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Critiques de Luc Brisson (71)
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Le banquet

Déja les types ont des noms super compliqués, se font une bouffe où ils se racontent leur bringues et leurs vies sexuelles, ainsi que leur définition de l'amitié et de l'amour, qui sont toutes aussi sexuelles l'une que l'autre.

Au final, ils donnent envie d'entendre parler le grand manitou qui est Platon, un peu comme le loup blanc qui quand il finit parler on a oublié qu'il y avait toute une clique qui l'a introduit (au sens figuré même si on le sait un peu coquin l'ami Platon)

Bref lisez ce livre c'est un incontournable que je ne me lasse pas de lire et relire (ça c'est pour faire le beau un peu)
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Le banquet

Livre acheté et lu le 29/09/69 .... ça ne nous rajeunit pas !

Pas vraiment de souvenir ... si ce n'est le sentiment qu'il est important de l'avoir lu !

L'édition récente d'un roman graphique cosigné par Coco et Raphaël Enthonen a réveillé ma curiosité. Il me semble judicieux de replonger dans le texte initial avant de découvrir cette BD.



Après la notice sur la vie de Platon, la notice sur le banquet, l'énumération des différents discours avec la mise en avant de leurs points forts :

Discours de Phèdre, "des dieux l'amour est le plus ancien, le plus auguste et le plus capable de rendre l'homme vertueux et heureux durant sa vie et après sa mort."

Discours de Pausanias, "l'amour n'est de soi beau ni laid; il est beau, si l'on aime selon les règles de l'honnêteté; il est laid, si on aime contre ces règles."

Discours d'Éryximaque, "l'artiste doit cultiver l'amour élevé et répudier l'amour vulgaire."

Discours d'Aristophane, "chacun de nous n'est donc qu'une moitié d'homme, et cherche sa moitié."

Discours d'Agathon, "l'amour est .... l'objet de l'admiration et du désir des hommes et des dieux, l'auteur de tout plaisir, le consolateur de nos peines, le guide de notre vie".

Discours de Socrate et de Diotime, "... vivre pour contempler cette beauté est la seule vie digne d'être vécue ....".

Discours d'Alcibiade, "...ne te laisse pas prendre au jeu de cet homme qui, sous couleur d'aimer, capte l'amour d'autrui."



"Nous nous croyons transportés dans un banquet véritable, au milieu d'Athéniens du Ve siècle qui s'amusent à traiter des plus hautes questions philosophiques, comme d'autres s'amuseraient à parler de combats de coqs ou de courses de chevaux."



Certes c'est une façon élégante et raffinée de qualifier ce texte ....

Quelques années plus tard, je dirais que je me suis retrouvée au bistrot du coin, où avec les quelques habitués, dont la meilleure raison de vivre est de palabrer de tout, de rien, parfois de l'amour, de la haine, d'un fait divers quelconque pas plus passionnant qu'un autre !

Maintenant mission accomplie, ma mémoire ayant fait une bonne mise à jour, je vais pouvoir me plonger dans l'interprétation qu'en ont fait Coco et Raphaël Enthonen .... à suivre ....
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Le banquet

C'est la première fois que je lis un ouvrage philosophique par moi-même, et avec plaisir !



Je me souviens qu'en cours de philo de terminale, on se basait sur des passages du Banquet de Platon. Et c'est un réel plaisir de découvrir ces passages tout en me remémorant mes cours de philosophie (j'ai eu de la chance, mon prof de philo était génial !).



À l'occasion d'un banquet (qui s'apparente d'ailleurs davantage à une beuverie qu'à un banquet à proprement parler), Socrate et quelques autres philosophes se défient de réaliser le meilleur éloge du dieu Éros.



Les argumentations s'enchaînent les unes après les autres, certaines parfaitement saugrenues et un poil tirées par les cheveux, d'autres trop "classiques", trop "modèle grec" selon moi, à vouloir faire l'éloge du beau, encore et toujours. Certes, cela vient du contexte. Il n'empêche que je ne suis pas d'accord avec les points qui ont été mentionnés.



