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3.24/5 (sur 17 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Tacoma, Washington , 1944
Biographie :

Keith Kumasen Abbott est poète et romancier.

Il est professeur au Writing and Poetics Department & Visual Arts Department à Naropa University dans le Colorado.

Il est surtout connu pour sa biographie de Brautigen, dont il a été l'ami pendant 18 ans.

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Citations et extraits (9) Ajouter une citation
Les gros titres de Rolling Stone évoquaient un passage en hôpital psychiatrique durant sa jeunesse, et insinuaient qu'il s'était adonné à des pratiques sado-maso. L'histoire glauque de son corps en décomposition était étalée au premier plan, de même que ses sordides derniers jours à traîner de bar en bar. On a passé sous silence la spécificité de son écriture, ce qui l'avait momentanément rendu si étonnamment, si bizarrement populaire. (...) Ces articles défiguraient le Richard Brautigan que je connaissais, l'homme sensible (...) Il me manquait, l'auteur appliqué des meilleurs romans, celui qui retravaillait sans cesse sa prose, pour aboutir à cette clarté et cette simplicité qui lui tenait tant à coeur.
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En 1966, ce qui était le plus frappant chez Richard, c’était son optimisme constant. Compte tenu de son mode de vie au jour le jour, le terme ne peut traduire l’aura héroïque dans laquelle semblait baigner sa vie quotidienne. D’après ce que j’ai pu constater, son emploi du temps consistait à écrire le matin, passer ensuite une série de coups de fil, puis se lancer à corps perdu dans la vie de San Francisco emplie de joies et d’imprévus. Papillonnant d’un type qu’il connaissait vaguement à une vieille connaissance, d’un bar au café suivant, il était clair qu’il considérait sa vie quotidienne comme la matière première de son art. Une portion de cet art se trouvait reproduite dans ses écrits, une grande partie ne l’était pas. Cette déperdition ne semblait pas le chagriner. Il lui arrivait même de fêter ça. Son style de vie et ses écrits contrastaient assurément avec la confiance qu’il pouvait avoir en sa bonne étoile. J’avais beau personnellement apprécier Le Général sudiste, j’étais à des lieues de soupçonner que Richard pourrait un jour trouver un public assez vaste pour lui permettre de gagner sa vie. Et je n’étais pas le seul de cet avis. Peu nombreux étaient ceux qui pronostiquaient qu’un tel public naîtrait du jour au lendemain.
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Sa croyance profonde en l'intuition et l'émotion le condamnait à revenir sans cesse à son propre malheur, comme pour rejouer son drame à l'infini. Il ne pouvait, s'en guérir, car son art, tout en lui empoisonnant l'existence, ne lui laissait pas de répit.
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Lorsqu’au début de l’année 1985, les magazines Rolling Stone et Vanity Fair y sont allés de leur tirade sur Brautigan, on a claironné les aspects sensationnels de sa vie. Les gros titres de Rolling Stone évoquaient un passage en hôpital psychiatrique durant sa jeunesse, et insinuaient qu’il s’était adonné à des pratiques sado-maso. L’histoire glauque de son corps en décomposition était étalée au premier plan, de même que ses sordides derniers jours à traîner de bar en bar. On a passé sous silence la spécificité de son écriture, ce qui l’avait momentanément rendu si étonnamment, si bizarrement populaire. On a mis l’accent sur le personnage de l’auteur californien à la mode qu’il incarna à ses débuts, mais on a assaisonné son image de hippie d’une forte dose de ce cynisme typique des années 1980. Comme si toute personnalité excentrique ne pouvait être que la conséquence de tendances perverses et mauvaises inévitablement mues par quelque force malsaine.
Ces articles défiguraient le Richard Brautigan que je connaissais, l’homme sensible, qui prenait soin de ses amis, généreux à l’extrême, quelqu’un qui aimait se montrer agréable avec les autres. Il me manquait, l’auteur appliqué des meilleurs romans, celui qui retravaillait sans cesse sa prose, pour aboutir à cette clarté et cette simplicité qui lui tenaient tant à cœur.
Peu après ces papiers épouvantables, une émission de radio sur les grandes ondes célébra ses écrits, et donna de lui, cette fois-là, une impression bien meilleure. Il s’agissait non pas de critiques ou d’anciens amis, mais essentiellement de témoignages de ses lecteurs. Un fan a expliqué comment, lorsqu’il était étudiant, il se servait d’expressions de La Pêche à la truite en Amérique telle que par exemple « le pochard qui marchait au Kool-Aid », comme mot de passe avec ses copains pour pénétrer des mondes mystérieux inaccessibles aux autres. Les meilleurs écrits de Richard rayonnaient de ce sentiment de joie qu’on éprouve à détenir un secret. Ce sentiment qui était aussi très présent dans sa vie de tous les jours. Cette courte biographie de Brautigan, c’est dans cet esprit que je l’ai écrite, comme pour redécouvrir un souvenir enfoui dans le passé, un secret partagé pendant les dix-huit années qu’a duré notre amitié.
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"C'est étrange comme les choses simples de la vie continuent simplement tandis que nous, nous nous compliquons". Richard Brautigan, Avortement
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Il ne se plaignait jamais de sa situation financière, et s’entourait même d’un halo de mystère à ce sujet. Jamais la question ne fut abordée lors de nos promenades dans le Haight. Price me confia que Richard travaillait un ou deux jours par mois dans un labo pour quelque étrange inventeur, il nettoyait des tubes à essai et procédait au mélange de substances chimiques. La veille du règlement de son loyer, il ne manquait jamais d’aller voir à la librairie City Lights si ses recueils de poésie, placés en dépôt, avaient été vendus – Lay the marble tea ou The Octopus frontier. Il faisait ensuite la ronde des bars de North Beach et mettait le grappin sur quiconque était susceptible de le dépanner d’un peu d’argent pour manger. Par la suite, quand il a été riche et un pilier à la terrasse du Enrico’s, sur Broadway, je n’ai jamais vu Richard refuser l’aumône à qui que ce soit.
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Le pouvoir d'attraction qu'exercèrent ses romans sur les jeunes en 1968 provenait de cela même qui faisait sa faiblesse dans la vie : une capacité à ignorer le sens commun pour se concentrer sur les aspects moins évidents de ce qui mijotait sans cesse dans son esprit. S'il est vrai que le cerveau appréhende les diverses expériences au travers de strates ou de filtres, alors assurément certains lui faisaient défaut.
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A cette époque, j'étais persuadé qu'en rédigeant ces nouvelles, Richard regardait dans le fond des yeux les traumatismes de son enfance. Je croyais alors aux vertus rédemptrices et curatives de l'art. Je ne pense pas que Richard, lui, y ait jamais cru.
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