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Critiques de Kahina Bahloul (16)
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Mon islam, ma liberté

C’est un livre à lire, à citer, et surtout à faire connaitre très largement. Kahina Bahloul est la première femme imame de France, ce n'est pas rien. Elle a fondé la mosquée Fatima à Paris (Fatima, c’est la fille du prophète). Les femmes y prient avec les hommes et sont libres ou non de porter le voile. Mari et femme peuvent donc prier côte à côte, comme le père et ses filles. Elle-même ne porte pas le voile (comme d’ailleurs les femmes musulmanes jusque dans les années 1990, y compris en Iran) sauf pendant le prêche, qui se fait en français, et la mosquée est ouverte aux non-musulmans. Son prénom, Kahina, est berbère. Sa mère athée est la fille d’une mère juive polonaise et d’un Français catholique. Paradoxalement, elle est donc juive selon le Talmud. Son père est kabyle algérien de tradition musulmane soufie, issu d’une lignée de marabouts. Cette identité multiple, ses études de droit, et son contact avec le monde comme cadre dans une société d’assurance, l’ont amenée à promouvoir dans ce livre un Islam paisible et érudit, à l’opposé de celui des fondamentalistes, car pour son livre, l’Islam est multiple. Ce sont en grande partie les attentats de Paris en 2015 qui l’ont amené à faire le pas et à se lancer dans un master en islamologie (École pratique des hautes études) puis un doctorat sur un poète et théologien soufi du Moyen-Âge. Contestée dans le rôle d’imame parce que femme, elle rappelle que le prophète Mahomet lui-même avait choisi une femme, Oum Waraga, pour diriger la prière à Médine devant une assemblée mixte. Depuis lors, combien de pas en arrière! Dans son livre, Kahina Bahloul met en avant la période heureuse où la pensée musulmane se caractérisait par une grande effervescence intellectuelle, une créativité et un dynamisme exceptionnels. Il fut un temps où les savants et les philosophes musulmans rayonnaient partout. Aujourd’hui, au contraire, combien de musulmans ne fuient-ils pas les pays musulmans pour l’Europe à cause de ce que l’Islam y a produit ? Si le livre de Kahina Bahloul arrive à faire bouger davantage les lignes vers un Islam de paix, ce serait une révolution intellectuelle qui pourrait lui faire mériter le Nobel de la paix.
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Des femmes et des dieux

Ce livre a découlé des discussions, pendant une semaine,entre

Floriane Chinsky,rabbin, Kahina Bahloul, imam et fondatrice de la mosquée Fatima à Paris, et Emmanuelle Seyboldt, pasteur et présidente du Conseil national de l'Église protestante unie de France . Elles nous apportent des éclairages théologiques passionnants et accessibles à tous en s'appuyant sur leur histoire, leurs parcours. Elles réfléchissent et racontent les obstacles qu'elles ont surmontés. Et tout cela avec un grand respect, une grande écoute et de l'humour. Une lecture apaisante, pleine d'espoir, riche, profonde, instructive , qui ouvre à la réflexion, une grande aventure humaine
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Des femmes et des dieux

Le titre de ce livre m'a inspiré d'abord un peu de méfiance: « des femmes » pouvaient signaler l'irruption d'un féminisme agressif, et « des dieux » (au pluriel) paraissait étonnant car les trois religions évoquées ici sont monothéistes. Après lecture, mes réserves ont disparu.

Il s'agit d'échanges approfondis entre une pasteure (protestante), une femme rabbin et une imame. Toutes trois évoquent d'abord leur vocation particulière, ce que j'ai trouvé spécialement intéressant dans le cas de Floriane Chinsky et de Kahina Bahloul. Puis elles confrontent leur conception de la religion et de la foi: entre elles, apparaissent évidemment d'importantes nuances, mais très souvent les trois femmes se retrouvent plutôt d'accord sur le fond. On n'escamote pas ici la délicate confrontation entre la lettre des récits sacrés et l'analyse historique. Enfin, la place de la femme dans les trois traditions religieuses et dans les communautés actuelles est examinée sous un jour favorable, dans une optique moderne - mais sans excès féministe. Les sujets du corps et de la sexualité sont aussi abordés sans détours.

