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Critiques de Louis-Philippe Dalembert (317)
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Avant que les ombres s'effacent

Dès les premières pages, je me suis rendu compte que finalement, le sujet n’était pas tellement un problème. Même lorsque Ruben atterrit dans un camp, la guerre et la politique restent des sujets très secondaires dans ce livre qui s’intéresse bien davantage à la petite histoire, celle de Ruben et de son entourage, qu’à la grande (et c’est tant mieux). Cependant, j’ai été dérangée par le style, qui a eu tendance à plusieurs reprises à me sortir de l’histoire. Je ne dirais pas que le livre est mal écrit, loin de là, mais j’ai trouvé qu’il était par moments un peu « surécrit ». Le style prend le pas sur le contenu, j’ai eu l’impression d’entendre l’auteur se gargariser de mots dans certains passages, en particulier lorsqu’il répète à l’envi des expressions peu usitées telles que « le mitan ». Je trouve ça très bien d’employer un vocabulaire riche et précis, mais j’ai eu la désagréable impression qu’il s’agissait plus de coquetterie que de précision ici. De plus, certaines expressions m’ont semblé carrément maladroites (« son truc chauve » pour désigner le sexe masculin, je trouve ça très laid sans être extrêmement drôle).



Je n’ai donc pas vraiment réussi à entrer dans le récit, même si j’ai tenu à aller au bout. J’ai bien aimé en particulier les personnages secondaires : la famille de Ruben, avec une mention spéciale pour Salomé et l’oncle Joe, que j’aurais aimé voir davantage développés. Ruben lui-même m’a semblé assez fade et peu attachant, car au fond le texte lui prête peu d’émotions. Je n’ai pas l’impression de l’avoir vu profondément ému, heureux, fier, brisé, fou amoureux. Il s’agit d’un personnage en demi-teinte, et même si c’est lui que l’on suit, j’ai trouvé que le texte restait très extérieur à son personnage, et cela m’a dérangée, moi qui aime les héros ou anti-héros attachants et les émotions vives.



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Avant que les ombres s'effacent

« Avant que les ombres s’effacent » de Louis-Philippe Dalembert. Un très beau roman haïtien, on y découvre une part très mal connue de l’histoire de l’île : l’accueil de Juifs durant la Seconde Guerre mondiale. On suit donc le parcours du Dr Schwarzberg, de Lodz à Port-au-Prince. Le style est lumineux, il tient du conte, sans apitoiement, sans ombre, alors qu’on traverse les persécutions et les camps nazis ! Un roman très humain et délicat, ou raisonne bien la voix des esprits vaudous. L’auteur témoigne avec une grande justesse de ces deux mondes : l’Europe centrale et Haïti. Je recommande !
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Avant que les ombres s'effacent

Ce livre est jubilatoire.

Malgré un sujet grave, l'auteur le traite avec humour, ironie. J'ai découvert le rôle que la petite république d'Haïti a joué pendant la seconde guerre mondiale.

Monsieur DALEMBERT c'était mon premier livre de vous mais ce ne sera pas le dernier.
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Avant que les ombres s'effacent

Très belle écriture qui m'a fait découvrir un pan totalement inconnu de l'histoire d'Haïti...

On se demande comment l'île en est arrivée à son dénuement actuel ?

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Avant que les ombres s'effacent

L'histoire d'une famille juive de Pologne au vingtième siècle.

Un sujet pourtant assez "classique", mais traité ici finement avec la mise en parallèle de l'histoire méconnue d'Haïti qui déclara la guerre à l'Allemagne Nazie et invita les juifs pourchassés à s'installer dans l'île...

La belle plume de Louis-Philippe DALEMBERT nous rend passionnant et délicieux ce voyage au travers des douleurs de ce siècle.