En définitive, ça a été une expérience positive et agréable, que je renouvellerai certainement avec d'autres ouvrages du genre.
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Le banquet

Le philosophe Platon a composé, vers 385 avant J.-C., un ouvrage intitulé le Banquet (to Sumposion, en grec) et qui se présente comme le récit d’une soirée passée chez un jeune poète, Agathon, lequel a convié quelques amis intimes à un dîner. Platon convoque à ce dîner des gloires de la philosophie et du théâtre (le philosophe Socrate, le poète comique Aristophane…) et nous décrit le déroulement de la soirée : au fur et à mesure que les invités arrivent, ils sont pris en charge par de jeunes esclaves qui leur lavent les pieds, puis les conduisent à leur place ; les convives s’installent sur des lits disposés autour de tables basses, et le dîner est servi. Une fois le dîner achevé, l’assemblée chante un hymne en l’honneur de Dionysos, le dieu du Vin. Un des invités, le médecin Éryximaque (dont le nom signifie “celui qui combat le hoquet” !) met en garde les autres convives sur les dangers qu’il y a à s’enivrer, et alors tous décident, d’un commun accord, de ne boire que modérément durant le reste de la soirée. Et Éryximaque propose aussi un sujet de débat : l’Amour.



À tour de rôle, les invités prennent la parole, pour livrer leur vision de l’amour, et les dissertations philosophiques se succèdent, émaillées de quelques incidents cocasses...
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Le banquet

J'ai lu les sept discours sur l'Amour du banquet de Platon dans mon adolescence et c'est probablement un des textes qui a eu le plus d’influence sur moi et sur ce que je suis devenue. Mes souvenirs sont certainement émoussés et je ne me lancerai d'ailleurs pas dans une critique philosophique du contenu mais me contenterai de citer ce qui m'est resté.



Les convives de l’auteur dramatique Agathon exposent leur avis sur l’Amour à travers une joute oratoire au cours d’un dîner arrosé. Phèdre se lance dans une apologie du grand et antique Eros. Pausanias distingue deux Amours, un noble et un vulgaire, Eryximaque différencie lui aussi les deux Aphrodite et étend sa théorie à des considérations physiciennes, artistiques, médicales d’harmonie universelle. Pour Agathon, l’Amour est, contrairement à ce qu’en dit Phèdre, le plus jeune des dieux, et inspire création poétique, convivialité et sociabilité. Enfin Socrate s’emploie à convaincre les autres des vertus de l’amour « platonique », celui de l’absolu. Je passe sur le discours d’Alcibiade, saoul, qui refusera de parler de l’Amour mais fera un éloge de Socrate.



Mais c’est surtout le discours d'Aristophane qui m’a laissé le plus de souvenirs. Il raconte comment l’ancêtre des hommes était autrefois double, deux corps ne faisant qu’un avec deux têtes, huit membres et deux sexes. Ces êtres pouvaient être composés de deux hommes, un homme et une femme ou deux femmes. Pour affaiblir ces êtres, Zeus les a divisés en deux, avec l’aide d’Apollon, et les a ainsi condamnés à rechercher sans cesse leur moitié. La quête de l'amour... De nos jours où nombre de discussions font débats et polémiques sur les thèmes de l’homosexualité, l’intervention d’Aristophane trouve un écho fort moderne.



À mon avis, un grand texte fondateur. De tous les dialogues platoniciens, « Le banquet » est l'un des plus accessibles et celui qu’il faut lire pour comprendre les sources de notre manière de concevoir le monde.





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Le banquet

"Le banquet" de Platon.

Cela fait longtemps que je n'ai pas lu de livre et je ne pense pas que j'en lirais plus de deux ou trois ce mois ci, hors mangas (les examens me prennent trop de temps).

Mais je voulais au moin lire un bon Platon pour compenser la chose.



Le banquet : de quoi ça parle ?

Le livre nous parle d'un banquet qui est fait entre plusieurs personnages connus de notre belle Grèce antique (avec Socrate mais en tant que personnage secondaire la moitié du dialogue et ne venant sur le devant de la scène seulement vers la moitié et la fin).

