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Critiques de Louis-Charles Fougeret de Monbron (13)
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Margot la Ravaudeuse

J'ai découvert Louis-Charles Fougeret de Monbron à travers sa traduction du "Fanny Hill, la fille de joie" de l'anglais john Cleland. J'avais été enthousiasmée par ses qualités d'écriture qui, si elles devaient sans doute beaucoup au texte original, étaient sublimées par l'auteur français.



Avec "Margot la ravaudeuse" j'ai retrouvé avec plaisir ce style élégant, cette belle langue dans un court récit dont le sujet est assez proche de celui de "Fanny Hill".

Malgré une similitude dans le sujet, le traitement est cependant différent. Là où Cleland plaçait le plaisir au centre de son récit, ode pétillante à la jouissance des sens, Fougeret de Monbron a un propos bien différent. Margot semble presque dégoûtée par son activité et ne continue que par appât du gain. Il s'agit pour elle, non pas de rencontrer l'amour ni d'éprouver du plaisir, mais de s'assurer un train de vie luxueux et d'espérer une ascension sociale. On est ici assez loin du roman libertin épicurien, notamment du fait de la misanthropie assumée de l'auteur.



Derrière le récit licencieux divertissant, on trouve une charge acerbe contre l'hypocrisie de la haute société. Au cours du récit, on croise des prêtres défroqués, des notables d'une bêtise crasse prêts à se ruiner pour les faveurs d'une belle femme, des puissants peu concernés par le sort du peuple.



Margot, femme vénale et cynique, et ses entreteneurs, qui ne se servent de leur pouvoir que pour assouvir leurs désirs, nous offrent une galerie de personnages bien peu aimables.



Pour autant, malgré cette vision pessimiste de l'humain, Fougeret de Monbron use de belles tournures de phrases, n'hésite pas à manier l'humour pour tisser un récit étrangement plein de fraîcheur.



En digne représentant des auteurs libertins des Lumières, Fougeret de Monbron ose même une pointe de blasphème. On imagine fort bien l'émoi scandalisé qu'a dû susciter le passage où Margot utilise un cierge pour assouvir son désir.



On n'est guère étonné que cette peinture peu reluisante des mœurs des puissants ait valu à son auteur moult ennuis, allant même jusqu'à l'emprisonnement.



Plus je découvre les auteurs libertins du 18ème siècle, plus je me dis que cette littérature licencieuse, outre son aspect délicieusement divertissant, est indispensable au point de vue des idées tant elle porte en elle les germes de la révolution.



Challenge Petits plaisirs 35

Challenge Variété 30 (catégorie : "un livre interdit")

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Margot la Ravaudeuse



Née dans une famille des bas-fonds parisiens, « Margot la ravaudeuse » répare, chaussures et vêtements dans un tonneau, sorte de modeste échoppe, sur la voie publique avant d’être repérée par une maquerelle et de devenir prostituée.



Bien loin de souffrir de cette situation, Margot, titillée dès sa quatorzième année par des « désirs libidineux » s’adapte rapidement et fait en sorte de satisfaire ses nombreux clients.



Cela donne lieu à une galerie de portraits tous plus ridicules et croustillants les uns que les autres : ces scènes humoristiques recèlent tout de même leur part de vérité et de pessimisme, en révélant l’horreur d’un tel métier.



Aussi répugnante soit-elle, cette profession n’en est pas moins une occupation lucrative, et cela suffit à Margot pour la poursuivre jusqu’au dégoût et à une rente suffisamment confortable pour ses « vieux » jours.



« Margot la ravaudeuse » est un roman libertin, à la fois drôle et grave.

J’ai souvent souri des descriptions que Margot fait de ses clients et des « filles du monde » qui partagent sa vie.



Une lecture agréable mais que je crains d’oublier très vite, tant l’histoire est banale et sans surprise.







