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Critiques de Luca Di Fulvio (1380)
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Le Gang des rêves

Le gang des rêves est une saga pétillante et touchante sur différents destins reliés par le hasard. C’est une belle traversée de l’Amérique du début du 20ème siècle où l’on vit les grands moments historiques tels l’arrivée massive d’immigrants italiens et irlandais à New York, la prohibition de l’alcool, la naissance des industries Ford, le fleurissement du cinéma à Hollywood et la naissance de programmes radiophoniques.



Luca Di Fulvio construit une fresque autour de personnages aux caractères bien trempés avec leurs difficultés, leurs limites, courageux ou faibles formant ainsi une palette représentative de la société américaine.



Certains passages sont des décharges de poésie, de beauté et de violence.

Comme dans un film l’auteur joue avec les ambiances, les nuances des sentiments, les espoirs et les rêves. Chaque personnage compose un tableau qui se greffe à la fresque. A chacun son rêve américain, sa part d’ombre et de lumière et sa capacité à leur trouver un sens.



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Le Gang des rêves

Intriguée par la rumeur, dubitative sur le sujet, attendant de voir pour me joindre au concert de louanges sur ce Gang qui fait parler de lui avec enthousiasme.



Pour faire court, j’ai d’abord fait ma chichiteuse en pensant trouver un énième livre sur le romantisme de l’émigration aux États Unis, le passage obligé par Ellis Island, la misère et la violence du Lower East Side.



Au final, plus de 800 pages avalées goulûment, avec des images à la Scorsese plein les yeux, des histoires de vies de galère ou de réussite plein la tête sur le rêve américain...

Un vrai plaisir en se glissant dans ce melting-pot aux multiples destinées à travers la misère des émigrés, le banditisme, la prohibition, l’âge d’or de la radio et du cinéma, avec en fil rouge une touchante histoire d’amour contrariée.



Voilà ce que j’appelle de « la bel ouvrage »!

Une puissance narrative et romanesque foisonnante et maîtrisée, un contexte historique du début du 20e fort documenté et un gamin des rues au charisme mi truand, mi chevalier qui fait fondre d’empathie le lecteur.



Je recommande vivement.

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Le Gang des rêves

Pour mettre en parallèle les deux sensations italiennes du moment, j'ai totalement succombé à l'Amie prodigieuse, mais je reste de marbre devant le Gang des rêves.

Trop de bons sentiments, trop de gentils gangsters et de méchants producteurs hollywoodiens (pourquoi, grands dieux, ils font la même chose, après tout, mettre les femmes dans des bordels et ramasser l'argent...Brûlante actualité)

Christmas débarque à New York avec sa mère Cetta en 1908. Ils ont quinze ans et trois mois à eux deux, et arrivent du fin fond de la Sicile. Cetta se retrouve tout de suite à "faire la putain" pour un maquereau au grand coeur, Sal, dont elle tombe peu à peu amoureuse...Ouh là là ça ne me plaît pas, ça, mais alors pas du tout. Christmas grandit, on le retrouve en parallèle en 1921, à treize ans, où il s'invente une bande de voyous dont il est le chef, les Diamond Dogs. Et puis il rencontre Ruth, aussi, une riche héritière qui s'est fait violer, tabasser, et amputer du doigt par un psychopathe nommé Bill...Christmas la retrouve en sang devant chez lui. Coup de foudre au milieu des coquards. N'importe quoi...

Ensuite, on va suivre ces joyeux lurons pendant huit cents pages, dans un crescendo d'aventures de moins en moins crédibles...

Le début est bien : la Sicile en 1907, la fuite de Cetta, l'arrivée à Ellis Island, l'installation laborieuse dans un New York pauvre. Ensuite, je trouve que ça part franchement en vrille. Le personnage de Sal, le maquereau au grand coeur donc, est tout simplement insupportable, en tout cas pour moi. Ce monsieur exploite un bordel, mais toutes les filles l'aiment bien. Il est ronchon, mais au fond c'est un tendre, Sal...Au secours !!!!! Les autres gangsters de New York, pareils. Ce sont des tendres, ces cocos. J'ai été particulièrement choqué de la scène où deux des hommes du Big Boss étranglent Joey et le jettent à la décharge, puis vont gentiment rigoler en écoutant l'émission de Christmas, tout cela raconté avec chaleur et tendresse par l'auteur. A contrario, Los Angeles en prend pour son grade. L'auteur perd sa chaude tendresse pour parler des vautours d'Hollywood, les petits Weinstein de l'époque. Là, je le suis, mais je ne comprends pas pourquoi les mêmes vautours criminels de New York sont traités avec autant de sympathie...Bref, à un moment, à partir de la radio, en fait, le texte a cessé de m'intéresser. J'ai trouvé la fin à la fois rocambolesque et convenue. Et tous ces personnages qui réussissent tout ce qu'ils entreprennent...Et Sal qui se met à pleurer virilement quand Christmas l'appelle son père... Et le très vilain qui est puni mais qui meurt en ayant des sentiments humains...C'est mièèèèèvre !

Bon, je m'excuse, mais, grosso modo, je n'ai pas aimé.

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Les prisonniers de la liberté

Comme il est facile de s'évader avec vos héros Monsieur di Fulvio comme on se laisse vite emporter par l'aventure de nos nouveaux compagnons de route !!! On a toujours envie de les connaître, de les côtoyer, de faire partie de leurs amis et pourtant l'environnement où se déroulent vos histoires n'est jamais très chaleureux très convivial ou encore très accueillant... Mais qu'est-ce qui nous attire alors ? et bien la beauté d'âme de vos héros, Rocco, Rosetta, Raquel, Tano, Annuncetta, libertad et quelques autres qui sont cette fois-ci dans "les prisonniers de la Liberté". Ce sont des enfants ou des adultes que l'on aime à la seconde où on les rencontre. Comme dans vos autres romans, c'est la magie de la rencontre entre vos personnages avec une grande bonté d'âme et la noirceur dans laquelle vous les faites évoluer, ici le monde de la prostitution et de la mafia, qui nous emporte et nous fait oublier notre propre environnement.