La discussion philosophe s'axe principalement sur la question de l'amour et de la divinité Éros (dieu de l'amour). L'aspect "amoureux" est surtout vu du côté du beau et non pas seulement sur l'aspect sexuel (qui possède tout de même une part importante du livre avec l'amour homosexuel en Grèce antique omniprésente).

La seconde partie est plus un éloge amoureux de la part d'Alcibiade pour Socrate.



J'ai énormément apprécié ce livre. Cela faisait longtemps que j'avais envie de lire de nouveau du Platon (après "La République" que je n'avais pas vraiment apprécié à cause de sa longueur et des idées un peu trop excentriques à mon goût).



En soit je vous le conseille vivement étant également assez rapide comparé à d'autres œuvres de Platon.



(10/10
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Lire les présocratiques

Cet ouvrage collectif - dirigé par l'immense Luc Brisson - construit un panorama très bien fait sur ce que l'on appelle les "présocratiques", tous ces philosophes - connus et moins connus - qui ont été regroupés sous ce vocable par un philologue allemand de la fin du XIXe siècle, un certain Diels, qui fait référence encore aujourd'hui. Même si cette catégorisation peut donner lieu à débat, elle permet de faire mettre en évidence la GRANDE RUPTURE de la pensée grecque et par delà de la pensée occidentale avec les traditions écrites et orales des millénaires précédents. Plusieurs critères ont été retenus :

1 - Tous ces auteurs ont écrit en prose et non plus en vers.

2 - Ils ont tous écrit en Ionien - cette forme du grec qui s'impose partout à ce moment-là

3 - Et le plus important de tout : ils tentent chacun à sa manière d'expliquer le monde, de comprendre la nature, bref d'apporter des réponses à cette question séminale et fondatrice : le réel est-il intelligible ?

C'est cette démarche qui fondera l'incroyable école de Milet et de Samos dont notre monde d'aujour'hui est l'héritier.

Autant dire que ces auteurs, pour curieux qu'ils peuvent parfois sembler, sont les véritables pères de la pensée moderne.

Ils méritaient bien un petit tour d'horizon rafraîchissant pour nos mémoires !

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Le banquet

Que dire du Banquet? Mon premier livre de philo. Si tous les philosophes pouvaient écrire comme ça, la philo serait moins rébarbative. Une leçon de vie simple et efficace. Un des écrits de Palton que je préfère avec le Protagoras.
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Le banquet

C'est le seul écrit de Platon que j'aie lu dans toute ma vie. Comme on le sait, ce « banquet » est l'occasion, pour chacun des convives, de faire à sa façon l'éloge de l'Amour. En fait, je n'ai pas du tout été intéressé par ces arguties, à la fois compliquées et naïves, très "datées" dans le contexte antique, et surtout passant à côté (à mon humble avis) des problèmes essentiels posés par l'amour.

Pour moi, la seule question posée vraiment intéressante est celle de l'orientation sexuelle, mais les réponses proposées ici ne sont pas satisfaisantes. Par exemple, je trouve absurde la distinction, faite par Pausanias, entre l'amour hétérosexuel (jugé vulgaire et purement sensuel) et l'amour homosexuel (qui correspondrait selon lui à "l'union des âmes"). En tant que lecteur du XXIème siècle, je ne peux rien faire d'une telle opinion, discutable, spéculative et réductrice. D'une façon générale, je constate que la notion de pulsion sexuelle – déclenchée par notre physiologie et conditionnée par notre histoire psychologique – était complètement étrangère à Platon. Du coup, tous ces discours verbeux me paraissent sans pertinence.

Dans "Le banquet" tout me semble du même tonneau, y compris la fable charmante mais un tantinet ridicule des hommes et des femmes doubles. Je ne comprends pas pourquoi cette oeuvre est encore célébrée par les critiques. Si je ne l'apprécie pas, cela voudrait-il dire qu'il « me manque une case » dans le cerveau (comme dit une amie à moi) ?

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Le banquet

Le Banquet/Platon

Écrit vers 380 avant JC, cette série de sept discours, œuvre purement philosophique, porte sur la nature et les vertus de l’amour. La lecture en est assez ardue et notre cartésianisme européen moderne a du mal à s’accommoder à une rhétorique et une dialectique éristique qui aborde le sujet plutôt par avancées concentriques nourries de nombreuses références à la mythologie grecque. L’affirmation n’est jamais directe et le bavardage entre les protagonistes s’apparente parfois à du verbiage.

