J'inaugure le challenge Red Power avec l'un de mes écrivains favoris : Louis Owens.
Dans ce roman, on retrouve pourtant une partie des personnages du « joueur des ténèbres » : la famille McCurtain, Hoey et ses deux fils, Attis l’aîné, qui est interné à l’hôpital depuis son retour du Viet-Nam, et Cole, le cadet, qui a filé se cacher chez l’oncle Luther, un Choctaw aux puissants pouvoirs, afin d’échapper à l’incorporation.
Un soir, le shériff Mundo Morales, qui est le meilleur ami d’Attis, a une vision. Il croit voir le corps d’Attis flotter sur la rivière ; Or justement Attis s’est évadé de l’hôpital et c’est Morales qui est chargé de le retrouver, bien qu’il soit persuadé de sa mort. Pendant ce temps, oncle Luther a affaire à un dévoreur d’âmes qui prend la forme d’une panthère, et qu’il doit donc garder à distance.
Morales lui, a de fréquentes conversations avec El Viejo, son grand-père décédé, qui apparaît toujours à point nommé et l’aide dans son enquête. A cette galerie de personnages, il faut ajouter le type du FBI, Lee Scott, ancien du Viet-Nam qui n’a pas toute sa tête, la famille Deni dont le meurtre de la fille aînée à été imputé à Attis, les mystérieuses sœurs Mondragon, vieilles dames étranges et liées au shérif Morales et enfin la crapule de service, Jessard, l’infâme propriétaire du bar où se rendent parfois les protagonistes de cette histoire.
Ce sombre récit est donc quasiment mené par des esprits et cela m’a rappelée l’atmosphère de « la rivière des âmes perdues » de James Doss.
Pour autant, l’analyse de Louis Owens est toujours intéressante, de même que la dénonciation de la destruction de la nature, et c’est l’engagement dont il fait preuve qui rend le roman intéressant, plus que l’intrigue pas toujours réussie, ou les comportements un peu stéréotypés de certains personnages.
Owens évoque la notion de culpabilité et le fardeau de préserver sa propre culture et sa dimension spirituelle. D'ailleurs, les rêves sont très présents, ils ont une fonction essentielle dans la culture Amérindienne, de même que la spiritualité, ce qu'il peut y avoir au-delà de la mort. Le problème des ossements qui est soulevé a souvent fait l'objet d'âpres disputes et revendications entre des tribus et l'Administration, les musées, etc. Je crois qu'il est difficile pour un non-Indien de comprendre réellement la place occupée par les morts dans cette culture.
Enfin, la culture Amérindienne si vaste n'a pas fini de livrer tous ses secrets, car c'est la première fois je crois, que j'entends parler des dévoreurs d'âmes. Un mythe qui m'a intéressée au plus haut point. Les passages relatifs aux dévoreurs d'âmes sans doute les plus réussis du roman.
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