La violence de la mafia décrite avec moult détails m'a toutefois un peu dérangée. Si je mets 5 étoiles sans aucune hésitation et que je vais attendre la traduction de votre prochain livre, je pense avoir toutefois été un peu moins séduite qu'avec vos autres livres. Vos héros vont toutefois également rester mes héros pour longtemps !
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Le Gang des rêves

Je me suis décidée à lire cette dernière page que je ne voulais pas lire, afin faire durer ce chef-d'œuvre.



Le gang des rêves, je l'ai vécu. Il n'y a pas une scène que je ne voyais pas dans mes yeux, que je n'entendais pas dans mes oreilles, que je ne ressentais pas dans ma peau. Je voyais défiler toutes les pages, sans exception, devant moi. Chaque détail était représenté dans mon esprit.





Tout débute en Italie. On découvre Cetta, une adolescente que sa mère veut protéger du propriétaire terrien, elle a peur que celui-ci viole sa fille. Finalement, ce sera un autre homme qui commettra cet acte horrible. Cetta est enceinte, décide de garder l'enfant et de partir aux Etats-Unis en bateau. Elle se prostitue afin de survivre. C'est une femme très attachante et très tendre, qui veut donner une bonne éducation à son fils Christmas, ainsi que toutes les cartes pour qu'il ait une bonne vie. Celui -ci est un bon "gamin" qui veut se sentir exister. Mais nous sommes dans le New-York des années 1920, avec ses gangs...Dans des circonstances dramatiques, il rencontrera Ruth, une jeune fille juive de la haute société...Ruth a eu le malheur de connaître Bill...





Mes sentiments étaient exacerbés. J'ai aimé passionnément Christmas, Ruth, Cetta et les autres. J'ai ressenti une haine indescriptible pour Bill. Je me suis attachée à des personnages secondaires.



C'est ce livre que j'emmènerais sur une île déserte. Il comporte tant d'histoires, parle de tant de sujets, que j'aurais l'impression d'emmener plusieurs romans. Cette phrase, page 814, représente bien cette histoire, dans laquelle chaque mot est juste : "Il y a de la vie, du drame, de la chair. Pas de bavardages."





Plus qu' un coup de cœur, un énorme coup au cœur.


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Mamma Roma

TADAM 🎉 … Luca me voilà ! Enfin ! Car, il faut bien reconnaître que moultes groupies tu as !

Il me fallait donc absolument percer le mystère de ce flamboyant engouement et je l’ai compris en te lisant Caro Signore Di Fulvio … oui j’ai bien compris et je ne vais pas être, très originale car … conquise !

Ce que j’ai ressenti en te lisant est en parfaite symbiose avec l’image de l’homme que j’avais. Celle du charme à l’italienne, chaleureux et débordant d’énergie. Oui c’est bien cela : ça déborde délicieusement ! Ça parle fort, ça fait de grands gestes, ça crie l’Amour !



💭 Au cœur de ton histoire, “Mamma Roma” ! Rome, plus qu’une ville devient personnage à part entière. La mère d’un peuple qui, en ce mois de mars 1870, est encore un état pontifical protégé par les troupes française … mais l’orage gronde …

C’est bien plus qu’une ville pour toi, c’est ton sang. Et ce roman c’est justement la naissance de ta Mamma Roma. Une mère dans son sens le plus noble et authentique, dans toutes ses contradictions, toute à la fois fastueuse et misérable, mais battante jusqu’au bout …



Et puis il y a ces trois là, Pietro, Nella et Marta. Trois personnages que le destin va réunir. Ils ont tous les trois un point commun, celui d’être orphelin … Rome les accueille en son sein, comme une mère …

Ils sont, comme elle, en quête de sens, chahutés par la vie mais bien debouts, persévérants et mus par le plus beau des moteurs … l’Amore …

▫️▫️▫️▫️▫️▫️▫️▫️▫️▫️▫️▫️▫️▫️

Eh oui Luca, là est la clé du mystère “Di Fulvio” … Amore … Un amour authentique, passionnel pour la Vie et le don du partage. Ce don spécial, cette belle aura qui fait de toi un homme unificateur et aujourd’hui officiellement tu comptes une groupie de plus ….

Grazie mille volte a te Luca ! Grazie per la tua bellissima luce! E ci vediamo presto !



À toi ami lecteur, cours découvrir Mamma Roma, le voyage en vaut vraiment la peine : une magnifique fresque historique et romanesque, écrite sans nul doute avec le cœur …
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Le Gang des rêves

Nous sommes au début du XXe siècle. Cetta Luminata vient d’arriver à New-York. Elle a fui son pays natal, la Sicile, car violée par l’employeur de ses parents, elle s’est retrouvée enceinte. Elle décide de garder l’enfant mais comme ils n’auront aucun avenir dans ce pays pourquoi ne pas tenter le rêve américain ?



Au terme d’une traversée qui a tout du cauchemar, elle se rend compte que le rêve s’écroule, et hélas la conduit à faire faire le trottoir pour nourrir son fils qu’elle a baptisé « Christmas » … mais quel pourra être son avenir, dans cette partie de la ville où règne en maître la maffia ?



Lorsqu’il est un peu plus grand, il tombe amoureux de Ruth, petite fille juive dont les parents sont riches, habitent une belle maison, où tout semble tomber du ciel facilement.



La gentille Ruth est victime d’un viol par un des employés de la maison et tout bascule.



Luca di Fulvio, nous raconte l’histoire de ces deux gamins, la manière dont ils vont évoluer dans la vie, et comment on peut on non prendre son destin en mains.



Chris est intelligent, même si l’école a été une expérience traumatisante, alors qu’il est né dans ce quartier maffieux, où règne la violence avec les guerres des gangs, les affrontements entre Italiens et Irlandais, avec la complaisance de certains policiers, la prohibition, la pauvreté, pour ne pas dire la misère. Pour un amour d’enfant, il va tourner le dos à cet univers et faire quelque chose de sa vie avec sa belle idée de « gang des rêves », tout en cherchant à retrouver Ruth.