Sur la forme, Platon use d’un intermédiaire en la personne d’un disciple de Socrate, Apollodore qui lui-même tient le récit de cette soirée mémorable d’un autre disciple de Socrate, Aristodème, présent au banquet donné en l’honneur d’Agathon.

Sur le fond, c’est l’histoire d’une longue nuit de beuverie au cours de laquelle les langues se délient.

Il faut bien avoir présent à l’esprit en lisant ces discours que la conception qu’avaient de l’amour et de la sexualité les Grecs anciens était très différente des nôtres. De nos jours, la relation sexuelle normale homme/femme se fait sur le mode de la complémentarité en quelque sorte. En revanche, chez les Grecs, la relation se faisait sur le mode hiérarchique, relation entre supérieur et inférieur, homme et femme, adulte et adolescent, homme libre et esclave.

Le Banquet s’achève par la conception socratique de l’amour, mais paradoxalement ce n’est plus l’éloge de l’amour qui est présent. Alcibiade se livre à l’éloge de Socrate qui démonte les allégories aventureuses des éloges des discours de ceux qui ont précédé.

En y regardant de plus près, on comprend que le Banquet contient une implicite et sous-jacente critique de la rhétorique. Parti de l’éloge de l’amour, il se termine par l’éloge de la philosophie qui est non seulement amour de la sagesse mais encore sagesse dans l’amour.

Extraits : « Tout homme devient poète quand l’Amour l’a touché. »

« L’Amour a pour objet l’immortalité. »

« Dans la vie, le moment digne d’être vécu entre tous est celui où l’on contemple la beauté en elle-même. »

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Le banquet

Un texte philosophique fluide et de toute beauté qui est plus accessible que les textes philosophiques en général. La théorie de l'amour par Socrate est intéressante même si mon cœur de midinette préfère celle d'Aristophane. Un livre qui ne manque pas non plus de drôlerie (épisode du hoquet). A lire.
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Le banquet

Le thème de l'amour n'est pas si souvent traité en philosophie, davantage en poésie (Anacréon, Lesbos...). Comment faire avancer une réflexion logique sur un thème qui semble défier toute logique ?

La base de réflexion par Socrate, l'amour désir de quelque chose qui nous manque (le bon, la beauté), peut paraître un peu simpliste mais l'idée amène à une réflexion riche et féconde. Comme à l'habitude, c'est de la discussion qu'émerge une pensée plus riche, et non de l'exposé d'une thèse. Seulement, à la différence de nombre d'autres dialogues, ce n'est pas ici par la dialectique directe - questions-réponses - que Platon procède mais plutôt par celle des discours prononcés par les différents convives : plutôt que de contredire les discours de chacun, Socrate incorpore des éléments de chacun à son propre discours, par l'intermédiaire du discours féminin de Diotime (volonté de ne pas brusquer ses interlocuteurs ; discours d'autorité en faisant intervenir le féminin), tout en leur donnant un sens plus cohérent.

Phèdre parlait de la volonté de devenir meilleur pour plaire à l'être aimé ; Aristophane parlait d'un besoin de compléter sa nature - le féminin ou le masculin - caractérisée par un manque ; Éryximaque distinguait le vrai amour comme celui dans lequel il y a volonté d'élévation, d'enrichissement pour l'esprit… Ainsi, les strates de l'amour selon Socrate/Diotime vont du corps à l'âme, à l'idée de beau. À chaque stade, il y a généralisation et extraction de l'essence du beau : d'un corps attirant à la beauté corporelle de l'homme, de l'observation des hommes, de leurs actions, à l'amour pour une âme, à la beauté de l'âme humaine, aux sciences des hommes, puis à la science du beau et du bon. L'amour est ainsi un processus d'apprentissage qui mène vers le bon/le beau. En partant d'un individu, l'amour nous amène à chercher ce qui est bon chez cette personne, puis en général partout, jusque dans la nature…

Remarquons également que cette recherche ou cet apprentissage progressif de l'amour amène à « faire des discours », ce que répète plusieurs fois Socrate/Diotime. S'agit-il de se déclarer, d'exprimer le bien et le beau par le détour, par le support d'un objet avant de pouvoir s'en extraire ? En tout cas, l'amour amène à l'apprentissage et cet apprentissage passe par la parole, ce qui est le propre de la méthode socratique.