Chacune de ces femmes a sa personnalité et son point de vue. C'est Floriane Chinsky qui, me semble-t-il, développe le plus son point de vue, je l'ai trouvé particulièrement intéressant: le judaïsme ne s'appesantit pas du tout sur un quelconque dogme, il préfère parler de fidélité plutôt que de croyance (en Dieu). Mais les deux autres intervenantes donnent aussi des éclairages intéressants, aussi. Il en ressort une impression générale d'équilibre entre l'esprit et le coeur, entre la tradition et la modernité. On a affaire à des personnes cultivées, ouvertes, intelligentes, qui donnent une image très positive de leur religion. Mais je dois ajouter cette réserve personnelle: la parole de ces trois femmes risque de tomber dans l'oreille de sourds – je veux dire de personnes qui ont la "foi du charbonnier" et qui restent incrustés dans leur religion comme dans une superstition sécurisante mais grossière.

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Mon islam, ma liberté

Certes, c'est la première femme imame à diriger une mosquée en France (son premier prêche a été donné en février 2020... juste avant que le président Macron ne lâche le nouveau terme de «séparatisme»... («Encore un énième reproche qui vient rallonger les tristes qualificatifs accolés à ma religion ces dernières décennies...» (p173), mais ce n'est pas une première dans l'histoire. Dans plusieurs recueils de la tradition prophétique des hadiths, on rencontre une femme imame, Oum Waraqa. On a plusieurs imams femmes dans les pays occidentaux (Etats-Unis, Canada, Angleterre, Danemark, Allemagne...) mais aussi en Chine... depuis le XVIIIe siècle.



C'est la voie choisie par Kahina Bahloul. Diriger les prières et enseignante au niveau d'une mosquée n'est pas chose aisée. Peut-être même à la limite dangereuse. Au minimum, elle recueillera critiques et insultes quand ce ne sont pas des menaces. Heureusement, elle est à la hauteur de son prénom et de la maîtrise de ses classiques religieux. Avec une grande préférence pour l'œuvre d'Ibn ‘Arabi («Al-Futûhât al-Makkiyya» et «Turjuman Al Ashwaq»), le grand mystique andalou (dont le plus célèbre et le plus fidèle interprète a été l'Emir Abdelkader et ceci transparaît dans l'universalisme et l'humanisme qui caractérisait ses écrits, sa spiritualité et son action d'homme politique). Bref, le soufisme.



Le soufisme a, globalement, une opinion favorable des autres religions en raison de chaque individu de sa vision libérale. Il accorde, en outre, une importance primordiale à l'expérience intérieure de chaque individu et privilégie une approche relativement non dogmatique de la religion musulmane.

En perspective Pour un Islam moderne et libéral. Pour un Islam affranchi des peurs et des scléroses...C'est ce que l'on retrouve dans cet ouvrage franc, courageux et précis dans ses démonstrations.

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Mon islam, ma liberté

Madame Bahloul a raison de dire "mon islam". Pour avoir lu le coran dans 3 traductions différentes (Arkoun, Malek Chebel, plus la version officielle en ligne) je puis affirmer qu'elle choisit dans ce texte dit "incréé" ce qui lui convient pour développer son argumentaire.

Le but de Madame Bahloul qui se dit "imame" consiste à prouver au lecteur que l'islam profond et originel n'a rien à voir avec l'islam rigoriste, normatif et formaliste qui tend à se diffuser à travers le monde notamment par la voix de la société des frères musulmans . Elle oppose à la vision de ces derniers la vision ésotériques et mystique du soufisme.

Il est exact que le coran comporte plus de versets à contenus spirituels que normatifs. Mais de là à affirmer que l'enseignement de Mahomet ne conduit pas à une société patriarcale me semble prendre des libertés avec la réalité. Que cet homme dit "le Prophète" ait eu à cœur d'imposer dans une société rude, violente et parfois cruelle plus d'humanité dans le traitement des filles et des épouses est indiscutable. Il en demeure pas moins, que le coran réaffirme à maintes reprises la prééminence de l'homme sur la femme autant dans le droit civil (les successions, la répudiation) que pénal (les témoignages). Et même sur le plan spirituel et mystique, il est fait mention des houris du paradis pour les hommes mais rien ou presque rien pour les femmes!

