Nationalité : France
Né(e) le : 20/01/1975
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Né(e) le : 20/01/1975
Biographie :
Laurent Terry, de son vrai nom Laurent Le Toriellec, est responsable marketing produits.
Après Manipulé, son premier roman, finaliste du prix Carrefour-Savoirs et racheté par Pocket et le premier prix littéraire
des blogauteurs 2008, ce lecteur de Grisham, Clancy et Coben signe avec Usurpé son deuxième roman. Il vit à Paris.
Laurent Terry, de son vrai nom Laurent Le Toriellec, est responsable marketing produits.
Après Manipulé, son premier roman, finaliste du prix Carrefour-Savoirs et racheté par Pocket et le premier prix littéraire
des blogauteurs 2008, ce lecteur de Grisham, Clancy et Coben signe avec Usurpé son deuxième roman. Il vit à Paris.
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Muriel Beyer reçoit Laurent Terry, l'auteur de « Manipulé ». Un premier roman mystérieux, fort en rebondissements, et plébiscité par les internautes lors du prix Plon/blogauteurs. Vous aussi, laissez-vous séduire par ce nouvel auteur !
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Un bruit de pas le fit sursauter. Il tourna la tête. Une barre de néons faiblards surplombait la zone, mais les détails restaient dans l'ombre. Il discerna pourtant la silhouette d'une femme suivie de quatre types. Lorsqu'ils furent suffisamment proches, West pu mieux voir ces hommes. Ils portaient tous shorts et baskets, un uniforme comme un autre. (...) Il découvrit aussi la femme qui les accompagnait et comprit qu'il s'était fait berner depuis le début.
Il aimait parcourir ces rues, humer l’odeur des épices qui semblait venir tout droit des grandes cités sud-américaines. Il observait le flux chamarré de passants qui traversait le quartier. Ici, se croisait tout ce qui Miami comptait de diversité. Blancs, latinos, noirs, sans distinctions. Les jeunes venaient ici manger un sandwich cubain au jambon sucré, les hommes d’affaires s’offraient une bonne table et la diaspora cubaine tentait de retrouver ses racines.
La tristesse transpirait de ces vies de flics, brisés d’avoir trop contemplé les vices de l’âme humaine. Certains parvenaient sans doute à s’y faire et même à y trouver leur compte, mais d’autres se réveillaient en hurlant, trempés de sueur, et maudissant leur foutue existence.
Les cages à êtres humains, alignées comme autant de clapiers, avaient viré de cradingues à franchement insalubres. Les cloisons étaient striées de souillures jaunâtres et le sol de béton semblait creusé, comme s’il avait vu passer des siècles de scélérats dans son genre.
N’était-ce que négligence coupable, un policier qui ne voulait pas se coltiner un meurtre de plus ou bien cela cachait-il autre chose ? Impossible à dire à ce stade. Autre fait établi, Carmen avait croisé le chemin du pire des monstres, un tueur de femmes qui sévissait depuis des années et qui avait trouvé un nouveau terrain de chasse à Miami. Cet homme (il supposait qu’il s’agissait d’un homme) avait-il cessé de tuer pendant plusieurs années pour s’y remettre aujourd’hui ou bien avait-il agi dans un état voisin, à l’étranger ? Les questions ne manquaient pas.
Les visages qu’il croisait étaient pour lui une avalanche de perceptions. Il discernait chaque vibration, chaque pensée. Il sentit l’âme langoureuse de cette fille en robe à fleurs, il saisit les doigts crispés et la violence contenue d’un homme qui observait le public d’un regard haineux. Jamais il ne pouvait débrancher sa caboche, mais les rafales d’émotions que lui offrait la musique noyaient un peu le bombardement sensoriel. Le rythme était si présent qu’il se faisait chaud, enveloppant, comme une couverture douillette.
En regardant cet homme aujourd’hui, personne n’aurait pu se douter de ce qu’il représentait alors. Wheeler avait touché les étoiles, aujourd’hui il draguait le fond des océans du désespoir.
Récupérer les souvenirs d’une vie heureuse et évanouie, être forcé de se confronter à la réalité était trop dur pour lui. Mais ce coup-ci, il n’avait plus le choix. Pipa n’était pas du genre à parler à tort et à travers. S’il comptait revoir les babioles qu’il avait amassées depuis toutes ces années, il ferait bien de trouver une solution. Il fit un rapide calcul. S’il vidait son compte bancaire, il pourrait payer la pension du mois en cours, mais il devrait manger des pâtes jusqu’à sa prochaine paie.
Les hommes plus âgés l’avaient toujours attirée. Elle taisait son âge dans le but avoué de tromper ses proies et de parvenir à ses fins. C’est ce qui s’était passé ce soir-là. Face caméra, elle affirma que Noah Carrington n’avait aucun moyen de connaître son âge au moment des faits. Sans mentir explicitement, elle avait éludé le sujet toute la soirée. Elle regrettait profondément le tort qu’elle lui causait aujourd’hui et réfutait en bloc les accusations de perversité dont il était l’objet.
Il fallait être bien seul pour se réfugier dans les locaux d’un boulot que l’on méprisait, et qui ne vous apportait aucune satisfaction. Il retira la veste de lin fatiguée qu’il portait aujourd’hui et s’assit devant son ordinateur portable. À peine 7 h 30 et il transpirait déjà. Il faut dire que la climatisation avait la fâcheuse tendance à tomber en carafe dès que la température extérieure excédait les trente degrés, ce qui était le cas depuis une semaine.
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