Citations de LaVyrle Spencer (72)
Mais les faits étaient là : elle était follement éprise d’un exploitant agricole illettré de trente-quatre ans, qui s’habillait de salopettes, vivait encore chez sa mère, et avait un fils presque de son âge à elle. Comment le comparer favorablement à un ambitieux étudiant de vingt et un ans doté d’intelligence, d’un physique séduisant et d’un charme ravageur ?
Comme il l’aimait. Quel gâchis ! Il était assez vieux pour être son père, mais voilà qu’il tremblait comme un adolescent. Il n’avait pas eu l’intention de la faire pleurer. Certainement pas. A la vue de ses larmes, il avait eu envie de l’étreindre de toutes ses forces, de lui demander pardon…
L’amitié, cher Théodore, ça ne s’achète pas.
Lorsqu’il y avait du soleil, c’était l’endroit le plus gai du monde. Un soir de bal, c’était l’endroit le plus excitant. Mais aujourd’hui, l’atmosphère y était glaciale, avec tous ces nuages gris qui se pourchassaient dans le ciel.
Enseignante dans l’âme, Linnea avait une tendance naturelle à se pencher sur le sort des plus faibles, et en voyant cette fillette toute menue, à la figure constellée de taches de rousseur et encadrée de tresses en couronne, elle fondit.
Qu’importe que je sois laide, moche et plus grosse que je n’aurais désiré l’être en ce moment. C’est toi l’homme, Will – et tu le sais bien ! C’est à toi de faire le premier geste.
Il avait envie de la toucher, de relever son menton, pour qu’elle comprît qu’il l’aimait et que jamais il ne se moquerait d’elle. Il désirait la serrer dans ses bras, la bercer et la caresser : Dis-le-moi… dis-moi ce qui t’a fait si mal, alors seulement je pourrai t’en guérir. Mais, sans qu’il puisse les vaincre, ses scrupules refaisaient surface et étouffaient son élan. « Assassin, repris de justice; elle va se mettre à hurler si tu la touches. Tu as toujours su que tu devrais garder tes distances. »
Les aigles sont… majestueux ! Quand j’étais petite fille, j’allais voir un aigle doré. Il perchait dans un arbre mort, près du marais, du côté de Cotton Creek. Si j’étais un oiseau, je voudrais être un aigle.
Leur première journée comme mari et femme semblait bien augurer des suivantes. Ils vivaient en bonne intelligence à défaut d’intimité, s’entraidant pour des petits riens, cherchant à s’adapter l’un à l’autre, comblés par les enfants et leur vie de famille sans histoire. Ils avaient fait des efforts réciproques, par exemple en ce qui concernait le matériel d’apiculture, si bien qu’il n’y eut plus d’accès de colère. Et la vie s’écoula dans la plus grande quiétude.
On m’a souvent fouetté. Dans tous les endroits où j’ai vécu, sauf un. J’y suis resté six mois, peut-être… c’est difficile de m’en souvenir avec précision. Je n’ai jamais été capable de retenir les noms, mais il y avait une femme qui me lisait des livres. Elle en avait un qui racontait une histoire vraiment triste que j’aimais beaucoup : A Dog of Flanders. Il y avait un dessin d’un garçon et de son chien et je pensais : « Oh ! ça doit être quelque chose d’avoir un chien. » Un chien, ça reste toujours avec soi, tu sais ?
D’orphelin, il était devenu clochard, puis forçat, puis journalier, et maintenant il se retrouvait papa d’adoption. Alors, il avait vraiment du mal à ce que les cinq dernières minutes avaient représenté pour lui.
Dans votre vie, vous rencontrerez sans doute des tentations. Quand cela se produira, je vous exhorte à vous rappeler cette journée et ce qu’étaient les sentiments que vous éprouviez l’un pour l’autre lorsque vous vous êtes présentés ici, à vous rappeler vos promesses et à rester fidèles.
Les livres s’arrangent toujours pour omettre les points importants. Et j’imagine que vous vous connaissez suffisamment bien pour être certains que ce que vous faites est raisonnable, n’est-ce pas ?
— Et qu’est-ce que c’est se marier ?
— Se marier, c’est… Se marier, c’est quand deux personnes disent qu’elles veulent vivre ensemble pour le reste de leur vie. C’est ce que Will et moi allons faire.
Les femmes aiment se marier sous le soleil, mais la surprise qui attendait Elly lui donnerait le sourire. Il savait exactement quand et comment il allait la lui offrir.
Elle était sensible, elle aussi, elle pouvait souffrir, désirer, vouloir, comme tout le monde. Mais ces sentiments n’avaient-ils pas été enfouis au plus profond d’elle-même au point d’avoir fini par s’étioler au cours des longues aimées de soumission et de silence forcés ? Personne ne lui avait appris comment se comporter avec un homme. Aimer les garçons, cela n’avait rien de difficile. Mais faire comprendre à un homme ce que vous ressentez, c’était bien différent.
Les butineuses transportaient le pollen sur leurs pattes arrière; elles buvaient de l’eau sucrée tous les jours; le miel était fabriqué dans des alvéoles que l’abeille gardienne superposait à mesure qu’elles se remplissaient; les abeilles se nourrissaient de leur miel pour survivre à l’hiver; en été, saison de production intense, si les cloisons des alvéoles n’étaient pas remplacées, le miel envahissait tout, forçant les abeilles à essaimer.
Cette femme était un Problème avec un P majuscule et il n’en voulait pas. Il évita de regarder vers la place lorsqu’il pénétra dans l’épicerie. Purdy lui prit la crème et les œufs, enchanté d’avoir des denrées fraîches.
C’était un gentil jeune homme. Elle ne savait pas pour quelle raison mais il lui plaisait. Eh bien non, elle ne savait pas pourquoi. Elle se croyait fine mouche pour juger des caractères, particulièrement quand il s’agissait d’esprits curieux. Apparemment, il savait se servir d’un fichier, trouvait facilement ce qu’il cherchait, bref, il savait étudier, sans parler de son vif désir de s’inscrire à la bibliothèque. Et puis il retournait à Rock Creek Road, malgré les ragots colportés par Lula. Gladys en avait suffisamment entendu pour deviner ce que cette courtisane tramait. Comment aurait-elle pu ne pas entendre une conversation qui résonnait dans tout l’édifice ? Et Will Parker avait fait preuve de caractère en tournant le dos à cette traînée. Gladys n’avait jamais réussi à comprendre ce que les gens gagnaient à répandre des ragots. Pauvre Eleanor, personne n’avait été charitable avec elle dans cette ville, pas même sa famille.
Un homme n’avait aucun geste à faire devant une femme au sang bouillant, comme Lula, pour être rangé dans le même panier. Particulièrement, songeait Will, si cet homme avait purgé une peine pour avoir tué une putain dans un bordel au Texas. En ville, personne ne l’ignorait.