développé. Certains épisodes passent du niveau de bonne série de western à celui de nouvelle de genre efficace et sophistiquée. L'intervention de différents illustrateurs amènent des visions différentes et complémentaires intéressantes, ainsi qu'une diversité bienvenue dans les styles graphiques. La suite des aventures de Jonah Hex nous attend dans le sixième tome "Bullets don't lie".
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All Star Western, tome 1 : Guns and Gotham

En 2011, l'éditeur DC Comics décide de faire repartir toutes ses séries à zéro, après un crossover Flashpoint générant cette réinitialisation. La série Jonah Hex (commencée avec A face full of violence, forte de 10 tomes, plus une histoire complète No way back, débutée en 2006), s'arête donc, en 2011, au soixante-dixième épisode avec Bury me in Hell (épisodes 61 à 70), au grand dam des scénaristes Jimmy Palmiotti et Justin Gray qui espéraient battre le record de longévité de la précédente série de 1977 qui compte 92 numéros. DC Comics les place aux commandes de la nouvelle série consacrée à Jonah Hex : "All star western" dont ce recueil comprend les épisodes 1 à 6. Il intègre également les histoires parues en bonus en fin de chaque numéro mensuel.



Jonah Hex (illustrations de Moritat -Justin Norman de son vrai nom-, et mise en couleurs de Gabriel Bautista) - Jonah Hex effectue un séjour à Gotham City dans les années 1880. L'inspecteur de police Lofton a demandé son assistance (rémunérée bien sûr) pour capturer un tueur en série s'attaquant aux prostituées. Le même inspecteur a également demandé l'aide d'Amadeus Arkham, un médecin adepte de la psychologie (cette histoire se passe avant la fondation de l'asile qui portera son nom). Cette première enquête va les amener à se confronter à un groupe d'intérêts de la haute société, ainsi qu'à leurs hommes de mains. La deuxième enquête se déroule dans les sous-sols de Gotham à la recherche d'enfants disparus.



L'objectif assigné à Gray et Palmiotti par le responsable éditorial est de se servir de cette nouvelle série pour rattacher Jonah Hex à l'univers partagé DC en général, et à celui de Batman en particulier. C'est la raison pour laquelle Hex passe quelques temps à Gotham plutôt que de vagabonder d'affrontement en affrontement sur le territoire sauvage des États-Unis. Et la première histoire permet d'établir un lien avec The Court of Owls. Il y a bien sûr la présence d'Amadeus Arkham, et l'apparition du Maire Theodore Cobblepot (ascendant du Pinguin) qui renforcent encore la connexion avec l'univers de Batman. Mais passé ces éléments, le lecteur retrouve le Jonah Hex qu'il connaît bien. La vraie concession effectuée par les scénaristes est de raconter des histoires en plusieurs épisodes, plutôt qu'en 1 seul comme dans la série précédente. Pour le reste, l'incidence de la remise à zéro de l'univers partagé DC est nulle. Jonah Hex est égal à lui-même, la continuité est réduite à sa plus simple expression (son attachement à la vareuse sudiste, sa cicatrice, et sa volonté d'opérer seul).



Pour les lecteurs de la série précédente, ils retrouvent tout le charme repoussant de Jonah Hex ; pour les nouveaux lecteurs il découvre un personnage immédiatement accessible, sans besoin d'avoir lu quoi que ce soit d'autre. L'incursion dans la haute société de Gotham n'est pas très palpitante et met en scène une organisation secrète générique, peu intrigante, avec le retour de la Bible du Crime (déjà développée par Greg Rucka avec le personnage de Renee Montoya dans Five books of Blood), l'un des concepts les plus débiles de l'univers partagé DC. Par contre, Gray et Palmiotti n'ont rien perdu de leur savoir faire pour inventer des criminels sadiques et dérangés perpétrant des actes ignobles, dignes de l'intérêt de Jonah Hex. La narration gagne en ironie grâce à l'inclusion d'Amadeus Arkham qui s'accroche aux basques de Jonah Hex, pour former un tandem très savoureux. La deuxième partie plonge le lecteur dans une enquête glauque à souhait, avec un nouvel opposant réussi, même s'il faut encore en passer par un élément du mythe de Batman.



