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Critiques de Kyung-a Jung (19)
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Femmes de réconfort : Esclaves sexuelles de l..

"Plus que tout je refuse catégoriquement le terme de "femme de réconfort" puisqu'il signifie quelque chose de chaleureux et de doux". Jan Ruff O'Herne



Un véritable documentaire que cet ouvrage graphique, décrivant et expliquant le concept de prostitution en maisons closes, institutionnalisé par les troupes japonaises en Extrême-Orient pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Un système organisé et rationalisé comme une part intégrante des armées d'occupation, utilisant des femmes arnaquées à l'embauche, enlevées à leur famille ou en pleine rue, pour en faire de véritables esclaves sexuelles dans des "maisons de réconfort".



Violées, maltraitées, affamées, abandonnées ou disparues, coréennes ou même hollandaises de Java, il convenait de leur rendre justice par témoignages et rappel du contexte historique.



Une lecture triste, difficile, factuelle.
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Femmes de réconfort : Esclaves sexuelles de l..

La Deuxième Guerre Mondiale fut une belle cochonnerie. Si en Europe de l'Ouest, nous savons assez bien ce qui s'est passé jusqu'en Pologne, nous en savons déjà beaucoup à propos des pays de l'Est. Alors la guerre du Pacifique... Bien sûr, exécutions, massacres, pillages, destructions, comme dans toute guerre. Et le pour le repos du guerrier ? Pour préserver ses soldats des maladies vénériennes (c'est louable), l'armée impériale a mis en place des bordels à l'usage exclusif de ses soldats (soit ; je ne cautionne pas, hein !) Et pour les remplir ? Rien de plus simple : enlèvement, menaces, mensonges à l'emploi, dans les colonies gagnées par la guerre (Chine, Corée, Java) ; les filles seront traitées comme de la marchandise. Chacune d'elle devait recevoir entre 30 et 40 soldats par jour. Inutile de préciser que beaucoup en sont mortes. Les autres... A part la honte et l'opprobre pendant des décennies...

Puis, au début des années 1990, les anciennes esclaves coréenne se sont levées pour demander excuses et reconnaissance du Japon. Le pays nie. Puis ce furent celles d'autres pays asiatiques et de quelques occidentales (Java était encore colonies hollandaise à l'époque et les blanches ne furent pas épargnées.) Les survivantes ne sont plus très nombreuses mais une association les seconde, il existe des recherches, des publications et maintenant ce manhwa. Il est parfois dur mais très clair, et sur le passé et sur les combats présents. Il suit quelques survivantes, un médecin de l'armée de l'époque (probablement la seule armée de cette époque à avoir l'utilité d'un gynécologue !) et surtout sur la documentation de l'armée de l'époque, montrant clairement la mise en place ce cet esclavage. Mais le Japon toujours nie.
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Femmes de réconfort : Esclaves sexuelles de l..

Livre découvert grâce aux suggestions de Babelio, cet ouvrage historique s'est avéré très instructif.

La forme du manwha (bd coréenne) permet, comme le dit elle-même l'auteur de ne pas se perdre dans les développements complexes (et compliqués) que l'on peut trouver dans certains livres. Objectif atteint, même si parfois j'ai trouvé la construction assez peu rigoureuse...



Je connaissais l'existence des "femmes de réconfort", page vraiment peu glorieuse de l'histoire du Japon, mais les témoignages et extraits de livres d'histoire utilisés dans cet ouvrage ont donné un contour plus précis à mes connaissances.

J'avoue avoir dû fermer le livre par moment tant le cynisme avec lequel cette opération de rapts et viols collectifs ont été perpétrés, et pire encore le dénigrement et le déni du Japon face à cette affaire.

Et le pire, c'est peut-être que même dans leur pays d'origine, la Corée pour une très grande partie de ces femmes, leurs souffrances ont été l'objet d'un tabou honteux. Une double peine pour ses pauvres femmes qui après avoir été victimes de leurs bourreaux militaires ont été vues comme des coupables par leurs concitoyens.

