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Citations de Louis Gardel (93)


L’amour, parfois, c’est idiot : de la mécanique. Ils s’appliquent. Quand ils planent ensemble, ils ne le savent pas. Mais ils le savent tout de même. Un quart d’heure d’étreinte : mille fois le temps d’être sûr de tout et incertain de tout. Une aventure à épisodes, bouclée au poil, liée à la colle : sueur, salive, jus des sexes. Leurs ventres font des bruits de ventouse. Leurs lèvres sont plus discrètes mais plus sensibles : elles brodent leur petite histoire à elles à la surface de la grande. La fin leur échappe. Mais ils s’en foutent bien. (p.160)
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Ils ne s’embrassent pas. Lorsqu’ils se quittent et lorsqu’ils se retrouvent, se produit chez l’un et l’autre une coagulation de tendresse mal située entre la poitrine et le front. Ça passe.
Il a tout de même attendu que son père gagne l’auvent de tuiles et sorte sa clé dans la lumière des phares. Le setter inscrivait, autour de son maître retrouvé, des cercles d’affection. Au fond de la cour, sur le perchoir, les poules, extraites de la nuit par le faisceau jaune, ont frissonné. Le coq s’est déployé, a lancé son cri de fier nigaud. Heureux les coqs ! Ils prennent les lanternes pour le soleil. Rendus à l’obscurité ils se rendorment, la tête sous l’aile.
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Pour gagner ma vie, j'avais trouvé un poste d'assistant dans un institut de formation des cadres administratifs africains. On venait d'y créer une section pour les étudiants algériens.
Bien que vivant à Paris depuis plusieurs années, j'étais, je restais un pied-noir. On me prêtait les opinions et les préjugés de ma communauté d'origine. Pour les gens d'extrême-droite, nous étions, j'étais forcément de leur bord, pour les gens de gauche, des colonialistes qui méritions ce qui nous était arrivé. Etre ainsi catalogué et jugé a priori le peinait et m'exaspérait .
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Un après-midi Nouréddine disparaît avec la Buick. Quand il rentre, la nuit est tombée. Il pousse la porte de la cuisine, dit, hilare :
― Y a une surprise.
Il s’efface. Marianne et Jérôme pénètrent dans la pièce, un peu intimidés. Quand la jeune femme se penche vers Manuel, il réussit à encercler sa taille d’un bras.
On inscrit Jérôme à l’école d’Othon-du-Perche, avec les enfants de Nouréddine. Il trace des rangées de bâtons et de cercles sur ses cahiers. Manuel aussi. Marianne leur tient la main.
Un matin, en s’éveillant, elle s’aperçoit que Manuel n’est plus couché dans le lit jumeau du sien. Il s’est traîné jusqu’à la salle de bains. Accroché au lavabo il se fait des grimaces dans la glace, comme s’il essayait son visage. Quand il se rend compte que Marianne est derrière lui, il prend le tube de rouge à lèvres sur la tablette et, se maintenant d’une main, souriant et suant d’effort, il écrit sur la glace, en grosses lettres enfantines : « Je recommence. »
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Il avait atteint cet âge où le temps n'efface pas les peines. Elles s'accummulent. Les récentes entrent en résonnance avec les anciennes. C'est inguérissable.
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Pour se distraire de la misère, il n’y a que deux activités : se battre et l’amour
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Pour me réconforter ou, en tout cas, tenter d'arrêter mes larmes, je me dis que la géographie résiste à l'histoire.
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Le don d'orateur est le seul qu'un homme se découvre inopinément.
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Remi Lorédan est un grotesque grand format. À chaque moulinet de ses bras une pile de papiers chancelle, qu'il abat en la rattrapant. Une couperose tressée gros, que partage en deux un nez blanc comme un fromage, plaque haut les joues. Sa pétulance tient assise sur une barbe d'Assyrien, carrée, toute noire. Il parle comme un ver à soie dégoise son fil : sans arrêt, avec un mouvement latéral de la bouche pour suivre le suintement des mots. Par-dessous, sa lavallière montre des mouchetures de jaune d'oeuf qui ne sont pas du jour.
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Au Sahara, on observera non seulement vos gestes, mais aussi les traces de vos pas. Ici, c'est le pays du « chouf », du guetteur. Pour se distraire de la misère, il n'y a que deux activités : se battre et l'amour. Alors, tous ceux qu'on rencontre, il faut bien les observer pour savoir s'ils vont sortir d'abord leur poignard ou leur sexe.
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Les plantes et les animaux ont une impudeur inlassable.
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En le voyant entrer dans notre salle, avec son chandail informe pendant sur son torse, sa serviette débordant de papiers et sa grosse figure de sénateur romain tombé dans la mouise, aucun de nous ne pouvait imaginer que, grâce à ce drôle de bonhomme, Rimbaud, Kafka, Faulkner et Proust deviendraient des sortes de camarades de cordée pour explorer le monde et, plus extraordinaire encore, que décortiquer les vers de Lucrèce serait bientôt la passion de notre petite collectivité.
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Les plantes et les animaux ont un pudeur inlassable.
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( De mémoire )
Il y a deux types d'hommes : ceux qui cherchent les honneurs, et ceux qui cherchent les épreuves.
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Savoir est une force, savoir ignorer aussi.
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La chaleur de la route gondolait l'air.
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Le mois précédent, Florette et François ont passé un week-end à Soustons. M. et Mme Labadie avaient le trac; c'était la première fois que leur fille leur présentait un fiancé - fiancé était le mot que, faute de mieux, utilisait Mme Labadie. En outre, ils n'avaient jamais reçu d'écrivain. Mais dès le premier contact, ils avaient été rassurés. François était un bon garçon, sûrement intelligent mais simple, tout de suite au parfait diapason de familiarité et de discétion. La complicité amoureuse qui l'unissait à Florette - leur bonheur, avait dit Mme Labadie - était une évidence.
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Pas un souffle. A midi, il fera chaud et le soleil écrasera tout. Il n'est pas six heures. Tout est net : l'azur du ciel, le vert pâle des roseaux et le vert sombre des lentisques, l'arrondi de la plage, les rochers qui émergent de l'eau comme des bêtes endormies.
Bourrât ralentit le moteur : les explosions s'espacent, bulles sonores qui ricochent sur la mer étale.
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Elle insiste surtout sur ce qu'elle appelle, cherchant ses mots, "le fantastique social" chez Proust, "les surprises", "les révélations".
- Les gens ne sont jamais exactement comme on croit. Ils sont tous à plusieurs fonds, insaisissables.
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- Alors, dis-moi, tu lis La Recherche pour le plaisir ou tu as une dissertation à rendre ? Parce que Proust, c'est immense, c'est une cathédrale, c'est un continent !
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