Ces 6 épisodes sont illustrés par Moritat qui dispose d'un style marqué, assez éloigné des canons propres aux superhéros. Il a une façon de dessiner les visages qui laissent une impression d'esquisse brutale qui ne met pas en avant la beauté des individus. Cette approche a pour avantage de bien faire ressortir la laideur de la cicatrice de Jonah Hex. Il est évident qu'il a soigneusement accompli son travail de recherche de références historiques. L'uniforme d'Hex est convaincant, ainsi que les décors, et même les rues de Gotham. Le lecteur a l'impression de se trouver dans des rues plausibles, sans qu'elles n'en deviennent franchement réalistes. Le niveau d'immersion est supérieur à celui des comics de base. La froideur et le manque de sentiments d'Hex sont parfaitement mis en image. Moritat s'exonère parfois de dessiner des décors. Il s'agit d'une pratique habituelle dans les comics et le metteur en couleurs meuble avec de savants camaïeux. Mais quand les décors disparaissent pendant 4 pages d'affilée, Moritat saborde lui-même son ouvrage, car ses décors sont souvent très fouillés. Du coup, le lecteur est choqué par le hiatus entre ces pages dénudées, et les autres décrivant des décors riches et attirants. Il est également difficile de croire à l'authenticité des costumes dont il affuble les prostituées.



Jose Oscar Ladrönn réalise les couvertures des épisodes 4 à 6 et elles sont magnifiques. Il s'agit de véritables peintures insistant sur la situation dangereuse dans laquelle se trouve le héros pour un pastiche des couvertures des romans d'aventures des années 1940 : un régal savoureux.



Globalement ces 6 épisodes constituent une lecture divertissante pendant laquelle il est agréable de suivre les actes impitoyables de Jonah Hex, bien mis en valeur par Amadeus Arkham, dans un Gotham plein de caractère. 4 étoiles.



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El Diablo (16 pages, illustrations de Jordi Bernet) - Lazarus Lane arrive dans une ville où les habitants sont la proie d'une malédiction les faisant ressembler à des zombies agressifs et sans âme. Seules 4 personnes ont échappé à la transformation et sont retranchées dans un bâtiment où elles détiennent un indien.



En 16 pages, Gray et Palmiotti racontent une histoire rapide, peu originale, qui a pour objet de rappeler au lecteur l'existence de Lazarus Lane. Le récit s'oublie aussi vite qu'il se lit. Il reste les dessins de Bernet toujours aussi crus et efficaces. 3 étoiles.



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Barbary Ghost (24 pages, illustrations de Phil Winslade) - En 1878, à San Francisco, la famille Tiandihui a la mainmise sur le racket de la protection. Quelques gros bras viennent réclamer le montant de la "protection" à la famille Tsen qui tient une épicerie. Wei Tsen (le père) refuse de courber l'échine. La violence éclate. Une jeune femme se faisant appeler Barbary Ghost s'attaque aux hommes de main du clan Tiandihui.



Gray et Palmiotti présentent Yanmei Tsen, une nouvelle héroïne, très pulp dans l'esprit, avec son costume improbable, son manque de tout remord en exécutant sa vengeance. Les dessins de Phil Winslade sont minutieux et permettent au lecteur de croire à ces aventures second degré, avec une ambiance très convaincante. 4 étoiles.
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All Star Western, Vol. 3: The Black Diamond..

Dans cette BD, il y a trois histoires. Le première raconte les origines de Jonah Hex et de toutes les souffrances de sa jeunesse. La seconde raconte l'affrontement de Amadeus Arkham et Jonah Hex contre le Dr. Jeckyll et son alter ego Mr. Hyde. Pour une rare fois, on a droit à un Hex fragilisé qui se retrouve en chaise roulante. La troisième partie porte sur un amérindien surnommé Tomahawk qui se bat autant contre les Américains que les Britanniques pour sauvegarder son peuple est ses racines.



Comme les deux tomes précédents, cette BD est ultra violente. Les dessins sont beaux et modernes. L'histoire quant à elle est excellente. J'adore cette série.
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Resistance

Il s'agit d'une minisérie en 8 épisodes, initialement parue à cheval sur 2002/2003 et publiée par IDW.