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Margot la Ravaudeuse

De la ravaudeuse à une fille du monde, Margot la narratrice nous fait le témoignage des péripéties de sa vie de prostituée ou la fille de monde comme on disait. C'est un récit haché, incisé et cru à la fois, d'une sensualité mécanique, Margot est une bonne truqueuse des sentiments, d'un partenaire à un autre, d'une expérience sexuelle à une autre, elle semble se livrer d'une catastrophe à une autre, étant une femme des solutions, elle s'en échappe à chaque fois grâce à son beau corps. Malgré qu'elle s'est fait une petite fortune, elle en veut toujours, non seulement pour de l'argent mais aussi pour des plaisirs aussi variés...puis viendra la maladie...
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Margot la ravaudeuse / Le canapé couleur de f..

Née dans une famille des bas-fonds parisiens, « Margot la ravaudeuse » répare, chaussures et vêtements dans un tonneau, sorte de modeste échoppe, sur la voie publique avant d’être repérée par une maquerelle et de devenir prostituée.



Bien loin de souffrir de cette situation, Margot, titillée dès sa quatorzième année par des « désirs libidineux » s’adapte rapidement et fait en sorte de satisfaire ses nombreux clients.



Cela donne lieu à une galerie de portraits tous plus ridicules et croustillants les uns que les autres : ces scènes humoristiques recèlent tout de même leur part de vérité et de pessimisme, en révélant l’horreur d’un tel métier.



Aussi répugnante soit-elle, cette profession n’en est pas moins une occupation lucrative, et cela suffit à Margot pour la poursuivre jusqu’au dégoût et à une rente suffisamment confortable pour ses « vieux » jours.



« Margot la ravaudeuse » est un roman libertin, à la fois drôle et grave.

J’ai souvent souri des descriptions que Margot fait de ses clients et des « filles du monde » qui partagent sa vie.



Une lecture agréable mais que je crains d’oublier très vite, tant l’histoire est banale et sans surprise.





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Margot la Ravaudeuse

Paris, dix-huitième siècle. Margot, fille d’un soldat et d’une ravaudeuse, n’a pas quinze ans quand elle fuit la maison de ses parents. Elle rencontre une mère maquerelle qui entreprend de la former.



Margot la ravaudeuse est un roman libertin du dix-huitième siècle, écrit dans un style burlesque. C’est l’héroïne, une jeune fille pour le moins haute en couleurs et dénuée de tabous, qui raconte l’histoire et apostrophe directement le lecteur avec franchise et bonne humeur.



Le roman, supposé être le récit autobiographique d’une ancienne prostituée, a fait scandale à son époque. Mais son charme est aujourd’hui complètement désuet.



Cela reste un classique du roman érotique et une curiosité à découvrir.

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Margot la Ravaudeuse

Un texte plus drôle qu'érotique, qui est plus un roman de caractères qu'un récit libertin. Le début donne le ton : l'héroïne se fait dépuceler dans une mauvaise auberge debout appuyée sur un mur couvert de gravures licencieuses après avoir partagé un maigre repas n'ayant pas les moyens avec son amant de se payer une chambre. Les scènes de sexe sont graveleuses dans un excès qui fait sourire : un religieux est fier de son membre à la taille démesurée, une pieuse veuve se fait trousser par derrière sur la table où elle a dévorée une oie dodue dans une comparaison entre la blancheur de ses fesses et celles des plumes du volatile...

L'auteur voulait sans doute choquer la morale des bourgeois, en accumulant quelques descriptions de pratiques au début, puis en se moquant de tout le peuple de Paris : les catins se crêpent le chignon, les Anglais sont saoûls en permanence, les vieillards amoureux sont crédules, les financiers ne pensent qu'à l'argent, les actrices minaudent et découvrent leurs jambes pour s'attirer un protecteur... Margot est une Nana avant l'heure qui croque les hommes, ne brillant pas pour son talent sur les planches mais plus pour son physique, qui se réserve son domestique pour satisfaire son désir physique quand l'amant officiel s'endort... Et son langage impertinent peut annoncer la femme de chambre de Mirbeau.