En cela, Platon a parfaitement appliqué le principe dialectique pour aborder ce thème de l'amour. Ici, on peut même parler de polyphonie, et un tel sujet méritait bien-sûr autre chose qu'une suite de questions-réponses comme dans une partie des œuvres de Platon. Il fallait davantage de poésie pour rendre hommage à l'amour comme le font les personnages. Platon donne donc de la poésie dans les discours des uns, naïve et lyrique chez Phèdre, provocation presque chez Éxymarque, images de la mythologie et comique chez Aristophane, biologie et académisme chez Agathon…. Mais c'est surtout dans la montée progressive vers l'extase philosophique du discours de Diotime, comme un étourdissement spirituel. Platon ne manque pas non plus de mettre en scène la poésie de l'amour : la présence de Diotime – une des seules figures féminines de l'oeuvre de Platon… - le retard de Socrate au banquet pour cause de réflexion philosophique en cours ; le badinage des uns et des autres ; l'atmosphère festive, la présence en arrière-plan de vin, de danse, de musique… ; la fin où tous s'endorment sauf Socrate qui reste en veille philosophique, comme si l'élévation spirituelle de la discussion continuait de le maintenir dans l'admiration de la beauté.

Enfin, les mots d'Alcibiade visent à montrer que Socrate, contrairement à l'idée reçue d'un esprit pur dénué de sentiments, est bien l'amoureux dans toute sa puissance et dans tout son accomplissement, celui qui a parcouru tous les niveaux de l'amour, dépassant l'intérêt pour le corps (Alcibiade le dit), puis même pour l'âme individuelle, pour s'intéresser à l'homme, aux sciences et surtout à la science du beau et du bon dans son essence, et cet amour se matérialise chez lui par la volonté d'apprendre des autres et de déclencher en eux l'envie d'apprendre.
Lien : https://leluronum.art.blog/2..
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Le banquet

Ce livre est particulier pour moi car très lié à un fort souvenir de jeunesse...

Je venais de déménager car mes parents avaient décide de "changer de vie" je changeais de région, me retrouvais pour la 1ere fois de ma vie pensionnaire et c'était mon entrée au lycée. C'était le jour de la rentrée des classes, comme pour me rassurée et m'occuper aux inter cours je traînais mon bouquin partout! J'arrive en cours de français, je m'installe et pose mon livre sur le coin de la table. La prof remonte le rang des tables et stoppe à la mienne elle regarde le livre et dit: "Ce n'est pas la peine d'essayer de me faire croire que vous avez des lectures intellectuelle si vous voulez lire lisez quelque choses de votre niveau!" Là et même si c'est mon premier jour et que j'ai pas encore d'amis la colère est trop forte je lui répond du tac au tac que je n'ai besoin de personne pour choisir mes lectures et que je comprends parfaitement tout ce que je lis je rentre ensuite dans une analyse de l'oeuvre que par chance je viens de finir. Elle se retrouve sans voix se rendant compte qu'en fait j'en sais plus qu'elle en littérature... Du coup ce livre est resté gravé dans ma mémoire mais pas qu'à cause de l'anecdote. Le discours de Platon sur l'amour véritable est fort et explicite à cause ou grâce à lui j'ai passé de longues années à chercher ma moitié d'orange
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Le banquet

Une oeuvre que votre professeur de philosophie vous a sûrement recommandé la lecture. Mais soyons honnête, en générale on ne se jette pas vraiment sur les livres philosophique. Et pourtant...



J'ai été la première surprise par l'enthousiasme que je développais tout au long de ma lecture. Ce livre n'est pas un long discours avec des terme qui nous perdent; pas du tout. Tout d'abord, le contexte du discours ou plutôt des discours.