L'histoire se déroule à Manhattan après une future guerre mondiale. Une partie de la ville est inondée et abrite une colonie de sirènes. Les autorités en place ont mis en oeuvre une politique de contrôle de la natalité et de recensement obligatoire de tous les citoyens. Le gouvernement a également mis en place un rationnement de la nourriture, le tout encadré par une police très présente. Brian Sturm est en train de prendre son petit déjeuner avec son grand père quand ce dernier est victime d'un malaise. Il l'emmène donc à l'hôpital où il est obligé de décliner son identité ce qui déclenche immédiatement l'alarme car ils sont deux citoyens clandestins. Le service d'ordre arrive immédiatement et capture le sexagénaire ; Brian est sorti de cette situation par Surge, un résistant au régime en place qui était présent sur le site pour un trafic illicite. Brian se retrouve enrôlé de fait dans la Résistance, parmi une équipe inhabituelle Il y a Surge, le chef sûr de lui et de ses convictions, Version Mary (une jeune femme mystique experte à l'arc), Alicia FTP (responsable du pilotage de leur véhicule), Joe Hicks (un flic qui se retrouve entraîné à la suite des résistants) et Tommy (le rebelle prompt à défourailler et affligé d'une pulsion de mort). Les 6 premiers épisodes explorent ce futur très particulier et ils permettent au lecteur de suivre la constitution de cette équipe, ainsi qu'une de leurs découvertes majeures (la chaîne d'approvisionnement en denrées alimentaires) et l'assassinat d'un membre de l'élite dirigeante. Les 2 derniers épisodes sont consacrés à l'histoire de Version Mary et la résolution d'un conflit lié à sa naissance. Le tome se termine avec l'équipe toujours dans la clandestinité de la Résistance et le pouvoir dictatorial toujours en place.



Mon attention a été attirée vers ce tome par l'identité des scénaristes (Jimmy Pamiotti & Justin Gray, scénaristes de la série Jonah Hex, entre autres) et par l'éditeur IDW ayant plusieurs séries indépendantes originales à son actif (si l'on met à part toutes les séries dérivées de séries télés). Le début est original et intrigant : un futur dystopique avec des lois aliénant les libertés fondamentales, le tout baignant dans des éléments exotiques tels que New York en partie sous les flots et une police composée pour partie d'humains, et pour partie de robots. Les illustrations de Juan Santacruz donnent une forte densité à ce monde futuriste. En contemplant les images, le lecteur découvre les avancées technologiques telles que des écrans sous forme de projection, des connecteurs électroniques sur le crâne, la mode capillaire de cette époque à venir, la forme des transports des équipes d'intervention, la nature des divertissements proposés dans les bars, etc. Ce mode de narration graphique fonctionne plutôt bien car Santacruz maintient une cohérence graphique du début jusqu'à la fin sur ces éléments d'anticipation. Par contre il trouve sa limite dans le fait que la plupart de ces mêmes éléments sont juste montrés, sans qu'ils n'acquièrent d'importance ou de signification particulière dans le récit, et sans être jamais expliqués. Il s'agit juste de gadgets futuristes, sans réelle justification ou logique d'évolution des technologies. Ce niveau de détails poussés rend chaque endroit unique, étrange et fascinant. Je ne déplore qu'une chose, c'est que Santacruz se croit obligé de rendre apparents tous les tétons féminins sous leurs vêtements (titillation gratuite et inutile).



L'action constitue le mode narratif principal avec courses poursuites, affrontements aux armes à feu et combats à mains nues. Toutefois ces éléments ne comptent que pour une petite moitié du récit, le reste comprenant des échanges entre les personnages, des explications de la situation et des planifications d'actions à mener. L'apparence des personnages est vraiment très agréable. Santacruz utilise un style détaillé pour les décors et les vêtements, et plus épuré pour les visages. Les 2 derniers épisodes donnent l'impression qu'il a été fortement influencé par Bryan Hitch. Les précédents sont un petit peu plus rond, avec de très utilisation d'à-plats de noir. Les scènes d'action emmènent le lecteur dans les mouvements rapides des protagonistes, sans jamais le perdre en route.



