Citations de Khaled Hosseini (767)
- Tu ne vas pas la vendre, hein ? demanda Laila en soulevant la robe de mariee, dont le tissu tomba en cascade sur ses genoux.
Elle caressa la dentelle et les rubans qui bordaient le decollete, les semences de perles brodees a la main sur les manches.
Fariba haussa les epaules et lui reprit la robe pour la jeter sans menagement sur une pile de vetements, un peu comme elle aurait arrache un pansement. D'un geste sec, et d'un coup, songea Laila.
Les regrets ne peuvent pas nous faire revenir en arrière. Ce que nous avons perdu est irrécupérable.
Voilà ce qui coince avec la gentillesse de Mamà, ce qui ternit ses interventions en faveur des autres et ses gestes de bravoure. La dette qui les accompagne. Les exigences, les obligations qu'elle vous impose en contrepartie. Sa façon de monnayer ces actes, de réclamer en échange votre loyauté et votre allégeance. Je comprends maintenant pourquoi Madaline est parti autrefois. La corde qui vous sauve de la noyade peut devenir un nœud coulant autour de votre cou.
C’était toujours pareil avec les cerfs-volants. Vos pensées dérivaient en même temps qu'eux.
Elle pensait au bégaiement de sa fille et à ce qu'Aziza lui avait expliqué plus tôt sur ces fractures et ces chocs puissants qui se produisent en profondeur, mais ne se manifestent à la surface que par un infime tremblement.
Laila se rappela alors un jour où sa mère s’était plainte d’avoir épousé un homme sans conviction. Mais Fariba ne comprenait pas. Elle ne comprenait pas que si elle s’était regardée dans un miroir, elle y aurait vu la seule conviction inébranlable que Babi ait jamais eue.
Il vaut mieux être blessé par la vérité que réconforté par un mensonge.
Il a baissé les yeux et m'a expliqué qu'Ali et son cousin [...] avaient été tué par une mine deux ans plus tôt [...]. Une mine. Existe-t-il une mort plus afghane [...] ?
(Chapitre 16, p. 233)
Nul ne pourrait compter les lunes qui luisent sur ses toits
Ni les mille soleils splendides qui se cachent derrière ses murs.
Lorsqu'on tue un homme, on vole une vie. On vole le droit de sa femme à un mari, on prive ses enfants de leur père. Lorsqu'on raconte un mensonge, on dépossède quelqu'un de son droit à la vérité. Lorsqu'on triche, on dérobe le droit d'un autre à l'équité.
De même que l'aiguille d'une boussole indique le nord, un homme qui cherche un coupable montrera toujours une femme du doigt. Toujours.
ces gens-là ne connaissent que la guerre. Ils ont appris à marcher avec un biberon dans une main et un pistolet dans l'autre.
Un vers que j'avais lu ou entendu quelque part me revint en mémoire : "Si les enfants sont nombreux en Afghanistan, l'enfance, elle, y est quasi inexistante."
Quelques nuages gris en forme de chou-fleur défilaient dans le ciel. Jalil lui avait expliqué que cette couleur sombre était propre aux nuages très denses : leur partie supérieure absorbait la lumière du soleil, de sorte que leur base se retrouvait à l'ombre. C'est pour ça qu'ils ont le ventre gris, Mariam Jo, avait-il dit.
Je sais maintenant que certaines personnes sont malheureuses comme d'autres sont amoureuses : secrètement, intensément, irrémédiablement.
Tel est à mon avis le signe d'une vrai rédemption, Amir jan.
Quand un sentiment de culpabilité conduit à faire le bien autour de soi.
Les saisons avaient passé. Des présidents avaient été portés au pouvoir, puis assassinés. Un empire avait été vaincu. De vieilles guerres avaient pris fin, et de nouvelles leurs avaient succédé. (p254)
J'ai peur. - Pourquoi ? Parce que je suis follement heureuse, professeur Rasul. Une telle joie a un côté effrayant.
Cette tendance à l'exagération propre malheureusement à presque tous les Afghans - au point que lorsque l'un d'eux se vante d'avoir un fils médecin, il y a de fortes chances pour que ce dernier ait simplement réussi un devoir de biologie au lycée.
- Embrasse Aziza pour moi. Dit lui qu'elle est le noor de mes yeux et la sultane de mon cœur.
- Quand re reverrai-je Mariam? Je veux te parler avant de témoigner. Je leur expliquerai que ce n'était pas ta faute, que tu ne pouvais pas agir autrement. Ils comprendront, forcément.
Lors de son arrivée à Kaboul elle vaut souffert de ne pas savoir où les talibans avaient enterré Mariam. Elle aurait aimé se rendre sur sa tombe, la fleurir, s'assoir devant un moment. Mais elle comprend maintenant que cela n'a pas d'importance. Mariam n'est jamais bien loin. Elle est ici meme. Dans les murs qu'ils ont repeints, dans les arbres qu'ils ont plantés, dans les couvertures qui tiennent chaud aux enfants, dans leurs oreillers, dans leurs livres dans leurs crayons. Elle est présenté dans leurs rires aussi, et dans les prières qu'Aziza murmure en s'inclinant vers l'ouest. Mais surtout, Mariam est présente dans son cœur à elle, où elle brille avec la force et l'éclat de mille soleils splendides