Citations de Licia Troisi (259)
Les hommes qui "combattaient pour la paix", comme Nihal l'avait dit au Tyran, s'acharnèrent sur les vaincus avec l'arrogance et la cruauté dont seul les vainqueurs sont capables, jusqu'au cœur de la nuit.
Doubhée secoua la tête.
- Tu ne peux pas comprendre. Peu importe pourquoi on tue, ce qui compte c'est de l'avoir fait. Ensuite, les choses ne sont plus jamais comme avant.
"Garder l'espoir, même au fond de l'enfer le plus noir" (Sarnek)
J'en ai marre de vous tous et de la manière dont vous me traitez. Je suis toujours trop faible, trop stupide, trop moi-même. Vous ne m'acceptez pas telle que je suis. Or, je ne suis pas forte, je ne suis pas un leader. Je suis une fille remplie de doutes et de craintes, morte de peur devant la moindre chose, et je voudrais que pour une fois, quelqu'un m'aime telle que je suis.
La différence entre eux et nous, c'est que nous combattons pour la vie!
J'étais ton plaisir quand tu as tué Gornar, j'étais ta folie quand tu t'es vengée.
- Je voudrais une épée et un cheval, dit-il avec calme.
- Tu as lu sa lettre? demanda Nelgar
- Bien sûr.
- Alors à quoi te servirait une épée et un cheval?
- Vous me connaissez, ce n'est pas la peine de poser la question.
Le général soupira:
- Je suis censé t'empêcher par tous les moyens de te lancer sur ses traces.
- Et moi, je ferais tout pour le faire. C'est pourquoi je vous prie, au nom du temps que j'ai passé ici, d'éviter les scènes inutiles et de me laisser partir.
- Je ne peux pas.
À présent, il comprenait pourquoi on l’appelait le Lieu Sans Nom : au milieu d’une telle désolation, même les paroles s’enfuyaient. À quoi pouvait servir un langage, là où il n’y avait rien à nommer ? Tout était toujours immuable. La seule chose qui changeait, au fur et à mesure que les journées s’écoulaient paresseusement, c’était la lumière : rose à l’aube, implacablement blanche à la sixième heure, violacée au coucher des soleils.
Fen était un homme jeune, mais plus un garçon. Grand et imposant, il possédait une beauté que Nihal avait cru n'appartenir qu'aux statues: son armure laissait deviner la musculature fine et puissante d'un athlète, ses cheveux châtains descendaient en boucles autour d'un visage à l'ovale parfait, ses lèvres charnues et bien dessinées s'ouvraient sur un sourire effronté, et ses yeux étaient d'un vert intense.
- Probablement rien. Peut-être que toi et ton ami avez eu une hallucination. Ou peut-être que vous aviez pris un cidre de trop, ricana-t-il.
Nihal sortit précipitamment de chez lui pour ne pas le frapper. Elle se promit de chercher la réponse à sa question à la bibliothèque de Makrat à la première occasion.
Je suis tes chaînes, Doubhée, je suis ta malédiction. Tu me dis que je suis tout pour toi, que tu es perdue sans moi; mais c'est le contraire.
#Sarnek#
Où t'as mené ce grande vie que tu as à l'intérieur de toi jusqu'à maintenant ?
- Shevrar, dit-elle, le dieu du Feu et des Flammes, par qui tout est généré ; le dieu de l'Incendie qui consume tout. De lui tout provient, et en lui tout meurt. Dans l'âtre des volcans si chers à son coeur est forgé la lame qui tue à la guerre, mais la lumière de son feu donne vie et chaleur à celui qui l'aime. Vie et mort sont en lui, la fin et le principe.
- Quelle histoire t'es tu encore inventée maintenant pour te refuser le bonheur, hein ?
D'ici peu, nous nous en irons, laissant derrière nous un monde qui repose sur un équilibre fragile, ; tôt ou tard, celui-ci se brisera et cédera à la place à la guerre. Mais je sais qu'ensuite, reviendronst la paix et l'espérance, avant que le monde ne plonge de nouveau dans l'obscurité et le désespoir.
N'est-ce pas dans ce cycle éternel que réside le sens de notre vie ?
Il effleura la blessure du bout des doigts :
- Reviens à la vie, Nihal. Fais-le pour toi. Ou peut-être pour Fen que tu aimes tant, même s'il n'est plus.
Sennar s'en alla sans se retourner, les joues baignées de larmes.
Ce n’est pas de la pitié. Et même si c’en était, il n’y aurait rien de mal. La pitié nous rapproche des autres, elle nous permet de les comprendre.
La sincérité avec laquelle elle se livrait l'effrayait. Elle essayait toujours de saupoudrer la vérité de quelques mensonges pour éviter que Learco n'ait trop de soupçons, mais ce qui arrivait était énorme, terrible. Et doux, aussi. Elle ne s'était jamais épanchée ainsi. Ni auprès de Jenna, avec qui elle avait pourtant partagé de nombreuses années de travail, ni auprès du Maitre, ni même de Lenorin.
Learco, lui, absorbait sa souffrance, il la comprenait. Il était pareil qu'elle et quelque chose d'étranger, suffisamment proche pour percevoir sa douleur et assez éloigné pour l'en soulager. Comment aurait-elle pu le repousser ?
- Le vol semble être une constante dans mes missions. D'abord, j'ai suivi une voleuse, et maintenant, c'est mon tour.
- Les moyens par lesquels nous atteignons nos objectifs n'ont parfois rien à voir avec la noblesse de leurs fins. Dans le cas présent, l'importance de la mission les justifie, dit solennellement Sennar.
- Et qui décide jusqu'où on peut aller.
- Notre conscience.
Perdre fait partie de la vie, ma fille, mieux vaut t’y habituer dès maintenant. Il faut savoir accepter aussi les défaites.