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Citations de Leni Zumas (69)


Lorsque l’an dernier, elle [célibataire] avait fait part de son désir d’enfant au professeur de méditation, il lui avait conseillé d’adopter un chien.
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Accusations du monde:
13. Préférer sa propre compagnie est pathologique.
14. Les êtres humains sont destinés à vivre en société.
15. Pourquoi n'avez-vous pas consacré plus d'efforts à chercher un partenaire?
16. Les gens mariés vivent plus longtemps et en meilleure santé.
17. Vous pensez vraiment que quelqu'un va croire que la solitude vous rend heureuse?
18. C'est bizarre que vous ayez autant d'affinités avec les gardiens de phare. 
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Elle s'était réveillée un matin avec un président élu pour qui elle n'avait pas voté. Cet homme estimait que les femmes qui faisaient une fausse couche devaient payer l'enterrement des tissus foetaux, et pensait qu'un technicien de laboratoire qui lâchait accidentellement un embryon pendant le transfert in vitro était coupable d'homicide involontaire.
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La biographe se rappelle-t-elle avoir une première fois pensé ou décidé qu'elle voulait être la mère de quelqu'un? Le moment initial où elle a éprouvé le désir de sentir un bulbe de lichen grandir en elle pour jaillir ensuite sous une forme humaine? Ce désir est largement applaudi. Législateurs, tantes et publicitaires l'approuvent. Ce qui, à son avis, le rend un peu suspect.
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Car rien n’était simplement une chose.
L’autre phare était vrai aussi.

(Virginia Woolf)
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Aimer la vie comme elle vient. 
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-L'esprit qui compare est un esprit qui désespère.
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Un mois plus tôt, l'interdiction d'avorter était entrée en vigueur au niveau fédéral [aux USA].
Mattie s'était dit : Il faut qu'on t'emmène au Canada. Ils n'avaient pas encore fermé la frontière aux demandeuses d'IVG. Le 'mur Rose' n'était qu'une idée en l'air.
Un an et demi plus tard, la patrouille frontalière canadienne arrête les Américaines désireuses d'avorter et les renvoie aux Etats-Unis pour qu'elles y soient poursuivies.
« Dépensons l'argent du contribuable pour pénaliser les femmes vulnérables » a dit [la prof d'Histoire] en classe, et un élève s'est exclamé : « Mais si elles enfreignent la loi, ce sont des criminelles ! »
« Les lois ne sont pas des phénomènes naturels, a répondu [la prof]. Elles ont des histoires particulières et horribles. Vous avez déjà entendu parler des lois de Nuremberg ? Ou de Jim Crow * ? »

* Lois racistes en vigueur aux Etats-Unis jusqu'à leur abolition, en 1965.
(note de l'auteur)
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Autrefois, en Europe, on faisait des procès aux animaux qui se comportaient mal. On ne se contentait pas de pendre les sorcières. Un cochon qui avait dévoré le visage d'un enfant fut pendu, une mule fut rôtie vivante pour avoir été pénétrée par son maître.
(p. 26)
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Avant d'avoir des enfants, elle se représentait la maternité comme une fusion jubilatoire. Elle n'avait jamais imaginé qu'elle mourrait d'envie de passer du temps loin d'eux. C'est horrible d'admettre qu'elle ne supporte pas d'être auprès d'eux vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept. Le même sentiment de culpabilité l'a empêchée de mettre John à la crèche : elle ne veut pas s'avouer qu'elle a besoin de se séparer de lui.
(p. 290)
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[ USA, futur (proche ?), l'avortement est interdit et lourdement sanctionné... ]
On ne peut pas parler de viol ni d'inceste... Personne ne se soucie de savoir comment c'est arrivé.
(p. 263)
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- Tu te souviens de ce qui s'est passé en 1979 ? dit son père. Quarante et un cachalots sur la plage près de Florence [Caroline du Sud]. Mon papa a fait le trajet en voiture pour les photographier de près. Il a raconté qu'ils émettaient...
- Des petits clics en mourant.
Elle connaît les horribles détails, parce que son père adore les répéter. Il lui a expliqué des centaines de fois qu'une baleine peut être tuée par la pression de sa propre chair. Hors de l'eau, la masse de l'animal est trop lourde pour sa cage thoracique - les côtes se brisent ; les organes internes sont écrasés. Et la chaleur fait souffrir les cétacés. Les militants de Greenpeace avaient apporté des draps de lit pour les tremper dans l'eau de mer et les jeter sur eux ; ça n'avait servi à rien.
Mais cela se passait en 1979. Aujourd'hui, personne n'a imaginé un moyen de les remettre dans l'océan ?
(p. 148-149)
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Ce qui (l'incrédulité) était stupide. Elle savait - en tant que professeure d'histoire, c'était son métier - combien d'horreurs étaient légitimées au grand jour, contre la volonté de la plupart des gens.