L’auteur parle extrêmement bien aussi du drame des migrants, qui ont fui la pauvreté dans leur pays natal, pour se retrouver dans la misère une fois de plus, tout en gardant la nostalgie du pays. Il montre sans concession la ségrégation, le racisme sur fond de naissance de « Little-Italy ».



De son côté, Ruth doit arriver à vivre avec ce traumatisme qui a fait éclater l’innocence de l’enfance, et montrer qu’on n’est à l’abri nulle part, que l’argent et le confort ne protègent pas de tout.



On traverse pratiquement tout le XXe siècle, les musiques, l’avènement de la radio, le Music-hall, puis du cinéma ainsi que toutes les tragédies.



L’écriture est belle, le rythme léger, l’histoire va bien au-delà d’une romance à l’eau de rose,et au fur et à mesure que je progressais dans la lecture, je me suis sentie happée et il m’a été impossible de le lâcher.



J’ai lu énormément de critiques positives sur ce roman et la mienne (même rédigée de mémoire car plusieurs mois après l’avoir lu!) va dans le même sens, car l’atmosphère que crée avec talent Luca di Fulvio est encore omniprésente…



Bien entendu, d’autres romans de l’auteur m’attendent dans la PAL, notamment « Les enfants de Venise » et « Le soleil des rebelles » …



Un vrai coup de cœur donc:


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Le Paradis caché

Hin hin hin ! Ah ben non, zut, je l’ai déjà faite celle-là ! Je recommence, parce que cette fois il s’agit du rire démoniaque d’un homme ! Mouah ha ha ha ! …. Mais pourquoi est-il aussi méchant ? Par ce que !

Voici résumé brièvement un des agacements suscités chez moi par ce livre, à savoir son manque de nuances.

Pour ce qui est du Paradis promis, je ne l’ai malheureusement pas trouvé en tournant les pages de ce roman dont je ne voyais plus le bout…

Comme j’ai quelques lubies en ce moment, je suis repartie au temps de l’Inquisition, dans un récit qui serait une sorte de croisement improbable entre Croix de cendre (pour le décor ecclésiastique), Veiller sur elle (pour l’Italie) et La sorcière de Limbricht (pour le procès en sorcellerie).

Le début était sombre et prometteur avec l’accouchement dans un monastère d’une prostituée, qui décède en mettant au monde une petite fille. Cette enfant, Susanna, va être élevée en cachette par le prieur pendant quelques années (oui oui vous avez bien lu), dont il va aussi confier la responsabilité au petit Daniele qui vient d’être abandonné par son père au couvent.

Les cent premières pages m’ont transportée, j’avais enfin terminé ma série noire de livres décevants ! mais non, hélas, une fois plongée dans le procès en sorcellerie de Susanna, que de longueurs, de formulées toutes faites répétées ad libitum. Ainsi, au fil de la lecture, l’auteur nous serine un nombre incalculable de fois que Paolo a des boucles blondes et des yeux transparents comme de l’aigue-marine délavée, le châle de la mère de Dianele est de velours turquoise, avec trois étoiles dorées cousues sur un côté, comme le manteau d’une madone (cette partie de phrase étant à chaque fois reprise mot pour mot, je l’attendais tremblante, la bave aux lèvres, mais aucune intervention divine n’est venue arrêter ce supplice), Susanna a des yeux limpides comme un ciel de pleine lune, l’inquisiteur a des lèvres serpentines … J’aurais pu faire une petite fiche avec ces expressions récurrentes et les cocher à chaque apparition, tant elles ont fini par m’insupporter !

Je n’ai pas vraiment réussi à rentrer dans l’histoire certains personnages me semblant trop en avance sur leur temps, avec des réflexions contemporaines sur les questions de genre, leur soutien à Galilée, à l’instar de frère Thévet et de l’abbesse, deux êtres un peu trop éclairés, qui décident d’instruire la petite Susanna en totale contradiction avec les pratiques de l’époque. Beaucoup d’invraisemblances, d’anachronismes, avec une histoire d’amour improbable au gout de guimauve caoutchouteuse en plein procès entre Daniele et Susanna à laquelle je n’ai pas pu croire une minute. La motivation de l’Inquisiteur dans cette histoire m’a parue particulièrement tirée les cheveux et pas vraiment crédible.

La vision des femmes de Luca di Fulvio, qui se veut féministe ne m’a pas convaincue, je l’ai trouvée rétrograde et maladroite, ainsi Susanna s’exprime « d’une voix suave d’amoureuse » (ah bon ? elle ne peut parler normalement comme tout le monde ?). Dans trop de passages, des sentiments ou convictions sont dits explicitement et lourdement soulignés sans que Luca di Fulvio ne fasse confiance à l’intelligence de son lecteur, ni le laisse se forger sa propre opinion (ainsi Susanna est béate devant l’intelligence de Daniele alors que je ne trouvais rien de bien ébouriffant dans ses propos). Ou je cite (« Et frère Thévet, lui racontait […] comme elle était intelligente et extraordinaire. D'une certaine manière, le prieur avait ainsi contribué à garder la pensée de Susanna vivante dans l'esprit de Daniele. (p.304) »). Ah bon ouf, heureusement, qu’on me dit ce que je dois penser, hein, je ne suis pas sûre que j’y serais arrivée toute seule sinon…

Et que ce procès est interminable, le roman aurait pu être réduit de moitié ! la psychologie des personnages reste superficielle avec les bons et les méchants d’un côté et la foule des villageois au centre.

Ces bémols ont eu raison de mon enthousiasme initial. J’ai d’autres romans de cet auteur dans ma PAL, je vais laisser passer un certain temps avant de m’y plonger…

Et pour finir sur les anachronismes, je n’ai pas compris cette couverture (très belle et incitative au demeurant), avec cette femme les bras levés face à la montagne (qui ne fait d’ailleurs écho à aucune scène du livre), mais surtout qui porte une robe à fines bretelles très contemporaine…

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Les prisonniers de la liberté

1912, Rosetta Tricarico a hérité de son père une petite terre à Alcamo, Sicile, que convoite le Baron Rivalta Di Neroli. Après avoir vu ses bêtes égorgées, ses champs brulés et avoir été violée par trois inconnus, elle décide de céder à l’offre du cupide aristocrate et de s’enfuir en Argentine par le premier bateau, après avoir assommé ce dernier.