Plusieurs hommes qui se connaissent s'allongent sur des divans et commencent à débattent sur ce que l'amour signifient et représente véritablement. Et c'est passionnant, car on nous expose plusieurs points de vue et non pas un seul comme dans beaucoup de livres à portée philosophique, et chaque opinion vient étoffer la précédente, ce qui m'a énormément apportée.



Le problème cependant, c'est que ce ne sont que des hommes qui débattent et de ce fait nous n'avons jamais qu'un point de vue masculin sur le sentiment amoureux. Et cela pose un autre problème qui est lié au premier : l'éloge de l'homosexualité masculine.



Attention, non pas que cela soit un mauvais aspect de l'amour mais l'ennui dans ce discours est que tout les autres aspects amoureux sont rabaissés quand ils ne ont pas complètement dénigrés. L'amour entre une femme et un homme est perçut comme un "amour vulgaire" et sans valeur et même l'homosexualité féminine est perçue comme inférieur; ce qui m'a profondément déplu.



Et comme si cela ne suffisait pas, tout au long de ce débat les hommes porte au nu la pédérastie, ce qui m'a profondément choquée surtout lorsque l'un des convives se met à expliquer pourquoi il est préférable d'aimer un "jeune".



Cela étant dit, ces discours sont pour certains profondément intéressant et développent des concepts qui m'ont pour la plupart fascinée, comme par exemple la différence entre "l'Amour Vulgaire" et "l'Amour Céleste", ainsi que l'origine de certains dieux et déesses et des bienfaits qu'ils ont apportés aux hommes.



Pour finir, ce n'est parce qu'une oeuvre est considéré comme un "classique" que l'on a plus le droit de le critiqué ou de remettre ses conclusions en questions, au contraire il faudrait le faire régulièrement car la pensée évolue, celle de la doxa notamment, ainsi que les moeurs et autres aspects de la culture qui nous font voir ses discours sous un nouveau jour...(Suite sur le blog).
Lien : http://bookymary.blogspot.fr..
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Platon, Le Banquet - Prépas scientifiques 201..

"Le Banquet" de Platon est un dialogue philosophique classique qui continue de fasciner les lecteurs par sa profondeur intellectuelle et son exploration des concepts essentiels de l'amour, de la beauté et de la connaissance. Dans cette œuvre emblématique, Platon réunit un groupe de personnages illustres pour discuter de l'amour sous différentes perspectives, offrant ainsi une réflexion complexe sur la nature de ce sentiment universel. À travers des dialogues vifs et stimulants, l'auteur explore les différentes facettes de l'amour, de l'amour physique à l'amour intellectuel, tout en dévoilant les liens étroits entre l'amour et la quête de la vérité. "Le Banquet" se distingue par sa profondeur philosophique et son style élégant, captivant les lecteurs par ses idées stimulantes et ses réflexions intemporelles sur la condition humaine. En somme, cette œuvre reste un incontournable de la littérature philosophique, offrant une source d'inspiration et de réflexion pour les générations à venir.
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Le banquet

Comment ne pas apprécier un dialogue socratique qui commence par une bouffe entre potes organisant un battle de rap (mais avec des poètes athéniens) et qui finit en soirée arrosée perdurant jusqu'au petit matin à cause d'un débat philosophique initié par le plus gros troll de la cité ?



La renommée et la qualité du banquet ne sont pas usurpées.

Il m'a happé alors que je l'ai commencé tièdement.

Sa forme et la camaraderie qui s'en dégage le classe à part des autres dialogues socratiques.

Ne vous privez pas du plaisir de le lire.
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Le banquet

Le Banquet est un classique parmi les classiques, un des premiers et un des plus grands ouvrages philosophiques, à la base de notre culture. Ici, nous ne retrouvons pas les habituels dialogues socratiques, mais une sorte de mise en scène : lors d’un banquet chez Agathon, chacun des convives doit prononcer un discours sur l’amour. Après cinq éloges, Socrate rapporte les paroles de Diotime, une prêtresse, puis arrive Alcibiade, accompagné de quelques fêtards, qui fait l’éloge de Socrate.