Le scénario est très linéaire dans la mesure où la présence de Brian Sturm oblige les autres membres de la Résistance à tout lui expliquer au fur et à mesure, ce qui profite au lecteur. La nature de la dictature qui pèse sur ce futur reste assez mystérieuse, sans réelle explication. Les exactions commises par ce pouvoir sont assez mesurées pour introduire un degré d'ambigüité : cette cité dispose-t'elle vraiment d'une autre solution pour pouvoir se développer ? Les personnages dépassent le stade de simple cliché mû par un seul trait de caractère, mais pas de beaucoup. Malheureusement passée la première phase de découverte de ce futur, le scénario semble perdre sa direction. Les 6 premiers épisodes aboutissent à une forme de résolution d'une étape intermédiaire, les 2 derniers emmènent le récit dans une autre direction parsemée de stéréotypes endormants. Et le tome se termine en cul de sac, sans impression de résolution satisfaisante, sans non plus donner envie de lire une suite, sans aucun approfondissement de la notion de résistance, d'une idéologie construite, ou des dilemmes moraux associés à cette situation. À la fin, le lecteur ressort avec l'impression d'une agréable promenade en compagnie de personnages sympathiques mais un peu superficiels, dans des décors dépaysants, sans clôture du récit. Si le système de notation le permettait, j'aurais attribué 3,5 étoiles.
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G.I. Zombie: A Star-Spangled War Story

Ce tome est le premier (et le seul) d'une nouvelle série indépendante de toute autre. Il comprend tous les épisodes parus, à savoir les numéros 1 à 8, et l'épisode "Star spangled war sories: Futures end", initialement parus en 2014/2015, tous coécrits par Justin Gray & Jimmy Palmiotti, dessinés, encrés et mis en couleurs par Scott Hampton. Darwyn Cook a réalisé les couvertures des épisodes 1 à 6. Dave Johnson a réalisé celles des épisodes 7 et "Futures end", Scott Hampton celle de l'épisode 8.



Jared Kabe est un zombie ayant toute sa tête, enfin au moins tous ses esprits. Il travaille pour le gouvernement des États-Unis, sous le commandement d'un individu surnommé Gravedigger (Able Anderson, un nouvel individu ayant adopté ce nom de code souvent utilisé dans l'univers partagé DC). GI Zombie (le surnom de Jared Kabe) fait équipe avec Carmen King, une femme blonde, ex-soldat ayant vécu une expérience traumatisante lors d'une mission en Afghanistan.



Dans un coin paumé du Mississipi, Carmen King (sous le nom d'emprunt de Tiffany Roberts) infiltre un gang de bikers (en faisant ses preuves, en abattant froidement un agent du FBI, après lui avoir sectionné les mains), soupçonnés d'être des activistes voulant destituer le gouvernement des États-Unis. Jared Kabe se tient prêt pour infiltrer leur base une fois localisée par sa partenaire.



Dans le cadre de l'opération New 52 lancée par DC Comics en 2011, l'éditeur a relancé toutes ses séries à partir de zéro. Il y avait celles attendues (Superman, Wonder Woman, Batman, et consorts) et quelques prises de risque. À l'évidence personne n'a parié lourd sur GI Zombie, nouveau personnage sorti de nulle part, et y étant retourné après 9 numéros. Pourtant, les couvertures de Darwyn Cooke sont alléchantes dans leur horreur de dessin animé, un peu parodique. Les lecteurs réguliers de comics connaissent bien les scénaristes, habitués des séries B (ou Z), avec un talent certains pour utiliser les conventions de genre avec respect, tout en y insufflant une touche d'autodérision assez discrète pour ne pas ruiner la lecture au premier degré, mais assez prégnante pour que le récit s'adresse à des adultes. Enfin, Scott Hampton utilise une approche personnelle pour les images, et a collaboré, entre autres, avec Steve Niles, Bruce Jones, Archie Goodwin, Greg Rucka. Il a même eu droit à son numéro dans la série Solo, épisode 9 dans Solo, the Deluxe edition.



La scène d'introduction donne le ton du récit. Aucun superhéros à l'horizon, et ça reste vrai pendant tous les épisodes. La violence est sèche et sans pitié (2 mains tranchées quand même). Carmen King n'est pas là pour faire la potiche ou pour respecter le quota de personnages féminins dans le récit. Elle accomplit son boulot avec efficacité, infiltrant un milieu de durs à cuire où elle ne se laisse pas marcher sur les pieds. C'est un agent double ayant conscience des risques, mais aussi disciplinée et sachant faire preuve d'initiative.