La troisième partie intitulée " pour un islam spirituel" se révèle très décevante. C'est une longue analyse sémantique et syntaxique sur des termes arabes employés dans le Coran ainsi que la reprise de la philosophie de Ibn Arabi penseur andalou du XIII° siècles. Madame Bahloul aborde l'opposition entre la transcendance et l'immanence de façon confuse et ennuyeuse loin de la rigueur exigée par la philosophie moderne comme celle d'un Luc Ferry , d'un Comte-Sponville ou d'un Michel Serre. Si vous souhaitez lire des ouvrages de spiritualité rédigés par des femmes, penchez vous plutôt sur les écrits de Thérèse d'Avila, Thérèse de Lisieux, Simone Weil (à ne pas confondre avec Simone Veil la femme politique) , Édith Stein, Cristina Campo, Maria zambrano et même -bien qu'elle soit controversée- Marthe Robin.
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Des femmes et des dieux

Pendant une semaine entière, trois femmes, une imane, une rabbin et une pasteure ont dialogué autour de leurs vies et de leurs religions.



Elles ont d’abord retracé leur parcours depuis leur enfance jusqu’à leurs responsabilités actuelles. Chacune provient d’une famille où la religion était vécue de façon ouverte, heureuse, voire joyeuse. Lorsqu’elles lisent les textes du Coran et de la Bible, elles le font avec une intelligence et une liberté que leur donne l’étude historico-critique. Elles n’hésitent pas à pointer les incohérences, à corriger les erreurs de lecture, à citer les contextes. Kahina Bahloul montre que « les hommes se sont approprié le discours religieux et l’interprétation des textes » et lit que le statut de Marie dans le Coran est celui d’une prophétesse et d’une enseignante. Emmanuelle Seyboldt n’est pas en reste en relisant le chapitre 11 de la 1ère lettre aux Corinthiens et en mettant en valeur la situation des femmes dans la communauté de Corinthe et la volonté de Paul que le culte puisse accueillir les non-croyants. Elle en conclut que « faire taire les femmes aujourd’hui est exactement le contraire de l’intention de Paul« . Floriane Chinsky se rappelle la première fois qu’on l’a appelée à monter à la Torah et, se basant sur un passage du Talmud, traité Meguila, affirme que « tout le monde est habilité à monter à la Torah [lors du culte à la synagogue] même une femme, même un mineur ».



Ces femmes, libérales dans leur pratique de la religion, abordent sans tabou la question du contrôle du corps de femmes. Elles citent les textes pour monter que Dieu n’a rien à y voir et que c’est le résultat des siècles de domination masculine et du poids du patriarcat. Sur la question de la place des femmes dans leurs religions, elles admettent que la conquête de l’égalité n’est pas gagnée, qu’on « oublie » de lire certains textes en les recontextualisant, qu’il y a la barrière des représentations mentales. Une lecture contemporaine et éclairée des textes a nettement tendance à mettre les femmes en avant. On regrettera l’absence d’une catholique sur cette question !



Il faut encore évoquer leurs discussions sur le sacré, sur la contemporanéité des trois religions, sur le Dieu en qui elles croient, sur la fidélité, l’impureté, le plaisir…



Le chapitre sur l’étude hsitorico-critique des textes recueille leur plein accord : »pour que le texte prenne sens, qu’il soit vivant, il faut qu’il soit expliqué et proclamé » dit Emmanuelle Seyboldt. Floriane Chinsky rappelle qu’il y a deux versions des Dix commandements comme si « le rédacteur tenait à ce que nous gardions l’esprit critique ». On est loin des lectures littérales !.



Ces trois femmes, ministres et théologiennes, posent un regard neuf sur les religions qui, depuis leurs fondations, se sont sclérosées. Leur vision est libérale, certes teintée de féminisme, mais surtout profondément humaniste. Elles ne renient pas leurs différences d’interprétations et de pratiques, adorant un Dieu unique, elles sont presque totalement en accord. Elles prouvent qu’un dialogue inter-religieux détendu et respectueux est possible, et qu’il est d’une grande fécondité.

La lecture de ce livre est plus aisée que ne laissent augurer les thèmes abordés. C’est un livre plein d’espoir, enrichissant et réjouissant.
Lien : https://lecturesdereves.word..
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Des femmes et des dieux

Que voilà un ouvrage intéressant et réconfortant.

3femmes occupant des postes religieux importants : pasteure, rabbine et imame (mais oui) dialoguent sur les aspects communs ou divergents de leur appartenance spirituelle.

Un chapitre est une journée de discussions, chaque fois sur un thème précis.

Bien sûr on évite les points de dogme où le consensus ne pourrait pas se faire: la personne de Jésus, l' eucharistie etc...mais le regard social et moral "imposé" par ces 3 religions est passé au crible, avec l' appui des textes que ces dames connaissent fort bien-évidemment.

