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Critiques de Kate Reed Petty (126)
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True story

Je remercie Babelio et les Éditions Gallmeister pour m'avoir confié cet ouvrage dans le cadre d'une opération « Masse Critique ».



Les membres de l'équipe de crosse des terminales du Lycée de Baltimore aiment s'amuser, sortir avec des filles, participer à des fêtes « légendaires » comme ils les appellent.

Lors d'une soirée particulièrement arrosée, Alice, une fille d'école privée, se retrouve complètement ivre sur la banquette arrière de la voiture dans laquelle la raccompagnent deux garçons de l'équipe de crosse: Max et Richard.

Ensuite, Max et Richard rejoignent leurs amis Nick, Ham et Alan au Denny's. Halay, la meilleure amie d'Alice, est présente elle aussi. Là, les deux garçons se vantent d'avoir abusé d'Alice alors qu'elle était inconsciente. Et la rumeur se répand … les versions diffèrent. Quant à Alice, elle ne se rappelle de rien.



Les années passent mais la question reste : que s'est-il réellement passé ce soir-là ?

Quelles vont-être les répercussions de cette rumeur sur l'avenir des personnes impliquées ?



Un roman d'abord déstabilisant par la diversité de narrateurs, chacun nous apportant une vision différente des faits. Le lecteur est perturbé par ces histoires insolites ou contradictoires et par les diverses structures du texte (narration, scripts, lettres, mails, textos, …) qu'il essaie d'emboiter tel un puzzle pour enfin arriver à l'acte final.



J'ai été littéralement captivée par l'intrigue du roman qui frôle parfois le livre d'horreur mais aborde également des sujets sensibles comme l'abus sexuel, le harcèlement, l'alcoolisme ou la manipulation.

Je me suis d'ailleurs sentie intelligemment manipulée au fur et à mesure des pages, ce qui a renforcé davantage encore ma réflexion sur l'incertitude.



La partie durant laquelle Alice rédige sa lettre de candidature à l'Université m'a particulièrement marquée.



Ce roman magistral m'a rappelé la métafiction « Exercice de Confiance » de Susan Choi que j'ai lu il y a quelques mois et qui m'avait déjà beaucoup plu. Kate Reed Petty pousse encore plus loin la méditation sur le pouvoir de l'écriture.



Une auteure à suivre …



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True story





Parfois ce n’est pas l’histoire qui importe mais la façon de la raconter. Il existe différentes façons de le faire, minimiser un évènement, le sublimer ou alors prendre le parti pris de rendre chèvre ses lecteurs.

Je crois que nous en sommes là !

Parce que franchement, le monde de la Crosse... une histoire de mâles sportifs qui tapent dans une balle, qui boivent jusqu’à plus soif, quelques Pom Pom girls survoltées dans les parages et oups ça dérape, voilà grosso modo je tiens mon histoire !

NON !

Cela serait trop facile et bien mal connaitre Kate Reed Petty, la jeune auteure est beaucoup plus fine et son histoire bien plus retorse !

Attendez-vous à perdre les pédales, à imaginer des choses, à y croire et à vous faire retourner comme une crêpe. Il y a ce qu’on croit, ce qu’on imagine et ce qui est... Mais allez donc faire la part des choses...

On a souvent parlé de culture du viol à propos de ce livre, j’ai davantage pensé à l’Omerta qui règne sur ses confréries sportives, reines des universités américaines, la pression des jeunes sportifs, leurs rites, et les protections dont ils bénéficient. Une visée sociologique intéressante !.

Dans True story le récit se construit autour de témoignages divers tels que des extraits de pièces de théâtre écrites par deux des protagonistes, des brouillons de rédactions pour une candidature d’entrée en université, des lettres...

C’est fin et malin à a fois !



Maintenant, je dois avouer qu’il s’est glissé un « dis-tu » indigeste dans toute la seconde partie du roman, au point de se demander si les lecteurs-correcteurs étaient en vacances !

Je ne suis pas férue d’une narration à la deuxième personne alors couplée à ce « dis-tu » envahissant j’ai eu l’effet d’un soufflet qui retombe à froid.

Cela dit, j’avais envie de passer quelques jours à New York et True story est tombé à pic.







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True story

Malheureusement, ce roman n'a pas du tout marché pour moi. Si j'ai aimé la présentation des éditions Gallmeister ainsi que le résumé, je suis passée complètement à côté de ce roman.