Pas une grande oeuvre, certes, qui n'excite pas vraiment les sens, mais qui fait sourire par le ton décalé de la Narratrice qui se moque de tout le monde.
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Margot la Ravaudeuse

Courtisane affairée, Margot raconte comment elle pu s’assurer une jolie rente à l’aide de ses charmes… Bien aidée par sa beauté, sa complaisance et la niaiserie des hommes.



Un joli manuel qui (bien heureusement) ne s’embarrasse pas de moralité et où les flatteurs vivent aux dépens de ceux qui les écoutent.



Coquin et amusant
Lien : https://www.noid.ch/margot-l..
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Margot la Ravaudeuse

Encore un drôle de bonhomme que ce Fougeret de Monbron, misanthrope ronchon et globe-trotter dans l'âme! Il visita toutes les capitales de l'Europe pour mieux fouler aux pieds leurs habitants et leurs moeurs.

Ce Léautaud voyageur (au style réjouissant) nous offre avec sa Margot, l'un des plus étonnants romans du XVIIIe siècle.

C'est, racontée par elle-même, la vie drôlatique d'une fille publique : Nana, sans la noirceur, revisitée par Frédéric Dard!

Jamais misérabiliste, féministe avant l'heure, constamment ironique, ce petit bijou m'a fait fondre de joie.

Sortie d'un tonneau, du fond duquel elle ravaudait des bas de chausses, Margot entre d'abord en maison, apprend son métier puis, grâce à d'habiles protecteurs, devient une catin industrieuse, spécialisée dans le riche étranger (les puissants de ce monde en prennent pour leur grade).

A la fin du roman, suite à une dépression (un burne out ?), elle se retire pour profiter pleinement de ses économies, chaperonnée par sa vieille maman.

Ce petit fleuron de la littérature érotique et libertine est à mettre entre toutes les mains : on y trouve des portraits d'une méchanceté rare, teintée d'un anticléricalisme de bon aloi, des moments de vie très réalistes et quelques scènes de sexe revigorantes. Et surtout, surtout, une liberté de propos particulièrement rafraîchissante.

Convaincus ? Filez vous faire ravauder la culotte par Margot, elle n'est pas feignante sous le lecteur... et elle bouge encore très bien.



http://lavieerrante.over-blog.com/
Lien : http://lavieerrante.over-blo..
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Le Canapé couleur de feu

Un couple tout nouvellement marié a acquis un somptueux canapé à la couleur de feu et tente d'y accomplir y dessus leur nuit de noce, mais hélas le mari procureur n'y parvint guère à honorer sa femme. Quant soudain, surprise ! Le canapé se métamorphose en un jeune homme, le chevalier Commode qui leur raconte alors son histoire : originaire du Liége, il s'était rendu à la chasse quand il se retrouva soudainement dans un pays étrange aux cotés d'une belle femme dont il en tombe amoureux. Mais la patronne de la dulcinée, l'affreuse Crapaudine s'y éprend à son tour et le contraint à y passer la nuit avec. Commode ne réussit pas à ne serait qu'éveiller son " petit doigt" si vous voyez ce que je veux dire : Craupadine furieuse le transforme alors en canapé, le condamnant à servir d'autel des amours...

Une singulière histoire que nous donne ce court roman érotique écrit par Fourgeret de Monbron qui a entre-autres rédigé Margot la Ravaudeuse un des classiques de la littérature libertine du XVIIIeme siécle, un équivalent des Mémoires de Fanny Hill mais plus pragmatiqueet moins enchanteur. le canapé couleur de feu paru en 1741 est un petit morceau de coquinerie qui tire profit de la mode en vogue dans les cours européennes, celles de l'orientalisme inspiré par la récente traduction des Milles et une nuit par Antoine Galland qui a fait découvrir à l'Occident ce chef d'oeuvre du Moyen-Orient : en outre il est très proche du Sopha de Crébillon qui use aussi de la même trame de de départ, le protagoniste transformé en commodité de conversation et assistant aux liaisons plus ou moins licites qui s'y ébattent, mais considéré ensuite comme une médiocre copie du premier. Mais aussi de la mode des contes de fées initié par Perrault un siécle plus tôt ou la transformation est courant pour émerveiller les lecteurs.

