Je commence par mes attentes du livre. La page de couverture représente en arrière plan une maison qui a pas mal vécu. Au milieu, en premier plan, une forme aux traits et allure de fillette en blanc, très floue et comme de la poussière d’étoile qui émane d’elle. J’espérais du fantastique, une enquête, peut être une maison hantée ?
Bobby, sa mère et son jeune frère Denis emménagent dans la campagne Dublinoise. Bobby enrage contre sa mère qui cherche à l’écarter de la ville où il s’amusait tant à chourrer et détruire des voitures, voler, dealer. Qu’est ce qu’il se marrait, le pied. Ici il n’y a rien à faire, il se fait chier. Elle va voir la mère si elle réussit à le forcer à rester là. Et puis qu’est ce que c’est que cette baraque dont l’ancien locataire a disparu subitement et dans laquelle une petite fille aurait été assassinée. « Créature de la nuit », j’espérais vraiment un livre frissonnant avec du surnaturel, de la peur, du stress. A la place c’est un roman sur l’adolescence, sur un petit con qui en fait voir de toutes les couleurs à sa mère paumée complètement dépassée, sans situation, qui survit d’aides et qui a autre chose à s’inquiéter que de passer son temps à surveiller un sale morveux qui fait tout pour l’emmerder. Bon sang si mes gamins pouvaient éviter de prendre ce chemin là, ma santé mentale leur serait particulièrement reconnaissante. Elle fait ce qu’elle peut à hauteur de ses possibilités et de ses moyens. Je ne me permettrais pas de porter un jugement sur l’ éducation qu’elle donne à son fils, il faut à un moment que les adolescents se prennent en main et comprennent que l’on essaie de faire ce que l’on peut, souvent maladroitement, jamais assez bien à leur goût mais ce que l’on fait c’est pour eux, pour les accompagner au mieux, pour leur permettre de s’en sortir. Ca ne leur convient pas, de toute façon on est nul et ce que l’on fait c’est nul. Soit il a le droit de le penser mais pas de jouer à l’abruti comme il le fait. C’est un emmerdeur un point c’est tout. Voilà tout le bien que je pense de ce garçon qui est cependant comme sa mère, totalement paumé, sans repère et c’est l’autorité de Mr Dooley qui va le sortir du gouffre. Il va ouvrir les yeux sur la situation de sa mère qui l’a eu à 14 ans, l’âge qu’il a au moment du récit.
Je rappelle cependant que le livre évoquait la disparition subite de l’ancien locataire et les croyances de la vielle Dooley concernant une petite fée à laquelle Denis est particulièrement attachée. Cette histoire passe en second plan et ce qui aurait pu être un bon fil conducteur pour le livre passe totalement à la trappe. Une fois que j’ai fait le deuil de l’enquête sur la disparition et l’assassinat de la fillette c’est un livre qui m’a fait fulminer. Bobby m’a mise en rage une bonne partie du livre. La mère m’a fait pitié mais m’a également mise en colère par sa faiblesse et Denis m’a vraiment peinée. Tout au long de la lecture, je me suis demandée comment je gèrerai si mes enfants prenaient le même chemin. Ca ne m’empêchera jamais de les aimer et d’essayer de les sortir des ennuis s’il le faut et ça m’a de manière effrayante rapproché de la mère. Cette impuissance face à son enfant qui dérive de façon incontrôlable et ingérable. Difficile mission que d’être parent. J’espère qu’ils s’en rendront compte un jour.
Le livre se termine cependant de manière très optimiste. Bobby retrouve une voie plus raisonnable. J’ai beaucoup apprécié l’homme qu’il est devenu.
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