J'ai trouvé l'histoire longue, emmêlée et sans vraiment d'intérêt, je n'ai pas non plus compris quel message l'auteure souhaitait faire passer avec son livre.

Tant pis !
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True story

Alice est retrouvée en pleine nuit par sa mère sur le seuil de sa porte, fortement alcoolisée. Elle ne se souvient de rien, hormis des cris tragiques de sa mère envers deux de ses camarades qui l’ont ramenée. De sa soirée, seule version : celle de ces derniers, largement déformée pour impressionner leurs « potes ». Elle aurait couché - été violée - avec - par - les deux jeunes hommes qui l’ont ramené chez elle…



Ce livre, c’est l’histoire de la soirée, volée à Alice, à la fois par ces jeunes hommes, mais aussi par les autres lycéens qui colportent les faits, les déforment. L’histoire de l’impossibilité d’Alice de récupérer les rennes de sa vie d’adolescente. Sa vie d’adulte aussi lui échappe ; car elle se façonne à partir de cette soirée oubliée. Là, se dessinent les enjeux : quelle est la vérité ? Comment se construire après un drame que l’on n’a pas vécu ? Quelles sont les conséquences des traumatismes adolescents sur la vie adulte ? Comment créent ils des schèmes dans lesquels celui qui les porte s’enferme ?



Aussi, du côté des « présumés » agresseurs, quelles conséquences de ce viol qui semble n’exister que par une rumeur ? La parole leur est donnée au travers de quelques chapitres narrés par ces adolescents qui boivent – beaucoup, en quantité et souvent, très souvent, tant qu’ils en deviennent caricaturaux.

Quelques parties du texte sont trop étirées et auraient mérité d’être plus concises. Certaines scènes qui reviennent sans arrêt font sentir au lecteur « l’importance » des éléments rejoués. Et s’il en a déjà saisi les enjeux, c’est lassant.



L’on reste en dehors de cette histoire, malgré les réelles prouesses de Kate Reed Petty dans le montage et l’assemblage des différentes parties de ce livre, dans les différents procédés stylistiques qui le compose.



La lassitude qui plane sur le lecteur est toutefois brisée par l’étonnante et unique structure du roman. Construit en cinq parties bien différentes et séparées dans le temps et l’espace, elles se révèlent en réalité inter-reliées. Si l’incipit du roman prend place dans une première partie « classique », la deuxième écrite sous forme d’une lettre de motivation, interpelle. Une autre, sous forme de scénarios de films d’horreur, secoue. Jusqu’à ce que l’on comprenne que ces multiples formats ont leur – relative – importance…



Après un final tout aussi insaisissable et ubuesque, l’on reste à côté de ce livre pourtant inventif et unique, qui relève plus de la démonstration stylistique que de la création littéraire.

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Enquête en eau trouble

Sincèrement, je n'étais pas hyper emballée à l'idée de lire cette BD. On a déjà vu des couvertures plus attractives, plus modernes que celles-ci... Néanmoins, j'étais curieuse de voir comment le thème du journalisme y était abordé.



J'ai plutôt été convaincue par l'intrigue proposée. En dépit du fait qu'elle s'adresse à un jeune lectorat (dès 9-10 ans, contrairement à ce que suggère le nom de la collection) elle propose une vision réaliste, bien qu'édulcorée, du métier de journaliste. Le personnage principal de Ruth est convaincant, elle est entêtée mais sait aussi reconnaître et apprendre de ses erreurs. En ce qui concerne les dessins, je dois avouer que je n'en suis pas fan. Leur style manque un peu de finesse à mon goût.



En somme, "Enquête en eau trouble" est un one shot qui se lit facilement et présente l'intérêt de sensibiliser les lecteurs à la protection de l'environnement.
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True story

J'ai eu le sentiment que ce patchwork de scénarios décousus se souciait plus d'appâter un producteur plutôt que du désarroi des lecteurs.



Quelle utilité des rédactions quasi identiques d'Alice dont on comprend à la version 'd' de la 264ème qu'Alice est bipolaire et qu'elle a peut-être simplement fantasmé son viol?



L'écriture est bien lourde, comme les fêtes d'étudiants, la vie pitoyable de Nick qui a sombré dans l'alcool, les allusions aux films d'horreur.