C'est un conte de fées licencieux certes mais l'imaginaire n'est pas très dépaysant, un décor de féerie en carton pâte sans grand intérêt, même pas une pincée d'oriental en plus. L'intérêt est ailleurs, dans les péripéties voyeuristes du canapé qui est malgré lui témoin et support des accouplements charnels d'où toutes les strates de la société défilent, des joueurs de convulsion en passant par les prostituées et surtout, là qui détonne, surtout des hommes de foi tels qu'un abbé et des moines qui transgressent leurs voeux de chasteté avec des donzelle. Là encore la critique des prêtres et autres serviteurs du Christ et de leur hypocrisie est de mise, sans toutefois aller plus loin. On s'amuse aussi du thème récurrent de l'impuissance masculine et on a même droit à un tout petit peu de scatologie avec un passage au lavement au ratage garanti. Dans le style leste, élégant et piquant de l'auteur, on suit avec gallérie les mésaventures du pauvre canapé qui assiste aux secrètes dépravations de la société française de l'Ancient Régime.

C'est plaisant à lire mais on a une impression de manque, dû à la brièveté des épisodes et la fin très classique et conventionnel. Il y aussi le fait que contrairement à Margot la Ravaudeuse qui était plus enjoué, plus rythmé dans la progression de notre héroïne prête à tout pour améliorer son sort quitte à jouer la tapin, ce récit semble répétitif et sobre. On ne s'ennuie pas toutefois et on peut toujours prendre goût à assister aux aléas de la sexualité, avec quelques détails sur la vie de la France au temps de Louis XV.

Quoi qu'il en soit, une malicieuse et agréable histoire érotique prenant exemple du libertinage et de la féerie à découvrir pour les plus curieux, et qui peut ensuivre avec l'excellent Margot la Ravaudeuse.
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Margot la Ravaudeuse

Margot la ravaudeuse /Louis Charles Fougeret de Monbron (1706-1760)

Margot est elle-même la narratrice de ses aventures qui commencent lors de sa treizième année quand sa mère la met au tonneau qui lui sert d'atelier en pleine rue pour la remplacer à la tâche de ravaudeuse et repriseuse. En peu de temps elle devient la perle des ravaudeuses du quartier d'une part grâce à son talent et d'autre part grâce à la physionomie plaisante et charmante dont la nature l'a gratifiée.

Elle découvre peu à peu qu'elle a hérité de sa parentèle un certain penchant pour les plaisirs libidineux et les douceurs de la copulation. Et pour cause ! Habitant avec sa mère et son père une pièce unique qui sert de cuisine et de chambre, c'est dans un lit unique que les trois membres de la famille se retrouvent pour le repos nocturne. Les actions amoureuses de ses parents la croyant endormie lui mettent le feu au corps et elle recourt alors à la « récréation des solitaires en espérant n'avoir point de crampes au bout des doigts, se pâmant de rage, d'amour et de désirs. »

Tourmentée par l'aiguillon de la chair elle songe sérieusement à faire le choix de quelque bon ami qui puisse éteindre ou du moins apaiser la soif qui la dévore. Elle jette son dévolu sur un jeune et robuste palefrenier. Il se nomme Pierrot et la liaison est vite scellée au sceau de Cythère dans un cabaret borgne du quartier. Margot sait déjà que les mets les plus grossiers, assaisonnés par l'amour, sont toujours délicieux. Après de frustes agapes, c'est contre un mur dérobé que la conclusion intervient. Pierrot est un garçon charmant mais joueur et ivrogne et il a vite fait de dilapider le fonds de boutique de Margot qui le congédie illico après qu'elle a reçu une râclée par sa mère.