Certes, on sait malheureusement que le viol est une arme de guerre et que même dans la société civile ont juge plus facilement les femmes comme responsables des "ravages" de leurs charmes dont les hommes seraient de pauvres victimes sans défense. Il faut dire que pour cela, les religions ont bien préparé le terrain.



On pourrait dire que c'est un épisode de cruauté de plus dans le registre sans fin qu'est l'Histoire de l'humanité, mais pas seulement. C'est une lecture instructive et révoltante qui soulève un malaise, concernant l'épisode historique en lui-même bien sûr, mais aussi au regard de la façon dont les contemporains "jugent" encore ces femmes...
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Femmes de réconfort : Esclaves sexuelles de l..

Femmes de réconfort est un roman graphique de Kyung-a Jung, auteure sud-coréenne diplômée en histoire. En feuilletant ce livre, je n'étais pas attirée par les dessins. Mais le sujet m'intéressait, j'avais déjà entendu parler des "femmes de réconfort", esclaves sexuelles de l'armée japonaise pendant la seconde guerre mondiale. Ce livre très documenté, m'a permis d'apprendre beaucoup de choses.



Déjà j'ignorais qu'il y avait des occidentales parmi ces femmes. Le début de l'ouvrage relate l'histoire de Jan Ruff O'Herne, militante néerlando-australienne, qui a grandi à Java (à l'époque une colonie hollandaise). Pendant la guerre, Java est envahie par le Japon. Nous sommes en 1942, Jan a dix-neuf ans, elle est emmenée dans un camp de prisonniers. En 1944, les jeunes filles et les jeunes femmes de ce camp sont emmenées de force dans des maisons closes destinées à l'armée impériale japonaise. Des Javanaises, des Chinoises et des Coréennes les rejoignent. Jan a gardé le secret pendant cinquante ans. Ce n'est qu'au début des années 1990 que la parole s'est libérée. En 1992, la première manifestation des Halumny, "femmes de réconfort" est organisée. Ces femmes survivantes, esclaves sexuelles (certaines dès l'âge de dix ans) ont vécu avec le poids de ce secret. Le Japon dément l'existence de ces maisons closes.



Dans la deuxième partie du livre, l'auteure précise que les "femmes de réconfort" existaient déjà bien avant la Seconde guerre mondiale pour la marine japonaise. En 1937, le massacre de Nankin entraîne de nombreux viols. Les autorités utilisent alors ce prétexte pour constituer des maisons closes pour l'armée : éviter le viol par le viol. La plupart des femmes recrutées croient être embauchées pour travailler dans une usine; certaines sont arrachées à leurs familles; d'autres enlevées dans la rue grâce à la collaboration de la police. Dans ces maisons de réconfort où les fenêtres donnent uniquement sur un couloir, les femmes sont violées plus d'une vingtaine de fois par jour et sont utilisées comme un défouloir par les soldats. Quand elles tombent enceintes, on les fait avorter. Nombreuses sont celles qui sont devenues stériles à la suite de ces traitements. L'ouvrage traite aussi d'Aso Tetsu. Ce gynécologue fut chargé d'examiner le premier groupe de femmes pour l'armée japonaise. Sur ces 100 femmes, on dénombrait 80 Coréennes et 20 Japonaises. Aso se montre obnubilé par les maladies vénériennes et réalise des travaux de recherche au sein des maisons de réconfort sans état d'âme pour ces femmes.



La troisième partie s'intéresse aux maisons de réconfort dans le Pacifique pendant la guerre. Des espaces sont également prévus dans les abris antiaériens... L'auteure nous parle ensuite du sort de ces femmes après la défaite. Certaines parviennent à s'enfuir. Mais avec l'arrivée des troupes alliées, ce n'est pas fini. Le gouvernement met en place des maisons de réconfort ... pour les alliés ! et se met à la recherche de nouvelles femmes. "Après la libération de la Corée, les nouvelles proies étaient les Japonaises pauvres qui se retrouvaient sans famille". Le ministère de l'intérieur justifie cette "mesure nationale d'urgence" en 1945 affirmant qu'elle "préserve ainsi éternellement la pureté du sang du peuple et offre à des milliers de femmes une digue contre les vagues de la folie." (rapport cité p200). Cela n'a bien entendu pas empêché de nombreux viols commis sur la population japonaise par les forces d'occupation.