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True story

Kate Reed Petty signe ici un roman hors norme, à la narration et à la forme particulières. Alice écrit, prête-plume de métier, scénariste à l’adolescence, elle rédige également des lettres, des mails à son amie et complice Haley. Mais voilà, Alice traîne un lourd fardeau depuis sa dernière année de lycée, la rumeur court qu’elle aurait été abusée sexuellement par deux garçons lors d’une soirée trop arrosée, ne lui reste aucun souvenir sauf ce pesant sentiment d’ignorance.

L’auteure s’en sort à merveille niveau écriture, la construction est également un point fort, certains chapitres sont passionnants, et le thème abordé est traité ingénieusement. Mais à trop vouloir nous déstabiliser, j’avais parfois la sensation d’être perdue, on passe d’un chapitre captivant à un autre totalement confus et à la fin lorsque toutes les pièces de ce curieux puzzle s’imbriquent, je me suis demandée quel était le sens de tout ça. Pas facile de vous en dire plus sans vous révéler l’intrigue, c’est une histoire que j’ai apprécié lire mais qui me laisse une regrettable impression.
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True story

J'ai eu beaucoup de mal à accrocher à ce roman surtout dans le premier tiers. J'avais l'impression de lire un roman sur un campus américain avec aucun personnage qui ne ressortait et une histoire survolée. Les innovations littéraires, lettres de motivation, scenario de film, tombaient comme un cheveu sur la soupe. Je me suis vraiment intéressée au roman et attachée aux 2 personnages qui racontent l'histoire, qu'à partir du moment où c'est devenu plus classique, la fin est originale. Le résumé de l'éditeur n'est pas adapté au roman, l'a-t-il lu ?
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True story

J’ai mis du temps avant de publier cette critique car je ne savais pas comment décrire ce livre qui est tout à fait unique, combinant à la fois des chapitres tout ce qu’il y a de plus banal avec des brides de pièces de théâtre, de scripts et même des brouillons de lettres de motivation. En somme, un livre comme on en croise pas souvent.



Court résumé:

Dans True Story, on suit l’histoire d’un possible viol qui aurait eu lieu dans une voiture de retour d’une fête estudiantine. Personne ne sait vraiment ce qui s’est passé, pas même la principale intéressée, Alice. Inconsciente, elle ne se souvient de rien, et la rumeur de cette possible agression va changer à jamais sa vie.



Pour être honnête, j’ai été quelque peu décontenancée par le mélange de tous ces genres qui, selon moi, n’apportait rien au roman si ce n’est de la confusion. Néanmoins, après avoir terminé ma lecture et assemblé toutes les pièces du puzzle, j’ai compris que ce livre était en fait très bien ficelé et que l’autrice n’avait rien laisser au hasard. Ces pièces de théâtre niaises, ces brouillons interminables et ce script incongru avaient tous un sens et une raison d’être là. Bien que sur le moment je n’ai pas aimé les lire et n’ai pas compris que l’éditeur ait choisi de les garder, j’ai finalement changé d’avis.



Le livre dans son entièreté est un puzzle d’une grande envergure, d’une envergure vertigineuse. Ce n’est pas un livre qui cherche la vérité car il n’existe aucune vérité absolue. C’est un livre qui nous apprend que la vérité n’a pas d’importance puisque la rumeur - vraie ou fausse - est suffisante pour détruire et changer à tout jamais une vie. Le fait de savoir si Alice a bien été agressée ne changera pas le traumatisme qu’elle a connu. Ce livre n’est pas une quête de vérité mais une quête de reconstruction.



Même si lors de ma lecture j’ai été agacée par certains passages et que j’ai trouvé certains personnages antipathiques, c’est un livre qui m’a surpris, et je dirais même estomaquée. Je pense qu’une relecture serait d’ailleurs nécessaire afin de pouvoir utiliser les clés qui m’ont été donnés à la fin livre pour comprendre l’histoire dans son entièreté.



Ce n’est peut-être pas un livre que j’ai forcément aimé lire mais c’est un livre qui m’a impressionné.
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True story

Ce roman est étonnant!

Ce roman est haletant, prenant, perturbant, envahissant.

Ce roman mélange les voix, les styles d’écritures, les narrateurs, cela en devient addictif.

Ce roman vous tiendra en haleine jusqu’à la dernière page. Ce roman ne vous révélera que des bribes d’indices qui vous feront douter jusqu’au bout.

Enfin, ce roman est-il autobiographique ou non? la question reste en suspens… et c’est délicieux.
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True story

"True Story" est ce roman plutôt difficile à résumer, tant sa structure est singulière et les chapitres très différents les uns des autres, alternant plusieurs formats ou supports d'écriture et différents types de narration.



