Citations de Kay Hooper (24)
Los Angeles
16 août 1998
― Parlez-moi, Cassie.
Elle était absolument immobile dans le fauteuil à dossier droit, la tête baissée. Ses cheveux dissimulaient son visage. Seules ses mains bougeaient, ses doigts menus tâtaient et suivaient les contours des pétales rouges de la magnifique rose en papier posée sur ses genoux.
― Je crois... qu'il marche, murmura-t-elle.
― Où va-t-il? Qu'est-ce que vous voyez, Cassie?
La voix de l'inspecteur Logan était ferme, patiente. Elle ne trahissait rien de la hâte et de la terrible anxiété qui faisaient perler une aigre sueur sur son front et troublaient son regard.
― Je... je ne suis pas sûre.
― Pourquoi est-elle si hésitante avec celui-là? chuchota le collègue de Logan qui se tenait en retrait.
― Parce qu'elle a peur de ce type, répondit Logan. Et moi aussi, j'en ai peur.
Il dit, plus haut :
― Cassie? Concentrez-vous, mon petit. Qu'est-ce qu'il voit?
― Du noir. Il n'y a... que du noir.
Nous vivons une époque où l’on ne peut même plus faire confiance à son valet de chambre !
Lorsqu’on avait la passion des chevaux, rien au monde ne pouvait l’éteindre ni même l’atténuer. C’était un métier dangereux. Chacun prenait des risques en connaissance de cause. C’était la règle du jeu. Les jockeys, bien sûr, misaient plus que les autres, et aussi, perdaient plus souvent.
Il n'y a pas de danger que vous deveniez un monstre. Mais je pourrais me perdre dans l'âme d'un monstre. Où est la différence ?
La colère d’une femme fragile, vulnérable, mariée à un homme indifférent qui trouvait son plaisir ailleurs. L’amertume contre un homme qui recherchait des créatures de rêve et qui avait épousé une femme n’osant pas se montrer en public. Au sein de ce couple étrange, n’y avait-il pas suffisamment de rage pour en arriver au meurtre ?
Les courses et l’argent pesaient au-dessus d’elle comme l’épée de Damoclès. Elle devait gagner, coûte que coûte, quoique lui soufflât son pauvre cœur, au fond solitaire, et qui avait besoin d’un ami.
Elle était là sous ses yeux comme un bourgeon de fleur à peine éclose mais dont la couleur ou le parfum sont déjà un miracle .
Il aurait voulu posséder toutes les femmes que Dieu avait créées, et se sentait bâti pour les honorer jusqu’à la fin des temps. Il avait quelque chose d’un aigle venu au monde pour explorer l’étendue considérable du ciel.
Andres Sereno, président de l'Ile de Kadeira, commandant en chef de son armée et de sa flotte, et considéré avec méfiance par le gouvernement américain, qui n'avait jamais su s'il était un ami, un ennemi ou simplement neutre...On l'avait qualifié de dictateur, et parfois pire.
- Il y a dans l'esprit humain des choses qu'il vaut mieux ne pas déterrer, dont la plupart du temps nous n'avons même pas conscience. Des fantasmes, des pul- sions, des colères, des haines, des instincts primitifs. Tout cela est profondément enfoui dans les recoins les plus sombres de notre âme.
Certaines choses doivent se faire, mais notre environnement et nos décisions peuvent en altérer le cours.
Il suffit d’un catalyseur pour qu’une série de faits se succèdent, et parfois, ceux-ci paraissent inévitables. C’est un peu cela, le destin, non ?
Quand on pense à toutes les décisions que l’on prend au cours d’une vie, comment savoir si on n’a pas tourné à gauche alors que le destin voulait qu’on tourne à droite ?
On peut choisir ses ennemis ou ses amis. Pas sa famille, hélas !
Elle n’était pas de ces femmes qui succombent au charme d’un homme et se montrait toujours très prudente dans ce domaine.
La patience n’était pas sa principale vertu, surtout quand elle savait que d’autres – et notamment la police – tenaient son destin entre leurs mains. Elle devait agir, reprendre le gouvernail. Elle ne pouvait rien faire d’autre qu’enquêter sur la glace, mais cela n’apaisa guère sa nervosité.
Il existe un autre moyen d’obtenir l’information : se rendre directement à la source.
Les miroirs passionnaient Laura depuis toujours. Petite, on la taquinait souvent pour sa vanité. Personne n’avait compris qu’elle n’y cherchait pas son reflet, mais autre chose. Elle-même aurait été bien en peine de dire quoi.
Au fil du temps, elle avait appris à dissimuler son obsession, ainsi que tous les phénomènes étranges qu’elle percevait et qui la mettaient à part, en la transformant en une manie acceptable : elle était devenue collectionneuse de glaces à main.
La vie était décidément injuste. Cassidy, avec ses cheveux blonds et ses yeux bleus, aurait dû virer à l’écrevisse par une journée pareille. Mais non. Sa peau avait pris une belle teinte cuivrée. Laura, elle, avec sa pâle carnation de rousse, redoutait les coups de soleil et n’arborait jamais le moindre hâle.
Tout est raison à s’angoisser, et s’angoisser ne sert à rien, sinon à gâcher le bon temps qui nous reste, mon chéri !