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Avant que les ombres s'effacent

Je suis un peu mitigée sur ce livre, des longueurs sur la partie Haîtienne, des phrases longues, ça me dérange. En dehors de cela, j'ai appris pas mal de choses sur la volonté de Haîti de peupler l'île, cela aura permis à bon nombre de personnes d'être sauvées des griffes de pays ennemis. Ce Dr Schwarzberg , juif de Pologne, immigré en Allemagne, déporté pendant 2 mois, est un personnage auquel on s'attache tellement que l'auteur lui prête de belles qualités. Sa vie à Haîti sera remplie par son rôle de médecin dévoué aux "pauvres" bien que vivant dans un monde privilégié, c'est un bon roman
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Avant que les ombres s'effacent

Une belle fresque qui nous conduit au travers du protagoniste de Lódz à Port Au-Prince.

Une découverte historique -comme beaucoup je pense - des services diplomatiques de Port-au-Prince offrant passeports et sauf-conduits à tous les juifs qui souhaitaient fuir le nazisme.

Des personnages haïtiens haut en couleurs, non dépourvus d'humour, aimant la vie, la chaire.

L'auteur a une imagination débordante et certaines situations m'ont laissées quelque peu perplexe.

Une saga familiale généreuse, des personnages attachants, un périple dans les méandres de l'histoire écrit dans un style lumineux.

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Avant que les ombres s'effacent

Un roman très agréable à lire, malgré un sujet tragique: l'exil forcé d'un homme juif à travers le monde.

Ruben Schwarzberg, le héros de ce récit, a "vu le jour dans un pays (la Pologne), passé son enfance et son adolescence dans un autre (l'Allemagne), quitté les deux sans qu'il ait choisi lui-même de s'en aller", puis a trouvé refuge quelques temps à Paris après avoir tenté de rejoindre Cuba, et enfin, a passé sa vie d'adulte à Haïti. Le fait qu'il soit médecin lui a permis de franchir des barrières facilement mises en travers de la route de ces Juifs qui se sont retrouvés exilés de toutes parts durant le règne du IIIe Reich et du "petit caporal à moustache". Et cette histoire nous éloigne un peu de tout ce que l'on a pu déjà lire sur ce sujet. La langue créole de Louis-Philippe Dalembert ajoutant un peu de légèreté au contexte du récit.

Et j'en viens au point noir, selon moi, de ce roman, que j'ai trouvé plaisant à lire, mais parfois trop léger, à tel point que je n'ai pas vraiment réussi à m'en imprégner.
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Avant que les ombres s'effacent

Dans le prologue, Louis-Philippe Dalembert nous remet en mémoire ou nous apprend, c'est mon cas, qu'en 1939, l'État haïtien avait décrété que tout individu persécuté à cause de son ethnie ou de sa foi peut trouver refuge sur le territoire sacré de la nation.

Il nous apprend également que le 12 décembre 1941, la République indépendante, libre et démocratique d'Haïti déclara les hostilités au IIIe Reich et au Royaume d'Italie.

Le roman débute en 1913, en Pologne, à Lödz, avec la naissance du futur Docteur Schwarzberg et se termine à Berlin, en 2014. Entre ces deux dates, que d'événements !

Il y a d'abord l'enfance et les études de Ruben dont la famille a quitté Lödz pour Berlin. Puis la montée du nazisme, la terrible nuit du pogrom du 9 novembre 1938 et un peu plus tard son internement à Buchenwald avec son oncle Joe.

Ils s'embarquent ensuite tous les deux sur le Saint-Louis pour Cuba avec un millier de demandeurs d'asile mais le navire est refoulé vers l'Europe. Ruben est accueilli à Paris par la poétesse haïtienne Ida Faubert. L'occasion pour l'auteur de nous faire vivre dans ce Paris enchanté des années 1930…

Les bruits de bottes se rapprochent de plus en plus du territoire français. Ruben embarque sur le Meknès pour la Caraïbe : un départ vers sa nouvelle vie.

C'est en janvier 2010, lors du séisme qui frappe Haïti et que sa petite-cousine Deborah accourt d'Israël parmi les médecins du monde entier, qu'il lui fait alors le récit des péripéties qui l'ont amené ici.