Un lycée américain, des garçons membres de l'équipe de crosse qui misent tout sur leurs résultats sportifs pour décrocher des bourses ou les meilleures facs, des parents souvent absents qui permettent aux ados d'organiser de grandes fêtes alcoolisées dans leurs villas… Non, je ne cauchemarde pas, je suis bel et bien en train de lire un Gallmeister. Passé l'étonnement de voir le tant aimé nature writing habituel chassé sans aucun scrupule, l'intrigue reprend sa place avec une rumeur, une terrible rumeur qui emporte tout sur son passage au lycée : Alice a-t-elle été abusée par Richard et Max, lors de la dernière soirée bien trop arrosée de l'équipe ?



J'ai trouvé ma lecture de ce roman assez inégale, puisque certains passages m'ont bien plu tandis que d'autres m'ont sérieusement ennuyé. Globalement, ça manque de fluidité, de linéarité dans l'enchaînement des chapitres, et l'originalité ici présentée par l'auteure a, selon moi, ses limites. La démarche n'est vraiment pas inintéressante et le sujet traité mérite de l'attention et de la visibilité, mais ça n'a tout simplement pas pris sur moi. J'ai lu ce livre sans véritable enthousiasme.



Les dernières pages donnent tout de même toute sa consistance à l'ensemble, loin d'être mal ficelé, et sont nécessaires pour apprécier l'histoire dans sa globalité.
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True story

Alice est journaliste et prête plume pour des personnes qui veulent raconter leur histoire. Mais celle d’Alice reste floue depuis son adolescence. Lors d’une soirée très arrosée au lycée, elle se fait raccompagner par 2 adolescents. Le lendemain, une rumeur circule. Alice aurait couché avec les 2 jeunes hommes mais pour certains les 2 garçons auraient abusé d’elle. Mais Alice n’a aucun souvenir de cette fin de soirée. La rumeur circule dans les couloirs du lycée et il est déjà trop tard, elle s’immisce dans les esprits de chacun. Des années plus tard, tous les protagonistes proches d’Alice et des 2 garçons sont toujours marqués par cette soirée, et avec le temps chacun a sa propre vérité sur ce qu’il s’est passé. Mais comment peut-on continuer d’avancer dans la vie quand on ne s’est pas ce qui est arrivé ?

Kate Reed Petty questionne de manière magistrale la naissance d’une rumeur, les conséquences qu’elle engendre, les influences qu’elle peut avoir sur le futur et les ravages dans la construction de soi. Avec précision, elle sonde en profondeur les émotions et la psychologie de ses personnages démontrant les œillères subjectives et les arrangements que chacun peut se faire face à la réalité des faits.

Avec une construction originale et incroyable, mélangeant les points de vue et les styles de narration et formes d’écriture (passages écrits à la 1ère personne, brouillons de lettres, scenarii de films, mails ou passage d’un point de vue omniscient), l’auteure construit un puzzle littéraire angoissant et addictif où le doute s’installe page après page, où chaque révélation brouille les pistes de la vérité, bousculant nos certitudes de lecteur.

Entre thriller psychologique et roman sociétale, loin d’être manichéen, un premier roman époustouflant et bouleversant sur notre société contemporaine où la parole des femmes se libère.

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True story

Eté 1999, un soir de fête sur un campus américain. L'équipe de crosse est là, comme d'habitude, des copains de sport, de cours et de beuverie, c'est à celui qui aura chopé le plus de filles, chacun ment, s'invente des relations sexuelles pour ne surtout pas être le puceau de la bande. Et ce soir-là, Max le hâbleur demande à Richard le gentil, de raccompagner Alice, une des filles du lycée privé réputées plus libres. Alice est complètement ivre tout comme Max qui l'installe à demi-consciente sur la banquette arrière et goguenard, prend place à côté d'elle malgré les protestations de Richard. Après avoir déposé Alice devant chez elle et s'être fait coursés par sa mère, ils rejoignent les copains au café. Et Max sort le grand jeu, il parade, se vante, donne des détails, raconte comment les deux compères ont abusé d'Alice, sous le regard de Richard qui ne dément pas. Autour de la table, il y a Haley qui plait beaucoup à Nick, et qui est l'amie d'Alice. La rumeur enfle, enfle, la mère porte plainte mais Alice ne se souvient de rien, c'est le black out total, le vide intersidéral, elle n'a aucune idée de ce qui s'est passé sur la banquette de cette voiture ce soir d'été.