Le lecteur rencontre ensuite Jared Kabe, zombie de son état. Les auteurs ne développent pas comment il est devenu un zombie, et ils lui attribuent des capacités rapidement. Oui, il mange de la chair humaine, et en plus il est capable de reconstituer la sienne après avoir été blessé. Il s'agit également d'un soldat protégeant l'ordre établi et la population contre des terroristes américains. Les auteurs se montrent à nouveau retors et taquins quand il s'agit pour Kabe de se nourrir. Le gouvernement n'hésite pas à lui fournir un repas sous la forme de David Holder, un condamné à perpétuité pour des assassinats atroces.



Le lecteur s'acclimate progressivement à ces 2 agents de terrain, professionnels, efficaces, et motivés par le bien de la population. Ils affrontent des individus tout aussi professionnels, mais convaincus que la grandeur de leur pays ne reviendra qu'au prix d'une révolution ayant un prix élevé en vies humaines, et leur permettant d'imposer leur vision.



Justin Gray et Jimmy Palmiotti racontent donc une mission clandestine pour sauver la démocratie. Le lecteur retrouve les codes du genre : du groupuscule bien organisé disposant d'une arme bactériologique (d'un genre un peu spécial), à la base souterraine gigantesque (mais les auteurs font un effort pour expliquer son fonctionnement), en passant par les risques encourus par l'agent infiltré (Carmen King), d'autant plus grands qu'elle essaye de découvrir ce dont il retourne vraiment, avec un léger soupçon de paranoïa. Il retrouve également des conventions liées à l'horreur : exécution sommaire, zombies mangeant ce qui se trouve sur leur passage, personne poussée vivante dans une chaudière, etc. Les auteurs se maintiennent avec grâce au point d'équilibre, entre premier degré horrifique, et soupçon d'intention parodique.



Le lecteur éprouve donc le plaisir de se plonger dans un récit à la croisée de l'espionnage et de l'opération anti-terroristes, avec une touche de zombie qui n'a rien de plus idiote que les histoires de zombies traditionnelles. Comme souvent, c'est le respect des auteurs pour les récits de genre qui permet au récit de tenir la route. Une autre caractéristique qui récompense la lecture réside dans l'implication des auteurs du début jusqu'à la fin, qu'il s'agisse des scénaristes, ou de l'artiste. Un premier coup d'œil aux dessins laisse une impression mitigée. Scott Hampton détoure les formes avec une ligne d'épaisseur uniforme, très fine, avec un aspect parfois plus grisé que noir, ce qui ajoute encore à la fragilité des individus et des décors, qui en deviennent presqu'évanescents. Parfois cela confère une apparence presque photographique ; à d'autres moments cela peut aller jusqu'à ressembler à un croquis peu substantiel.



Néanmoins dès les premières pages, les réticences potentielles du lecteur se dissipent. Le dinner perdu sur la route dispose d'une architecture spécifique, et les Harley Davidson garées devant ajoutent à l'ambiance, tout en posant clairement de quel type d'établissement il s'agit. La couleur chargée du ciel montre qu'on n'est pas dans un conte de fée. Hampton s'est fait plaisir en rajoutant 2 alligators en premier plan, en cohérence avec la série de genre. Dès sa première apparition, l'agent Carmen King dispose d'une présence incroyable sur la page. Elle ne souffre pas d'hypertrophie mammaire, mais elle un visage dur (tout en sachant sourire de temps en temps), avec un langage corporel froid qui en impose. Tout au long du récit elle force le respect. Même quand elle se retrouve dans le plus simple appareil devant Forrest (le responsable de l'organisation séditieuse), elle continue de garder sa contenance, à l'opposé d'une femme objet.



Scott Hampton a su trouver le ton juste pour représenter le zombie héros de l'histoire. En phase avec les scénaristes, il le représente comme un individu à la peau blafarde, avec un visage assez limité dans ses expressions, mais sans chair apparente, ou en décomposition. Jared Kabe arbore souvent un visage grave, mais il peut également lui arriver de sourire à l'occasion.