Avant que les ombres s'effacent est un livre qui se dévore, qui montre la cruauté des hommes mais aussi, c'est ce qui domine dans ce roman, la grande humanité de certains. le tout est écrit avec beaucoup d'humour et de tendresse.



En bref, un Prix Orange amplement mérité !
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Avant que les ombres s'effacent

Une saga familiale et historique via soubresauts chronologiques dans les communautés juives et haïtiennes qui passe par la Pologne, l'Allemagne, la France et Haïti. Ce fourre-tout en guise de description est bien moins digeste que ce beau livre qui a le mérite de jeter un éclairage original sur l'exil des juifs en Haïti, même si ce n'est pas exactement le cœur du roman.

Le mérite de l'auteur est de nous parler des hommes et des femmes en général et pas d'une communauté en particulier. J'ai eu l'impression de découvrir Haïti en même temps que le personnage principal, avec ce que cela comporte de clichés et d'authenticité apparente (je ne connais pas personnellement ce pays).

Le français utilisé par l'auteur possède une touche d'exotisme appréciable qui m'a donné envie de lire davantage de littérature francophone par des écrivains haïtiens. Sa façon de décrire les liens familiaux et communautaires est également assez remarquable.

Je me suis parfois un peu perdu dans les changements de focale entre personnages et époques mais ce fut une déambulation très agréable.
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Avant que les ombres s'effacent

Roman lu dans le cadre du Prix du Meilleur Roman Points 2018.



Louis-Philippe Dalembert raconte un pan méconnu de la Seconde Guerre mondiale dans ce livre captivant "Avant que les ombres s'effacent".



Cette histoire saisissante et envoûtante a été pour ma part, une très bonne surprise, car il faut bien le dire, il Y A beaucoup de livres qui parlent de ce sujet. Non que je me lasse de ce sujet fort intéressant et essentiel, mais de l’aborder d’une manière inhabituelle m’a énormément plu.



Dès les premiers chapitres, je suis avec grand intérêt, l’histoire de cette famille juive. Notamment le personnage central, Ruben Schwarzberg, qui raconte sa vie et celle de sa famille.



L’histoire commence en 1918, traversant l’époque de la Seconde Guerre mondiale, jusqu’à nos jours, cette famille très unie va être éclatée malgré elle, due à la guerre. Commencent les exils forcés entre les Etats-Unis et la Palestine pour les plus chanceux, mais malheureusement Ruben et son oncle n’auront pas cette chance, et se voient refuser leur demande d’entrée en Amérique.



Le narrateur nous embarque dans un long périple parfois cauchemardesque, mais aussi pleins d’espoirs où des rencontres inattendues vont permettre à ce jeune homme de vivre des moments incroyables, sous le signe de l’amour et de l’amitié.



Le côté romanesque ne m’a pas du tout dérangé, bien au contraire… Je n’avais qu’une envie, c’est de tourner les pages et de connaître la suite de l’histoire. Savoir comme « Ruben » allait s’en sortir… Allait-il réussir à rejoindre sa famille ou du moins, se mettre à l’abri ?!



Ce que j’ai aussi beaucoup aimé dans cet ouvrage, c’est l’ambiance que décrit l’auteur, que cela soit à Berlin, à Paris ou encore en Haïti, j’ai eu cette impression "d’être à côté" de ce jeune médecin, frissonnant parfois pour lui, et surtout avec cette envie de le protéger.



Un grand merci aux Éditions Points pour cette très belle découverte.



Un roman brillant, que je conseille vivement de lire. Une qualité d’écriture absolument incroyable belle et poétique.



Coup de cœur assurément !



Prix Orange du livre et Prix France Bleu/Page des Libraires
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Avant que les ombres s'effacent

Saviez-vous que la république d’Haïti avait déclaré la guerre au troisième Reich et à l’Italie fasciste en décembre 1941 ? Et que son dirigeant avait annoncé que tout juif européen pourrait trouver secours dans ses ambassades ?

Moi non, du moins avant de lire "Avant que les ombres s’effacent", le principal intérêt du roman de Louis-Philippe Dalembert résidant en ce qui me concerne dans cette dimension instructive.