Des années plus tard, on retrouve Alice, Nick, Haley et Richard.



Un premier roman à la construction plus qu'originale. L'auteure ne respecte pas la chronologie et multiplie les formes narratives qui alternent ; un chapitre où Nick raconte puis c'est Alice qui parle, les scénarii des films qu'Alice et Haley écrivaient ado, les brouillons d'une lettre de motivation pour la fac... On emprunte divers chemins de lecture et c'est assez réjouissant. Même si j'ai eu un peu de mal à organiser la relation entre Alice et Haley, même si le séjour de Nick m'a paru un peu longuet, je dois dire que la fin m'a scotchée, chamboulant tout ce que je croyais avoir compris. C'est un roman qu'il faudrait relire à la lumière des dernières pages (dommage que je n'aie pas trop le temps avec les premiers romans de la rentrée littéraire de janvier qui s'empilent déjà sur mon bureau ;)


Lien : http://www.levoyagedelola.com/
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True story

On comprend à la toute fin toute la construction du roman, c'est une création dans la création dans un sens (je vous laisse lire pour le comprendre) et il en vient difficile finalement de faire le tri entre la fiction et la réalité, quelle est la "true story" finalement ? Quoi qu'il en soit la qualité d'écriture est là.



La première partie nous plonge dans la tête d'un des garçons de l'équipe de cross, un "témoin" de cette soirée qui va virer au drame pour certains protagonistes. Un point de vue qui donne la nausée : tout y est, le mépris des femmes, cette façon de considérer que les hommes sont légitimement le centre du monde (ici l'équipe de crosse du lycée ne particulier). Nick par des femmes comme de choses interchangeables, justes bonnes à les amuser. Nous avons tous croisé des types comme ça dans notre vue, qui pensent que détruire une vie ce n'est pas si grave (comment ça le pourrait puisqu'il n'accorde pas de réelle valeur à cette vie à la base ?), le problème vient de l'autre, de celui qui le prend mal, c'était juste pour "chambrer" "pour rire", responsabilité et culpabilité, ils ne connaissent pas et très vite, alors que la rumeur qu'ils ont lancé court et détruit, que les conséquences les rattrapent, les mêmes mensonges surgissent : "Elle est folle, c'est une menteuse, elle est en manque d'attention, elle a des problèmes de personnalité" et j'en passe. Et j'ai la nausée en lisant ça, je sais que c'est un roman mais je sais aussi à quel point c'est banal comme histoire, à quel point c'est arrivé à un tas de filles. Et ce mécanisme de soutien viriliste qui se met en place. Tout le monde est coupable : les flics, le coach, l'équipe, personne ne les mets face à leurs responsabilités, à aucun moment. L'impunité, voilà ce qui permet à ces évènements de se reproduire sans cesse.



La deuxième partie ce sont les rédactions d'entrée à l'université d'Alice. On y découvre un peu de sa souffrance mais surtout beaucoup de sa résilience. Et s'il y a bien une chose que l'on doit reconnaître aux femmes c'est cette capacité de résilience, leur obstination à vivre. Mais on voit aussi la honte qui pèse avec la prof qui l'oblige au silence, surtout ne pas parler de ce qui est arrivé, ne pas avouer qu'on t'a abîmée, salie. Tu as une blessure, tu dois la cacher. C'est révoltant et tellement classique.



Troisième partie : la descente aux enfers de Nick, devenu alcoolique mais toujours aussi arrogant. Mode virilité toxique absolue. Ceci dit, j'ai adoré l'atmosphère, à ce stade on ne sait pas vraiment s'il avait des hallucinations ou non, quoi qu'il en soit on se serait cru dans un livre de Stephen King (dont les références ne manquent pas d'ailleurs)



Quatrième partie, Alice se dévalorise, c'est une adulte brisée qui va tomber sous la coupe d'un homme autrement plus dangereux que les deux petites merdes qui l'ont raccompagné un soir chez elle. C'est un fait souvent évoqué par les études sur les victimes : elles ont tendances à se redevenir des victimes plus facilement que toute autre personne, les failles en elles attirent les prédateurs. Le problème c'est qu'elles sont aussi moins cru, et moins elles croient en elles, moins on fait attention à elles et plus elles sont susceptibles d'être agressée. C'est un cercle vicieux dont Alice tente de s'échapper tant bien que mal.