Malgré un apriori sur le graphique, je ressors bouleversée par cette lecture, le cœur complètement retourné, glacée par l'horreur. C'est réellement un ouvrage intéressant. L'auteure a mené des recherches approfondies, s'appuie sur des documents variés et des témoignages de rescapées.

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Femmes de réconfort : Esclaves sexuelles de l..

Comment sortir d’un tel livre ?



Je tournais autour depuis quelques mois dans la médiathèque que je fréquente. Mais face à un tel sujet, il faut être prêt à s’impliquer complètement.



J’ai passé une matinée à suivre l’enquête et les explications de Kyung-a Jung autour de ce sujet qui sort enfin depuis les années 1990 des méandres de l’histoire, à savoir le sort des femmes, esclaves sexuelles pour l’armée japonaise pendant la Deuxième Guerre mondiale et même bien avant, depuis les guerres sino-japonaises de la fin du XIXè siècle et que l’on appelle parfois les « Halmuny » ou « femmes de réconfort ». J’y ai passé une demi-journée et je pense que ce livre raisonnera en moi pendant très, très, très longtemps.



C’est un livre d’une force incroyable, qui personnellement m’a marqué et dont je ne sors pas indemne mais que je suis heureux d’avoir lu pour découvrir véritablement le sort de ces femmes, de ces esclaves, longtemps oubliées et encore aujourd’hui niées par l’état japonais.



La forme du livre s’efface rapidement sous le poids du propos. Ce livre et cette histoire méritent et doivent être connus.





Ce livre nous donne à voir une réalité abominable et un système parfaitement orchestré et régenté par l’armée et plus largement par un gouvernement et un état, le Japon. Cela va à l’encontre du discours officiel japonais qui ne veut voir dans ces pratiques organisées à grandes échelles d’esclavagisme sexuel, que des actes isolés et des décisions personnelles.



L’une des justifications, de ces pratiques, était de contrôler les pulsions des soldats et de prévenir les viols de civiles… Donc au final, il fallait « prévenir le viol par des viols ». Et cette pratique faisait partie intégrante des pratiques de l’armée et il n’était pas rare que les gradés s’en servent notamment pour « former » les plus jeunes afin qu’ils ne soient pas des « poules mouillées » : « le sexe fera de vous un vrai guerrier ».



Avec les premiers témoignages dans les années 1990, cette histoire cachée refait surface et une connaissance plus fine du sujet est possible.



Ainsi, par exemple, très longtemps, on a considéré que les seules coréennes avaient eu à subir ces horreurs, mais ce livre nous montre que toute la région fut touchée. Ce sont donc des coréennes, des chinoises, des javanaises, des européennes (il y avait alors encore des colonies européennes en Asie ) et même des japonaises qui furent transformées en esclaves sexuelles. L’armée japonaise se procurait cette « marchandise », car c’est ainsi que ces femmes étaient définies, par arnaque à l’embauche, enlèvement, arrestation arbitraire, menace de représailles sur les familles... L’auteure explique que, comme dans les règlements militaires, les femmes ne sont pas prévues, elle n’avait pas une place plus importante que les cigarettes. Elles pouvaient être considérées comme des objets ou du matériel. L’auteurs fait dire à un militaire « c’est comme des toilettes publiques ». « On les utilise et si ça casse, on les jette, c’est tout. »



Ces femmes allaient être déplacées aux quatre coins de l’Asie et du Pacifique à la suite des armées de l’empereur, où après avoir été quotidiennement violées de 10 à 30 fois, elles furent abandonnées ou tuées.