Chaque personnage dispose d'une apparence spécifique, sans exagération notable, avec des tenues vestimentaires réalistes, et parfois remarquable (la très belle robe blanche toute simple de Tiffany Roberts). Hampton réussit de superbes portraits de femmes, la très belle et habitée Lib (une exécutrice de l'organisation rebelle). Il s'investit fortement et tout du long de la série pour représenter les environnements divers et variés. Le niveau de détails compense largement l'aspect ténu des lignes de contour. Ainsi les personnages évoluent dans des endroits concrets et réalistes, des grilles de la grande demeure, à la petite ville de campagne, en passant par le camion lance-roquette, les hélicoptères de l'armée, le jet privé, ou encore la magnifique piscine privée.



Petite cerise sur le gâteau : les auteurs ont eu la possibilité d'apporter une fin à leur série. Ils ont pu conclure l'histoire principale en 8 numéros. Ils ont apporté un épilogue dans le numéro "Futures end", sous la forme d'une épidémie de zombies en bonne et due forme. Le lecteur peut ainsi découvrir le destin potentiel des personnages quelques années dans le futur (toujours sans l'ombre d'un superhéros).



A priori, le lecteur s'apprête à s'immerger dans une série B (voire Z), avec des créateurs réputés pour leur capacité à réaliser ce genre de récit. Il découvre un scénario efficace, mariant avec naturel l'espionnage contre terroriste, avec des éléments d'horreur dont la présence d'un zombie dans l'un des rôles principaux. Il se retrouve emporté par un solide suspense, et des personnages adultes, dans une intrigue bien construite.
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Jonah Hex: Tall Tales

C'est le dixième tome des aventures de Jonah Hex écrit par Jimmy Palmiotti et Justin Gray (si l'on fait exception du tome spécial No Way Back). Il comprend les épisodes 55 à 60 de la série mensuelle. Les épisodes précédents se trouvent dans Counting Corpses, mais chaque tome peut être lu indépendamment des autres. Tous les scénarios sont de Justin Gray et Jimmy Palmiotti.



Épisode 55 (illustrations de Vincente Alcázar) - Dans un saloon d'une ville de l'Ouest, un hors-la-loi s'amuse à tuer le père (propriétaire du saloon) et la mère, sous les yeux de leur fils d'une dizaine d'années. Ce dernier reprend l'affaire familiale et fait régner sa propre justice. Gray & Palmiotti s'amusent avec une idée assez mince qui comprend une scène horrible (un individu avec un petit explosif dans la bouche), mais pas beaucoup plus. Les dessins sont agréables et précis, mais sans être vraiment marquant. 2 étoiles.



Épisode 56 (illustrations de Phil Winslade pour la première partie, de CP Smith pour la deuxième) - Ce numéro comporte 2 histoires. Dans la première une vieille indienne (90 ans) engage Jonah Hex pour être le témoin d'une conversation. Le scénario tire le meilleur parti possible de ce format court (10 pages) avec une fin bien tordue à souhait. Les illustrations de Phil Winslade sont soignées, sans être lisses. 5 étoiles. La deuxième histoire revient sur les relations entre Jonah et le fils de la tribu indienne qui l'a exploité quand son père l'a abandonné. Je n'ai pas trouvé grand intérêt à ce retour dans le passé. Les illustrations sont agréables. 2 étoiles.



Épisode 57 (illustrations de Jordi Bernet) - 2 jeunes garçons échangent des histoires incroyables sur la légende de Jonah Hex. Or il se trouve qu'il séjourne dans la ville toute proche. La nuit venue, ils font la belle pour pouvoir contempler ce personnage de leurs propres yeux. Ils vont en avoir pour leur argent car Hex est bourré, il y a un hors-la-loi en ville et Bat-Lash, les Trigger Twins, Scalphunter, Nighthawk et Cinnamon arrivent en ville pour le serrer. Gray & Palmiotti réussissent parfaitement cette vision, au niveau des enfants, de cette grande légende dangereuse et pathétique. Les illustrations de Bernet sont parfaites dans leur concision et leur rigueur. Il en rajoute un peu sur la vision emphatique des héros, pour souligner le merveilleux qui habite le regard des enfants. 5 étoiles.