La fin du roman est une confrontation entre sa volonté et celle de ses agresseurs (dénoncer/ passer sous silence, faire amende honorable/fuir, retrouver/disparaître) avec le peu de soutien qui lui reste et celui notamment très important de son amie de toujours Haley. Ce roman démontre aussi toute la puissance de la machine patriarcale qui a protégé les hommes, qui sont toujours plus puissants que les femmes, qu'ils et elles aient réussi ou non, ils gagnent parce qu'ils ont le réseau, ils ont le soutien, ils ont la confiance. Nous sommes dans un monde qui change, le livre le démontre mais la lutte est encore tellement - tellement - inégale.



En fin de compte, la distinction entre la fiction d'Alice et les faits sont floues mais ce n'est pas l'important, l'important c'est de prendre en compte ce que l'éducation provoque, coûte aux jeunes, et l'impact de ces agissements sur le long terme, sur toute une vie, tout un groupe genré.



Un roman qui se lit d'une traite, passionnant et original dans sa construction.
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True story



Alice, victime de viol par deux garçons du lycée alors qu’elle était inconsciente et totalement ivre. Vantardise de deux petits cons bourrés ou fait réel ? Pas de souvenirs, pas de preuve mais toute la vie d’Alice et de ces garçons va être affectée par cette rumeur persistante.



Aïe ! Flop total pour ce roman encensé sur bookstagram. J’ai trouvé ce puzzle mêlant des brouillons de candidature, des mails non envoyés, des pièces de théâtre écrites par des ados… vraiment indigeste.

Deux narrateurs racontent les « faits » : Alice qui raconte à la première personne et Nick, ami des deux garçons accusés, qui parle à la deuxième (ce qui nous donne des « je dis et des dis-tu » à la pelle). Le style de ce roman est pour moi son plus gros problème. Je l’ai trouvé « ordinaire », tortueux sans raison et surtout sans aucune finesse. A force de vouloir rendre son roman complexe, Kate Reed Perry m’a perdue en chemin. Et même si à la fin, le puzzle s’emboite, Dieu que c’était long et compliqué. Je n’ai vraiment pas compris ce roman, ni son but.


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True story

Rares sont les premiers romans qui parviennent à imposer d’emblée la voix libre et détonnante de leur auteur dans le paysage saturé de la littérature noire. Kate Reed Petty réussit ce pari audacieux grâce à True Story, un récit protéiforme qui interroge plus qu’il ne dénonce les origines et les conséquences dévastatrices d’une rumeur, tout en questionnant avec intelligence la place accordée à la parole des femmes dans l’espace public. L’écrivaine signe un roman fin et addictif, à découvrir aux @editions_gallmeister.



La rumeur enfle et se propage dans un campus américain : une jeune fille aurait été violée par deux lycéens lors d’une soirée trop arrosée. Elle ne se souvient de rien, pourtant, chacun semble avoir son opinion sur le déroulé des faits et sur la véracité de l’histoire. Quinze ans plus tard, les stigmates de cette soirée débridée sont encore purulents, et plus d’un destin a vu sa trajectoire déviée par l’impact de cette rumeur. Kate Reed Perry cultive le doute et joue malicieusement avec les codes littéraires pour briser les chaînes de la fiction. Elle livre un récit fragmenté qui rompt la linéarité narrative, dans lequel elle insère des extraits de scénarii, de lettres de candidatures et de retranscriptions d’entretiens qui viennent nourrir l’incertitude du lecteur.



True Story est un véritable puzzle qui s’articule autour d’une construction globale audacieuse. Malgré une certaine tendance à l’éparpillement, Kate Reed Perry retrace avec finesse le parcours difficile de la reconstruction, elle scrute les affres du doute qui s’insinue dans chaque recoin de l’existence et décrypte les embûches qui jalonnent le cheminement vers l’après. Ses protagonistes sont soumis aux pulsations infernales d’une fuite en avant, d’une course dératée qui semble n’avoir d’autre but que celui d’échapper à leurs propres fantômes, ceux de Stephen King, qui vivent en nous, et qui parfois gagnent.



Si l’hybridité de True Story surprend, elle participe aussi à la réussite de ce premier roman qui se lit d’une traite. Kate Reed Perry s’impose comme une autrice à suivre de près grâce à ce thriller psychologique intense, féministe et surprenant ; profondément ancré dans son époque.