Et on s' aperçoit que tant d' interdits, de frustrations, de malveillance - à l' égard des femmes et de leurs corps souvent- n' ont aucune raison d' être.

J' avais la sensation d' un vieux tableau, crasseux et couvert de repeints, qui retrouvait peu à peu sous leurs doigts experts , ses formes et couleurs d' origine!

"Faisons un r^ve"! Si les acharnés aux idées courtes pouvaient ainsi se mettre autour d' une table et échanger paisiblement, sans chercher à s' insulter ou se convaincre, que le monde aurait fait un pas de géant!!

Merci Mesdames et que votre ouverture d' esprit fasse des émules - catholiques entre autres. A quand une "curée "pour débattre avec vous!

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Des femmes et des dieux

Trois femmes passent une semaine ensemble à échanger, chacune sur sa religion. L'une est rabbine, l'autre imame et la troisième pasteure. Trois regards, trois commentaires sur ce qu'elles croient et sur la place de la femme dans sa religion. Elles refont le monde en sept jours.



Après nous avoir expliqué d'où elles viennent et comment elles sont devenues guides spirituelles dans leurs communautés, elles abordent la question sociale et morale de la place de la femmes dans la société moderne, tout en évitant d'aborder les questions théologiques et de foi qui auraient pu faire dériver la conversation vers un affrontement. Le dialogue s'installe donc dans un climat serein, parfois émaillé de traits d'humour et d'éclats de rire.



Bien évidemment, la question du patriarcat dans la tradition culturelle et religieuse est abordée. Cela se fait d'une manière non agressive et d'autant plus concordante que ce sont des guides spirituelles féminines qui échangent leurs points de vue. Elles exposent et commentent les fondements et les traditions de leurs religions en reconnaissant leurs points communs et sans insister sur leurs différences, mais sans renoncer non plus à les affirmer. Chacune manifeste la volonté de ne pas heurter les deux autres, mais reconnaît aussi ce qu'elle partage avec elles.



Deux consensus sont fortement argumentés ; le premier, sur la place fondamentale de la femme dans la religion et le second sur l'impérieuse nécessité pour toute religion d'admettre que la révélation ne peut être que progressive. L'interprétation critique doit s'appuyer sur la connaissance du contexte dans lequel les références fondatrices ont été codifiées et sur celle du contexte dans lequel on les interprète de nos jours. En un mot, toutes trois condamnent le fondamentalisme qui ne s'en tient qu'à la lettre. Elles tiennent compte de l'évolution de la science et de ses conséquences, notamment dans le domaine de la bioéthique.



Sans tabou, de manière détendue, elles parlent du corps de la femme et de celui de l’homme et exposent, chacune pour ce qui la concerne, ce qu'est le sentiment du "sacré".



Ce livre (difficilement imaginable il y a quelques décennies) pourrait être maladroitement affublé d'un "Tout le monde est beau, tout le monde est gentil". Ce serait une caricature malveillante. Il ouvre une porte sur des espaces dont la connaissance s'avère de plus en plus nécessaire pour moins mal comprendre le monde : celui des trois religions monothéistes majeures et celui du rôle que la femme revendique d'y jouer.
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Des femmes et des dieux

Des femmes et des dieux : quand trois religieuses se réunissent pendant une semaine, consignent leurs échanges dans un ouvrage, cela donne un combo éclairant et riche en apprentissage. Kahina Bahloul, imame, Emmanuelle Seyvoldt, pasteure, Floriane Chinsky, rabine. Elles ont comme point commun d’avoir été guidé par une valeur profonde qu’est la justice depuis leur enfance, c’est ce qui les a mené à accomplir leur métier aujourd’hui, entre autre. Elles sont liées par un humanisme profond.



Elles font un tour d’horizon sur leur trois religions monothéistes, reprenant les fondements et les piliers de celles-ci. Elles confrontent les différentes strates de leur religion, qui ont parfois des similitudes et des divergences, toujours avec bienveillance et humour. Leurs échanges nous confirment la direction que la religion a pris, sous le poids du patriarcat.



La place de la femme est décortiquée, que ce soit sa place dans les grands textes religieux ou dans leur rôle en qualité de médiatrice dans la religion. Le grand point commun entre leurs trois religions est l’impact qu’a eu l’Histoire sur la femme, elle semble avoir été mise de côté, guidée par un schéma patriarcal fort. C’est en analysant les Grands textes, que les trois religieuses apportent aussi une nouvelle vision de ces derniers avec une interprétation féministe importante mais nuancée.