Ces exactions ne furent donc pas perpétrées que pendant la Deuxième Guerre mondiale et ne prirent pas non plus fin avec elle. En effet, avec la capitulation du Japon, pour préserver la pureté du sang japonais et prévenir le viol des « bonnes japonaises », on créa des camps de femmes pour offrir de la détente et du plaisir aux alliés. On appliqua les mêmes recettes qu’auparavant mais ce ne furent plus des étrangères mais les japonaises pauvres qui furent alors utilisées et esclavagisées.



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Femmes de réconfort : Esclaves sexuelles de l..

Lors du Sac de Nankin, il y a 300 000 Chinois tués et des milliers de femmes violentées par l'armée japonaise. L'album "Nankin" met les deux aspects en scène à part égale ou presque.



On a ici avec "Nankin" une BD historique encartée dans une BD de reportage, puisque le point de départ est le négationnisme japonais autour de l'an 2000



http://www.babelio.com/livres/Meylaender-Nankin/315298



"Femmes de réconfort" est une traduction littérale du japonais, le Japon étant en guerre de 1937 à 1945 la gestion de la sexualité de ses soldats releva d'une organisation assez méthodique.



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Femmes de réconfort : Esclaves sexuelles de l..

Explication simple à l’aide de chiffres, dates, témoignages de victimes et justifications douteuses d’un système d’ esclavage sexuel organisé au plus haut niveau de l’état japonais dès 1929.

C’est parfois aride et rude sans voyeurisme inutile et toujours instructif.

Jung Kyung-a nous offre un manhwa plein de contraste entre ce que décrit l’armée japonaise comme des «femmes de réconfort» et la vérité crue et brutale d’esclaves sexuelles. On retrouve également ce contraste entre les dessins quasi enfantins et les faits ignobles relatés.

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Femmes de réconfort : Esclaves sexuelles de l..

Employer le terme « femme de réconfort » est en soi déjà un euphémisme car traiter un être humain comme un objet n’est guère réconfortant. Cela concerne bien entendu les femmes souvent mineures qui furent arrachées à leur famille pour servir d’esclaves sexuelles à l’armée impériale nippone. C’est un véritable scandale qui ne fut dénoncé que bien des décennies plus tard et qui fait l’objet d’une véritable amnésie de la part du Japon à l’inverse de l’Allemagne qui a reconnu les crimes nazis.



Cet ouvrage fait suite à ma lecture de Anne Frank au pays du manga et cela constitue un excellent complément. Le massacre de Nankin en 1937 est également largement évoqué. On s’aperçoit qu’il y a une extrême droite largement active au Japon qui tente de nier les faits avec une parfaite mauvaise foi que je ne lui connaissais pas jusqu’à alors. Cela ne sera certes pas la première fois qu’un gouvernement pratique le déni de la réalité à commencer par les Turcs avec le génocide arménien. Ce négationnisme n’est guère excusable et il faut des ouvrages comme celui-là pour nous expliquer ce qui s’est réellement passé.



Toutes les guerres sont affreuses. La guerre propre n’existe pas. Cette lecture ne sera guère agréable car les viols ne sont guère un sujet plaisant. Il y a toute la souffrance de ces vieilles dames qui ressort. C’est triste. Rien ne nous sera épargné, à commencer par les faux recrutements afin d’enrôler toujours plus de nouvelles femmes. On verra également que les hollandaises feront partie du lot en raison des conquêtes japonaises dans le Pacifique et en l’occurrence l’île de Java. Quand la tromperie ne fonctionnait pas, les Japs recouraient à l’enlèvement. En tout, on évoque près de 200 000 victimes. Ce n’est pas négligeable. Le maire d’Osaka avait déclaré que les femmes de réconfort avait été une réelle nécessité. L’atomisation également, aurais-je envie de lui répondre courtoisement…