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True story

True story est typiquement le genre de roman sur lequel il est difficile de donner un avis négatif, voire seulement nuancé tant ses thématiques sont dans l'air du temps et louables les intentions de l'auteure, qu'il est donc de bon ton d'encenser. Aidée par l'interview de Kate Reed Petty, à écouter sur Babelio, j'ai pu me faire une idée affinée sur ce que je viens de lire, qui ne m'a pas d'emblée sauté aux yeux : il s'agit d'un plaidoyer féministe sur les conséquences d'un viol, mais aussi sur les ravages induits par les rumeurs, sur les interprétations divergentes d'un même événement en fonction du point de vue de celui qui le raconte.





L'intrigue est simple et solide. A l'issue d'une année scolaire, avant le grand saut dans la vie universitaire, une soirée « légendaire au cours de laquelle tout le monde doit baiser » est organisée par la très populaire et très bourrée équipe masculine de crosse. Sous l'effet synergique de la gnôle et de la vantardise de ces jeunes apprentis casanova, une agression sexuelle est commise, serait commise, aurait été commise, n'a pas été commise. Bref, la question est : que s'est-il passé exactement sur cette banquette de voiture ?





L'idée est excellente, mais je me suis cependant rapidement perdue dans les chemins tortueux, labyrinthiques et pour finir inextricables empruntés par l'auteure pour étayer son raisonnement. Car tout ce qui est abscons ne relève pas nécessairement du chef-d'oeuvre et à force de vouloir faire complexe, on largue ses lecteurs. Je pourrais ajouter que l'épilogue m'a scotchée mais je n'ai pas adhéré ; je pourrais affirmer que toutes les pièces du puzzle s'emboîtent à la fin pour faire sens, mais quel sens ? L'utilisation de brouillons de lettres de candidatures, de mails et d'autres documents comme des extraits de scripts de films ancre-t-elle cette histoire dans une réalité, et si oui laquelle ? Est-ce un thriller, un livre d'horreur, une autobiographie ou un roman noir ainsi que se le demande l'héroïne elle-même ? Si je ne devais retenir qu'une phrase, ce serait : « Si tu ne contrôles pas ton histoire, c'est ton histoire qui te contrôlera ». C'est peu, et en l'occurrence, la perte de contrôle s'aggrave à mesure qu'avance le récit, l'auteure finit par se noyer dans ses propres remous.





True story est typiquement le genre de roman dont on se dit une fois la dernière page tournée, qu'il faut immédiatement le relire à la lumière de son épilogue pour mieux comprendre les indices et autres cailloux blancs semés en cours de route. Mais franchement, combien de lecteurs lisent deux fois de suite le même roman ? Levez-le doigt que je vous compte.

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True story

Traduit de l’anglais par Jacques Mailhos.



Gallmeister entame sa rentrée littéraire avec un premier roman venu d’outre Atlantique, True Story.

Ce qui m’a interpelée d’entrée c’est la construction tant littéraire que visuelle.

En effet, ce qui, à la base, pourrait passer pour une banale histoire (si on peut dire) de viol pendant une fiesta universitaire, est ici traité d’une manière totalement originale.

Alice est au lycée et se rend à une fête. L’alcool coule à flots. Mais Alice a trop bu. Des garçons de son lycée la raccompagnent chez elle. Mais Alice a trop bu. Elle ne se rend compte de rien. Le lendemain une rumeur circule et enfle au lycée, Alice a été violée par ses deux camarades. Mais Alice avait trop bu, elle ne se souvient de rien mais heureusement, son amie Haley est là pour elle.

Quelques temps plus tard, chacun va donner sa version et surtout subir les conséquences de cette histoire, conforter ou infirmer cette rumeur assassine.

Haley va s’exprimer sous forme de script pour un court-métrage. Devenue cinéaste elle aimerait saisir cette opportunité pour briller sur tapis rouge quitte à exposer, à nouveau, son ancienne amie à la rumeur. Ici le texte, visuellement, est aussi un script avec sa présentation particulière et une police d’écriture dédiée.

Alice, elle, va enchaîner des brouillons de lettres de motivation pour entrer à l’université puis va enfin écrire une longue missive où elle va raconter ce dont elle se souvient, ce qu’on lui a raconté, ce qu’elle a aussi enfoui au fond de son cœur et de sa tête. A cette partie également sa police de caractères dédiée tout comme sa propre mise en forme.

