Citations de Kazuo Kamimura (102)
"J'ai connu cinq hommes durant ma vie et j'ai donné naissance à deux enfants de pères différents, cela parce que j'étais une femme à la volupté excessive. Je ne prétends nullement avoir eu raison de mener pareille existence. Cette sensualité trop envahissante, je la tiens de ma propre mère, et mes enfants, à leur tour, en hériteront. En ce sens, cette lubricité ne débute ni ne finit avec moi, je n'en suis qu'un maillon. En quelque sorte, cette perversité dans laquelle baigne ma famille a emprunté et traversé mon corps, je n'ai fait que le prêter pour que se réalise le destin des miens."
"Tout comme deux personnes qui n'ont plus que peu de jours à vivre, ils employaient à s'aimer, à s'aimer et à rien d'autre, cette liberté qui leur était mesurée."
"En des temps reculé, le Dieu Asahiko no Mikoto descendit dans la lande de Murasakino, dans laquelle il eut la vision d'une merveilleuse jeune fille à qui il adressa la parole. Or, comme, au lieu de lui répondre, elle se métamorphosa en neige et s'enfuit. Il se transforma en souffle d'air pour la poursuivre. Bientôt, tous deux arrivèrent au bord d'une grande rivière. La jeune fille se jeta dans les flots et Asahiko no Mikoto en conçut une profonde tristesse. "Aimable vierge", se lamenta-t-il, étouffé par ses larmes. "Détestable rivière!". "Mortelle rivière!", cracha-t-il en la maudissant. Et c'est ainsi que les générations suivantes appelèrent la rivière "Shinanogawa" (mortelle rivière)."
"Dans notre appartement froid, nous vivions dans l'illusion. Je pensais que c'était notre façon de nous aimer. J'ai pleuré, crié et tu m'as enlacée. Toi aussi, tu pleurais doucement. J'ai pensé que c'était ça l'amour et j'en ai oublié les jours sombres passés."
"Nous vivions tous les deux en nous blessant mutuellement. Je pensais que c'était notre façon de nous aimer. J'ai pensé que si c'était possible, je te tuerais et je me donnerais la mort ensuite. J'ai pensé que c'était ça l'amour et j'en ai frémi de plaisir."
"Nous étions des étrangers l'un pour l'autre. Je pensais que notre amour fonctionnait ainsi. Toi et moi, sans personne d'autre. Peu m'importaient les mensonges, si c'était possible. J'ai pensé qu'aimer, c'était justement cela. J'ai vécu pour aimer."
Kyôko espéra que le jour ne se lève jamais. Si le jour ne se levait pas, ils n'auraient pas à se séparer. Si le jour ne se levait pas, nous pourrions rester assis sur ce banc dur en bois, sans rien dire. Nous pourrions bien finir notre vie comme ça. Si le jour ne se levait pas, nous pourrions nous contenter de nous remémorer sans fin l'époque où nous étions heureux. Si le jour ne se levait pas, la nuit durerait toujours. Nous aurions très froid, mais nous pourrions nous réchauffer l'un contre l'autre. Nous pourrions être ensemble, c'est tout. Nous pourrions être ensemble pour toujours. Si le jour ne se levait pas...
Jirô: Les enfants, qu'est-ce que ça peut faire? On est ensemble parce qu'on veut être ensemble! C'est toujours pour cette raison qu'on a vécu en couple, non? Avoir des enfants, fonder une famille... ce n'est jamais ça qui nous a poussés à être ensemble!
Kyôko: Oui? Mais alors, c'est quoi?
Jirô: Imbécile! Parce qu'on voulait être ensemble et rien d'autre... il n'y a pas de raison à l'amour! Non? Ni les enfants! Ni la famille! Ni les parents!
Jirô: Kyôko, tu... tu m'aimes à ce point-là?
Kyôko: Oui... terriblement...
Jiro: Kyôko! Tu ne m'aimes plus?
Kyôko: Si! Je t'aime, Jiro!
Jiro: Moi aussi, Kyôko, je t'aime!
Kyôko: Jirô, je t'aime, mais qu'adviendra-t-il de nous si nous ne sommes pas heureux?
Amour a ses raisons, fleur qui s'épanouit a les siennes.
Au mortier broie et pile
La farine broie et pile
Si cher est le riz
Et un enfant nous est né
Ciel ! Femme
Bien forcée
Dans une natte l'a entouré
Et à la rivière l'a jeté
[Chanson de l'enfant abandonné, folklore du Bassin de la Shinano]
Quand je me rendais à mon cours de shamisen, je croisais toujours un bel étudiant. Un jour de la semaine, toujours à la même heure, nous nous fixions invariablement les yeux dans les yeux... Cela ne durait que quelques secondes, mais cela nous semblait une éternité. Nous ne voyions plus rien de ce qui nous entourait... C'était comme si nous nous retrouvions face à face, seuls dans ce vaste monde.
- "Tsugura", "Tsugura", je ne sais plus son nom, mais, moi, je déteste ceux qui pesent qu'ils peuvent tout avoir parce qu'ils ont de l'argent et du pouvoir. C'est pareil pour ce Baikô : le succès lui est monté à la tête.
si tous les mots que je voulais dire ont été emportés par le vent alors il ne reste que le sexe.
Amoureusement
25.07.1973
Kyôko
Être seul ou vivre à deux, je crois que j'ai maintenant compris la différence.
Il n'y a pas de raison à l'amour!
C'est toi qui m'as appris que, dans la vie, les choses tristes sont plus nombreuses que les choses gaies...
Elles sont salées... comme si la mer était dans tes yeux...