Épisode 58 (illustrations de Giancarlo Caracuzzo) - Un homme en a tué un autre qui a fait assassiner sa femme pour s'approprier sa demeure. En voulant se défendre il a défiguré une jeune femme innocente avec un couteau en l'ayant prise en otage. Pour couronner le tout, une charmante demoiselle en fauteuil roulant arme la défigurée. Jonah Hex se retrouve au milieu de ce règlement de compte alambiqué. Gray & Palmiotti s'amusent comme des petits fous en mêlant règlement de comptes dans une affaire louche, note d'humour noir mais pas trop et un regard décalé sur les balles de revolver. Ils rédigent quelques cases comme si les balles avaient une conscience et livraient leur impression sur l'utilisation que l'on fait d'elles. Dans la mesure où ce dispositif reste léger, il est très efficace et assez intéressant. Les illustrations ont été confiées à Caracuzzo qui avait également illustré The Last Resort et Random Acts of Violence des mêmes scénaristes. Je trouve que là encore son style fait des merveilles pour des individus avec des gueules et des décors plein de personnalité. Il introduit à plusieurs reprises un second degré un peu noir, très savoureux. 5 étoiles.



Épisode 59 (illustrations de Jordi Bernet) - Jonah Hex arrive dans une petite ville qui forme un cul-de-sac pour attendre un bandit dont le frère est déjà sur place. Gray & Palmiotti accumulent les fils narratifs (un ex-confédéré ayant adopté une identité masquée "Grey Gohst", une histoire de rivalité entre les 2 frères avec une squaw dont les 2 sont amoureux), pour un résultat un peu poussif. Les différents ingrédients se mélangent sans réussir à former un plat savoureux. Les illustrations de Bernet n'arrivent pas à sauver ce scénario fait de bric et de broc. 3 étoiles pour l'ambiance installée par Bernet.



Épisode 60 (illustrations de Brian Steelfreeze) - Dans une petite ville de l'Ouest, un homme s'amuse à faire passer Jonah Hex pour un tricheur aux cartes. Une dame bien en chair et à l'aise avec un fusil vient demander des explications à Hex sur les pertes au jeu de son mari. Le même menteur requiert l'aide de ses amis pour le protéger une fois la supercherie éventée. Là encore, Gray & Palmiotti étirent un scénario assez mince. Ils ont la chance de bénéficier des illustrations de Steelfreeze, juste un peu stylisées, qui donnent de l'intérêt à une suite de confrontations par très palpitantes. 3 étoiles pour Steelfreeze.



Il s'agit donc d'un tome sympathique avec d'excellents illustrateurs (sauf le premier), mais qui souffre d'histoires inégales.
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Jonah Hex: Lead Poisoning

Ce tome fait suite à Jonah Hex: Bullets Don't Lie, il peut être lu indépendamment des autres et il comprend les épisodes 37 à 42 de la série mensuelle. Les scénarios sont tous signés de Justin Gray et Jimmy Palmiotti.



Le pistolero le plus coriace de l'ouest est de retour et il a signé pour souffrir une fois de plus. Dans les 2 premiers épisodes, Jonah Hex est confrontée à une bande de demoiselles qui n'ont pas froid aux yeux. Elles commencent par s'arranger pour le prendre de vitesse pour la capture d'un hors la loi (lune d'elle paye de sa personne) et dans le deuxième elles sont devenues des chasseuses de prime professionnelles. Comme on peut s'y attendre, rien ne se termine comme prévu, si ce n'est pour les effusions de sang et les solutions définitives. Les illustrations sont signées Jordi Bernet qui est toujours aussi à l'aise pour évoquer le far west, le mouvement, la sale gueule de Jonah, les charmes de ces dames en quelques coups de crayons aussi essentiels que précis.



Dans le troisième épisode, Jonah Hex voit la civilisation le rattraper : une ligue de vertu fait fermer son saloon préféré et un shériff souhaite lui apprendre que le respect des droits de l'homme s'applique également aux suspects. Rafa Garres revient pour illustrer cet épisode avec son style très appuyé aux visages légèrement déformés, à l'encrage chargé. L'horreur des situations et la cruauté des uns et des autres suintent dans chaque case. Et étrangement on voit apparaître l'influence de Richard Corben dans quelques visages.



David Michael Beck illustre les 2 épisodes suivants dans un style plus difficile à apprécier : il est un peu figé et raide, avec des traces de balles tirées à la règle. Mais pour autant les scènes de torture et de charcutage sont difficiles à soutenir car elles laissent beaucoup de place à l'imagination. Jonah Hex tombe entre les mains d'un ex-docteur de la guerre de sécession qui possède des talents rares de boucher et de tortionnaire. Tallulah Black fait une apparition pour prêter main forte à Jonah.