Raechel Bücherbaum a treize ans et vit avec son père dans un shtetl aux alentours de Sorochyintsi, en Russie. Lorsqu’une partie du village est massacrée, elle n’a d’autre choix que de s’enfuir et de rejoindre la caravane d’Amos, sombre personnage qui emmène les plus belles juives adolescentes qu’il a recueillies dans ses bordels en Argentine.

Le père de Rocco est mort en recevant la balle destinée à tuer son patron, Don Mimi Zappacosta, un parrain de la mafia. Le fils souhaite devenir mécanicien mais le mafieux a d’autres desseins quant à son avenir. Pour ne pas céder et devenir lui aussi un membre de l’organisation, il accepte la proposition de partir à Buenos Aires chez le neveu du parrain.

Tous trois vont se retrouver sur le même bateau avec comme horizon l’espoir d’une vie meilleure mais tout ne se passera pas comme ils l’avaient prévu...

La saga de Luca Di Fulvio a toutes les caractéristiques du très bon roman d’été, celui qui nous tient scotchés à chaque page, ardemment désireux d’en connaître les dénouements. C’est le roman idéal pour accompagner ses vacances.

Traduction d’Elsa Damien.

Editions Slatkine & Cie, Pocket, 780 pages.

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Mamma Roma

Pietro a été choisi par la Comtesse, parmi cent gamins crasseux alignés dans la cour boueuse de l'orphelinat. Elle ne peut pas avoir d'enfant, elle se contenterait bien d'un chien ou d'un chat, mais son mari veut un bipède, un chiot de l'orphelinat. Assis dans une roulotte du cirque Marta a compris qu'elle avait été enlevée, on lui avait ôté la possibilité d'avoir une famille, mais désormais sa famille c'était le cirque Callari. Nous allons suivre ces deux personnages dans Rome la ville éternelle secouée par une guerre qui va mettre fin au règne du pape et achever ainsi l'unité du pays.



Luca di Fulvio est un formidable conteur, il affectionne les personnages hauts en couleur comme l'Albanese un voleur sans foi ni loi qui n'hésite pas à égorger ses victimes ou Melo le dresseur de chevaux. Les destins des uns et des autres s'entrecroisent, la petite histoire se mêle à la grande Histoire. La plume de Luca di Fulvio est magnifique quand il nous parle de sa ville :



“Rome était une ville répugnante, quand on la regardait comme ça. Et pourtant, tous les jours, le soleil se levait sur cette ville répugnante. Alors les rues boueuses, les ruines dévorées par les plantes grimpantes, les tricheries, les excréments, les mensonges, tout disparaissait. En fait, tout scintillait. Séduisant chaque jour Romains et étrangers. Les ensorcelant. Ainsi jour après jour, malgré elle, Rome recommençait à se faire pardonner. Et à se faire aimer. Car il n'existait nulle part ailleurs une catin aussi extraordinaire que celle-ci. Et tous ceux qui la haïssaient le soir, la maudissant au moment de s'endormir, se réveillaient le lendemain résignés à l'aimer de nouveau, et à être trompés et trahis de nouveau.”



Malheureusement l'auteur se perd dans des bluettes qui rendent le récit mièvre et peu crédible. On passe de Victor Hugo à l'univers de la collection Harlequin. Je n'ai pas retrouvé la qualité de l'écriture romanesque, réaliste et truculente du Gang des rêves « ou des enfants de Venise”.





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Le Soleil des rebelles

Il sait y faire Di Fulvio avec les grosses ficelles romanesques qui rendent accro et nous font ronronner de contentement. 😊

C’est l’histoire d’un petit Prince de Saxe déchu, Marcus, un rien bêta mais bien sympa, qui va connaître la vie des pauvres. Il y a aussi une sorte de Robin des bois, Volod le Noir, avec des rebelles qui, dit-on, trouvent le soleil la nuit, et bien sûr un méchant qu’on adore détester, enveloppé qu’il est «par sa misère morale comme par un manteau noir et fangeux». Et le récit est comme il se doit rythmé par les plus ou moins obscures prophéties d’une «folle» aux chansons envoûtantes. Et puis il y a l’amour qui aide à franchir les gouffres séparant les classes sociales…

Du chouette bonheur de lecture quoi!
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Les enfants de Venise

De tout ! Vous trouverez de tout dans ce roman passionnant, dense, virevoltant, aux nombreux personnages.

De l’amour, de la haine, de l’amitié, de la reconnaissance, du pardon, du fanatisme, de l’entraide, de la course à l’argent au pouvoir, de la chasse aux sorcières.

Vous trouverez des putes, des mères de familles, des faux docteurs, des vrais soldats, des couturières, des nobles, des miséreux, des prêteurs sur gages, des marins….

Sans oublier des Juifs, des Chrétiens, un terreau riche aux mésententes, un terreau favorable à l’inquisition, et la création d’un ghetto.

Bref, vous découvrirez tout un monde. Celui de Venise au tout début de la Renaissance. Une Venise immonde. Un cloaque ou tout, et tous, baigne(nt) dans la boue, les excréments, les immondices. Une Venise pleine de troubles et de trublions.

Une Venise sanglante, violente, où la loi du plus fort règne en maître.

Et l’auteur, en plus de toutes ces sensations et sentiments, aiguisera vos autres sens pour voir (les descriptions de Venise sont fantastiques), sentir (les odeurs sont immondes), écouter (les rumeurs vont bon train).

Un roman très bien documenté sur la Venise du XVIe siècle, un roman théâtral digne de la Comedia del arte avec masques et déguisements, ruse et ingéniosité.

Les enfants de Venise ont tout à apprendre : le chemin de la liberté et celui de l’amour.



« Venise, 1515. Peu de villes auront connu autant d'injustices, de dangers, de misère et de vices. De liberté, aussi.