Margot pleine d'affliction quitte alors la chambre familiale et au hasard des jardins publics fait la rencontre d'une femme, Florence, qui la prend sous son aile, la nourrit et lui explique qu'elle veut l'associer à un négoce très lucratif. Une période de formation est nécessaire mais très vite, Margot se révèle être une très bonne « négociatrice ». Cependant après moult excoriations dues aux risques du métier quand elle est aux mains d'un sinistre maltôtier puis d'une escouade de mousquetaires, Margot fuyant au bout de quatre mois tous ces faquins méprisables sacrifiant abusivement au nourrisson de Silène, décide de se mettre à son compte pour rendre hommage exclusivement à Vénus.

Après quelques mois Margot trouve un nouvel emploi : servir de modèle pour les peintres. Elle fait alors la connaissance de Marguerite, modèle également. Alors va commencer une nouvelle vie pour Margot, acoquinée bientôt d'abord avec un mousquetaire, puis un perruquier et un mitron aux larges épaules, avant de tomber dans les bras d'un chanoine, un maître paillard et mangeur de potage à l'eau bénite qui eut vite fait d'introduire Margot dans sa couche canoniale. C'est ensuite chez l'ex gouvernante du chanoine, Madame Thomas qu'elle fait connaissance du frère Alexis qui va devenir pour elle une source d'opulence qui lui assure de beaux jours à venir. le frère Alexis en qualité de roi des proxénètes est bien accrédité parmi le monde galant où va évoluer à présent Margot. Entre les mains d'Alexis, les délicieuses agonies se succèdent pour Margot avant qu'elle ne rejoigne l'Opéra de Paris en qualité d'élève de Terpsichore. Elle s'avère une danseuse réclamée et disputée. Jusqu'au jour où elle tombe entre les mains d'un financier qu'elle remplace vite par un homme d'affaires de Hambourg, puis un milord anglais bien pourvu en sterling et guinées qui devient un Céladon aux yeux de Margot.

Margot devenue riche avec fiacre et laquais se demande un jour comment il est possible que née avec un tempérament de Messaline, elle ait pu se contenter de gens qu'elle ne choisissait que par intérêt et qui pour la plupart étaient moins que des Hercules dans les travaux libidineux. Alors pour compenser, elle a toujours sous la main un jeune et vigoureux laquais auquel elle assure en retour victum et vestitum. Car elle avoue que toute sa vie, les sentiments épurés et alambiqués de l'amour ont été des mets qui ne convenaient pas à sa constitution : il lui fallut toujours des nourritures plus fortes.

C'est dans les bras d'un riche ambassadeur qu'elle poursuit sa vie…

Un très beau roman libertin décrivant dans un style magnifique et dans la bonne humeur les turpitudes burlesques et érotiques de Margot aux prises avec des prêtres maquereaux et des pigeons à plumer. Un délectable moment de littérature.

Grand voyageur à travers toute l'Europe, Fougeret de Monbron revint fréquemment à Paris pour faire publier ses oeuvres écrites au cours de ses voyages. Très souvent d'inspiration satirique, c'est pour Margot la Ravaudeuse où il met à nu les dessous d'un monde fangeux et libidineux qu'il est arrêté en 1748 pour outrage aux bonnes moeurs. Cet ouvrage jugé très libre et impudique, crime d'État selon les lois de l'époque avec attaque contre la religion, le gouvernement et le souverain, sera longtemps interdit. Il est de nouveau arrêté en 1755 pour les mêmes raisons et à sa libération se réfugie en Angleterre où il peut écrire plus librement. Pour la petite histoire, il faut savoir qu'il légua sa fortune à sa servante en déshéritant quasiment sa famille proche.
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Margot la Ravaudeuse

Roman érotique du XVIIIe siècle. A ne pas mettre entre toutes les mains! Riche en vocabulaire ancien et en expressions imagées!
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Le Cosmopolite ou Le citoyen du monde