Nous y suivons Ruben Schwarzberg, né dans une Pologne dont il n’a gardé aucun souvenir, sa famille ayant migré en Allemagne alors qu’il n’était encore qu’un enfant. Il fera ses études de médecine à Berlin, jusqu’à ce que l’Histoire s’en mêle et oblige les Schwarzberg, à la fin des années trente, à refaire leurs valises. Les parents de Ruben partent aux Etats-Unis, sa tante Ruth en Israël. Son oncle et lui n’ayant pu obtenir de visa, ils regagnent, après les avoir accompagnés à la gare, leur domicile berlinois. C’est là qu’ils sont arrêtés et envoyés à Buchenwald, où ils passeront plusieurs semaines, avant d’en sortir grâce à l’intervention d’un professeur de Ruben, cette libération s’accompagnant de l’obligation de quitter l’Allemagne.



Comment échoue-t-il à Haïti ? Eh bien suite à une succession de coïncidences anodines ou remarquables, parmi lesquelles la lecture d'un ouvrage intitulé De l’égalité des races humaines et la rencontre pendant la nuit de Cristal à Berlin avec des ambassadeurs haïtiens proposant à certains fuyards l’abri de leur voiture jouent notamment un rôle.



Toujours est-il qu’en 2010, c’est là que Ruben, alors nonagénaire, finit sa vie après avoir l’avoir majoritairement passée sur cette île dont il s’estime un citoyen à part entière. C’est là aussi que la petite-fille de sa tante Ruth, qu’il n’a jamais revue après son départ pour Israël, le rencontre. Venue apporter sa contribution aux secours suite au séisme qui a secoué le pays, elle fait enfin la connaissance de cet aïeul dont on lui a tant parlé, avide de son témoignage sur un pan jusque-là ignoré de l’histoire familiale.



Car son grand-oncle n’a jamais évoqué le souvenir des semaines passées à Buchenwald. D’un naturel taiseux, il a ainsi traîné un passé dont il gardé une grande mais secrète mélancolie qui l’a accompagné toute sa vie, mais a refusé de s’y attarder, faisant le choix de l’occulter pour regarder vers l’avant, reniant tout besoin d’attaches ou de mémoire. Haïti a ainsi été pour lui le point de chute idéal, contrée où tout le monde vient d’ailleurs, où "les racines des uns et des autres sont tellement entremêlées qu’il est préférable de ne pas les dénouer, au risque d’un dessèchement total du tronc".



"Avant que les ombres s’effacent" est à la fois un hommage à ce petit pays qui a réalisé la plus importante révolution du XIXème siècle et contribué au cours de l’Histoire à améliorer la condition humaine, et une réflexion sur l’influence inconsciente du passé, sur la manière dont les individus, en dépit de ce passé, se construisent.



Une lecture roulante, favorisée par une écriture fluide et un ton non dénué d’humour, mais j’avoue avoir eu du mal à m’y agripper, l’ensemble offrant une surface un peu trop lisse, qui m’a souvent laissée à distance.
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Avant que les ombres s'effacent

Avant que les ombres s'effacent, découvrir comment un juif polonais allemand est devenu médecin haïtien, dans la souffrance de l'Histoire qui éclate une famille-clan de par le monde pour échapper à la violence de la haine...

Louis-Philippe Dalembert nous le conte avec brio, dérision tendre, et personnages fort attachants, ce qui transforme l'histoire sombre en voyage passionnant, enrichissant... bref, un excellent livre, tout simplement.
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Avant que les ombres s'effacent

Ce livre est un très bel hommage à Haïti, un pays peu évoqué en littérature, avec pourtant une histoire extrêmement riche. Je lis peu de romans sur la seconde guerre mondiale mais celui là est important car il montre une facette presque jamais racontée de ce moment tragique de l’histoire. Haïti a, dès 1939, délivré des passeports à tous les Juifs qui en formulaient la demande.