Liberté pour Mercurio, petit voleur des rues, as du déguisement, pour qui le pavé romain est devenu trop brûlant. Liberté pour Giuditta, jeune et belle Juive, dont la religion semble ici tolérée – mais pour combien de temps ?

Rien ne les vouait à s'aimer. Pourtant... Entre inquisiteurs et courtisanes, palais, coupe-gorge et canaux putrides, les amants de Venise feront mentir le destin. »

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Le Soleil des rebelles

Je ne connaissais de Luca di Fulvio que les titres de ces deux autres romans, Le gang des rêves et Les enfants de Venise, dont les critiques sur Babelio sont fort élogieuses. C'est donc sans hésitation que j'ai choisi ce roman lors de la masse critique de janvier et j'ai bien fait ! Je remercie au passage les éditions Slatkine et Cie et Babelio pour cet envoi. Ce fut vraiment un grand plaisir pour moi de découvrir cet auteur dont je ne tarderai pas à lire les autres romans.



Venons en au vif du sujet.

Le soleil des rebelles.

Le titre est prometteur. L'extrait de la quatrième de couverture bien choisi attise encore plus la curiosité.

" Un jour, ma mère et le vieux Raphaël parlaient des rebelles. Ils ont dit que c'était des hommes qui trouvaient le soleil la nuit."



En ouvrant la première page, j'ai su de suite que ce livre me plairait. Il commence le 21 septembre de l'an de grâce 1407. La fin du Moyen âge, une de mes périodes de prédilection.

Le héros est prince héréditaire et n'est encore qu'un jeune garçon au début de l'histoire. Il vit au château de Raühnvahl, "dans cette partie de l'arc alpin qui délimite la péninsule italique et la sépare abruptement du reste de l'Empire comme de l'Europe." Il se nomme Marcus II de Saxe.

Son avenir semble tout tracé déjà. " Tu dois apprendre à te battre, lu dit son père, Tu vivras dans le sang, comme moi et comme tous nos ancêtres. C'est notre destin, notre fatalité."



Ce jour-là, son père ne croyait pas si bien dire. Ses paroles eurent un écho sinistre...celui d'une attaque se terminant dans un bain de sang.

Seul, le petit Marcus en réchappa et cela grâce à une gamine de son âge, une enfant serve, espiègle et effrontée : Eloisa.



Et voilà, je n'en suis qu'à la vingtième page et déjà l'histoire de Mikael, nouvellement baptisé par Eloisa, me happe et me réjouit. Et ce sera ainsi jusqu'à la dernière page.



J'ai vraiment adoré ce roman. Les cinq étoiles que je lui attribue sont à la hauteur de mon enthousiasme. L'écriture est belle et fluide. Les personnages, qu'ils soient cruels, fiers ou faibles, ou encore courageux, cyniques ou belliqueux s'avèrent passionnants et bouillonnants. Qu'ils soient héros ou second rôle, les portraits sont soignés et crédibles. Contrairement aux romans de Ken Follet où tout semble joué d'avance, le lecteur ne sait pas toujours sur quel pied danser car les personnages sont parfois imprévisibles, ce qui ajoute bien sûr du piment à la lecture.



C'est un roman d'aventure, de revanche, d'amour ...Mais c'est aussi un roman qui fait la part belle à certaines valeurs, comme la liberté, le courage, l'amitié et la fidélité.

C'est un roman, âpre et rude, mais qui garde toujours une étincelle d'espoir dans le plus petit recoin de ses pages et qui donne envie de se battre contre l'injustice, contre un monde encore bien trop asservissant.



Un roman qui donne envie de trouver le soleil la nuit.
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Le Gang des rêves

Bonsoir New-York ! Ici c'est le Gang des rêves dont je veux vous parler ce soir. Si j'étais chef de gang, ce serait le gang de l'amour et des chemins de traverse, le gang du ciel plus grand que nous avec des étoiles dont le seul rêve est d'aller les décrocher en escaladant les murs et en cavalant comme des chats de gouttière sur les toits des immeubles.

L'idée de gang m'a toujours séduit. J'aimais cela étant enfant, non pas pour être chef de gang mais pour appartenir à une bande, me rallier à une cause commune, avec un chef devant, quelqu'un qui rassemblerait un groupe, nous protègerait des plus méchants que nous sur la cour de la récréation, donnerait l'exemple et se ferait respecter en même temps, par nous par les autres. Quelqu'un qu'on suivrait coûte que coûte, à la vie comme à la mort...

Christmas est peut-être ce chef de gang que j'ai toujours rêvé de suivre, Christmas enfant imaginatif et rebelle, enfant du rêve américain, de la rue et des vertiges qu'elle allume, des pas qui trébuchent au début, des mauvaises rencontres et de celles qui allument des réverbères là-bas, downtown, pour apprendre à marcher, tenir debout parmi les gratte-ciels qui se dressent le matin dans la lumière de Manhattan.

Christmas, enfant du rêve américain, a pourtant été conçu sur le sol italien, où le rêve ce jour-là, sous le soleil sicilien, ressemble à un cauchemar. Sa mère s'appelle Cetta Luminata, un nom qui la prédestine peut-être au ciel plus grand qu'elle. Elle a quinze ans lorsqu'elle se fait violer par le patron de l'exploitation agricole qui fait travailler tout le village, dont ses parents.

Christmas ne s'appelle pas Christmas. Il s'appelle Natale. Il devient Christmas lorsque sa mère et l'enfant encore nourrisson posent le pied pour la première fois sur ce coin de l'Amérique appelé Ellis Island.

Déjà sur le bateau qui l'emmène vers New-York en ce début du vingtième siècle, elle a un avant-goût de ce que peut représenter le rêve américain pour une jeune fille seule, fragile, séduisante, désarmée et sans argent...

Ce nouveau monde est aussi malveillant que l'ancien par le désenchantement qu'il procure dès les premiers pas de la jeune femme portant son tout petit vers cet ailleurs encore inconnu...

Un homme, Sal, l'amène vers l'envers du décor, mais va la protéger aussi... C'est un gangster taiseux, droit, fidèle... Il l'aime à sa façon et Cetta devient sa lumière.

