L. P. Hurel

Profite de ta morphologie pour tromper l’ennemi, gronda le petit duc. Avec de l’entraînement, tu verras que l’agilité peut s’avérer aussi redoutable que les muscles.

En d’autres circonstances, si la jeune femme n’avait pas été aussi terrorisée et pressée par le temps, elle aurait trouvé ce tableau apaisant. Seulement, l’assassinat de sa mère et de son frère, pesant comme une enclume sur son cœur, lui soufflait qu’elle ne serait plus jamais capable de s’émerveiller.

Alors, le recueillement de la vie monacale ne lui faisait pas peur. Loin de là. C’était même une aubaine. Dissimulée sous l’identité d’un homme, un templier qui plus est, elle n’aurait plus jamais à s’embarrasser de sa tenue ou de sa coiffure. Elle allait enfin pouvoir se consacrer corps et âme à ce qu’elle affectionnait par-dessus tout. Les livres !

Le visage noyé d’ombres, il ne pouvait distinguer ses traits, mais il était certain que son expression était absente et mélancolique.

La question n'est pas de savoir ce que tu es ou ce que tu as été, mais qui tu vas devenir.

Il existe une légende qui prétend que le Libérateur et la Libératrice des Étoiles s’empareront du Flambeau dérobé par le Ténébreux et le plongeront jusqu’au centre de la terre pour rallumer les astres. Ainsi, ils stopperont l’effondrement qui le menace le monde.

La jeune femme avait beau se marier contre son gré, elle ne leur ferait pas le plaisir de ployer.

Profitant du chaos qui déchirait Astre-en-Terre, Ténébros choisit ce moment pour sortir de l'ombre et rallier les exilés à sa cause. Il leur offrit une nouvelle source de magie, plus puissante et plus terrible que l'élixir des étoiles : le détournement de la lumière.

Proclamé le Ténébreux, il érigea Sombre-en-Terre en fief et renomma ses partisans les Oscuro.

Son armée constituée, celui qui se faisait appeler le Dévoreur de Lumière prépara l'ultime bataille : celle qui aurait raison de la doctrine des Etoiles et du Lumineux, le combat final qui longerait le monde dans l'obscurité.

« — Il n’y a plus de princesse, déclara-t-elle à la surprise générale. À partir de maintenant, je serai Iso, la Servante des Étoiles. Le monde est en pleine transition magique et il est de mon devoir de libérer les astres que nos ancêtres ont piégés… »

il était temps qu'ils cessent de brandir l'origine de leur sang comme un étendard pour mieux se distinguer. Seuls leurs actes marquaient une différence qui pouvait les rapprocher ou les éloigner.

Dès lors, une volonté de titan s’était dressée en Arôma comme un animal sauvage et le goût de la vengeance avait empli sa bouche d’un parfum aigre-doux.

Son oncle avait jeté son dévolu sur elle à la mort de son père. Enfant, elle ne l'avait pas beaucoup connu. Il daignait rarement rendre visite à la branche cadette de sa famille, et préférait parader à la cour du roi dans ses plus beaux atours. Hautain, il méprisait son jeune frère dont le domaine ne lui avait été légué qu'en usufruit.

Dans le Comté du Maine, le cadet d'une fratrie ne pouvait transmettre les terres dont il avait hérité à ses enfants. A sa mort, celles-ci étaient obligatoirement rattachées à la branche aînée.

- Quelle merveilleuse nouvelle, toutes mes félicitations pour vos fiançailles ! claironna Arôma.

« — Ne mentez pas, père. Je sais qu’Enguerrand a rejoint les rebelles et qu’il vous fait chanter pour récupérer l’accès aux gisements des terres du Nord. Pourquoi est-ce que vous me le cachez ? réclama-t-elle d’une voix légèrement tremblante.
Mal à l’aise, le Pacificateur tiqua.
— Comment…
— Peu importe comment je le sais, l’interrompit Isolina en secouant la tête. L’important, c’est de savoir comment vous comptez l’arrêter et pourquoi vous me mentez.
Il y eut un silence.
Agueron d’Astre-en-Terre jaugeait sa fille du regard, les bras croisés.
Isolina ne baissa pas les yeux, elle ne se laisserait pas impressionner. Il fallait que son père sache qu’il n’avait plus affaire à une petite fille. Après tout, on la jugeait suffisamment grande pour se marier, mais pas assez pour régner.
Comment pouvait-on à la fois la sexualiser et l’infantiliser ? »

Maintenant, son essence a disparu. Pourtant, loin d'avoir retenu la leçon, les hommes continuent à creuser de plus en plus profond et de plus en plus loin, poursuivit le Gardien d'un air imperturbable. Ils n'auront de cesse d'ameublir la terre, jusqu'à ce quelle leur livre ses derniers grains.

Une fois marié, il aurait tout le loisir de se soucier du nombre de baisers qu’il devrait lui prodiguer pour lui faire un héritier.
Ces choses-là se faisaient d’elles-mêmes, n’est-ce pas ?

Les possibilités que nous offre la nature sont infinies tant qu'elles sont explorées dans le respect et la limite des stocks disponibles.. renchérit la Gardienne. « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » affirmait Lavoisier, un homme qui vivait à l'époque du Monde Oublié. Cet adage s'applique aussi à la magie!

Moera ne lui avait pas volé sa vie.
Son existence avait commencé le jour où elle l’avait enlevé.

L’essence stellaire était devenue une véritable monnaie d’échange… Mais depuis quelques années, une nouvelle source de magie faisait de l’ombre au nectar gris. Les partisans du Ténébreux tiraient leur puissance du détournement de la lumière. C’était une magie sombre et maléfique qui plongeait peu à peu le monde dans les ténèbres…

c’était lui qu’on avait désigné pour épouser la princesse Isolina, l’héritière la plus en vue du royaume