J’espère que le Japon présentera un jour des excuses complètes et honnêtes, en assumant sa responsabilité légale et en offrant des garanties pour que ces crimes ne se répètent jamais. Ce récit va faire découvrir au grand public la réalité de ce terrible drame. La lecture de ce documentaire précis et honnête sera certes pénible mais nécessaire également.
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Une bande dessinée très intéressante, mais dont la lecture est un peu fastidieuse, dommage car on apprend plein de choses.
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Roman graphique très instructif sur un phénomène terrible ayant eu lieu durant la Seconde guerre mondiale en Asie : les femmes de réconfort, mais pour être plus claire (disons les choses comme elles sont) ce sont en réalité des esclaves sexuelles. La plupart des femmes ont été kidnappées par les soldats japonais ou on leur a menti en leur faisant croire qu'elles allaient travailler à l'usine.



L'auteure nous fait ici une description chronologique claire des événements, s'appuyant sur diverses sources bibliographiques, ajoutant à ses dessins des articles de journaux ou photos. Elle nous donne également des exemples concrets en citant le destin de certaines femmes.



A travers ce roman graphique, nous remarquons à nouveau que les femmes ont été trop souvent considérées comme de simples marchandises que les hommes pouvaient utiliser à leur guise. Elle nous montre aussi la cruauté des soldats japonais, les traitements inhumains qu'ils faisaient subir (viols et massacres en masse entre autres).



Un autre point assez terrible de ce récit est la façon dont ont été traitées ces femmes à leur retour au pays (la plupart étaient coréennes) : elles ont été abandonnées par leur famille, vues comme une honte, et le Japon ne reconnait toujours pas ses torts.



Petit bémol pour la dernière partie que j'ai trouvé un peu brouillonne et où je n'ai pas compris certains passage. Autre point négatif : je n'ai pas accrochée particulièrement avec les dessins.
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Femmes de réconfort sont le terme donné aux femmes, en majorité coréennes, qui ont été enlevées pour constituer des maisons de réconfort pour les soldats de l’armée japonaises. Pendant longtemps, ces femmes n’ont pas osé avouer ce dont elles ont été les victimes. C’était plus de vingt hommes qui leur passaient dessus quotidiennement. Il n’y avait aucun respect pour ces femmes qu’on avait forcées à faire partie de ces lieux.

Femmes de réconfort est un manhwa mais aussi un essai. Jung Kyung-A détaille l’histoire et le contexte asiatique et mondiale, explique le pourquoi d’une telle opération, interviewe des victimes. C’est un essai bien argumenté et le faire sous forme de BD rend ce crime plus visuel, plus parlant. Avec un essai classique, je me serai sans doute ennuyée, eu du mal à accrocher.

Entre chaque partie, l’auteur nous met les réactions d’amies (réelles ou imaginaires) occidentales et lance la partie suivante. Je l’ai trouvé très bien fait, bien argumenté, avec des images symboliquement choquantes et un humour original pour marquer les esprits et comprendre le malheur de ces femmes.

La dernière partie est un peu moins dure : l’auteur suit une Halmuny qui retourne dans sa famille.

Jung Kyung-A, représentée par une femme avec un masque dans le manhwa, a bien menée cette enquête que les dessins rendent bien malgré leur simplicité et leur particularité.

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Femmes de réconfort : Esclaves sexuelles de l..

Esclaves sexuelles de l'armée japonaise, elles étaient chinoises, coréennes, philippines, hollandaises, japonaises... Considérées comme du matériel militaire, leur vie a été détruite. Lorsqu'elles ne sont pas mortes des suites de maladies vénériennes, elles ont été tuées au moment de la libération comme pour nier leur existence. Honteuses et meurtries, les survivantes ont gardé le silence, un long moment, craignant de perdre leur famille, d'être montrées du doigt et de devoir face au déni de l'état japonais. Combien de temps a-t-il fallu pour que ce scandale soit connu des autres nations ? Ces victimes de viols devaient continuer à vivre avec leur secret, sans même pouvoir le partager avec leurs proches jusqu'au jour où l'une d'elle a brisé le silence.
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Lorsque la bande dessinée se met au service de l'Histoire, souvent elle réussit à évoquer avec force la misère et la vulnérabilité de l'homme.