Et puis, ...

Christmas grandit, il a la chance d'avoir une mère aimante, qui lui parle de Jack London et qui lui fait promettre de respecter les femmes, quoiqu'il fasse dans son existence. Dans le gang des rêves, toutes les lois sont permises sauf celle de ne pas respecter les femmes.

Christmas grandit au contact de la rue, au milieu des gangs souvent rivaux qui naissent et poussent comme des champignons dans ce quartier italien de New-York mais sans doute ailleurs aussi, là-bas entre pauvreté et violence.

C'est le sort aussi de la rue, la pauvreté et sa violence, qui fait basculer un enfant de l'innocence au monde cruel et douloureux des adultes. Dans ce roman, il y a quelque chose qui ressemble à l'univers de Charles Dickens, ou bien de Mark Twain... En plus magique peut-être, mais tout aussi violent et majestueux...

C'est le temps des années vingt qui déboule dans New-York comme une comète, avec le music-hall, le cinéma parlant encore balbutiant et la radio déjà bavarde. Bonsoir New-York...

Dans le Gang des rêves, les personnages sont beaux, ressemblent à nos grands-parents ou arrière-grands-parents comme s'ils étaient restés encore enfants parmi le bruit du monde et son cortège de désillusions.

Être chef de gang, c'est l'art de se transformer, se fondre dans une ville immense, étrangère, hostile et s'en faire brusquement une alliée.

Ici les gangsters ont du cœur.

Dans le Gang des rêves il y a les bons et les méchants, mais ce qui les sépare ce n'est pas la bonté d'un côté ni la méchanceté de l'autre, c'est autre chose, c'est tendre les bras vers le ciel de New-York, respecter les femmes, rêver un peu, protéger ce rêve afin que personne ne vous enlève ce droit. Et puis il y a les autres, ceux qui ne rêvent jamais.

Dans ce gang des rues où les rêves jouent des coudes, Christmas est bavard. Il est roublard, il en joue des tonnes, mais il est diablement attachant. Il a du bagou. Il sait inventer, enjoliver des histoires. Et surtout il a le don de captiver quand il raconte une histoire. Bonsoir New-York !

C'est le temps de la grande dépression et des discriminations raciales.

C'est le temps de Fred Astaire et de sa sœur Adèle, qui font des pirouettes dans leur ciel à eux, illuminés par les étoiles des autres, celles et ceux qui les admirent, couple qui défie les lois de la gravitation et de l'apesanteur.

L'apesanteur, il en faut beaucoup pour chercher le rêve de l'Amérique. L'apesanteur, Christmas semble la connaître et vouloir la maîtriser... Mais parfois, la chute est rude. N'est pas Fred Astaire qui veut...

Et puis Christmas rencontre Ruth et ses yeux verts, petite fille d'un milliardaire juif, étoile filante brutalement arrêtée dans son élan par les méchancetés de la vie, étoile presque éteinte. Ils ont juste besoin de s'apprivoiser, le temps est assassin...

Tandis que les gratte-ciels continuent de percer le ciel, tendre leurs bras métalliques, il y a un banc au bord de Central Park, qui attend que Christmas et Ruth reviennent s'y poser.

En attendant, nous voudrions nous asseoir à notre tour sur ce banc, faire une pause, dans ce roman fulgurant où tout va vite.

Lorsque j'ai ouvert ce livre, l'impression n'a pas tardé. Au bout de quelques pages j'ai compris ce qu'était une œuvre romanesque, quelque chose qui vous emporte très haut très loin. Comme une vague, comme un vertige.

De temps en temps au bord de la nuit, comme à regret je déposais le livre sur ma table de chevet mais je sentais bien qu'une main venait brusquement me happer dans ce semblant de sommeil pour me faire revenir aux pages encore brûlantes et ouvertes comme une porte prête à me happer et me propulser dans les rues de Manhattan.

... Là-bas, retrouver Christmas qui continue d'aimer sa mère et crier tous les soirs à tue-tête : bonsoir New-York !!! Et puis rêver encore et par-dessus de tout...
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Le Gang des rêves

Gros coup de cœur, j'ai adoré. Dès les premières pages, j'ai su que j'entrais dans une histoire que j'aurais du mal à quitter. Pour être encore plus sincère, je dirais que dès que j'ai vu la couverture j'ai été séduite, envoûtée.

Il y a une ambiance, une atmosphère superbement bien décrites, je n'ai eu aucun mal à visualiser les endroits et les personnages, j'ai vécu ce que j'ai lu.

Les personnages sont extrêmement bien décrits, ils ont tous un caractère bien trempé et il est impossible de ne pas s'y attacher. Cetta, Christmas, Sal, Ruth et les autres deviennent au fur et à mesure des pages, nos amis. Luca di Fulvio a su les dépeindre de telle façon qu'on ne peut que les aimer, les suivre avec beaucoup d'émotions et vibrer avec eux.

A travers la vie de ces personnages, il y a des tas de thèmes abordés comme l'immigration, le racisme, la violence, la mafia, la prohibition de l'alcool, la richesse, la pauvreté, les classes sociales, le rêve américain, le cinéma, …

Beaucoup d'informations qui rendent vraiment vivant le texte sans que l'on se sente noyer ou perdu par tant d'éléments. La quatrième de couverture dit que ce livre se lit comme un film. C'est exactement comme cela que je l'ai lu.

Le seul défaut c'est qu'avec plus de 700 pages, le livre est lourd et que ce n'était pas très pratique de l'emporter dans le tram mais en même temps, il n'était pas possible de le laisser toute une journée sans moi !

Est-ce qu'il va y avoir une suite ? Je l'espère !!!

Décidément les italiens sont très forts pour nous envoûter. Après Elena Ferrante, Luca di Fulvio. Je suis d'ailleurs étonnée qu'il n'y ait pas plus de publicité pour cet auteur qui le mérite amplement !!
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Le Gang des rêves

Je ne suis jamais déçue par les romans de Luca Di Fulvio.



J’aime ses histoires qui m’embarquent dans des contrées lointaines de mon quotidien mais qui pourtant me semblent si familières.