La destinée du protagoniste est tragique, émouvante mais pourtant sa fin est si belle. J’ai aimé découvrir ce beau pays, cette joie de vivre, cette ouverture d’esprit et ce pan de l’histoire majestueux. Je vous le recommande chaudement que ce soit pour l’histoire ou pour l’aspect historique passionnant.
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Avant que les ombres s'effacent

Un style élégant, beaucoup d'humour qui permet "d'alléger" les moments douloureux de la vie de Ruben et de sa famille.

De la tendresse aussi de la part de l'auteur pour Haïti, qui permit à de nombreux exilés de retrouver une nouvelle patrie.

Et de l'histoire également en écho à l'histoire de Ruben.

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Avant que les ombres s'effacent

Quelle drôle d'histoire !



Un long voyage partant de Pologne , passant par Berlin puis Paris pour finir en Haïti, sur les pas du Docteur Schwarzberg, nous permet de revisiter l'histoire et particulièrement celle de la seconde guerre mondiale.



Juif et Allemand, l'avenir ne s'annonçait pas radieux en 1939 pour Schwarzberg et sa famille. Les uns partant en Amérique, d'autre en Palestine, les Haïtiens seront les sauveurs du docteur. Ce sont eux les vrais héros du roman, jouisseurs, buveurs, jamais sérieux mais fiers, généreux et fidèles à leurs amis. Que ce soit les exilés de Paris où ceux du pays , l'auteur dresse de très beaux portraits d'hommes et de femmes, qui donnent envie de découvrir le pays et ses habitants.



Cocasse, drôle, émouvant, pudique, ce texte est une belle invention pour relire la période noire de la chasse aux juifs en Europe et comprendre, un peu l'histoire de ce pays qu'est Haïti, un si grand pays dans le texte et un pays tellement malmené dans la réalité mais peut-être Haïti est-il les deux...



A lire pour découvrir un autre visage d'Haïti.
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Avant que les ombres s'effacent

Dès le prologue j'ai adoré ce roman. Le ton décalé, le cynisme, l'auto-dérision pour ne parler que de choses assez graves et très (trop ?) souvent abordées de façon très sérieuse.

Mais surtout, ce prologue replace Haïti dans le monde ! Petit pays, certes. Avec de nombreux problèmes internes à traiter... mais alors que les Etats Unis avaient des quotas sur l'accueil des réfugiés venant d'Allemagne (principalement des juifs), Haïti a choisi d'offrir la nationalité à ces apatrides qui le souhaiteraient.

Et là, Ouaouh... voilà un épisode qu'on ne connait pas trop de ce côté de l'Atlantique... et qui donne à réfléchir !

Et pendant ces presque 300 pages, j'ai accompagné le Dr Schwarzberg dans ses différentes migrations, poussées par des événements dramatiques, mais vécus avec une certaines distances par ce personnage principal, un peu comme s'il était spectateur de tout cela et non pas acteur, et pour qui certains retours à la réalité sont de véritables chocs frontaux.

Et c'est finalement un roman plein d'humanité, qui pourrait même redonner espoir en l'humain.
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Avant que les ombres s'effacent

J'ai fait la connaissance de Louis-Philippe Dalembert lors de son apparition à l'émission télé de La Librairie Francophone il y a quelques mois suite à la parution de son dernier roman. Ses propos m'ont attiré et en attendant de lire "Milwaukee Blues", j'ai lu "Avant que les ombres s'effacent".

Histoire très intéressante (qui est très bien résumée par la quatrième de couverture des éditions Sabine Wespieser) sur le destin fascinant du Dr Ruben Schwarzberg, de son enfance en Pologne à sa jeunesse à Berlin, son internement à Buchenwald suivi de l'exil à Paris et finalement en Haiti. J'ai préféré la première moitié du livre qui est plus forte en tension dramatique et en originalité, la deuxième m'ayant paru plus conventionnelle. L'auteur réussit à nous captiver avec des péripéties bien racontées relatives entre autres au concept des relations familiales et à l'identité juive dans le contexte de la montée du nazisme dans les années 30 et ses conséquences sur la vie des protagonistes. Le contexte est fort bien décrit.