Le tome se termine sur une histoire illustrée par Jordi Bernet et qui revient sur les relations de Jonah avec son père et ses valeurs pédagogiques.



Pour moi, il s'agit encore une fois d'un excellent western qui devient de plus en plus noir pour s'éloigner un peu des ses aspects spaghetti.
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Jonah Hex: Bullets Don't Lie

Jimmy Palmiotti et Justin Gray continuent de nous emmener à la découverte de l'ouest américain avec Jonah Hex comme guide (tourisme à haute teneur en cadavres et sensations forte garantie). Ce recueil comprend les épisodes 31 à 36 de la série et il fait suite à l'excellent Luck Runs Out. Les histoires comprises dans le présent tome sont indépendantes entre elles et il n'est pas besoin d'avoir lu les épisodes précédents.



Cette fois-ci, Jonah Hex doit pourchasser un hors-la-loi masqué pour le compte de toute une ville (difficile de ne pas voir en cet affrontement le massacre d'un superhéros par Hex) ; l'épisode est illustré par Paulo Siqueira (Birds of Prey: Blood and Circuits) dans un style très minutieux et détaillé. L'intrigue est retorse à souhait et Hex est impitoyable comme on l'aime.



Puis il fait une incursion en territoire mexicain pour assister à une corrida et refuser d'être engagé pour tuer un torero ; l'épisode est illustré par Jordi Bernet toujours aussi impressionnant dans sa capacité à aller à l'essentiel des traits pour faire ressortir l'essence même des éléments dessinés. Évidemment Hex (attaché à un poteau pour rétablir l'égalité des chances) devra affronter le taureau dans l'arène.



Ses pérégrinations le conduisent ensuite dans le Grand Nord canadien où il doit subir un plongeon dans l'eau glacée avant de s'en prendre à une garnison entière de la police montée. Darwyn Cooke (The Hunter & DC : the new frontier vol.1) utilise son style habituel qui a une qualité un peu enfantine du fait des traits gras et épais et de leurs rondeurs. Certes cette histoire est narrée du point de vue d'un enfant, mais ce style désamorce les horreurs du scénario et ne convient pas à Jonah Hex.



Dans le quatrième épisode, Jonah Hex a décidé de raccrocher ses flingues pour couler une retraite paisible grâce aux gains des avis de recherche qu'il a accumulés. Il s'installe dans une riante vallée et il se construit tout seul comme un grand une jolie petite maison dans la prairie. Bien sûr des grosses brutes arrivent dans la ville où il s'approvisionne en matériaux et commencent à brutaliser la populace. Hex ne pourra pas faire autrement que de finir par prendre parti. C'est l'épisode le plus faible à la fois du fait de son scénario prévisible et des illustrations simplistes de Mark Sparacio qui a choisi un style trop naïf.



J.H. Williams III (Promethea, Batman: The Black Glove & Desolation Jones) illustre une histoire de prise de force d'un bastion d'insurgés qui s'achève par un trip hallucinatoire d'Hex victime d'une décoction de psilocybes et autres substances prohibées. Les scénaristes ont réussi à caser une situation moralement ambigüe, une scène de massacre et des hallucinations qui permettent à J.H. Williams III de briller de mille feux dans des compositions de pages sophistiquées et sublimes, et des couleurs merveilleuses.



Enfin Jonah Hex se retrouve dans le sud profond en train d'être pendu par d'anciens esclaves. Le Ku Klux Klan le sauve et l'accueille avec plaisir en son sein, d'autant plus qu'il porte une vareuse aux couleurs des confédérés. Là encore le scénario mêle habilement scène de batailles brutales et conflits moraux. Rafa Garres (ayant déjà illustré un épisode dans le tome précédant) pousse encore plus loin la logique de son style pour des scènes cauchemardeuses à souhait.



Encore une fois Palmiotti et Gray renouvelle les thématiques abordées en mettant en valeur le personnage, sa violence, son code moral rigide, la lie de l'humanité et sa violence.
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Denver & Other Stories

Un thriller d’action écolo, hyper efficace, mais sans lendemain.
Lien : http://www.bodoi.info/denver..
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