Ce qui est surprenant dans cet ouvrage est ce qu’entend Platon par amour : il s’agit en fait de la pédérastie, et non du sens moderne du terme… Cela rend parfois ce livre un peu vieilli : on ne se sent pas vraiment concerné par l’argumentation qui est développée, et on est même choqué de ce principe « d’éducation » (surtout au vu du contexte actuel !). Mais certaines vérités sont universelles, quel que soit le type de relation ; on a tous déjà entendu parler Banquet par un moyen ou un autre (par exemple, le très connu mythe des moitiés relaté par Aristophane) et il fait partie de ces textes que l’on se doit de connaître.
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Le banquet

Alors que le jeune Agathon a remporté le concours des grandes Dionysies (joutes oratoires et dramatiques lors de ces festivités religieuses dédiées au dieu Dionysos), il organise d’une réception où chacun leur tour, des philosophes vont faire l’éloge de l’amour, du dieu Éros. Un à un, ces huit érudits dont Phèdre, Aristophane ou Socrate vont discourir sur leur définition de l’amour, sur ses beautés, ses forces, sa vertu. Le dieu Éros va alors être décortiqué pour encore mieux le contempler, l’admirer face à toute cette beauté, cette jeunesse, ces atours. La plupart de ces philosophes s’accordent à lier l’amour à la vertu, à tout ce qu’elle a de plus pur et de plus véridique. Sacrifice de l’amant face à l’être aimé applaudi des hommes et des dieux eux-mêmes, la force du coeur humain, la figure double d’Éros, entre amour céleste et amour vulgaire (qui rappelle les deux traditions d’Aphrodite, déesse de l’amour et de la sexualité), sa place dans la mythologie : tout ce qu’il est possible de dire à propos du plus fort sentiment dont l’être humain peut faire preuve et qui recherche sans cesse est entièrement mis en lumière.



Dans Le Banquet, il n’est pas question de parler des vices dont l’homme peut être capable mais bien de ce qu’il peut créer de plus beau, ce beau auquel aspirent même les dieux grecs. D’abord désireuse de lire cet ouvrage pour découvrir en intégralité le mythe des androgynes expliqué par Aristophane, celui-ci créant par là une nouvelle cosmogonie époustouflante au sujet de la création des êtres humains, j’ai été plus d’une fois captivée par ces différents discours tout en poésie, lyrisme et beauté. Après ces divers éloges s’ensuit l’intervention de Socrate qui relate son dialogue avec Diotime, une prêtresse, à propos de la nature de l’amour. Contrairement aux autres philosophes présents au Banquet, l’amour ne serait, selon elle, ni délicat ni beau, ni savant ni ignorant. Car si l’amour est liée au désir de posséder ce que l’on a pas, comment l’amour pourrait-il être beau et bon ? Par l’amour, l’homme et la femme ne seraient-ils pas éternellement en quête du Beau, du bon, de l’immortalité ?



Le Banquet se conclut par le discours d’Alcibiade qui cette fois-ci choisit de faire l’éloge de la figure de la philosophie, Socrate, celui-ci présent devant lui. Au fil de son argumentation, les similitudes entre Éros et Socrate se font de plus en plus grandes, exposant particulièrement la figure ambiguë du philosophe. Ni beau ni délicat, Socrate est pourtant enchanteur. Tel que l’amour qui est en éternelle quête de la vraie beauté, Socrate fait naître chez les jeunes l’aspiration à la beauté et au savoir. Percer le mystère de l’amour et le mystère de Socrate semble aussi complexe pour l’un que pour l’autre. Platon réussit alors à ériger son récit au niveau le plus sage et inspirant de la philosophie grâce à l’image décortiquée de son mentor. Pour les adeptes de la philosophie ou pour ceux qui seraient envieux de s’y essayer, je ne peux que vous recommander de sauter le pas avec cet ouvrage étonnamment accessible dans la forme et dans le fond.
Lien : https://entournantlespages.w..
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Lire les présocratiques

Cet ouvrage collectif sur « les monuments engloutis des origines de la philosophie occidentale » rappelle les limites de nos sources et propose de brèves introductions aux principaux penseurs. Les limites des sources : le nombre des interprétations est incommensurable à celui des fragments fiables. Les auteurs rappellent que le travail philologique d’Hermann Diels n’a guère été dépassé depuis 1902. Ils précisent que l’édition de la Pléiade (1988) reprend telle quelle la sélection de Diels et s’inspire de sa présentation, ce que la Pléiade ne dit pas clairement. Diels traitait chaque penseur de trois points de vue : témoignages, fragments et imitations. La Pléiade n’a pas cette prudence et traite de la vie, de la philosophie des auteurs et de leurs fragments.