Et puis il y a Nick, Max et Richard. Ces deux derniers sont ceux qui avaient ramené Alice chez elle.

On comprend vite que quel que soit le protagoniste qui raconte, le roman tout entier est certes centré sur Alice, mais surtout dédié à Haley qui est à l’origine de la rumeur autour de cette soirée.

Et que dire de la fin de l’histoire qu’on pourrait retenir comme une morale ? Ce n’était pas celle à laquelle je m’attendais et c’est peut-être ce qui a fini de me faire tellement aimer ce roman. Mais je vous laisse la découvrir.

Cette rentrée littéraire commence au mieux chez Gallmeister.


Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
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True story

Dans quel état serions nous si l’on apprenait que l’on avait abusé de nous mais que l’on en gardait aucun souvenir, comme un grand trou noir ? Seuls les ragots sont là pour nous dire qu’il s’est passé quelque chose. C’est ce que va nous raconter Alice, personnage inventé par Kate Reed Petty.



Ce roman, je l’ai dévoré. De part son originalité dans sa construction et part la plume de l’autrice, tout est fait pour rendre notre lecture addictive. Les chapitres alternent entre le point de vue d’un homme qui est spectateur de ce qu’il s’est ou qui ne s’est pas passé, entre des morceaux de scénarii de films écrient par Alice et sa meilleure amie à l’adolescence, entre des mails envoyés par Alice et enfin entre le point de vue de cette dernière. C’est comme dit plus haut absolument original.



Il y a une sorte de tension qui monte tout au long de notre lecture, par moment on se demande même où veux nous emmener l’autrice, mais au final c’est comme les pièces d’un puzzle, Alice les rassemblent pour comprendre et nous lecteurs nous assistons à sa reconstruction jusqu’à un final que je n’ai pas vu venir, terriblement efficace.



Peut-être encore plus que l’histoire, c’est la construction de ce roman qui m’a plu. Mention spéciale au chapitre avec les lettres de candidature pour l’université, j’ai trouvé cela génial, c’est à ce moment là que l’on entre vraiment dans la tête de Alice. Psychologiquement j’ai trouvé cela grandiose.



Autre chose intéressante, c’est un peu la trame secondaire de l’histoire, cette Amérique où il faut toujours se battre et être les meilleurs, cette pression constante sur tous, notamment sur les jeunes.



Alors, ce n’est pas un coup de cœur, même si j’ai adoré. Encore un très bon roman que nous a déniché Gallmeister.
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True story

Voilà un roman bien étrange et pour le moins original. Dans les années 90, une soirée entre lycéens organisée par l’équipe de crosse, cherchant du sexe au moyen de l’alcool. Deux d’entre eux raccompagnent une fille totalement ivre chez elle puis se vantent de l’avoir agressée sexuellement. Aveu ou fanfaronnade, la rumeur fait l’histoire. Des bourreaux comme de la victime. Elle devient fondatrice, son ascendance est expérimentée sur les quinze années suivantes. Qu’en reste-t-il ? Un poison tenace pour chaque protagoniste et un bordel monstre dans la vie d’Alice, la victime d’un acte dont elle ne connaît pas les contours.



Ce bordel se traduit par une construction narrative inventive, comme un puzzle fait de longs récits (de témoins ou d’Alice), de scripts écrits dans l’enfance avec sa meilleure amie, de rédactions d’entrée à l’université, de mails… au lecteur de s’y perdre pour éprouver les fragiles fondements d’Alice, apercevoir les ramifications d’un passé omniprésent, mesurer l’inaccessibilité de la vérité d’hier et combien elle crée pourtant celle d’aujourd’hui.



Ce premier roman est intéressant. Il cherche une voie nouvelle pour aborder la culture du viol chez des lycéens sportifs décérébrés, mesurer le poids intime de la rumeur et la puissance sourde de la violence performative, celle de ces vérités qui nous construisent indépendamment de leur consistance matérielle. Il m’a suffisamment intrigué pour ne pas le lâcher, quand bien même je me suis demandé ce que j’étais en train de lire durant toute la première moitié… il m’a finalement cueilli, en basculant peu à peu vers une sorte de thriller, qui permet de rassembler une à une les pièces dispersées. Me reste tout de même le sentiment d’avoir été confronté à un exercice littéraire qui pique certes la curiosité mais dont l’efficacité est finalement discutable : l’histoire était bonne et se suffisait à elle-même, sans certains « gadgets ».
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