Recueil de deux nouvelles écrites par Louise de Vilmorin, autrice méconnue qui a principalement écrit des poèmes. La nouvelle Madame de a été adaptée au cinéma avec Danielle Darrieux.
Femme plus connue en tant que mondaine, elle fût l'ex d'Antoine de St-Exupery et a terminé ses vieux jours avec André Malraux.
J'ai noté dans ces 2 récits quelques similitudes même si les 2 histoires ne sont pas identiques.
Dans Madame de, nous suivons Madame de, femme mondaine assez frivole et très dépensière qui, acculée de dettes, va mettre en place un scénario rocambolesque.
Julietta narre l'histoire d'une jeune fille promise à un monsieur plus âgé. Lorsque celui-ci l'embrasse pour la première fois, elle en ressent un tel dégoût qu'elle prend la fuite. Fuite au cours de laquelle elle va s'immiscer dans la vie d'un notable.
Madame de est une nouvelle assez tragique, dramatique même si le cynisme est omniprésent.
Julietta est un peu plus léger, plus romanesque. C'est une lecture idéale à lire en été.
Dans ces 2 récits, le schéma de répétitions se fait ressentir, dans Madame de avec les bijoux qui apparaissent et disparaissent et dans Julietta avec ses questionnements du type: " je pars ou je reste".
Il y est aussi question dans ces 2 nouvelles de mensonges, de trahisons et de quiproquos, qui n'auront pas les mêmes conséquences pour les 2 héroïnes.
Il y est aussi fortement question de la question du renoncement. La difficulté pour Madame de de renoncer à un statut, à l'apparence et à tout ce que la mondanité lui octroie en termes de privilèges. Pour Julietta c'est le renoncement à une vie préétablie par sa mère, à une vie dont elle ne veut pas et à laquelle elle veut à tout prix fuir.
Une bien belle découverte que cette autrice dont je découvrirais avec plaisir les poèmes.
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Quelle élégance quelle légère quelle beauté ce roman est une petite merveille tout comme le film avec Danielle Darrieux
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Le titre est à l'image de l'auteure, le livre est un bijou. Correspondances
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Une lecture un peu théâtrale. Une femme un rien loufoque, une lettre compromettante égarée et une petite histoire d'amour. Un petit moment détente bien agréable.
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Un livre fabuleux où l'héroïne éponyme n'est....rien. Je m'explique car je sens bien que je vais être mal comprise là. "Madame de" c'est la femme créée par les hommes dits civilisés . Instruite, élégante, fine, toujours le bon mot, polie et policée. Mais "Madame de" reste cette sorte de concept (ici le concept de la femme mais n'importe quel autre concept peut "cadrer") qu'une civilisation aux mains des hommes a longuement, patiemment, intellectuellement crée. Symbole fictif d'une réalité pure et dure : l'absurde de la civilisation car elle construit du vide et elle passe à côté. A côté du naturel, du vrai, de l'Autre aussi. Merci à Louise de Vilmorin (laquelle n'a pas cautionné le film "Madame de " jouée par Danielle Darrieux) de cette vraie réflexion. Dire l'absurde c'est ce qu'il y a de plus dur à dire et le dire avec esthétisme c'est de la stratégie de haut vol en cette matière très précise.
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On peut vraiment dire qu’il s’agit là d’une écriture sèche, nerveuse, « à l’os ». Rien n’est superflu, tout est essentiel. Mais – et c’est là une critique qui va à l’inverse de celles qu’on peut ordinairement formuler –, il n’y a justement pas assez de « gras », ça va trop vite, c’est trop condensé, on n’a pas le temps de faire vraiment connaissance avec les personnages, on n’en sait pas assez sur eux.
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Court roman ou plutôt longue nouvelle dans un style pur, délicat, dépouillé de toute emphase. Il est question d'une lettre qu'une femme destinait à son frère, lettre qui contenait des propos désobligeants sur son mari et sur le patron de ce dernier et qu'elle a perdue dans un taxi; d'un maître-chanteur qui ne demande pas d'argent mais de l'amour...
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De Louise de Vilmorin, je ne connaissais qu'une élégante holorime et un souriant distique alors quand j'ai croisé récemment cette "Histoire d'aimer" j'ai sauté sur l'occasion d'en savoir plus. Pour y trouver le même brio, il me faudra renouveler l'expérience avec une autre lecture.
Ce court roman est une prose très académique, aussi irréprochable que plate. Quant à l'histoire, que l'on la prenne au sérieux - à déconseiller - ou à avec humour et distanciation, elle manque de consistance. Bof.
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