Dans ce délicieux récit de voyage, Monbron a la liberté de ton de celui qui est revenu de tout, préférant la vie à la morale, le voyage à l'ennui.
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Margot la Ravaudeuse

Margot est une jeune fille qui raccommode des vêtements dans un tonneau dans les rues du Paris du XVIIIeme siècle. Comme elle supporte mal l'autorité maternelle, elle décide de s'enfuir. La voilà remarquée par une vieille femme qui la met dans sa maison... et elle se rend compte bien tard qu'il s'agit d'une maison close. Margot sera formée à l'art du plaisir et va connaitre une multitude d'amants tout en évoluant dans la société de son temps...

Le XVIIIeme siècle, un siècle où les libertés étaient revendiqués... la littérature. En attendant la Révolution Française, les auteurs s'exprimaient déjà sur leurs convictions, leur dégoût d'une société hypocrite et corrompue et leurs souhaits d'une nouvelle société égalitaire où la liberté serait totale. L'Encyclopedie, les écrits de Voltaire, Diderot où de Rousseau sont les plus connus et les plus admirables. La littérature libertine a joué un rôle également, revendiquant le droit au plaisir des sens alors que la société l'étouffait. S'il y a eu hélas des dérives abominables (les écrits de Sade, je suis désolé mais je les abhorre complètement, pour moi ils sont juste pervers, navré), il y a aussi eux des livres bénéfiques. On a les Liaisons Dangereuses de Laclos, Fanny Hill (même si ce n'est pas un livre français) où encore notre livre du jour, Margot la Ravaudeuse.

Dans ce roman, on suit les péripéties d'une fille du peuple reconvertie en "demoiselle du beau-monde", dans sa découverte du monde galant. S'il est vrai qu'il est ressemblant avec Fanny Hill, il y a pourtant de grandes différences.

Contrairement à Fanny qui aime son métier, Margot ne l'apprécie pas du tout. Si elle aime bien aussi les plaisirs de la chair, elle est répugnée par sa nouvelle condition, elle casse le cliché de la catin luxurieuse. Et elle le signale clairement. Même en contant ses aventures gaillardes et souvent crue, elle révèle l'horreur d'être prostituée, de se vendre pour des louis d'or et de se forcer à ne pas aimer car ici, elle ne cherche pas l'amour, voulant avant tout accéder à une condition supérieur. En plus de continuer un métier affreux à ses yeux, elle en profite aussi pour critiquer le monde autour d'elle, l'hypocrisie générale ambiante, les travers les plus pernicieux de ses clients, l'avidité du gain et du pouvoir des gens. A travers elle, c'est la satire misanthrope et pessimiste de Fourgeret qui s'exprime, c'est sa dénonciation d'un monde cruel où le peuple est ignoré où chacun a sa part de noirceur et de pêché. Mêmes les prêtres ne sont pas épargnés, mais vraiment pas.

Nous sommes dans un roman libertin donc vous vous en doutez, on a droit à des scènes lascives... dans le langage du XVIIIeme siècle bien entendu, avec beaucoup de suggestion, d'allusion et de métaphores qui ne font que renchérir encore plus sur ces passages. Mais j'ai été surprise de l'insolence des passages. Par exemple, vous ne devinerez jamais ce que Margot peut faire avec un cierge...

L'écriture est très harmonieuse, tour à tour pudique où crue, empruntant aussi bien l'argot des rues parisiennes que le langage de l'Opera.

Par contre, o mon Dieu, les passages moralisateurs légions et souvent démodés, argh ! Beaucoup trop du " et vous voyez ceci et vous voyez cela" blabla... J'aime bien quand c'est moralisateur mais quand c'est trop c'est trop !

De même, j'aime bien la langue du XVIIIeme siècle mais il y a des tournures souvent démodées qui m'ont ennuyé.

Et une fin certes classique mais peu satisfaisante à mon gout.

Donc un petit roman libertin intéressant à lire.
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