J’aime suivre les tourments de ses personnages, ressentir leurs angoisses, leurs peurs, leurs incertitudes et surtout leurs rêves. Ceux qu’ils sont toujours prêts à abandonner et que le destin bienveillant se charge de leur remettre en tête.



Bon, vous allez me dire, rien de nouveau à tout cela…

C’est peut être pour cela que j’aime cette littérature. Elle me rassure.

Les gentils sont gentils, les méchants sont très méchants. C’est très manichéen tout cela...Quand c’est Ken Follet qui le fait, je pousse les hauts cris mais avec Di Fulvio, je ne dis rien ;je me laisse bercer.

Faut-il chercher à comprendre pourquoi ?

Pas aujourd’hui en tout cas.

Il fait beau, les oiseaux chantent .

En attendant une énième annonce gouvernementale peu réjouissante, je profite de la douceur des jours.

Je veux bien qu’on me raconte encore une histoire âpre et cruelle comme Le gang des rêves.



Pourvu qu’elle se termine bien !
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Le Gang des rêves

« Se lit comme un film dont chaque page est une nouvelle séquence », dit la quatrième de couverture. C'est exactement ça, et c'est bien le problème.



Certes, pas de doute que « le gang des rêves » est un roman haletant, distrayant, coloré et rythmé dont les 700 pages se lisent d'une traite.

Mais est-ce parce que je n'ai pas assez la culture de l'image, j'ai toujours du mal avec les lectures ultra-scénarisées, les caractères appuyés à gros traits, les émotions surexposées comme sous de puissants projecteurs, les rebondissements annoncés à grands coups de tromblons, la lecture-même guidée sur les rails formatés de dénouements attendus.



La première partie est pourtant très réussie, avec une immersion violente et pleine de vie dans le New York des années 20 au milieu des immigrés juifs, italiens et irlandais miséreux du Lower East Side. On s'attache vite à Cetta l'italienne pugnace et à son fils Christmas, craquant de débrouillardise canaille sous sa mèche blonde.

Mais j'ai pour ma part peu à peu décroché, tout en restant accrochée (contradiction quand tu nous tiens!) à ce page turner, sur le volet West Coast de l'histoire dans les milieux hollywoodiens et leurs scénarios factices que le roman se met à tangenter d'un peu trop près à mon goût, jusqu'au final en feu d'artifices un peu ridicule.



Trois belles étoiles pour un moment très agréable, mais qui n'est juste pas pour moi un moment de littérature.



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Le Gang des rêves

« Il y a les gangsters, il y a l'amour. C'est New York ! »

Celui du début du XXe siècle, alors qu'Italiens, Irlandais et Juifs arrivés d'Europe en nombre cohabitent plus ou moins pacifiquement dans les ghettos de Manhattan, et vivent plus chichement que prévu, pour la plupart...



A travers les trajectoires d'une poignée de personnages, on découvre un bout d'histoire des Etats Unis - les guerres de gangs à New York, les trafics en tous genres (prostitution, jeu, drogue, alcool...), le 'rêve américain' des immigrés, les désillusions, la réussite de quelques uns, plus ou moins honnêtement.



Si vous aimez les sagas de Ken Follett, ce 'Gang des rêves' risque fort de susciter votre enthousiasme. Autant de rebondissements et de manichéisme que dans 'Les Piliers de la Terre', par exemple. On s'attache à la jeune fille venue d'Italie et à son fils, à celui qui les prend sous son aile, le colosse bourru aux mains noires, au coeur tendre et à la langue délicieuse 😵😋. On déteste quelques personnages gravitant autour de la pauvre petite fille riche « qui est devenue vieille [en une soirée] sans jamais avoir été une jeune femme »...



C'est too much, il y a des longueurs, quelques scènes de Q faciles (et cinégéniques, on voit que l'auteur rêve lui aussi d'Hollywood), beaucoup de viols (#balance2porcs), mais on apprend sur le rêve américain, et on y trouve des échos avec les migrations actuelles vers l'Europe...



« Un voyage dans la ville des policiers et des voleurs » un peu long, fleur bleue et prévisible, mais passionnant.

Un bon complément à 'La Saga des émigrants' (Vilhelm Moberg), consacrée aux premiers pionniers suédois partis conquérir l'Amérique au milieu du XIXe siècle.

_____



• Merci à 'mes' Brestoises préférées, à mon petit étudiant pour sa carte, au papa pour ses grandes jambes qui courent vite, et à la patience de J., la jeune caissière de la librairie D. ! 😉
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Le Gang des rêves

J'ai pris plaisir à cette lecture au long cours mais j'avoue être tout de même légèrement déçue surtout sur la deuxième partie du livre.



La première partie m'a emballée. En effet elle dresse le portrait d'une femme italienne, Cetta qui décide de s'installer aux USA.



Un prologue nous permet de comprendre le pourquoi de cette décision.



Cetta n'est pas seule elle a un enfant avec elle : Natale (enfant issu d'un viol d'une enfant qui est elle-même issue d'un viol également...)



Dans les années 10 il ne faisais pas bon être une femme étrangère fraichement arrivée à New York.



Néanmoins Cetta aura la chance de croiser Sal sur sa route qui s'en en avoir l'air va l'aider énormément à pouvoir garder son enfant ce petit Natale qui deviendra dès le passage en douane Christmas.



Cetta, Sal, Christmas puis vient un autre des personnages celui de Ruth, jeune fille issue du milieu riche et d'origine juive de New York.



Mais l'univers de Ruth va très vite être mis à mal par un fou furieux Bill, celui-ci va l'enlever la battre sauvagement et la violer !



Nous sommes en 1922 et c'est dans ces circonstances terribles que Christmas avec son ami Santo va croiser la route de Ruth. C'est lui qui la sauvera en l'emmenant à l'hôpital.



Par cette rencontre deux univers vont alors se rencontrer, le milieux des riches et celui des pauvres.



Dans ce roman si on commence l'histoire avec Cetta c'est bien et essentiellement à travers le personnage de Christmas son fils que l'on va vivre dans les quartiers New-yorkais.



