Citations de Karl-Herbert Scheer (68)
Le prochain qui te reluque, je lui casse la figure
- L’un des navires a explosé après avoir été enveloppé par une gigantesque créature énergétique à morphologie féminine !
— Une gigantesque créature énergétique à morphologie féminine ? répéta Kratos Pyr, stupéfait et au bord de la crise d’hystérie. Qu’est-ce que c’est encore que cette ineptie ?
— Les astuces des Terraniens sont faciles à éventer, persifla-t-il. Ils se comportent comme des enfants qui cachent une bille dans le plus proche tas de sable.
Son supérieur opina du chef.
— Votre réflexion est bonne ; seulement, je ne voudrais pas que vous preniez l’affaire trop à la légère. Perry Rhodan n’est pas un Humain habituel. Ce n’est pas dans le plus proche tas de sable qu’il cache sa bille, comme vous dites, mais là où tout le monde peut la voir, si bien qu’il ne viendrait à personne l’idée qu’il s’agisse effectivement de ce que l’on recherche.
Rhodan eut un sinistre pressentiment. Comme dans le royaume de Danemark, il y avait quelque chose de pourri dans cet astronef, si merveilleusement agencé. Il régnait là, presque tangible, une atmosphère de lassitude, de faiblesse, d'impuissance...
Sa « conscience », sa partie positronique, se manifesta de nouveau.
Ce n’est pas correct… Un robot ne doit pas laisser souffrir un être humain. Or, toute l’humanité terranienne souffre à cause de l’aphilie.
Quelles pensées monstrueuses, presque blasphématoires !
J'avoue que j'y ai pris plaisir d'autant plus que Danger fut forcé de fermer son bec pendant deux heures. Pour moi ce fut un soulagement. Vous pensez bien à quel point le minus peut taper sur les nerfs d'une splendide créature comme moi! Ses fanfaronnades m'agacent énormément. Nous, les Ertrusiens, sommes beaucoup plus modestes bien que nous soyons les hommes les plus forts et certainement aussi les plus capables de la Galaxie.
Ils se trouvaient seuls sur un monde hostile, sans air, sans eau, sans vie. Certes, la menace, toujours présente, de la mort tendait les nerfs des cosmonautes ; mais c'était, plus encore, le paysage environnant qui les déprimait : la faucille ardente du soleil, l'à-pic des falaises bordant les cirques et, zébrant la plaine, l'abîme insondable et noir des crevasses. Puis, à l'horizon, la ligne en dents de scie des montagnes, que nulle érosion ne venait adoucir.
L’espace était en feu. Sur la galerie panoramique, on voyait nettement qu’un entonnoir flamboyant, en rotation rapide, s’était formé au-dessus du vaisseau C.E.V. De telles apparitions étaient caractéristiques de zones de chevauchement entre le continuum einsteinien et l’hyperespace. Dans le poste de commandement du Marco Polo, les hommes fixaient avec étonnement le singulier spectacle.
Quatorze heures après l'explosion du barrage sur l'Amazone, les actes de sabotage s'arrêtèrent aussi brusquement qu'ils avaient commencé.
Mais ce cours laps de temps avait suffi pour ébranler les assises de l'Empire Solaire.
Les habitants de toutes les planètes se dressèrent contre Rhodan, certains journaux réclamèrent sa tête...
— Jamais vous ne pourrez assimiler notre science ! Votre faible cerveau n’y résistera pas ; vous en deviendrez fou.
Thora, méprisante, observait l’astronaute.
— Mon équilibre mental vous importerait-il ? répliqua celui-ci. Je vous aurais plutôt crue très heureuse de me voir tomber dans cette démence que vous me prédisez aimablement !
— Heureuse ? À votre propos ? Vous croyez-vous vraiment d’une telle importance ? Un barbare, qu’il soit ou non sain d’esprit, n’en demeure pas moins un barbare!
— Alors, pourquoi vous irriter ?