Après "MAUS","Gen d’Hiroshima", "Deogratias", la bande dessinée fait à nouveau acte de témoignage.

Sous la forme d’un manwha, l’auteure Jung Kyung-a raconte l’histoire de ces "femmes de réconfort", envoyées dans les camps de l’armée japonaise pour y servir d’esclaves sexuelles.





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Après ma lecture de "Filles de la mer" de Mary Lynn Bracht, j'ai voulu en savoir plus sur l'histoire de ces femmes de réconfort. Malgré son format inattendu, ce manhwa retrace avec beaucoup de force cette période de l'histoire trop méconnue. C'est parfois difficile à lire, c'est poignant et traité avec beaucoup d'objectivité.



Ce que je regrette ? La forme. Des dessins peu attrayants et des mises en contexte parfois indigestes. Néanmoins, cette BD reste une lecture utile, nécessaire, pour comprendre le destin de ces femmes soumises à l'esclavage et dont le sort n'a toujours pas été reconnu...
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Une bd,au beau dessin qui décrit avec beaucoup de documentation,une partie de la 2nd guerre mondiale:celle des "femmes de réconfort".Des femmes ont été enfermé par le gournement, pour finir en esclaves sexuel de l'armé.Leur peurs sont bien décrit.
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Les agissements visant à intimider l’ennemi sont nombreux. Bombardements, génocide, attaques chimiques… les attaquants ont toujours su faire preuve d’ingéniosité malsaine à cet égard. Il en va également ainsi pour la guerre de colonisation qui opposa le Japon et la Corée du Sud. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, le Japon a enrôlé de force plusieurs centaines de femmes et les a mises à disposition de ses soldats. Appelées « femmes de réconfort », ces victimes étaient parfois arrachées à leur famille dès l’âge de 10 ans. Déportées loin de chez elles, arrachées à leurs racines, elles étaient victimes de viols répétés.



« Les soldats japonais ont aligné toutes les femmes vierges du camp. Ils en ont choisi après les avoir examinées comme de la viande chez le boucher ».



Aujourd’hui encore, le Gouvernement japonais peine à reconnaître son délit. Profondément blessées, traumatisées, ces femmes – les Halmuny – ont pendant longtemps vécu telles des ombres, cachant leurs visages afin de dissimuler le sentiment de honte qui les ronge. Cependant, depuis 1992, elles ont décidé de se montrer au grand jour et de crier leur souffrance en manifestant chaque mercredi devant l’Ambassade du Japon à Séoul.



La démarche de Kyung-a Jung, auteure de ce manhwa, est de témoigner pour que ce fait historique ne tombe pas dans l’oubli. Mais l’auteure souhaite aussi de s’interroger « sur les circonstances qui ont abouti à cela, sur leur sens et leur impact dans la société coréenne ». En quête de compréhension, elle cherche donc à expliquer pourquoi – par exemple – « les Japonais qui rendent visite aux Halmuny retournent dans leur pays les bras chargés de documents alors que les jeunes Coréens ne prennent pas la peine de se documenter et se contentent d’exprimer tristesse et colère. Les Coréens semblent considérer cette affaire de manière encore superficielle et unilatérale ».



Mais la chape de silence se lève peu à peu. Les Halmuny n’hésitent plus à témoigner et les médias se saisissent de la question. Un sujet de société douloureux et épineux auquel le Festival International de la bande dessinée d’Angoulême avait notamment consacré une exposition en 2014.



La simplicité du dessin porte un propos cru dans lequel la honte et la souffrance sont des sentiments omniprésents. Des femmes qui, plus de cinquante ans après les faits, subissent encore le traumatisme de cette expérience humiliante. Pendant près de huit ans, elles ont été séquestrées dans des maisons closes.



