Citations de Lorenzo Marone (142)
A quoi sert l'expérience, sinon à ne pas répéter les mêmes idioties tout au long d'une vie ?
Le respect c'est une arme qui permet à un homme d'atteindre un objectif inaccessible à beaucoup de gens : faire ce qu'il veut de sa vie.
Je suis vieux, et les vieux sont routiniers, ils n'aiment pas les nouveautés. C'est parce qu'ils pensent toujours que les choses vont empirer au lieu de s'améliorer : au fil des ans, leur organisme le leur a appris.
[...] on ne peut rien contrôler du tout et [...] la seule chose qui nous reste à faire, c'est vivre.
On croit n'avoir besoin de personne jusqu'au moment où on s'aperçoit que plus personne n'est là.
Après quatre-vingts ans d'existence, on croit avoir tout vu, être prêt à affronter toutes les situations et pouvoir intervenir en s'appuyant sur son expérience ; et on se rend compte, bien au contraire, qu'on ne sait rien, que les maladies, les chagrins, et les traumatismes qui vous ont marqué n'ont pas servi à vous fortifier. On n'apprend jamais à affronter une souffrance, on vit, un point c'est tout.
Il existe deux manières d'affronter la réalité : le désespoir et l'ironie. Aucune des deux ne change les données du match, le résultat final ne dépend pas de nous ; en revanche, nous pouvons choisir le style de jeu des cinq dernières minutes de prolongation.
Il faut apprendre très tôt à observer la vie des autres, pour éviter de se plaindre sans raison de la sienne.
J'aime la présence de vieilles ruines sur un champ de blé. J'aime regarder d'en haut une plage tapissée d'une kyrielle de parasols aux mille couleurs. J'aime les vieilles chansons qui vous coupent le souffle. J'aime le crabe qui se réfugie au coeur d'un rocher. J'aime le tracé d'une cage de football sur un mur sans enduit. J'aime sentir la main d'une femme dernière ma nuque.
Quand un homme a de l'espoir en lui, il a en main les trois quarts de l'écheveau, disait ce génie de Bukowski. Et il avait certainement raison. C'est l'espoir qui démêle les fils, l'attente confiante d'un événement positif qui améliore les choses.
Plus que les couleurs, c'est la lumière qui est importante.
La lumière est une couleur.
Et s'il y a quelque chose qui ne manque pas à Naples, c'est bien la lumière.
Il y a aussi beaucoup de zones obscures. Ce que l'on peut souhaiter, alors, c'est que cette lumière qui colore chaque jour ma terre puisse être encore plus forte et plus profonde, comme le soleil de midi qui réussit à effacer les ombres.
La sympathie, que l'on tend à surévaluer, sert souvent à couvrir des monceaux d'ordures ; et pourtant, ainsi va le monde : si on s'est donné la peine d'avoir deux enfants, il faut apprendre très tôt à dissimuler, en leur présence, l'ennui, la souffrance, la dépression. Sauf si on veut les rendre malheureux.
(...) la rancœur est un des principaux défauts des vieux, et je ne veux à aucun prix leur ressembler.
En revanche, j'aime l'odeur du citron qui colle aux doigts, et celle de la terre sombre qui se glisse sous vos doigts. J'aime l'arôme des pins et le parfum du linge qu'on vient de mettre à sécher. J'aime le tambourinement de la grêle sur la vitre et la consistance du tuf. J'aime le goût de café qui disparaît peu à peu et celui du chocolat fondant qui arrive un peu en retard.
Avec le temps, l'amour s'estompe, comme les couleurs d'une vieille photo ; mais par bonheur il reste les contours pour vous rappeler l'instant éphémère.
Une précision
MON FILS EST HOMOSEXUEL
Il le sait. Je le sais. Pourtant, il ne me l'a jamais avoué. Je n'y vois rien de mal, beaucoup de gens attendent la mort de leurs parents pour laisser leur sexualité s'épanouir en toute liberté. Mais avec moi, cela ne marchera pas, j'ai l'intention de vivre encore longtemps, au moins une dizaine d'années. Par conséquent, si Dante veut s'émanciper, il va falloir qu'il se fiche de l'opinion du soussigné. Je n'ai pas la moindre envie de mourir à cause de ses préférences sexuelles.
Aux âmes fragiles,
qui aiment sans s'aimer
S'il faut mourir, eh bien, j'aime autant faire ça vivant.
A partir de cette nuit, quand je me sens impuissant devant les images à la télé d'un nouveau pays détruit, je ne regarde pas les décombres d'une église ou le désespoir d'un survivant que l'on voit au premier plan, mais je me concentre plutôt sur le fond où il y a toujours quelqu'un en train de se démener pour aider son prochain. Ainsi, je goûte à nouveau cette vieille sensation de sécurité éprouvée ce soir-là, la conviction qu'avec le soutien des autres, à la fin, on s'en sort.
Cela s'appelle la solidarité et c'est une forme de poésie.
Giuseppe Moscati, le célèbre médecin canonisé qui disait: « Souvenez-vous que ce n'est pas seulement du corps que vous devez vous occuper, mais aussi des âmes gémissantes qui se tournent vers vous. Combien de douleurs soulageriez-vous plus facilement avec des conseils qui iront jusqu'à l'âme, plutôt qu'à l'aide des froides prescriptions médicales que l'on porte au pharmacien. »