En sauvant Ruth, Christmas va non seulement rencontrer un autre monde celui du rêve américain en quelque sorte mais aussi tomber amoureux.



Hélas, cette histoire d'amour devient vite très compliquée, de part les différences mais aussi et surtout par la personnalité de Ruth qui accuse de forts traumatismes suite à son agression.



Alors dans la deuxième partie c'est tout en parallèles que nous allons suivre les divers personnages : Christmas, Ruth et aussi l'agresseur de Ruth, Bill.



La fresque dressée là est très intéressante et m'a captivée, elle nous plonge dans les années 20 à NY et c'est très bien vu.



De multiples personnages peuplent ce livre et je ne peux pas les mettre en avant tous ce sera à vous des les découvrir avec leurs verves et/ou leurs défauts. Ils font tous partie de ce roman et certains plus que d'autres m'ont plu : Santo, le grand-père de Ruth, Monsieur Bailey, Cyril...



La ville de New-York est bien sur LE personnage centrale de ce roman.



Le gang des rêves c'est l'Amérique telle qu'on la rêve et l'idéalise pour tomber de haut...



Le gang des rêves c'est les Diamond dogs, gang de pure fantaisie inventé par l’espiègle Christmas pour se sentir vivre, pour tout simplement exister dans ces quartiers difficiles.



Ma légère déception sur ce livre et sur la deuxième partie qui était pour moi pas assez imbriquée... Les 3 personnages principaux : Ruth Christmas et Bill ne se croisant presque pas ... De plus j'ai trouvé également que Luca Di Fulvio avait délaissé Cetta au cours de l'histoire et ça m'a chagrinée.



En résumé et parce que parlé d'un livre de 945 pages n'est pas aisé,

je vous dirais que si ce livre n'est pas le gros coup de cœur attendu

(au vu des critiques que j'ai pu lire),

celui-ci m'a plongée avec bonheur dans les années 20

au cœur d'un New-York d'ombres et de lumières totalement fascinant !



Good morning New-York, chers amis !

Branchez vous sur la CKC et écoutez l'histoire de Christmas Luminita !
Lien : https://imagimots.blogspot.f..
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Le Soleil des rebelles

Ce que j’ai ressenti:…Résonance de Coup de Coeur…



« La seule vérité qui compte, c’est celle qui…résonne en toi. »



Luca Di Fulvio, est à mes yeux le plus talentueux des magiciens! Un conteur hors pair et si passionné, qu’il nous renvoie dans ses écrits, une force inspirante qui te fait apparaître, dans une page qui se tourne, le soleil en plein milieu de la nuit: Le Soleil des Rebelles. De la boue, du chaos et de la misère, il arrive à faire étinceler l’espoir dans le coeur d’un enfant blessé. De prince à serf, il est des circonstances que le destin te prévoit, mais dans cette déchéance, faire illuminer à ce point, le courage, ça tient de la magie, et Luca Di Fulvio, nous l’offre dans le creux de nos mains, en 600 pages d’émotions fortes…



« Demain n’existe pas. Il n’y a qu’aujourd’hui. Maintenant. Ici. »



Si l’amertume et le sang animent certains de ses personnages, Mikael n’est que douceur et tendresse, et grâce à des figures parentales comme Agnete et le vieux Raphael, il va apprendre la vie, loin de la haine et de ses tourments. Le chemin sera rude et escarpé, fait de massacres et de sentiers détournés mais à force de convictions profondes et de maîtrise de soi, le petit deviendra grand…J’ai beaucoup aimé la ligne conductrice de ce roman d’apprentissage, fait d’honneur, de travail et de vérité. Et toujours l’Amour, au centre de tout…Entre Eloisa et Mikael, le coup de foudre était bien au rendez-vous, mais la passion a pris son temps à enflammer leurs cœurs et leurs corps. Toujours avec pudeur et élégance, cet auteur nous lie de manière intime et incroyable à ses personnages, que même quand tu refermes le livre, ils restent tous et chacun d’entre eux, dans un coin de ton esprit, parce que tu as eu mal avec eux, et suivi avec tellement d’intensité leurs victoires, qu’il te reste toujours ce torrent de sentiments bouillonnants à l’intérieur de toi…Inépuisable source d’émotions que leurs amitiés et leurs amours…



"Et il pensa que le tourment des êtres humains, c’était leurs rêves."



Cette fois-ci, le décor est posé dans le royaume de Saxe, au Moyen-âge, et le système féodal fait des ravages meurtriers dans des conditions effroyables…Les vies de ces paysans n’ont que peu de valeurs, moins que du bétail parfois, mais il se pourrait bien qu’un souffle de fureur fasse vaciller les dominants, quand l’appel de la forêt se fait entendre dans les arbres… De règnes déchus en trahisons sournoises, de violences insoutenables en heurts humiliants, une boule de feu rebelle s’alimente de jolies paroles et d’actes héroïques pour bientôt sortir des ombres, et donner un chemin plus lumineux à ses hommes…Parce qu’ils n’ont plus rien à perdre, ses rebelles aux ventres vides, ont le rêve de gagner quelques morceaux de saveurs douces de liberté, et de grands verres salvateurs d’eau de justice…



"Il comprit tout à coup que ce qui l’habitait n’était pas la peur de mourir, mais le désir de vivre."



Encore une fois, je suis conquise par la plume grandiose et puissante de Luca Di Fulvio. Il y met tellement de vie, de vibration, de passion que l’on est comme happé, pendant ses quelques heures de lecture, le coeur et l’esprit au diapason, dans un flot d’émotions intenses. Il a compris ce qui bouleverse les hommes et en une trilogie, il nous emporte, quel que soit le lieu ou l’époque, dans les vertiges de l’existence. Encore un coup de coeur, pour ce nouveau livre de Luca Di Fulvio! Décidément, ça devient une habitude…Vivement le prochain!



« Mais un cœur fort bat en toi. Je peux le voir. Ce sera à toi de décider de le nourrir ou de le laisser se dessécher. »



Ma note Plaisir de Lecture 10/10



(Chronique complète sur le blog.)
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