Une fois l'avortement déclaré illégal, avaient annoncé les membres du Congrès, il y aurait plus de bébés susceptibles d'être adoptés. Interdire l'IVG ne causait de mal à personne, avaient-ils affirmé, parce que les gens qui avaient un utérus défectueux ou un sperme anormal pourraient simplement adopter tous ces bébés supplémentaires. Mais les choses ne s'étaient pas passées ainsi.
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- Hé ! fillette, dit son père. Qu'est-ce qui me vaut cet appel ?
- C'est bientôt les vacances de printemps, répond-elle, et je pensais venir en visite.
- Visiter qui ?
- Toi, génie.
- Le duc de la cité des dentiers ? Le roi des hémorroïdes ?
- Tu ne peux pas dire simplement « Ma fille, je serais ravi de te voir » ?
- Je serais ravi de te voir. Mais n'oublie pas que les vacances de printemps à Orlando sont un enfer.
- Je m'y ferai, dit-elle.
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Châtain clair, attachants, exigeants, très agaçants parfois... Ces enfants ressemblent étrangement à Susan et à Didier. Ce n'est pas juste une question de teint ou de couleur de cheveux : ils sont 'fabriqués' comme leurs parents. Bex a les orbites obscures de Didier, John le menton d'elfe de Susan, leurs petits visages portent l'empreinte de deux lignées identifiables. Ce sont les produits du désir : le désir sexuel, certes, mais plus important encore (du moins à l'époque de la contraception) le désir de se reproduire. Donnez-moi l'occasion de me répéter. Accordez-moi une vie à revivre, en plus grand. Un autre moi dont je prendrai soin, encore mieux. Encore, s'il vous plaît, encore ! C'est pour la reproduction que nous sommes programmés, paraît-il.
(p. 76-77)
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Elle a été déçue d'apprendre le nom de la fille - un prénom si convenable. Le sien n'est pas mieux. Au fil des années, les gens lui ont demandé : C'est Virginie ? Jennifer ? Non, Gin tout court. Le nom d'une parente ? Non, d'un alcool. Ah ! très drôle, mais en fait, ça vient d'où ? En vérité, c'était bien le gin, l'alcool préféré de sa mère.
(p. 266)
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Elle aligne six tablettes (trois à la cardamome, trois à la menthe) et un paquet de biscuits moelleux aux pépites de chocolat taille familiale sur le tapis roulant de la caisse, ainsi qu'un paquet inutile d'éponges de cuisine.
- On dirait que vous allez passer une bonne soirée, dit la caissière.
- C'est pour la classe de ma fille, répond Susan.
- Parfait, approuve la femme.
[...]
Le chocolat à la cardamome va dans le tiroir de la cuisine, sous les cartes.
Celui à la menthe reste dans la doublure déchirée de son sac à main.
Les biscuits moelleux ont été dévorés pendant les huit minutes entre le parking panoramique et la maison.
(p. 245)
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La tisane (la guérisseuse l'a essayée) a le goût d'une eau enfouie sous terre depuis des mois dans un bol en bois pourri, habité par des vers dans lequel un campagnol a craché.
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Salem, Massachusetts, 1692 : on fabriquait des 'gâteaux de sorcière', fabriqués avec de la farine de seigle et l'urine de filles qui, disait-on, avaient été frappées par un sort. Cette pâtisserie odorante était présentée à un chien. Lorsque l'animal la mangeait, la sorcière souffrait – d'après la sagesse populaire – et ses hurlements de douleur l'accusaient.
« Comment obtenaient-ils cette urine ?' demandait la fillette à sa tante.
– On s'en moque, répliquait Temple. Ce qui compte, c'est que les gens avalent n'importe quel bobard. Ne l'oublie jamais, d'accord ? N'importe. Quel. Bobard. »
(p. 117-118)
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À Newville, on peut voir la mer grignoter le sol sans relâche, encore et encore. Des millions d’hectares maritimes insondables. La mer ne demande pas de permission, elle n’attend aucune consigne. Elle ne souffre pas d’ignorer ce qu’elle est censée faire exactement. Aujourd’hui ses hautes vagues, ourlées de lambeaux d’écume blanche, se fracassent contre les éperons d’érosion marine. La mer en furie, disent les gens, mais selon la biographie c’est une erreur d’attribuer un sentiment humain à une masse si inhumaine en soi. L’eau se déchaîne pour des raisons qu’ils ne savent pas nommer.
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