Au final, une découverte qui en valait la peine !
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Avant que les ombres s'effacent

J’ai appris dans ce livre que Haïti avait déclaré la guerre au « petit caporal » allemand, ouvert sa porte aux Juifs qui le fuyaient, offert la nationalité haïtienne aux apatrides et hébergé ainsi 300 familles fuyant le nazisme à l’heure où toutes les nations leur fermaient leurs portes.



C’est donc une histoire du XXème siècle, une de plus : Ruben , futur médecin fuyant enfant les pogroms polonais, installé à Berlin avec sa famille pour une adolescence heureuse, fuyant après la nuit des longs couteaux : diaspora familiale classique, l’une en Palestine et les autres aux Etats-Unis. Quant à Ruben, après avoir tâté des camps allemands et français, il fait le « choix » de Haïti.



J’ai beaucoup aimé toute la partie européenne qui est très réussi dans un secteur déjà souvent raconté, les personnages et les relations intrafamiliales sont touchants, l’humour toujours présent en filigrane. Il y a une une légèreté dans la façon de raconter ces drames qui m’a parfois rappelé le Tabac Triezneck.



Curieusement, la partie haïtienne, qui commence à Paris dans la communauté haïtienne puis se poursuit dans l’île, voit apparaître quelques longueurs alors qu’elle devrait constituer l’ "originalité" du livre. Celui-ci perd en épaisseur, devient plus descriptif d’un mode de vie, le personnage se perd un peu.



Cela reste une bonne lecture, la découverte d’un fait historique que je ne connaissais pas, et d’une réelle verve littéraire.
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Avant que les ombres s'effacent

Gros coup de coeur de la rentrée 2017, sans aucune réserve. J'ai été emballée par la narration et le style de ce roman. L'auteur est un poète haïtien et ça se sent. Il y a un allant et une verdeur de langage qui emporte dans un mélange d'humour, d'auto-dérision et de chaleur humaine.



L'histoire est construite autour d'un fait historique. L'île de Haïti, fraîchement indépendante, propose en 1939 par un décret-loi, d'accueillir tous les juifs persécutés en Europe qui en feront la demande et de leur accorder la nationalité haïtienne.



Au début du roman, le Dr Ruben Schwarzberg, âgé de 95 ans, reçoit la visite en 2010 d'une petite-nièce Israëlienne, qu'il n'a jamais vue. Deborah est médecin elle aussi et fait partie d'une mission venue aider après le séisme dont tout le monde a le souvenir. C'est l'occasion de revenir enfin sur sa longue vie, démarrée en Pologne et bousculée par l'histoire avec un grand H.



Ruben est donc né en Pologne, dans une famille soudée, chaleureuse, aimante, haute en couleurs. Il connaîtra l'exil d'abord à Berlin, ensuite en France, puis Haïti. Il est impossible de résumer le foisonnement d'évènements qui jalonne la vie du Docteur, c'est la trajectoire qu'ont connu tant des siens persécutés, pourchassés, tués, indésirables à peu près partout.



Dans l'émission "La Grande librairie" l'auteur parle de trouver "un ton, une langue" et le grand plaisir de lecture se situe ici. Il l'a trouvé le ton et malgré la noirceur de l'histoire, c'est un côté flamboyant qui ressort le plus, dû aux rencontres, à l'amitié, aux moments de fêtes, à l'accueil spontané et sans chichis des Haïtiens. La description qui est faite de la population est bien loin du misérabilisme que l'on nous présente souvent, même si les points noirs ne sont pas occultés.



C'est tout ce que je demande à un roman : une histoire solide, appuyée sur un fond historique, qui ouvre sur d'autres horizons, des personnages que l'on a hâte de retrouver chaque soir et que l'on quitte à regret, une écriture qui m'a fait penser à un feu d'artifice, colorée, imagée, savoureuse. Et au-delà, l'évocation des années 30 ne peut que trouver des résonnances dans ce que nous vivons aujourd'hui et peut aider à réflechir.



A lire, sans hésitation.


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