Karen Young

Il n’est pas bon d’exhumer le passé, mademoiselle. Je… je suis différente, à présent. Ce que j’ai fait alors… ce que j’ai vécu… était pénible. Ce genre d’existence reste une source de fascination pour les autres. Je me demande bien pourquoi, d’ailleurs. J’ai connu la peur, la faim. J’étais seule au monde, désorientée. Si ma Lindy et mon Michael finissaient comme ça, j’en mourrais !

Ça ne fait que confirmer ce que je répète toujours : les journalistes ne savent plus quoi trouver pour vendre du papier.

Il aurait fallu être aveugle pour ne pas voir comme il se consumait d’amour, malgré son attitude réservée. Franchement, c’était aussi visible que l’étoile sur le drapeau du Texas.

Si vraiment cette femme est solitaire, sa réussite n’en est que plus étonnante. On ne bâtit pas un succès comme le sien sans relation ni capitaux. Je te parie qu’elle se fait entretenir par un vieux plein de fric. Ce genre de chose est monnaie courante chez les artistes.

Les adolescents sont tous des énigmes. Leur processus de pensée fait partie des grands mystères de la vie

Le succès a parfois un goût amer.

Un type comme Morton ne pouvait pas laisser passer une femme à la fois belle, riche, et liée aux plus grandes familles du Texas. Ce n’était qu’un opportuniste quand il t’a séduite, et il n’a pas changé. Pour lui, un poste d’ambassadeur ne serait qu’une étape de plus dans sa course effrénée vers les sommets du pouvoir.

On ne peut pas décider à la place de nos enfants.

Il n’est jamais facile de renoncer à ses rêves.

Bien sûr, il était tombé amoureux plusieurs fois ; il avait même vécu avec une femme pendant plusieurs années. Mais aucune de ses histoires de cœur n’avait été assez forte pour lui donner le désir de s’engager réellement. Il avait fini par se dire que le grand amour qui avait poussé ses amis à se marier n’était pas pour lui. Avec le temps, il s’était résigné à vivre autre chose que les rêves romantiques de sa jeunesse. Après tout, l’existence qu’il menait présentait aussi des avantages.

Elle se rappelait le visage de la jeune femme avec une netteté qui confinait à la cruauté : ses yeux gris comme un ciel d’orage, ses cheveux bruns aux boucles indomptables. Un visage typé, à l’opposé de ces beautés lisses que l’on trouvait dans les magazines de mode. Un physique qui ne pouvait laisser indifférent. Il se dégageait d’elle une irrésistible impression de fraîcheur et de vitalité.

Tu vas laisser ce type te harceler sans réagir ? Et ne me dis pas que tu ne peux porter plainte contre un inconnu, parce que le travail de la police consiste précisément à retrouver ce genre de salopards ! Notamment ceux qui pénètrent chez les autres par effraction. Au minimum, les flics prendront ta déposition, et s’il te traque, comme cela semble être le cas, il va prendre peur.

La femme actuelle peut être une ambitieuse, une femme au foyer, une mère de famille active, voire une lesbienne, ou encore une artiste New Age. En bref, n’importe quel genre de femme. Plus tu élargis le champ, plus ton message s’affaiblit.

Jordan admira la bouche sensuelle de la jeune femme, ses yeux bleus lumineux. Il prit conscience du fait qu’elle lui plaisait vraiment. Il eût aimé la connaître intimement, embraser ce feu qui couvait en elle – ce dont il jugeait Coulter incapable.

On trouve là de quoi alpaguer nos lecteurs, plus sûrement encore qu’avec l’affaire Carpenter : le sexe, la drogue, la disparition suspecte d’une héritière…

Après la mort de son époux, Hannah supporta mal de devoir restreindre son train de vie. Encore jeune et belle, elle s’employa à trouver un homme qui pût lui offrir l’aisance matérielle. Edward Martindale était un avocat de Chicago; il avait atteint la célébrité suite à l’acquittement de ses clients dans trois procès retentissants. Il ne possédait pas le raffinement de Wilson Weston, il appartenait à une lignée moins prestigieuse. Cependant, il se révélait plus ambitieux. Il était en passe de devenir un ténor du barreau de Chicago. Il lui manquait une épouse jeune, belle, et de bonne ascendance. Hannah s’avéra parfaite, bien qu’elle eût une fille de neuf ans. Ce dont Edward s’accommoda. Ils se marièrent à peine un an après la disparition de Wilson.
Caroline comprit très vite qu’Edward ne saurait en aucun cas remplacer le père qu’elle avait perdu. L’avocat était aux petits soins pour Hannah, mais il ignorait superbement l’enfant. Caroline eut une adolescence difficile – ce qui, vu le contexte, n’avait rien de surprenant. La jeune fille se montrait irritable, révoltée, d’humeur changeante. Edward, quant à lui, s’avérait impatient, froid, insensible. Hannah se préoccupait exclusivement du bonheur de son mari. En conséquence, elle veillait à éloigner sa fille pour ne pas l’importuner.

On n’obtient pas toujours ce que l’on veut, en ce bas monde.

Janine l’observa avec attention, priant de toutes ses forces pour que son cerveau se remît à fonctionner. Des yeux bleus. Un joli sourire. Des vêtements qui paraissaient onéreux. Les chocolats étaient manifestement de qualité. Mais qui était-ce ? Janine voulut se donner le temps de réfléchir.

Ses pensées allaient se diluer dans un brouillard insondable. Encore une fois, elle ne se souviendrait de rien. Pas même du prénom d’un être cher. Sa maladie engourdissait peu à peu son cerveau. À une époque, elle avait pourtant été capable de réciter des passages entiers de la Bible; sa mémoire prodigieuse avait fasciné ses étudiants et ses collègues, du temps où elle était professeur.

Trois ans plus tôt, alors qu’elle exerçait le métier de mannequin et que le succès commençait à la bouder, Roxanne avait décidé de devenir photographe. Elle avait bien choisi sa voie : ses clichés forçaient l’admiration. Cette remise de prix n’allait sans doute pas lui offrir d’exercer son talent, mais le public aimait avoir un aperçu des coulisses de la gloire et du pouvoir. Et puis, ces photos-là faisaient vendre.