Qui sont ces philosophes ? Des poètes inspirés par la mythologie, des penseurs qui se débarrassent du surnaturel, de sages conseillers, des savants, ou tous ceux qui ont le désir de savoir ? Et qui mérite l’adjectif de présocratique ? Faut-il exclure Thalès, figure légendaire ; Pythagore, qui n'a rien écrit ; les pythagoriciens (235 dans la liste de Jamblique) qui ont vécu sur des siècles, souvent après Socrate ; et aussi les sophistes, « imposteur rémunérés », « mercenaires de la rhétorique » ? La première partie rappelle l’influence majeure d’Aristote (détracteur des pythagoriciens) dans l'histoire des idées, et souligne avec humour les biais de nos connaissances (« Théophraste lit Anaximène avec des lunettes péripatéticienne », p 94).



De courtes monographies traitent des écoles (milésiens, sophistes, pythagoriciens) ou des penseurs individuels. L’introduction rappelle la tradition de trois lignées, ionienne, pythagoricienne et italique (p 22). Curieusement Héraclite, cher à Saint-John Perse et à René Char, est absent de ces lignées mais il a sa monographie, et inversement pour Zénon d’Elée, Cher à Valéry. Sans surprise, Pythagore n’a pas sa monographie (« La doctrine de Pythagore : une absence » p 106) et les Pythagoriciens ont droit à 12 pages (212 dans la Pléiade).



Certains d’entre nous connaissent les philosophes antiques et d’autres un peu les poètes. Ils puisent chez les présocratiques des idées et une inspiration que leurs auteurs pourraient ne plus reconnaître. Ce livre rénove la curiosité et le plaisir des uns et des autres. Comme le dit Jaccottet « La préférence que nous vouons […] aux philosophes présocratiques a quelque chose de désespéré. Hommes au regard terni, nous désirons violemment ces yeux clairs ».

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Le banquet

C'est l'un des premiers livres philosophie "pur" que je lis alors je ne sais pas si mon avis sera plus que subjectif.



Car oui, j'ai beaucoup aimé ma lecture.



Même si structures utilisées sont plus compliqués d'après moi que la majorité que j'ai pu rencontrer dans mes lectures jusqu'ici, elles n'en recèlent pas moins d'intéressant propos.



J'ai été tout bonnement fascinée comme on peut etre fasciné par les aspects d'un monde dont on ne connaît rien, comme un enfant.



L'ensemble des discours constituait différents points de vue sur la même quête : faire l'éloge d'Éros. Tout ceux avant celui de Diotime rapporté par Socrate en faisait en un semblant flatteur mais néanmoins intéressants par leurs formulations, déroulements, idées quant à Eros, à l'amour. Je pense avoir à peu près compris ceux là.



Mais le plus intriguant et fascinant, fut celui de Socrate. Même avant sa prise de parole pour énoncer son discours, il s'est imposé comme l'homme différent, le plus réfléchi de tous. Le plus sage, à son unique manière.



Aussi son discours qui rapportait la discussion qu'il avait eu avec Diotime, m'émerveilla par ses propos, les idées qu'il nous fit parvenir, plus que tout autre. Car Socrate est dans la recherche de la vérité et non pas d'une vérité maquillée par le semblant. J'ai précieusement noté ce que j'en avais perçu concernant Éros, l'amour, le bonheur, le désir, l'immortalité, en général, que je vous invite à découvrir dans la lecture de cet ouvrage plutôt qu'ici. Ce ne serait pas leur rendre justice.



C'est pour moi, une lecture très apprenante et qui m'a fait entrer dans l'univers de Socrate et Platon d'une belle manière.
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