Elles s’attardent aussi sur la médiatisation de la religion qui plus que jamais alimente les amalgames, brouille les éclairages et crée de la confusion chez l’auditeur. Un livre peuplé de lucidité de la part des trois religieuses ce qui nous permet de conserver une opinion nuancée et consciente. D’une grande richesse.
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Mon islam, ma liberté

L'ouvrage se découpe en 3 parties dans lesquelles l'autrice exprime 3 aspects progressifs de sa pensée : un historique sur les sources du radicalisme en islam avec une mise en contexte géopolitique en parallèle de sa propre histoire intellectuelle et spirituelle, le développement argumenté pour tendre vers un islam libéral dans lequel tout être vivant est respecté, et une ouverture plus mystique avec le soufisme.



Si certains passages se sont avérés complexes (notions et vocabulaire), le message n'en demeure pas moins lumineux. On sent dans son écriture que l'autrice a étudié la théologie et s'est confrontée à différents textes anciens et leurs traductions. C'est ainsi que le lecteur peut éprouver des difficultés de compréhension. J'ai pour ma part relu certains passages et retournerai à cet essai pour en saisir toute l'essence. Pour autant, Kahina Bahloul insuffle une approche humaniste et moderne, brisant les clichés autour du Coran et de la pratique de la religion. Elle évoque notamment le rapport aux femmes et le port du voile. Les citations de sourates et de divers textes sont nombreuses. Elles enrichissent et appuient ses arguments. Cette ouverture révélée m'a d'ailleurs rappelé l'approche du prophète Mani.



Poème d'Ibn Arabî, maître souffi andaloux des 12e-13e siècles :

Auparavant, je méconnaissais mon compagnon,

Lorsque nous n'avions pas la même religion

À présent, mon cœur est devenu capable d'accueillir toute forme.

Il est pâturage pour gazelles et abbaye pour les moines !

Il est un temple pour idoles et la Ka'ba pour qui en fait le tour,

Il est les tables de la Thora et aussi les feuillets du Coran !

La religion que je professe est la religion de l'Amour où que se dirigent ses montures

L'amour est ma religion et ma foi

Les êtres créés se sont formés au sujet de Dieu des croyances

Et moi, je professe tout ce qu'ils ont cru.
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Des femmes et des dieux

J'ai beaucoup aprecier ce livre, j'ai l'impression que mon esprit c'est ouvert à différentes religions. Étant protestante j'ai réaliser les similitudes des ces 3 religions et leurs profondeur communes. Les thèmes aborder sont très intéressant et actuels. Ces trois dames on une sagesse remarquable. Bravo pour ce livre. Et merci.
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Mon islam, ma liberté

Kahina Bahloul, première femme imame en France, se raconte dans cet essai et donne sa vision de l’islam, un islam éclairé humaniste et égalitaire. Née en 1979, elle dit les bouleversements mondiaux et religieux qui ont traversé cette année-là, avec notamment l’arrivée de Khomeiny au pouvoir en Iran. Née en France de père kabyle et de mère française, elle a vécu sa prime enfance en Algérie. Elle s’appuie sur l’histoire de Kahina, la reine prêtresse et sur celle de Bahlûl, le fou sage pour relater son histoire au prisme de l’Histoire de l’islam. Kahina Bahloul veut remettre au centre des débats un islam moderne et culturel où les femmes auraient toute leur place aux côtés des hommes, une vision trop souvent combattue par les islamistes qui donnent une image déformée de la religion bien souvent hélas reprise comme doxa officielle et largement répandue dans les médias. Un discours bienvenu et courageux. Par contre, son propos parfois très érudit, truffé de références et de citations, peut risquer de laisser de coté le profane intéressé par la question.
Lien : https://puchkinalit.tumblr.c..
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Mon islam, ma liberté

Une femme qui guide la prière du vendredi à la mosquée devant une assemblée mixte et qui délivre la khotba (prêche) voilà qui semble surréaliste tant l'islam, ces dernières décennies, a donné une image dégradante de la femme musulmane. Kahina Bahloul est donc la 1ère et l'une des 3 femmes imames de France. Née d'un père Kabyle, d'une mère française d'origine juive et catholique, K. Bahloul a connu la montée de l'obscurantisme dans les années noires en Algérie. Les attentats de 2015, la conforte à s'engager plus activement, ainsi en 2019, elle fonde la mosquée Fatima, d'inspiration soufie, ouverte à toutes et tous.