14 août 1991. Le premier témoignage d’une femme coréenne est rendu public. Cet acte de courage s’est répandu comme une trainée de poudre auprès des autres victimes. Peu à peu, leurs voix se sont élevées pour dénoncer le fait qu’elles ont été les esclaves sexuelles des soldats japonais.



Au moment de leur libération, les soldats japonais les ont contraintes à s’enfermer dans le mutisme. Si l’une d’entre elles osait témoigner, elle serait exécutée ainsi que sa famille.



Outre les témoignages de victime, le scénario donne également la parole à des acteurs militant pour la cause de ces femmes qui ont été contraintes à la prostitution. Ainsi, Kyung-a Jung a rencontré Yun Mi-Hyang (à l’époque où elle était encore secrétaire générale du Conseil coréen pour les femmes enrôlées de force comme esclaves sexuelles au service de l’armée japonaise) ou encore le compte-rendu d’une interview menée par un journaliste auprès d’un gynécologue qui avait été affecté à une base de l’armée de terre japonaise et, à ce titre, amené à examiner les femmes enrôlées pour « travailler » dans les maisons closes. Le propos est certes didactique, mais l’humanité qui ressort de cet album est réelle. Kyung-a Jung met en exergue le fait que l’Etat coréen a activement collaboré et fourni des femmes à l’armée japonaise. L’auteure ne se permet aucun détour pour traiter son sujet mais ose l’emploi de l’ironie pour rendre son propos plus incisif. Pourtant, la narration m’a semblé manquer de structuration et fourmiller de détails inutiles (ce constat est d’autant plus fort dans la dernière partie de l’ouvrage). Il en résulte une légère difficulté à se concentrer durant la lecture et ce malgré la gravité du thème abordé.
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Cette bande dessinée retrace l’histoire «des femmes de réconfort», en majorité coréennes, «les Halmuny», de l’armée impériale japonaise : celle-ci a kidnappé les femmes des pays qu’elle a occupés de 1932 à 1944 pour les réduire à un asservissement sexuel.



La vérité sur ces femmes a été cachée pendant cinquante ans. Les Halmuny ayant pu dépasser leur humiliation ont pris les devants et cette tragédie a ressurgi à la surface de l’Histoire.



Dans cette bande dessinée documentaire, l’auteure s’interroge «sur les circonstances qui ont abouti à cela, sur leur sens et leur impact dans la société coréenne».
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Ce livre ne ressemble à aucun autre, tant par son format, l'histoire qu'il raconte, son aspect pédagogique et ses dessins épurés mais qui n'en disent pas moins. A découvrir, pour connaitre ce terrible épisode de l'histoire du 20ème siècle, où des femmes furent abusées par l'armée japonaise, dans de terribles conditions, pendant plusieurs décennies.
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Le 8 janvier 1992, devant l’ambassade du Japon à Séoul, un groupe de femmes crient pour réclamer justice et excuses officielles pour ce qu’elles ont subi. C’est la première manifestation organisée par Le Conseil coréen pour les femmes enrôlées de force comme esclaves sexuelles au service de l’armée japonaise.

Leur combat continue encore aujourd’hui, et l’état japonais loin d’être au clair sur la question…

La BD documentaire écrite par Jung Kyung-a en 2006, et traduite en langue française dès 2007, est une pierre indispensable dans la connaissance des abominations faites aux femmes : le livre est passionnant, mais que cette histoire est sordide, lamentable.

C’est un ouvrage dense, et qui aussi, intelligemment et humour s’interroge sur sa forme – l’auteure se mettant en scène, ainsi que des amies lectrices dans des inserts - : 250 pages, beaucoup de textes, une masse d’informations, des témoins à qui la parole est donnée, et des images d’archives parfois intégrées.

Un sujet difficile mais indispensable à relater et à documenter pour ne pas oublier, ne pas LES oublier, ces femmes qui ont été violentées, et contraintes à la prostitution.
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