— Parce que les bandes mémorielles de l’indoctrinateur ne peuvent resservir indéfiniment. C’est un coupable gaspillage que de les mettre au service d’une intelligence inférieure : l’échec de cette tentative est parfaitement certain.
Le biorobot de combat sentit le changement s’opérer en lui d’un instant à l’autre. Il se produisait une singulière transformation, qu’il tenta vainement de s’expliquer et contre laquelle il s’opposa violemment.
Cette lutte intérieure s’intensifia. Le protoplasme et la positronique s’affrontaient âprement pour obtenir le contrôle du corps de la machine.
Il est surprenant de constater la mollesse des jeunes d’aujourd’hui. Il leur faut de plus en plus de béquilles pour soutenir un esprit de plus en plus vide.
— Je crois que tu es trop pessimiste. L’Humanité a prouvé en de nombreuses occasions sa phénoménale capacité d’adaptation. Pense aux Humains qui se sont établis sur des milliers d’autres planètes : aujourd’hui, ils considèrent comme leur patrie ces mondes jadis étrangers !
— Cela leur a été relativement facile, nuança Tifflor. Qu’ils aient été pour ou contre l’Empire Solaire, ils savaient que la Terre, la mère originelle de l’Humanité, était là. Cela leur a donné la force et le courage de s’affirmer sur ces mondes étrangers. De tels liens émotionnels sont extrêmement puissants et précieux. Si un jour la Terre devait cesser d’exister, cette source « d’inspiration » leur fera cruellement défaut.
— Je voulais tout d’abord attendre que vous en ayez bu une gorgée, Professeur, riposta-t-il poliment. Le café aurait pu être empoisonné, comprenez-vous ?
— Quoi ? explosa le savant tout en renversant une partie de son breuvage sur sa combinaison de travail.
— Calme-toi, Geoffry, lui conseilla Perry avec un sourire. Ce brave colonel vient de décharger ses frustrations dans un accès de cynisme. Enfin un trait qui lui donne une apparence d’humanité !
Le Système Solaire se trouvait bien encore au sein de l’Univers, et même exactement à l’endroit habituel, autrement dit à quinze parsecs au nord du plan de l’écliptique de la Voie Lactée et à huit mille deux cents parsecs environ du Centre de la Galaxie, et il continuait à pivoter imperturbablement autour de l’axe central de celle-ci à environ deux cent trente kilomètres par seconde. En outre, par rapport à son environnement, il se déplaçait à vingt kilomètres par seconde en direction de la constellation d’Hercule.
Voilà pour la situation cosmique.
Seul celui qui survit peut avoir l’occasion de faire quelque chose contre l’oppression.
— Je souhaiterais qu’il ne se soit jamais lancé dans sa carrière de scientifique et d’inventeur. C’est presque toujours la même chose. Quand on a goûté à une drogue, on ne peut plus s’arrêter.
Un petit animal à la fourrure brune apparut soudain, souriant de son unique incisive couleur ivoire.
— On dirait qu’il y a ici un être pensant, pépia-t-il.
— Incroyable, gronda le monstre. Vous me considérez donc comme un individu capable de pensée. Le Dull s’amusait comme un fou. Que ces inconnus étaient drôles !
— Ou alors, tu simules très bien, ironisa le mulot à queue de castor.
— On vouvoie Tolot ! rugit ce dernier.
Devant votre science je ne suis qu'un homme de Neandertal
Il s’agissait pourtant de choses sérieuses. Krest avait décidé de soumettre Perry Rhodan et son ami Reginald Bull à l’indoctrinateur, cet appareil qui, tout en gravant par hypnose un prodigieux enseignement dans leur mémoire, stimulait aussi certaines zones encore en friche du cerveau, y éveillant des facultés nouvelles. Le début du programme s’était déroulé à la satisfaction de tous. Mais il s’agissait maintenant de révéler aux deux Terriens les suprêmes arcanes de la science des Arkonides, les ultimes secrets. Thora, de toutes ses forces, s’opposait à cette décision.