Son livre est hautement intéressant pour qui s'intéresse à comprendre, croyant ou pas, il s'adresse à tous. Et il porte un coup à tous les amalgames, préjugés et traditions farfelues autour de la religion. La 1ère partie explique comment l'intégrisme est arrivée jusqu'à nous, commencée principalement en 1979, année charnière, avec Khomeini. L'hagiographie m'a énormément intéressée car elle m'a fait découvrir les saintes du 18 et 19ème siècles, ces saintes qui ont compté et dont on ne parle jamais. La 2eme partie est plus axée je dirais sur les penseurs réformistes et libéraux, peu connus également, qui se sont attelés à défendre une relecture du texte sacré. Le livre se termine sur une ôde à l'amour. L'amour divin et l'amour universel et souligne ainsi davantage l'ouverture et la générosité dont a voulu faire preuve K.Bahloul. iI m'aura manqué en savoir plus sur les difficultés, car assurément elles existent, de son quotidien de femme imame mais j'ai eu un grand plaisir de savoir et de connaissance à la lire. Elle a fait un travail essentiel, érudit certes mais à portée de lecture.

Je couple cette lecture avec le livre de la rabbine Delphine Horvilleur
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Des femmes et des dieux

Des échanges que j'ai pris plaisir à lire malgré ma méfiance envers les religions quelles qu'elles soient.

Lu à la suite du livre de Titiou Lecoq, j'y retrouve le même thème de la place des femmes, cette fois au sein des trois religions monothéistes :

Ici aussi les hommes les ont écartées des textes religieux et de l'histoire des religions,

ici aussi les hommes ont interprété et décidé des règles auxquelles elles devraient se soumettre, notamment pour ce qui concerne leurs corps.

Ces trois représentantes de cultes apportent un éclairage documenté, argumenté et très intéressant.

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Mon islam, ma liberté

Derrière ce titre en forme de slogan se cache un livre passionnant et rassembleur, mais qui va probablement en rebuter certains .

Passionnant et rassembleur? Car au départ de son histoire personnelle et celle de sa famille paternelle, Kahina Bahloui, nous montre un Islam très pur et différent de celui que le Wahabisme tente d'imposer en Europe en le présentant comme constituant la norme religieuse. Le livre nous montre que de nombreux courants traversent et ont traversé l'Islam, caractérisés souvent par la spiritualité, l'ouverture voire même le féminisme. Et ce sont eux qui sont légitimes, nous explique Kahina Bahloui, pas la religion de l'Interdit mise en avant aujourd'hui. Le livre est à conseiller d'abord aux musulmans soucieux de mieux connaître leur religion. Il est à lire ensuite par tous ceux pour qui l'Islam se résume au niqab et à la charia.

Un livre passionnant donc, mais qui va rebuter certains. Car le livre s'appuie sur de nombreuses sources, solides. le lecteur risque parfois de se perdre dans les explications historiques ou théologiques. En même temps, c'est ce qui fait la force du livre. A recommander donc.
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Mon islam, ma liberté

L'autrice, première femme imame de France a eu la chance de côtoyer plusieurs religions de par ses origines. Elle l'analyse très bien dans ses recherches culturelles et historiques. Elle fait référence aux maîtres soufis, partisans d'un islam de la paix. Selon eux, on ne peut définir l'amour : c'est une aspiration, une énergie qui attire l'être vers son origine divine. Puis les Almoravides, qui sont les fondateurs de l'Etat marocain, y ont importé la civilisation andalouse. Si les Arabes ont conquis les côtes, les plus anciens peuples de l'intérieur du Maghreb sont les Berbères. Ils y vivent depuis des siècles en harmonie avec la nature et en respectant les cultures. Ce n'est pas par hasard si à Fès, les Chrétiens, Juifs et Musulmans se retrouvent pour des festivals de musique sacrée, dévoilant la totale harmonie. Pour Kahina. Bahloul, aborder la religion plus du côté culturel que politique est la solution (port du voile libre, égalité homme/femme) Seuls les fanatiques politico-religieux exploitent les textes sacrés comme ça les arrange. Exemple frappant : maintenir l'obscurantisme avec le rayon laser illuminant le ciel nocturne de Kabylie dans les années 90. En prônant l'Amour par-dessus tout, Kahina veut bannir tous les tristes qualificatifs. Merci pour sa touche d'espoir.
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