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4.45/5 (sur 10 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Gray, Haute-Saône , le 20/09/1882
Mort(e) à : Toul , le 29/12/1914
Biographie :

Léon-Aron-Mathias Bonneff dit Léon Bonneff est un écrivain français.

Écrivain prolétarien voué à la défense de la classe populaire, il a illustré dans ses reportages, notamment dans "L’Humanité", et dans ses livres, les conditions de vie des ouvriers et du lumpenprolétariat.

Avec son frère Maurice (1884-1914), auteur de "Didier, homme du peuple" (1914), il a signé "La vie tragique des travailleurs" (1908) et "Les métiers qui tuent" (1905) qui constituent, après les livres d’Émile Zola, un jalon majeur de la littérature engagée.

Militants socialistes et membres de la CGT, ils se rendent dans les usines de la banlieue nord de Paris et d’Île-de-France, puis dans les mines, les carrières, les verreries et autres établissements industriels de Normandie, du Pas de Calais et de Bretagne.

Ils observent le travail, le décrivent avec force détails, interrogent les ouvriers, visitent leurs logements et rapportent dans un style naturaliste leurs conditions de travail et de vie.

Léon Bonneff a également écrit un roman, "Aubervilliers" (1re édition : cahiers non brochés dans le magazine Floréal).

Grièvement blessé par un éclat d’obus, il meurt des suites de ses blessures le 28 décembre 1914.

site : http://www.bonneff.com/
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Source : www.arbre-vengeur.fr
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Citations et extraits (7) Ajouter une citation
L'organisation du travail chez les maraîchers présente des inconvénients.
C'est connu.
Sortir de la tiédeur du lit pour s'asseoir immobile sur le siège étroit d'une charrette, côte à côte, bras contre bras, genoux serrés, avec un gars robuste, c'est une épreuve pour les jeunes femmes. Elle se renouvelle toutes les nuits.
Le pas régulier du cheval qui ne trotte jamais et qu'on n'a pas besoin de guider tant il connait la route berce et ramollit les corps rapprochés.

il est beaucoup de maraîchères qui supportent la tentation sans faiblir : pas toutes. Quelques maraîchers sont cocus ; l'infortune conjugale est un risque de leur commerce, c'est un accident professionnel. Ils l'ignorent joyeusement.
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Aussi la blanchisseuse fonctionna-t-elle toute la nuit. On avait appliqué les volets sur la devanture, mais la chaleur était devenue si intolérable qu'on se décida à ouvrir la porte sur le coup de deux heures du matin. À pareil moment, l'inspecteur du travail est couché. Et si même un zèle extraordinaire le conduisait à la boutique et s'il demandait des explications sur la présence insolite des ouvrières, on lui répondrait que l'une était la soeur de la patronne et l'autre sa cousine et il ne pourrait pas dresser contravention, car la loi permet d'occuper les parents aussi longtemps qu'on le veut.

(page 246)
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Il faisait valoir aux industriels que le mal du syndicalisme attendrait infailliblement leur personnel s'il ne l'avait atteint déjà, et que les revendications qui en seraient la conséquence lèseraient les intérêts des patrons, soit par l'augmentation des prix de main d'oeuvre, soit par les frais d'une longue résistance à la grève.
Et il proposait d'enrayer les progrès du syndicalisme revendicateur par un contre-syndicalisme satisfait ; de vacciner les travailleurs contre l'influence de la Confédération Générale du Travail.
Il parlait avec facilité et, par moment, avec une emphatique éloquence. Il dit que les grèves ruinaient l'ouvrier ; que les meneurs de la CGT buvaient du champagne, mangeaient des huîtres et coulaient leurs jours dans la plus nonchalante oisiveté à cause de l'aveuglement des syndiqués, leurs dupes, dont les cotisations les entretenaient grassement. Il conclut en déclarant que seule une entente avec le patron réalisée par un syndicat sérieux pouvait entraîner de grands avantages en faveur des ouvriers.
Les hommes l'écoutèrent avec indifférence mais quand il eut fini beaucoup l'applaudirent.
Un orateur qui s'exprime sans hésitation et parle très haut est toujours applaudi ; c'est un geste machinal, une politesse traditionnelle, on frappe les mains comme on choque les verres au moment de boire.

(page 254)
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Il viendra des machines qui feront les tâches répugnantes. Il y aura des conducteurs de machines sur les chantiers où cent hommes peinent maintenant. Les chômeurs se désoleront.

Mais les enfants des chômeurs auront une vie plus facile que leurs pères et ils vivront plus vieux.
Ils perdront le souvenir du travail horrible et ils ne jugeront pas heureux leur sort amélioré. Ils auront la nostalgie d'un bonheur qui cessera d'être le bonheur quand ils le possèderont. Car les hommes, s'obstinant à chercher la vie bonne, sont pareils aux enfants qui mordent une pomme verte et se désolent de ne pas lui trouver la douceur du miel.

(page 327)
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Des cochons, les pâtes rigides comme des branches, dilatés par la putréfaction, semblent des monstres noir sous la boue qui les déguise, mais n'éteint pas le rose frais et tendre, le rose délicat de leur grouin.

(page 54)
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À Aubervilliers, on ne constate pas que le vent vient de l'Ouest ou de l'Est, du Nord ou du Sud, apportant la pluie, le froid ou le temps sec. On dit :
- Ça sent Clochet (la parfumerie), il va pleuvoir.
- Ça sent Patoche (la colle), il fera beau.
- Le vent vient de chez Bignon (le suif), c'est la gelée.
- Chocarne empoisonne, il y aura de l'orage.
À Aubervilliers, le nez est un baromètre.

(page 310)
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Comment lutter contre l'alcoolisme dans cette corporation ? Hélas ! c'est ici qu’apparaît, plus que partout ailleurs, l'inefficacité des formules, fussent-elles saisissantes, l'impuissance des idées contre les passions, l'inutilité des chiffres, des statistiques, des conditions générales. Dites à l'homme en train d'absorber son quatrième « petit sous » qu’il y a soixante fois plus d'aliénés en Seine-Inférieur aujourd'hui qu'en 1850 et que ces fous sont les victimes de l'alcool, il n’interrompra pas sa rasade.
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